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Les chroniques de Vendémiaire

TOME I

DÉLUGE DE FEU SUR MANTICORE


Par le Marquis de Vendémiaire, alias "le Marquis Papa Samedi" 
Vidéaste, romancier et Grand Marionnettiste de YouTube

Chapitre premier : L'impensable attaque.


Dans les ruines de Ca-ham, planète Agriffon, système de Galatée.

Le professeur Reyes avait son regard figé sur l'Holo-écran, alors qu'une publicité, pour l'un des établissements les plus chauds de la petite ville minière de Cairn-City, passait sur la console holographique, pour y vanter les distractions que l'on pouvait y trouver.

Une très belle jeune femme, (de type latina), très peu vêtue, tournoyait autour d'une barre de pole dance, de manière provocante et lascive.

C'était selon l'annonce du cabaret en question, nommé " le Bel Amour ", une des attractions, les plus corsées de toute la région : les shows érotiques de la magnifique strip-teaseuse, "Torride Fuentes".

Les yeux du professeur de xénoarchéologie, ne pouvaient se détourner de cette créature de rêve...qui n'était autre que son assistante stagiaire, Lupita.

Ce n'était pas un secret, que Miss Lupe Fuentes, jeune étudiante de 21 ans, s'adonnait à ce genre d'exhibitions pendant ses jours de congé, afin de payer son cursus universitaire en xénoarchéologie, (car malgré la bourse d'études qu'elle avait obtenue, l'Académie impériale des Sciences de la Terre, était fort chère, mais réputée dans tout le Dominion Terran1).

Son activité lucrative de danseuse de cabaret, sur son temps libre, n'était en rien contraire au règlement de la mission archéologique et de toute manière le professeur Reyes lui avait bien assuré, lors de son engagement, pour les trois mois de travaux sur le site de fouilles, que si elle était aussi assidue dans son emploi d'assistante, qu'elle l'était dans son activité nocturne en ville, il n'y aurait aucuns soucis.

« Heum ! Excusez-moi Professeur Reyes ? », demanda la jeune personne qui venait d'entrer dans la grande tente centrale, servant de cantine et de lieu de détente aux huit membres de l'équipe de fouilles.

Le Docteur Marna Reyes détourna son regard de l'Holo-écran et lui dit, d'une voix un peu gênée, d'avoir été surprise ainsi par sa stagiaire et assistante, (qui dans la publicité holographique, continuait son show érotique, en vantant cette fois la boisson cocktail en vogue dans l'établissement en question, le lady-Maelström) :

« Ah, Lupita...euh…Oups !!! Désolée, je voulais visionner le nouvel épisode de MWW2 et je n'ai pas pu m'empêcher de regarder la publicité que tu as faite pour le Bel Amour, en attendant la série. J'espère que je ne t'ai pas choquée ? Ah, vraiment, j'ai honte, je ne sais plus où me mettre, je te l'avoue ! »

La jeune et belle stagiaire se rapprocha alors du petit salon improvisé, au milieu de la tente et avec un gentil sourire répondit à la célèbre scientifique, aux multiples doctorats :

« Pas de soucis Professeur, je ne suis nullement offensée, c'est plutôt l'inverse, savoir que je ne vous laisse pas indifférente, me réjouit. Cela signifie que ma prestation est donc plutôt réussie, si j'ai pu, ne serait-ce qu'un instant, vous émoustiller, vous une femme ! »

Puis elle continua toujours en gardant son beau sourire aux lèvres, (que tant d'hommes, de femmes et même d'aliens, auraient voulu embrasser) :

« En fait je voulais juste vous dire que mes affaires étaient prêtes pour notre retour en ville tantôt, Professeur. Ce week-end de congé me sera fort utile pour regarnir mon portefeuille, en m'effeuillant, justement ! »

Et elle rit de bon cœur, à ce petit jeu de mot, qui, elle l'espérait, allait complètement finir de rassurer sa collègue.

Elle ne s'en rendait pas compte, mais le Professeur Reyes, était comme fascinée par le minois de cette étudiante, qui sans le savoir faisait resurgir du passé de Marna, des souvenirs, du temps où, elle et sa colocataire et amante Cannelle, s'amusaient à des jeux saphistes dans leur chambre d'université.

Le Professeur Reyes, baissa les yeux afin d'admirer le corps si irréel de sa jeune collègue. Les sublimes jambes légèrement bronzées de Lupita, avaient quelque chose d'envoûtant.

Le mini-short, rose que la jeune latina portait comme elle le faisait très souvent, soulignait délicatement le galbe de ses cuisses, qui faisaient baver d'envie les quelques membres masculins de son équipe et qui avait le même effet sur Marna.

Quant à la vue de sa belle poitrine enserrée dans une chemise à carreaux, dont les bords étaient noués sur le devant, laissant apercevoir le dessus de ses seins, ce n'était pas là pour refroidir l'esprit déjà embrumé par l'alcool, de la directrice des fouilles.

Mais, cela ne dura qu'un instant, car c'est bien le sourire de Lupita qui faisait tant rêver la scientifique en lui donnant des chaleurs, lorsqu'elle se retrouvait seule la nuit dans sa tente, si froide et qu'elle commençait à penser à sa douce protégée. Ce n'est pas pour rien que le spectacle de cabaret, de son assistante avait tant de succès, jusqu'à la capitale planétaire et peut-être même au-delà de ce système stellaire.

Marna ne s'aperçut même pas du coin de l'œil, que la publicité pour le bar avait cessée et qu'une autre annonce, vantant un banal produit de vaisselle, passait à la suite, d'autant plus qu'elle avait baissé le son, au moment où sa jeune assistante l'avait interpellée, elle ne se rendait pas compte de ce qui se déroulait sur l'Holo-console.

« Lupe, je te l'ai déjà dit, quand nous somme entre nous, le "PROFESSEUR" n'est pas de mise, appelle-moi juste Marna ! », lui dit-elle.

Rassurée de n'avoir pas froissée la jeune étudiante, Marna, s'assura de loin que la bouteille de Maelström3 posée sur une table, près du salon, n'était pas totalement vide.

« Un petit détour, un de ces prochains jours dans le repaire du vieux Camillus, afin de lui échanger quelques articles de première nécessité, contre deux ou trois bouteilles de son alcool de contrebande ne serait pas du luxe », pensât-elle.

Puis se retournant vers son assistante, elle se risqua à lui demander :

« En attendant le départ, viens donc regarder l'épisode avec moi, je t'offre un verre, mais juste un, vu que c'est toi qui conduis, qu'en dis-tu ? »

Le professeur Reyes s'aperçut alors que Lupita semblait figée, le regard braqué droit devant elle, (c'est à dire en direction de Marna), les yeux écarquillés.

Un son, dans une ancienne langue, (usitée uniquement par ceux qui, comme Lupe, la parlait encore de temps à autre), sortit alors de la gorge de la jeune stagiaire :

« Santo Dios...Professeur !!! »

« Désolée, c'est peut-être mal venu dans ces circonstances, décidément je n'arrête pas de gaffer aujourd'hui, excus... »

Le Professeur Reyes n'eut pas le temps de finir sa phrase, que Lupe continua sur un ton bien plus catastrophé que le premier, ses yeux, si attrayants en temps normal, avaient perdus leur bel éclat vif et s'étaient remplis de larmes, mais cette fois, elle pointa son doigt en tremblant en direction de l'hologramme télévisuel tout en s'écriant :

« L'écran... Professeur...l'écran !!! »

Marna se remit dans la position face à l'Hologramme et aperçut une scène dans laquelle, une grande citée était bombardée par des vaisseaux de combat. De prime abord, elle crut que l'épisode de sa série de science-fiction avait déjà commencé...et machinalement en augmenta le volume. Ce qu'elle entendit lui glaça le sang...

« C'est horrible... », dit la voie du journaliste qui voyait la scène de destruction en direct, « Oh, par les dieux, c'est épouvantable, je n'ai pas de mots pour décrire ce dont le cameraman et moi sommes témoins en ce moment...mais voyez plutôt...des scènes apocalyptiques, les vaisseaux extraterrestres n'arrêtent pas de bombarder notre citée...C'est comme un déluge de feu qui s'abat sur notre belle capitale planétaire...qui n'est déjà plus que ruines et morts...Mais, », continua-t-il d'une voix cassée... «John, par Cronos...» en s'adressant probablement à son assistant cameraman... « il y en a un qui vient de nôtre côté...regarde !!! »

Effectivement un des bombardiers astraux venait dans leur direction, tout en pilonnant ce qu'il y avait juste en dessous de lui avec des jets de plasma bleuâtres.

« John, on est foutu...mais pour que tous sachent... films, c'est ta dernière prise de vue, mon ami...ce fut un honneur d'être ton camarade. Films, je t'en prie !»

On vit une dernière fois le monstrueux engin de mort volant, arriver en dessus de la tour de la télévision, suivit d'un éclair bleuté et plus rien...

Un message d'excuse pour l'interruption s'afficha sur l'écran holographique.

Lupe restait comme paralysé, les yeux de plus en plus gonflés de larmes, sans que la moindre goutte n'en soit pour l'heure sortit, serrant son pendentif de Mithra4, qu'elle portait toujours à son cou, comme toute bonne disciple du dieu de la lumière.

Marna se leva brusquement et se précipita vers sa jeune collègue en lui disant :

« Parle-moi, je sais, c'est affreux...moi aussi je suis bouleversée, laisse-toi aller Lupita ! »

Alors, tel un barrage qui ayant tant supporté de pression externe finit par céder, la jeune étudiante fondit en larmes tout en se jetant dans les bras tendus de l'archéologue, qui la serra en tentant de la calmer.

« Professeur...Seigneur divin, quelle horreur ! Ils sont tous morts...Mon oncle et sa famille vivaient là-bas. C'est horrible et tous ces pauvres gens, avec leurs vies anéanties ainsi, mais pourquoi ? », dit-elle, en sanglotant dans les bras de son mentor.

Le Professeur Reyes tenta de la calmer en lui passant doucement la main dans ses cheveux ondulés, puis elle vit que la mire sur l'Holo-écran clignotait, alors elle lui dit :

« Lupe, regarde, il y a de nouvelles infos ! »

Les deux femmes se mirent alors, à regarder et à écouter les infos qui s'affichaient sur l'écran, un présentateur d'un certain âge au teint livide prit la parole et dit :

« Ici, Jacob Wolfman de SSC, en direct de notre antenne relais de Cairn-City. Comme vous avez pu le voir dans le flash spécial, d'il y a quelques minutes, notre capitale planétaire de Manticore, a subi une attaque massive de forces d'invasion encore inconnues. Nous pensons que la ville est détruite et que malheureusement sa population doit avoir subi de lourdes pertes, dues aux bombardements intensifs. Il y a peu de chance pour que Stan Sebrovnic et son cameraman John Stavros s'en soient tirés vivants. C'est une grande perte pour notre paysage audio-visuel, mais se serait égoïste de juste penser à nos deux camarades, sans songer à toutes les victimes que cette effroyable attaque a faites. »

Puis il continua encore plus blafard : « On vient de me communiquer, que selon des informateurs sur place, aux abords du Pawn-shop Harrison, entre le 12ème boulevard et la 9ème avenue, ici à Cairn-City, des vaisseaux d'un autre type que les bombardiers que nous avons aperçus au-dessus de Manticore, des vaisseaux de transport de troupes apparemment, ont atterris ! Attendez...on me confirme. Oui, au moins deux cargos de type inconnus ont atterri là-bas...et des engins blindés quadripodes, peut être des droïdes...sont en train d'en sortir, suivis de quelques dizaines de guerriers de taille, humaine, mais recouverts pour la plupart de cuirasses ! »

Il y eu une pause d'une dizaine de secondes dans son récit, car visiblement il recevait d'autres informations dans son oreillette...

« Oui, eh bien, selon mes informations, qui sont à prendre au conditionnel...nos forces de défense spatiale, sont en train de contre-attaquer et il semblerait que nos escadrons de chasseurs drones stellaires aient, repoussés la vague de bombardiers, ou du moins l'aient stoppée. »

Alors que le journaliste venait de terminer sa phrase, des bruits de détonations encore relativement lointaines se faisaient entendre.

Le journaliste continua :

« Les bruits que vous entendez, seraient les échanges de tirs, principalement d'armes lourdes, entre les troupes d'invasion aux abords de notre ville et les milices en place ici à Cairn-City. Je vais devoir rendre l'antenne car le Ministère de la guerre à un communiqué important à faire. Nous vous tiendrons au courant dès que nous aurons de plus amples informations. C'était Jacob Wolfman pour CSS, en direct de Cairn-City. Bonsoir et que la Triade5 nous protège tous ! »

Puis ce fut le visage du ministre de la Guerre et de la défense, Erwin Müller, qui apparut et qui commença un discours...Discours que nos deux jeunes femmes ne purent écouter, car des déflagrations au loin éclatèrent.


Au-dessus du QG de STELLAR-FORCE.

Du haut de sa tourelle de surveillance, le caporal John Steinemann, observait, le ciel au-dessus de la cité de Manticore, qui commençait doucement à perdre sa belle couleur bleutée. Le crépuscule pointait, mais sous cette latitude, il faudrait encore attendre au moins deux bonnes heures avant que la nuit ne recouvre entièrement la plaine.

Il aimait être de garde là-haut, sur la tourelle, surmontant, le grand édifice de STELLAR FORCE, (la forteresse du QG militaires de l'Imperium de la capitale planétaire), lorsque le soleil entamait sa décente vers l'autre bord de la planète.

« Certains préfèrent les levers de soleil, mais pour ma part, je trouve que c'est tellement plus spectaculaire de voire notre astre de vie diminuer et s'éteindre, en sachant qu'il renaîtra tel le Phoenix, le lendemain à l'aurore. » pensa t'il.

« Ah ! Sol Invictus...bénit-moi, ma famille, mes amis, mes frères d'armes et l'empereur ! » Ses dernières paroles, baignées de révérence, il les psalmodia religieusement, car comme une toute petite minorité de citoyens de l'Imperium, mais aussi du reste du Dominion Terran, il était un fervent Mithridaïste.

« Oh Seigneur tout puissant, » dit-il toujours de manière quasi mystique, « Laisse la PAX IMPERIA s'insinuer dans toute la galaxie...et que nous puissions tous, oh nous, tes humbles créatures, vivre en harmonie dans ta Foi...Pardonne aux impies vénérant de fausses idoles, car ils te vénèrent maladroitement aux travers d'elles ! »

Et il se mit à penser à son épouse Narnia et à ses deux petites filles, Perna et Jernisse, qui devaient être avec leur mère en ce moment, dans la Convention de Science-fiction, se déroulant dans les locaux de la télévision national, ici même à Manticore.

Puis il entendit un bang...ou plutôt plusieurs...dans le ciel, comme des déflagrations d'objets brisants le mur du son.

Il regarda dans la direction d'où venaient les explosions et il les vit. Une demi-douzaine de vaisseaux spatiaux, de taille moyenne qui fonçaient sur la capitale depuis la stratosphère. Il n'eut pas le temps d'enclencher le dispositif d'alarme, car déjà des sirènes retentissaient dans toute la cité. Son poste de garde n'était que symbolique, toute la ville avait des détecteurs hyper-puissants et cette flottille d'invasion ne leurs avait pas échappée.

Alors il vit les vaisseaux déverser des flots de jets de plasma qui allèrent exploser sur les bâtiments. Il commença à psalmodier de nouveau, voyant un des navires arriver dans la direction où il se trouvait, tout en crachant, tel un dragon mythologique, ses flammes dévastatrices.

Il eut juste le temps de psalmodier le début d'une ultime oraison, avant qu'un jet de plasma, tiré du vaisseau en approche, ne le réduise lui et sa position de vigie, ainsi qu'une bonne partie du bâtiment, en un tas de cendres et de gravats.


Quelque part, à Manticore.

Le lieutenant Zoé Bruckner et son subordonné, l'adjudant Marc Johnson, se baladaient, nonchalamment, dans les couloirs du centre culturel, (se trouvant dans une des aulas sécurisées, situées sous le bâtiment de la télévision planétaire), quand soudain ce dernier se pencha vers une des toiles exposées et interpella la jeune officier :

« Et donc, lieutenant, vous me dites que toutes ces œuvres ont été peintes par un soldat clone membre de cette fameuse unité de supers-guerriers impériaux, nommée Chĭmæra6, vraiment ? »

La jeune femme, dans son uniforme noir à bordures rouge sang, (le même que son camarade), se détourna d'une des toiles et lança à son compagnon d'armes, un regard à la fois froid, mais également très las.

« Combien de fois devrais-je vous le répéter Marc, Jean Mûrier7 n'a jamais été soldat, il aurait dû le devenir, mais il y a toujours une marge d'erreur sur la motivation finale des clones qui gardent leur libre arbitre, même ceux qui ont été génétiquement trafiqués avant leur naissance, comme ceux du projet Chĭmæra. Vous savez bien, que ces mollassons d'impériaux, n'ont pas, contrairement à nous, confédérés, de conscription8. Si on le nomme le peintre-soldat, c'est juste par ironie ! »

Ses grands yeux marrons, emmagasinaient un maximum d'informations sur les différentes œuvres de son peintre favori. Ce n'est pas tous les jours qu'elle avait l'occasion de visiter une galerie de ce genre et même s'il lui paraissait un peu casse-couilles, elle était reconnaissante à l'adjudant Johnson de l'avoir accompagnée dans cette exposition d'art.

Elle n'aimerait pas être confrontée seule, à tous ces civils, impériaux de surcroît, qui déambulaient dans les couloirs de cette galerie des beaux-arts agriffonaises. Mais en compagnie de son subordonné, elle se sentait un peu moins mal à l'aise.

L'adjudant Johnson était devenu au fils des mois, son bras droit, bien qu'officiellement, Bruckner avait un sous-lieutenant, directement sous ses ordres, mais c'est toujours vers Marc qu'elle se tournait lorsqu'elle avait un conseil à demander, ou une mission délicate à mener.

Quant à lui, elle le savait, il lui était entièrement dévoué, en tant que "frère d'armes" et ceci depuis le jour où l'ayant défié, lui, le grand baraqué, devant l'escouade de soldats d'élite du Hammer9, dont elle venait de prendre le commandement, elle lui fit mordre la poussière en deux temps trois mouvements. Depuis, il l'avait reconnu comme chef et la tête brûlée qu'il était n'avait jamais failli à ceci.

Elle allait se diriger vers un autre groupe de toiles exposées quelques mètres plus loin, quand la salle se mis à trembler...

« Vite, mettez-vous à l'abris chef ! » lui dit l'adjudant en la poussant vers un renfoncement de la salle qui semblait particulièrement solide, alors que des fragments de bêton chutaient du plafond.

« C'est quoi ce bordel...il n'y a pas de tremblements de terre sur ce continent, du moins pas de violents. » fit Zoé Bruckner en se plaçant dans l'alcôve aux côtés de son compagnon.

Une seconde vibration plus légère se fit sentir, tout de suite suivie par deux autres, qui elles furent tellement violentes que des poutrelles métalliques se détachèrent du haut de la grande salle où les deux soldats du Hammer se trouvaient. On entendit le bruit d'un corps broyé, ainsi qu'un hurlement un peu plus loin, puis les tremblements se firent plus faibles et s'arrêtèrent.

« C'est un bombardement en règle, pas un séisme !» dit Marc sur un ton inquiet.

« Oui, vous avez raison adjudant et les tirs se font sur d'autres positions maintenant, on devrait être tranquille pour un moment. » lui répondit-elle.

Elle sortit de son abri, non sans avoir jeté un œil sur le plafond quatre mètres plus haut, pour vérifier qu'il n'y avait rien qui allait leur tomber sur le coin de la gueule, mais tout semblait intact, hormis la partie qui avait chuté fatidiquement tantôt. L'adjudant Johnson la suivit, après avoir, lui aussi vérifié la solidité du plafond.

« Allons voir si nous pouvons secourir nos compagnons d'infortune. » dit-elle en se dirigeant en premier lieu où les poutrelles avaient chuté. « Y a-t-il un médecin dans la salle ? » cria Zoé aux badauds dans la galerie.

Une dame d'un certain âge avança vers eux et leur lança : « Je suis infirmière, si je peux aider ? »

L'infirmière arriva près de l'adjudant qui se trouvait au chevet d'une femme dans la quarantaine, qui avait un morceau de métal dans l'abdomen, tentant d'arrêter l'hémorragie avec la manche de son uniforme qu'il avait préalablement déchiré.

« Celui-là est mort ! » fit Zoé en désignant un corps sous une traverse de métal. « Mais cette femme, là, respire encore, essayons de la sauver ! »

L'infirmière se pencha sur le corps gisant, pris le pouls avec ses doigts et hochât la tête négativement tout en indiquant du doigt, la flaque de sang grandissante sous la victime.

« Désolée, mais il n'y a là, plus rien à faire, cette malheureuse s'est vidée de son sang, allons plutôt voir s'il n'y a pas d'autres personnes qui nécessiteraient des soins ! »

Et elle se releva pour aller chercher parmi la douzaine d'autres personnes présentes, quelqu'un à sauver ou à aider.

« Bon, on reste tous calme !», lançât l'officier confédéré, « Je suis le lieutenant Zoé Bruckner, du Hammer et mon compagnon est l'adjudant Marc Johnson. Il y a t'il quelqu'un de l'administration impériale, policier, soldat, voir même un simple greffier, quelqu'un qui représente l'Imperium ici ? »


Dans une grotte près de Primebourg.

Le vieux Camillus s'assit devant l'âtre où le feu rougeoyait, dans ces régions désertiques, les nuits étaient très fraîches et ses vieux os le faisaient souffrir parfois.

« Eh, bien mon vieil ami, » lui dit le Marshall Kuzack en prenant le verre plein de maelström, que l'ermite lui tendait. « Je pense que nous allons vous laisser, le soleil est gentiment en train de se coucher et j'aimerai être de retour, à notre caserne de Cairn, avant que l'obscurité soit totalement tombée. Heureusement, que c'est Cow qui conduit l'over-jeep, cette fille est aussi sobre qu'un templier d'Orion10. »

Le commandant des rangers, (un homme, la quarantaine, de plutôt haute stature, à la barbe de cinq jours et aux cheveux bruns mi-longs, parsemés de dreadlocks qui lui tombaient aux épaules), se tourna vers un des deux soldats qui étaient dans la tanière du vieil homme avec lui et lui dit :

« Puisqu'on parle d'elle, Kóstas, vas chercher Cow et dis-lui de se manier de charger les gallons de tord-boyaux et les légumes que nous venons de troquer avec notre hôte, on va se mettre en route dans quelques minutes. Et si elle râle, rappelle-lui que lorsqu'on relance de huit au Kaldris11, on a intérêt à avoir une bonne main ! ».

A ce moment précis, Cow, une jeune métisse aux long cheveux bruns, tenus à l'arrière de la nuque, déboula en courant dans l'abris constitué par la caverne aménagée et lança en tenant sa radio portative12 :

« Écoutez, écoutez tous, nous venons d'être attaqués par des bombardiers spatiaux inconnus, notre capitale est en ruine... »

La ranger bascula le système audio de son émetteur sur la fonction vidéo holographique et les trois rangers, ainsi que l'ermite, purent à leur tour, découvrir en 3D, les images insoutenables du pilonnage de la citée de Manticore, puis le speech d'un commentateur localisé dans une station relais de leur petite ville minière de Cairn-City, suivit par ailleurs, d'une allocution du ministre des forces armées de l'Imperium.

Le Marshall Kuzack, pris contact grâce à son émetteur, avec ses autres rangers qui étaient stationnés dans leur nouvel caserne de Cairn-City.

Une voix nasillarde se fit entendre :

« T'es là chef ? » dit de manière familière une voix.

« Oui, Zef, je suis là, dis-moi où en est la situation en ville ? » demanda le commandant des rangers, à son chef d'unité, l'adjudant-chef Zefron Fitzroy.

« Pour ce que je sache, le bâtiment du Haut-Commandement militaire planétaire de la capitale a été complètement détruit, notre QG central aussi apparemment, vu que je n'ai aucune réponse sur l'intercom, du lieutenant McGillis ou d'un de ses subalternes. » lui répondit Zefron. « Deux détachements de rangers, détruits en quelques minutes à peine...nos frères, nos amis...Le reste de notre unité, est accablé, mais nous ferons notre devoir, nous avons déjà pris positions, là où deux barges spatiales, ont atterris, près du Pawn-shop de Rico ! Et il me semble que d'autres se sont également posées, aux abords de la ville. Mais je te jure, chef, que ces trouducs ne vont pas aller plus loin que ce foutus parking !!! »

« Bien joué, mon vieux ! Et la Flotte, on a bien un croiseur lourd en orbite d'une de nos lunes, non ? » dit le Marshall, alors que ses compagnons et l'ermite écoutaient attentivement ce que leur camarade depuis Cairn-City, leur contait des divers événements dramatiques qui se succédaient en ce moment sur cette partie de la planète.

La batterie, de la radio ayant quelque peu faiblit, Cow, avec l'aide de Cam, la brancha à son générateur, énergétique, qui lui étant auto-régénérant, avait largement de quoi la recharger en quelques minutes.

« Oui, mais non...j'ai eu le capitaine Namur du Knossos, elle m'a dit que son bâtiment a dut intervenir pour empêcher que les bombardiers astraux ne puissent continuer le pilonnage de la capitale, donc elle ne peut rien faire, pour l'instant, elle et son équipage ont déjà de la peine à les contenir. Il nous faut faire avec ce que l'on a ! » répliqua fort marri, le sous-officier.

A ce moment un bang se fit entendre dans le ciel au-dessus de cette région aride où se trouvait la cahute de l'ermite.

« Attends, Zef, j'ai entendu le bruit d'une explosion dans le ciel, il n'est pas impossible qu'une tentative de débarquement ait lieu aussi ici... en plein nul part....je vais voir dehors...je te recontacte dès que j'ai des infos...fais de ton mieux tu as le commandement ! » ordonna Obster Kuzack, à son assistant. « Kuzack, terminé. »

Il sortit avec les deux miliciens, alors que Cow, de son vrai nom, Alana Paige, restait à l'intérieur pour ramasser le reste des sacs qui s'y trouvaient et surveiller la charge de la batterie de sa radio.



1. Dominion Terran : regroupement théorique des mondes humains, de l'Imperium romain et de la Confédération de Pel-Aur. Autrement dit, la sphère d'influence politique et militaire des humains.

2. MWW : Micro World Wars : série de SF, crée par le romancier et réalisateur Rod Sterling, devenue culte dans tout le Dominion Terran.

3. Maelström : alcool tiré d'un genre de cactus, poussant dans les régions arides de la planète Agriffon. Très prisé des mineurs de kalanide, c'est la boisson alcoolisée la plus répandue sur ce monde lointain. Mélangé, à de limonade à la pêche, cela devient le fameux cocktail en vogue, le Lady Maëlstrom.

4. Mithridaïsme : religion d'origine perse, (prédécesseur, mais également, successeur du zoroastrisme), qui s'est quelque peu développée dans le Dominion Terran et qui est devenu la seule religion monothéiste humaine. Il est à noter qu'à l'origine, le terme désignant cette religion était mithraïsme, mais que pour des raisons de prononciation, dans les pays occidentaux, où elle resurgit au milieu du 21ème siècle, son nom fut légèrement modifié.

5. La Triade : panthéon des trois uniques divinités officielles de l'Imperium, Ouranos, Gaïa et Cronos.

6. Projet Chĭmæra : essais top secret, effectués par une branche des services secrets de l'Imperium, (nommé "Réseau Antarès"), dans un labo ultra-secret de la Garde Suprême, "le puit des âmes", sur la planète X, pour améliorer génétiquement le clonage des soldats impériaux. Projet partiellement abandonné, une fois découvert par le contre-espionnage confédéré, pour cause d'éthique et de conflit politique avec la Confédération.

7. Jean Mûrier : célèbre peintre de l'Imperium, inspiré du peintre de la Marine française, du 21ème siècle, Olivier Desvaux

8. Conscription : contrairement à l'Impérium, où l'engagement dans les forces militaires fonctionne grâce au volontariat et se compose de soldats professionnels, la Confédération, depuis sa fondation, suite à la première guerre nihiliste, impose une conscription, pour tout le monde, aussi bien hommes que femmes.

9. Hammer : de son vrai nom, le Kriegs Hammer Kommandos, est une division spéciale de l'Armée de terre confédérée. Elle est considérée après la Garde Suprême, et avec la Garde de fer, comme la meilleure armée de tout le Dominion, (Imperium et Confédération, confondus).

10. Templiers d'Orion : Ordre monastique et chevaleresque qui parait être une résurgence de l'ancien Ordre du Temple de Jérusalem, mais qui semble également avoir des liens avec les anciens chevaliers cathares.

11. Kaldris : Jeu de société très apprécié des mineurs de kalanide et qui est relativement répandu dans les tripots de tout le Dominion Terran et même au-delà. La première classe Alana Paige, surnommée Cow, ayant perdu au jeu, contre son commandant et ne pouvant s'acquitter de sa dette, s'est vue contrainte d'effectuer les corvées qui normalement revenaient au détachement en entier.

12. Radio : le terme de radio est utilisé pour désigner un communicateur, plus grand qu'un simple scancom, bien entendu le système d'ondes radio n'est plus utilisé depuis bien avant le grand Exode, seule la terminologie est restée.




Chapitre 2 : Les survivants de l'Apocalypse.


Et du côté du chantier de fouilles.

Marna et Lupe laissèrent de côté leurs émotions et se précipitèrent au dehors.

Le professeur Reyes, se saisit des jumelles phasiques qu'elle avait toujours pendues à sa ceinture et pointa le viseur dans la direction supposée d'où les déflagrations se faisaient entendre.

« Voyez-vous quelque chose ? » lui demanda Lupe.

« Oui, sur la colline en face à environ 1 km, la mine de kalanide, les mineurs se défendent contre un détachement de soldats, non humains, on dirait ceux décrits aux infos...ils ont l'air assez grands. Tiens, vois par toi-même ! »

Marna passa son viseur à phases, à sa jeune assistante, qui s'empressa de le mettre sur ses yeux encore gonflés d'avoir tant pleuré.

« 58° par 21, tu aperçois quelque chose ? » lui demanda-t-elle.

« Oui, je vois les agresseurs, habillés non pas avec des uniformes mais des armures et ils portent des espèces de casques, comme des heaumes de chevaliers. C'est très bizarre... apparemment les mineurs se sont rendus...je vois deux cadavres humains devant l'entrée de la mine et un autre corps qui semble être de la race de ces aliens. Les humains ont les bras levés et leurs armes jonchent le sol. Les agresseurs les braquent avec des armes très étranges. Ils les emmènent...mais où ? »

Puis Lupe continua de diriger l'appareil de vision, vers l'endroit où les envahisseurs extra-terrestres poussaient sans ménagement les prisonniers.

« Merde ! Il y en a un qui regarde vers nous avec un appareil de visée ! » jura-t-elle. « Merde ! Il nous a repérées et fait signe aux autres guerriers, de se diriger vers nous ! »

« Quoi ? » fit l'archéologue.

« Voyez-vous même professeur », lui dit sa jeune collègue en lui tendant les jumelles.

Le Professeur Reyes prit l'appareil et regarda de nouveau droit en face, vers la mine.

« Oui, ta raison, ils se dirigent vers nous. Bon on fait comme dans l'infanterie... on se tire ailleurs...vite Lupe ! » dit Marna en tirant sur le bras de la jeune femme. Elle l'entraîna dans la grande tente réfectoire d'où elles étaient sorties quelques minutes auparavant, enfila sa veille veste en cuir défraîchie, prit son vieux chapeau en feutre, à la "Indiana Jones", mit sa vieille besace de cuir, en bandoulière et prit en passant son fusil, une vieille winchester, qu'elle avait toujours à portée.

« Pas de temps à perdre, on prend la jeep ! » ordonna-t-elle alors que les deux femmes dépassaient la tente principale du campement.

Les deux femmes montèrent dans l'over-jeep, Marna qui avait le volant déclencha le moteur et le véhicule se mis en sustentation, à un mètre au-dessus du sol...puis une poussée d'énergie le fit démarrer et la jeep commença à prendre de la vitesse...

« Où va-t-on ? » demanda Lupe cramponné à son siège, alors que la jeep atteignait sa vitesse maximum, laissant loin derrière elle le chantier de fouilles et l'escouade de soldats ennemis.

« Appelle avec le transcom la patrouille du Marshall Kuzack, vois s'ils sont dans la région et demande du secours. » lui rétorqua Marna.

« Mayday ! Mayday ! Ici Lupe Fuentes, » dit-elle, « je suis avec le Professeur Marna Reyes, nous étions sur le lieu des fouilles archéologiques de Ca-ham, quand un groupe de soldats d'origine extra-terrestre a débarqué sur la colline en face de notre base...là où il y a une mine de kalanide en exploitation. Les mineurs sont pour la plupart prisonniers, ou morts. Le détachement ennemi nous a vu l'observer de loin et s'est dirigé vers nous...on s'est enfuies, avec notre speeder-jeep, mais on ne sait pas où aller, vu que Cairn est sous le coup d'une attaque également ! Demandons instructions... »

« Branche le haut-parleur et le micro externe, je veux leur causer ! » dit Marna sans lâcher le volant de la jeep à sustentions.

La jeune étudiante brancha le micro du transcom, ainsi que le haut-parleur et fit signe à sa collègue qu'elle était en ligne.

« Ici Marna Reyes, j'aimerai parler à Obster...euh...au Marshall Kuzack, merci ! » dit l'archéologue tout en conduisant.

Une voix de jeune femme lui répondit qu'elle devait attendre deux minutes, elle allait chercher le commandant des rangers.

Quelques instants plus tard une voie grave, mais chaude et sympathique se fit entendre dans le transcom :

« Ici le Marshall Kuzack...c'est vous Marna ? »


Message de détresse.

Les trois rangers, même armés de leurs appareils de visé, ne virent rien dans le ciel qui se teintait de rouge avec le crépuscule qui ne tarderait pas à venir. A ce moment Cow, restée à l'intérieur, (toujours pour surveiller la bonne charge de sa radio portative sur la table de la cuisine) et le vieil homme entendirent l'appareil de communication biper et un message sur le canal d'urgence de l'intercom se fit entendre.

Apparemment il s'agissait de la jeune assistante de leur amie, le Professeur Reyes, qui était en charge des fouilles dans les ruines de Ca-ham, elle et le professeur en question, avaient été attaquées par un détachement d'aliens et elles demandaient de l'aide.

Cow ouvrit un canal de communication et attendit la suite du message qui ne se fit pas attendre, mais cette fois-ci ce fut une autre voix féminine, un peu plus mûre qui dit :

« Ici Marna Reyes, j'aimerai parler à Obster...euh... au Marshall Kuzack, merci ! »

Cow répondit à l'archéologue : « Restez en ligne, deux minutes, je vais le chercher ! » Puis elle courut vers la porte d'entrée de la grotte et cria : « Chef...il y a votre amie l'archéologue, en ligne...elle et une de ses gratteuses1, se sont fait attaquer, à leur campement. Elles sont en over-jeep et ne savent pas où aller ! Elle veut vous causer ! »

Obster, se dirigeât vers la cabane, tout en lançant aux deux rangers, qui étaient toujours à scruter le ciel : « Les gars continuez à zieuter au cas où...et tenez-vous sur vos gardes !», puis il disparut à l'intérieur.

Le Marshall pris l'intercom et demanda : « Ici le Marshall Kuzack, C'est vous, Marna ? »

« Oui, Commandant, Je suis avec Lupita, on est en route pour Cairn, mais nous avons entendus qu'elle était sous le coup d'une attaque terrestre, je ne sais pas trop où nous devons nous diriger ! » dit l'éminente scientifique.

« Faites un détour par le repaire de Camillus, » dit-il d'une voie grave, « j'y suis avec une poignée de mes rangers, on se rendra ensemble en ville pour y rejoindre mes "anges de la mort", je vais vous mettre à l'abris chez Rocinante, si son bar est sécurisé. Et les soldats extros qui vous ont attaqués, sont-ils sur vos talons ? »

La voie féminine lui répondit : « Non, on les a aperçus de loin, vers la mine, mais ils nous ont vues et se sont dirigés vers nous. Pensez donc qu'on n'allait pas les y attendre avec du café et des croissants, on a mis les bouts fissa ! On sera là dans quelques minutes, j'aperçois déjà le vieux puit. »

« Bien, » fit le commandant des rangers, « on vous attend, soyez tout de même prudentes, toutes les deux. J'espère que c'est Lupita qui conduit...je sais comment vous maniez l'over-jeep Marna... Kuzack terminé !»


Revenons à la Galerie d'Agriffon.

Un homme à la courte barbe blanche vêtu d'une grande bure violette très sombre, (un peu comme celles des moines de la triade) sortit des rangs des survivants qui se tenaient pressés devant les deux militaires.

« Je ne voudrais pas passer pour présomptueux, mais je pense qu'en dehors de son altesse l'Empereur, il n'y a personne qui ait une fonction supérieure à la mienne ! » fit-il en retirant sa capuche.

A ce moment, plusieurs des personnes présentes inclinèrent leurs têtes respectueusement, en lançant des paroles que nos deux confédérés ne comprirent pas au premier abord :

« Le glaive, c'est le glaive ! », dit une femme.

« Oui c'est bien lui, l'Émissaire ! », s'écriât un jeune homme très ému.

Puis en quittant sa grande tunique noire pour la tenir sous son bras gauche alors que du droit il saluait en tendant celui-ci devant lui comme le font les hauts dignitaires de l'Empire entre eux ou en face de soldats, l'homme se présenta aux deux militaires :

« Branwen Cynfeirdd, légat impérial ! Je suis "le glaive de l'Empereur2!", son représentant direct, je parle donc en son nom ! » clama t'il en énonçant son patronyme et ses fonctions aux deux soldats confédérés avec une certaine fierté. « Comme à première vue il n'y a ni gardiens ni soldats impériaux, dans cette salle et en tant que représentant du gouvernement de l'Imperium, je vous place, vous deux, à la tête des secours, c'est à dire de nous autres. » continua t'il en tendant sa bure à l'adjudant Johnson. « Je pense que mon manteau, ferait une excellente couverture pour cacher les corps des deux malheureuses victime adjudant, elle doit être assez grande, si on les met l'une à côté de l'autre, il y a des enfants avec nous, le spectacle de ces deux malheureux n'est pas fait pour qu'ils le voient ! »

L'adjudant Johnson se saisit du vêtement que le légat Cynfeirdd lui tendait, en maugréant et en regardant dans la direction de sa camarade, cherchant une directive venant de sa part.

Elle lui fit un geste oblique de la tête, qui lui intimait l'ordre de faire ce que l'Émissaire impérial lui avait demandé. Puis elle se tourna vers celui-ci, tandis que son compagnon plaçait les deux cadavres l'un contre l'autre pour les recouvrir.

« Vôtre Excellence, » lui lança la jeune femme, pas le moins du monde intimidés par des titres qui n'avaient pas cours dans son monde, « sauriez-vous nous dire, si ceci est bien une attaque de la citée et qui nous...enfin...VOUS... attaque ?»

« Je n'en sais pas plus que vous ma chère, je suis sur Agriffon, pour un problème d'urbanisation, en aucune manière pour des raisons militaires...du moins jusqu'à présent ! » répondit-il.

La jeune femme continua : « Nos communicateurs spatiaux sont HS depuis que les supposés bombardements ont commencé, mais il est vrai que nous ne les avions pas essayés en entrant dans ces locaux auparavant, cela provient peut-être des interférences que les blindages de ces lieux procurent. »

Elle constata que depuis qu'il s'était avancé devant eux, le haut dignitaire impérial était entouré de deux personnages également emmitouflés chacun dans un large vêtement sombre.

Elle demanda alors à son éminent interlocuteur :

« Et ces deux-là ??? Qui sont-ils ? »

Le légat Cynfeirdd, fit un geste du doigt et ses deux compagnons baissèrent leurs capuches respectives.

« Mes gardes germains, ma chère, voici les hallebardiers Hendock et Francogianna, ils m'accompagnent partout où je me rends, ils ont été détachés de la garde personnelle de l'Empereur. » répondit-il sans sourciller.

« Et ont t'ils des armes ? Nous devons faire l'inventaire du matériel qui est à disposition, on peut tomber sur une escouade de soldats ennemis en tentant de remonter à la surface et mon camarade et moi-même, ne sommes pas autorisés à porter la moindre arme en ville et encore moins dans un bâtiment tel que celui de votre télévision nationale. »

Le légat se ravisa et acquiesça :

« Certes, certes, cela serait effectivement bien que quelques-uns d'entre nous soient armés ! Eh bien mon ami, » dit-il sur un ton quelque peu dédaigneux, à un des germains. « Qu'avez-vous comme pétoire sur vous ? »

Le premier garde s'exécuta et sortit un Beretta 69 de dessous son manteau, le second "Goth3" fit pareil, mais leurs tendit un colt 44.

« Bien, » continua Cynfeirdd « Et maintenant ? »

L'adjudant Johnson, regarda le lieutenant et lui dit : « Il nous en faudrait aussi chef ! »

La jeune femme demanda alors aux deux gardes, sans perdre de temps avec le politicien impérial : « c'est tout, vous n'en avez pas d'autres planqués ? »

Les deux gardes impériaux rangèrent leurs armes respectives et l'un deux se baissa pour sortir de quelque part sur sa cuisse, bien planqué dans un étui, un petit pistolet qu'il montra aux deux confédérés.

« Dillinger 158, deux coups...mais c'est du 9 millimètres Parabellum, la même munition que dans vos Luger 85, si je ne me trompe. On en a chacun un, planqué, avec en plus six cartouches de réserve. », fit Hendock, très fier de son petit joujou.

« Donnez-leur vos armes de service plutôt et vous garderez ces jouets pour ma défense, cela sera suffisant ! » Ordonna le légat en leur désignant les deux soldats confédérés. « C'est eux qui sont responsables de notre survie, ils doivent être correctement armés. Je leur octroie le droit d'être armé, tant que nous ne serons pas en sécurité. Et puis, filez-leur toutes les munitions qui vont avec ! »

Les deux gardes s'exécutèrent et tendirent leurs armes à Johnson et à Bruckner, qui ne se firent pas prier pour les prendre et les placer chacun dans la petite besace réglementaire qu'ils portaient en bandoulière de leurs uniformes noirs, caractéristiques des soldats du Hammer.

« Bon, on est armé, c'est bon de ce côté, mais voyons si on peut passer dans l'autre aula, celle des studios, je sais qu'il y avait un genre de conférence. Si l'autre salle est aussi résistante que la nôtre, il doit s'y trouver pas mal de survivants, on doit impérativement sauver le plus de personnes possibles, avant de tenter de remonter. Quelqu'un a déjà essayé d'ouvrir la porte qui mène au dehors ? » dit la jeune confédérée.

« Oui, nous venons de tenter de l'ouvrir elle est bloquée ! » fit un des hommes qui se tenait un peu à l'écart.

« Marc, allez voir la porte intermédiaire entre les deux locaux, le système électrique fonctionne toujours, il doit y avoir un générateur auxiliaire qui donne le courant. Voyez si on peut contourner la fermeture de la porte en la forçant manuellement. » dit-elle puis elle se tourna vers le dignitaire et lui demanda :

« Excellence, pouvez-vous mettre un de vos garde à sa disposition, je vois que celui-ci est un baraqué. » dit-elle, en désignant du doigt Francogianna.

« Bonne idée lieutenant Bruckner. Vous, vous allez l'aider ! » lança-t-il, au garde en question. Votre collègue est bien assez fort pour me protéger et moi, je me propose d'aller voir dans le distributeur de friandise et celui des boissons, pour faire des provisions. Qui d'entre vous à un sac assez grand et vide parmi vous autres ? » demanda-t-il à la foule toujours répartie autours d'eux.

Un jeune homme vida sa besace et la tendit avec déférence au Légat.

« Faites donc cela, Excellence ! » dit Zoé, heureuse de ne plus avoir le magistrat dans les pattes.

Pendant que ce dernier aidé de son garde, ramassait les vivres des deux distributeurs, une fois les vitres brisées, Zoé se dirigeât vers la porte de séparation où son camarade et l'autre garde s'affairaient pour écarter les deux parois. Ils avaient déjà réussi à ouvrir de quelques centimètres et de l'autre côté on entendait des voies suppliantes.

« Au secours, qui que vous soyez, on est bloqués dans le studio, les sorties sont coincées et on a plusieurs blessés ! » fit une jeune femme visiblement paniquée, alors qu'un homme continua :

« Et aussi quatre morts ! Avez-vous un accès menant vers la sortie, de votre côté, qui ne soit pas bloqué ? »

Zoé, qui ayant ramassé, une barre de métal tombée du plafond, en se dirigeant vers les deux hommes en train d'essayer d'écarter les parois de la porte coulissante, tenta de l'introduire dans la fente de quelques petits centimètres déjà gagnés, pour faire levier, leur dit :

« Non malheureusement c'est également bloqué, mais mon camarade est doué en ingénierie, il pourra peut-être débloquer une des portes en la trafiquant ! Mais on doit d'abord vous sortir de là ! Combien êtes-vous de survivants de votre côté ? Nous ici, nous somme quinze personnes et déplorons deux morts, suite à l'effondrement de traverses métallique ? »

L'homme répondit : « On est vingt-six, dont cinq blessés légers et un grave, nos quatre décès sont également dus à des installations qui ont démerdées du plafond du studio ! Par chance nous avons un médecin parmi nous, il est justement en train de prodiguer les soins d'urgence en ce moment ! Attendez, je vois ce que vous tentez de faire Mademoiselle, on vient de m'amener également un levier de fortune, je vais aussi tirer de mon côté ! »

Alors sous les efforts conjugués des deux militaires sur les parties de la porte, du lieutenant Bruckner avec son levier et son interlocuteur de l'autre côté tirant aussi sur le sien, les deux côtés de la porte coulissante finirent par s'écarter suffisamment pour que les trois militaires puissent passer dans le studio de télévision. L'adjudant suivit de Zoé et du Goth s'enfilèrent par ce petit passage étroit.


Le plateau de télévision...

A peine se furent-ils glissés de l'autre côté, qu'un homme la quarantaine, les accueillit, à la voix, c'était l'homme qui leur avait parlé, deux minutes plus tôt :

« Ah enfin de l'aide, merci, oh saintes divinités ! » Il serra, en disant cela la main de la jeune femme, (qu'elle ne lui avait pas tendue dans ce but en fait, mais juste pour soulager une crampe, à son avant-bras) et se présenta : « Rod Sterling, pour vous servir, Mademoiselle, enfin si on peut dire, vu les circonstances ! ».

Zoé tenta de récupérer sa main droite et demanda :

« Où est votre médecin dites-moi ? »

« Là-bas, il est près d'un des blessés graves qui se trouve au sol. Et vous, avez-vous du personnel médical de votre côté ? » lui dit-il en lui lâchant enfin la main.

« Une infirmière...attendez elle pourra aider votre toubib... », lui répondit Zoé. Elle se tourna et cria : « Infirmière, on a besoin de vous, s'il vous plait ! »

L'infirmière franchit la porte, partiellement ouverte et se rendit auprès de l'homme couleur ébène et à la courte barbe grise, en lançant au groupe formé par les gardes, le légat et les confédérés, qui avaient franchi le passage un peu avant :

« C'est bon, je m'en occupe ! »

Rod Sterling se tourna alors vers le lieutenant Johnson, qui se désaltérait à sa gourde militaire pour récupérer de l'effort que lui et ses camarades avaient fournis pour ouvrir la porte coulissante :

« C'est vous le spécialiste en ingénierie dont la jeune dame cause...eh ben...qu'attendez-vous donc ? La porte de secours bloquée est par là, vers l'homme à la chemise à carreaux ! »

Le soldat confédéré maugréa quelque chose, mais personne ne put l'entendre et se dirigeât, toujours accompagné du hallebardier Francogianna vers la porte de secours pour tenter de la débloquer. Rod Sterling voulut dire quelque chose au lieutenant Bruckner, mais s'aperçut de la présence de l'émissaire impérial qui était jusqu'alors caché par le garde germain. Il s'inclina très bas, ce qui rendit la jeune femme encore plus mal à l'aise avec ces coutumes et bégaya quelques mots, qui devraient se traduire par quelque chose dans le genre de :

« Oh vénéré glaive, c'est un honneur pour moi de vous rencontrer...bien que j'eusse aimé des circonstances plus favorables ! Rod Sterling, votre serviteur Excellence ! »

Le légat, se rapprochât de lui et lui lança :

« Eh bien, je suppose que vous êtes le fameux auteur et coproducteur de la saga galactique en vogue depuis quelques années ? Bref quoi qu'il en soit le plus important n'est pas nos titres respectifs, mais un moyen de sortir d'ici. »

Se tournant vers la jeune femme, il continua :

« Lieutenant, mon garde et moi avons récolté tout ce qui nous semblait utile comme vivres et eau potable du distributeur, la demoiselle que voilà nous a fourni une autre sacoche pour la remplir. Dites-moi Sterling, y a-t-il de ce côté un distributeur de boissons ou de friandise ? »

Le légat constata que beaucoup des personnes qui se trouvaient de ce côté, une vingtaine à vue de nez, s'étaient rassemblées autour de lui et des exclamations de nouveau fusaient :

« Par les dieux, c'est le glaive...Oh oui c'est bien lui...on est sauvé la voix de l'Empereur va nous guider ! »

Cynfeirdd se tourna ver Zoé et vit son agacement.

« S'il vous plait, s'il vous plait, votre attention braves gens ! » lança-t-il à la foule regroupée autour de lui.

Soudain toute l'assemblée se tut et le tribun se mit à donner quelques explications sur la situation actuelle :

« Bon, je vois que vous devez tous et toutes savoir qui je suis… Et donc en tant que représentant du gouvernement de l'Empire, j'ai désigné nos deux amis confédérés, ici présent, pour prendre la gestion, le commandement militaire, dirons-nous, de cette crise et leur tâche est de nous faire sortir au plus vite de ce souterrain ! Apparemment nos divers intercoms ne passent pas au travers du blindage de ces locaux. Quelqu'un aurait-il un modulateur transcom qui pourrait nous donner des infos sur ce qui arrive exactement ? Et peut-être contacter l'extérieur ? Et vous jeune homme, oui vous là avec la jeune fille, vous êtes technicien du studio ? Et puis, qu'a donc votre jeune amie, pour pleurer ainsi, est-elle blessée ? »

Le jeune homme que le légat avait interpellé se leva de l'estrade du studio télé où il était assis, auprès d'une jeune fille d'environ douze à quatorze ans, qui semblait désemparée.

« Messer légat, » dit-il au représentant du Palais impérial, « cette jeune demoiselle, n'est heureusement pas blessée, mais ses parents se trouvaient dans le tea-room, au niveau de la rue de ce bâtiment et vu ce qui a l'air de nous être tombé dessus, elle craint le pire, pour eux. Mais pour répondre à votre question, oui je travaille ici comme caméraman, Derick Bronsky est mon nom, votre Excellence ! »

« Bon, » continua le magistrat impérial, en s'adressant à nouveau à la foule présente qui s'agglutinait devant lui et ses compagnons d'infortune. « Il y a-t-il un moyen de communiquer vers l'extérieur, plus efficace que nos simples scancom ? Non ? Personne n'a de suggestion ? Bien alors on devra monter au plus vite, mais en faisant extrêmement gaffe de ne pas tomber sur des puissances ennemies ! Et ceux qui... »

Il ne peut terminer sa phrase quand le jeune homme qui tantôt lui avait confié sa besace, pour récolter des provisions, passa à son tour la fente faite par les deux portes écartées et lança à l'assemblée :

« Pour ceux que cela intéresse, les toilettes dans l'autre salle, fonctionnent toujours correctement, elles doivent être sur batterie ou courant auxiliaire, celles des femmes fonctionnent également, je viens de vérifier. »

« Eh bien mon ami je suis sûr que ceci va intéresser quelqu'un de notre groupe. Et je disais donc, il y a-t-il de ce côté un distributeur de friandise, de chocolat et de bouteille d'eau ? »

Un des autres assistants de l'émission désignant un lieu en coulisses, acquiesça de la tête.

« Alors que ceux qui possèdent un sac comme celui que je porte, vide de préférence, aillent faire une décente, là-bas...n'oubliez pas de privilégier la flotte aux limonades, le chocolat en branche, aux chips et les biscuits, aux caramels. Vite… allez ! Dites-moi jeune fille, oui vous qui êtes aux côtés de Bronsky, quel est votre nom ? »

« Je me nomme Elssa Demeri, Monsieur ! » lui répondit l'adolescente.

« On dit Excellence, Elssa ! » lui lança Derick, en la poussant légèrement du coude. »

« Ce n'est rien. » lui rétorqua le légat. « Elle est encore très jeune et vu les circonstances... » continua-t-il. « Alors, jeune fille, dites-moi pourquoi vos parents ne vous ont-ils pas accompagnés ? »

La jeune fille, les yeux gorgés de larmes, lui répondit, entre deux sanglots :

« Ils n'aiment pas la science-fiction, ils ont préféré m'attendre en haut dans le Tea-room. Mais maintenant, ils doivent sûrement être morts ! »

Et elle se remit à sangloter de plus belle, tout en se blottissant instinctivement dans les bras du jeune cameraman.

Zoé Bruckner s'approchât d'elle et lui dit d'une très douce voix :

« Ainsi tu te nommes Elssa, ma petite ? Ma grand-mère à moi se nommait Elsa, c'est presque pareil ! Je n'espère pas qu'il soit arrivé du mal à tes parents, je te promets qu'on fera tout pour les retrouver. Sache que moi aussi j'ai perdu mes parents, alors que je n'étais guère plus âgée que tu ne l'es, mais pour toi rien n'est encore perdu ! Allez, viens avec moi Elssa ! »

La jeune officier du Hammer, lui tendit sa main, volontairement cette fois et la jeune fille la prit sans trop hésiter.



1. Gratteur/gratteuse : sobriquet donné par les space-rangers du détachement des "Anges de la mort", en parlant des xéno-archéologues travaillants dans les fouilles des ruines de Ca-Ham.

2. Le Glaive de l'empereur ou légat impérial : la plus haute fonction politique et militaire, après l'empereur, le légat impérial parle en son nom et n'a de comptes à rendre qu'à lui.

Lorsque ce dernier est incapable de diriger l'Imperium, pour raison de santé ou s'il est mourant, le Glaive devient automatiquement le régent, jusqu'au rétablissement de l'Impérator ou de son décès et en ce cas, il assure encore la régence jusqu'à ce que le Sénat, réunit en Conclave, élise un nouvel empereur. Lorsque l'empereur devient le leader spirituel de l'Imperium, (à son troisième mandat), celui-ci n'étant plus le chef du gouvernement, mais juste le chef de l'Etat, à titre honoraire, (un peu équivalent au pouvoir de la reine d'Angleterre au 21ème siècle de l'ancienne Terre), il n'a pas de délégué avec autant de pouvoir, tout au plus un représentant protocolaire, le Grand Chambellan.

3. GOTH : surnom donné aux membres de la garde germanique, qui ont la charge de protéger l'empereur. Contrairement à la garde germanique des empereurs romains de la première dynastie dite des Julio-claudiens, (Auguste, Tibère, Caligula, Claude et Néron), les membres de cette garde rapprochée d'élite, accepte toutes les ethnies, seul le nom symbolique est resté.




Chapitre 3 : Par ici la sortie.


Confrontation.

Les deux femmes à bord de leur over-jeep, arrivèrent au campement de l'ermite, les quatre rangers et Camillus les attendaient en dehors de la cabane.

« Alors les gratteuses », fit le Marshall Kuzack d'un ton moqueur, « vous êtes sûr de ne pas avoir ramené avec vous, toute l'armée d'invasion extros1 ??? »

« Allez-vous faire foutre, Obster ! Dans un endroit aussi plat et aride que celui-là, si on avait été suivie, on le saurait ! » lui lança, sur un ton énervée le Professeur Reyes en descendant du véhicule, imitée par sa jeune collègue, une fois l'appareil stabilisé.

« Salut Marshall ! T'inquiètes, on a bien fait gaffe en venant, personne ne nous a suivi ! », lui dit Lupita une fois à terre.

« Bien, c'est déjà cela ! », leur lança Kuzack.

A ce moment le vieillard, arriva près des deux archéologues et leur tendit une fiole remplie de liquide en leur demandant :

« Vous devez avoir soif ? Prenez un peu d'eau ! »

Lupita pris la bouteille et en but une bonne rasade, puis la tendit à Marna.

« Je viens de contacter une nouvelle fois Zef, il a pris position avec le reste de notre unité, aux abords de la boutique d'Harrison et avec quelques autres civils armés, dont notre amie Rocinante, ils ont réussi à maintenir les envahisseurs et leurs droïdes de guerre en dehors du centre-ville. » en disant cela le Marshall avait l'air grave.

« As-tu des nouvelles de la capitale ? On sait s'il y a beaucoup de survivants, si les combats continuent ? » demanda Lupe avec insistance.

« Non, ma petite, tout ce que je sais, c'est ce que Zef a eu comme infos et elles ne viennent pas de nos forces à nous, mais de l'ambassade confédérés, qui par chance n'a presque pas été touchée. Mais je sais qu'ils n'ont pas plus de deux gardes de fer2 devant leur QG et quelques soldats qui sont en poste ces jours-ci. Je n'ai pas, certes, une grande affection pour la Confédération, mais je crois savoir que les soldats qui sont en ce moment là-bas, sont du Hammer et ce sont des durs à cuire, cela pourra être un avantage s'il faut reprendre la capitale, rue par rue. » Il continua sur un ton plus sinistre :

« Et à ce qu'on sait, toute les Forces de défense de Manticore, nos frères rangers entre autres, ont été anéanties. »

« Quoi, vos deux unités de rangers de Manticore ? Et votre premier officier, le lieutenant...euh comment se nomme-t-il… Valar Morghulis ? », s'enquit le Professeur Reyes.

« Balard McGillis ! » lui rétorqua un des rangers, en s'allumant une clope.

Le Marshall, secoua la tête négativement :

« On sait juste qu'il était dans notre QG au moment de l'attaque et à moins qu'il n'ait eu la bonne idée de se barrer au dehors et même au-delà, il a dû y rester. Je connais bien Balard, il n'aurait malheureusement pas fui comme un lâche et c'est sûrement ce qui la perdu ! »

« Je suis désolé, Obster, je ne le connaissais pas directement, mais à ce que vous m'en aviez dit, c'était un brave...comme tous ceux qui sont morts dans l'attaque du QG de Stellar Force.» lui lança Marna, visiblement contrite.

« Oui c'était tous des braves, des frères...avec un peu de chance quelques-uns n'étaient pas à la caserne, mais en train de boire dans une taverne et s'en sont alors sortis...Ce genre de situation arrive des fois...on verra. » dit-il en s'allumant un havane avec son Zippo. « Et de plus pour l'heure le croiseur Knossos, qui est le seul cuirassé, pour contrer l'attaque orbital, a fort à faire et ne pourra pas nous aider, ici à Cairn, tant que des renforts, qui sont partis de la Planète X, il y a seulement une demi-heure, n'arrivent. Je pense que la Confédération a peut-être aussi envoyé des vaisseaux de soutient depuis Encelade3, en tout cas je le suppose. Bon maintenant qu'on est tous réunis, mettons-nous en route. Cam, vous venez avec nous ? »

L'ermite reprit la bouteille d'eau vide que lui tendait Marna et dit sur un ton tout à fait stoïque :

« Non mes amis, je reste...si ces envahisseurs en veulent à ma vie...et bien qu'ils la prennent, je retournerai au grand Océan stellaire, guidé par le vénérable koala sacré...et s'ils ne passent pas par ici, je pourrais vous donner des infos de la situation en dehors de la ville. Si je suis capturé...eh bien à part ma recette de ragoût d'orvets des sables, je ne suis pas en mesure de leur donner de renseignements vitaux. Par contre venez avec moi je vais vous remplir en plus de ce que vous avez, deux bidons d'eau, vous en aurez besoin. » et il se dirigeât vers son repaire.

« Joe, va avec lui et prends les bidons d'eau ! » ordonna-t-il aux ranger qui terminait sa cigarette.

A ce moment l'intercom que trimbalait Cow avec elle, se mit à biper et une fois le canal ouvert la voie nasillarde de l'adjudant-chef se fit entendre :

« Vous êtes toujours en vie, les gars ? Chef, tu m'as dit de reprendre langue lorsque j'aurais de nouvelles infos...Eh bien ça y est...écoute cela : pour des raisons que je ne connais pas, un autre croiseur lourd et pas des moindres, l'ISS Temudjin, était déjà en route pour notre système, avant l'attaque...il est arrivé il y a quelques minutes et a pris le relais, le temps que le Knossos puisse déployer un satellite de communication et débarquer quelques troupes. »

« Excellente nouvelle mon vieux, va-t-on avoir quelques unités de combat, ici, à Cairn ? », lui demanda le commandant des rangers.

« La plupart des troupes seront débarquées dans la capitale, car là cela chauffe vraiment, mais il y a un détachement de la Garde Suprême, une poignée d'Héraclite, de ceux stationnés sur le Knossos, qui vont arriver, en renfort ici, dès que le Temudjin sera là. » lui répondit Zef. « On n'a pas de compartiment de téléportation près de la zone de combat, ceux de la caserne ne sont pas encore en fonctions non plus...ils nous seront donc envoyés par une ou plusieurs barges de d'assaut. Il faut qu'on protège le lieu d'atterrissage. On est sur cela en ce moment. »

« Oki, bien reçu, nous on part dans deux minutes, nos deux invitées sont arrivées saines et sauves...on les ramène chez Rocie et ensuite on vous rejoint.» lança Obster.

« Rocie, justement nous a rejointe, au Pawn-shop. Allez-voir Brat au cabaret, mais faites tout de même gaffe de ne pas tomber sur des extros sur le chemin. Zef, terminé !»

Le Marshall vit le ranger, nommé Joe, revenir avec deux gros bidons d'eau, suivit de l'ermite qui trimbalait un sac de jute remplis de quelque chose.

Ce dernier dit en leur tendant le sac :

« Prenez ces quelques pains de moriac4, vous en aurez sûrement plus besoin que moi, au cas où vous ne pourriez pas vous ravitailler. »

« Merci Cam on vous ramènera les bidons la prochaine fois que nous revenons nous approvisionner de ce que vous savez...» lui répondit-il en lui faisant un clin d'œil !

« Bon tous à cheval, enfin si on peut dire ! Alors en route pour la ville ! » lança le Marshall Kuzack. «Cow, monte dans la Rover des filles et prend le volant. Vous deux Mesdames, tenez-vous sur vos gardes, je vois que vous avez un fusil, c'est une bonne chose en cas de problèmes...mais essayez tout de même de ne pas nous tirer dessus ! »

Et le petit convoi des deux véhicules antigrav se mit en route, alors que l'Ermite rentrait dans son modeste logis. En tant qu'ancien moine ouranosien5, il allât allumer un cierge dans la petite chapelle qu'il avait, il y a fort longtemps, aménagée, au fond de sa grotte.

La petite troupe hétéroclite à bord des deux jeeps, arriva aux limites de Cairn-City, on voyait de loin par-delà les petites collines, les premières habitations, Joe qui conduisait le Rover des rangers, accéléra, contourna les rocher et...

Un trait bleuté, du même genre de ceux tiré depuis les vaisseaux d'attaque extros, mais plus fin, lui traversa la tête. Le soldat s'écroula sur le volant, puis son corps chuta hors du véhicule, ce dernier, déstabilisé perdit son antigravité et alla buter contre un monticule de pierres.

C'est alors qu'ils surgirent.

Deux êtres, vêtus d'armures totalement inconnues et armés chacun d'un genre de canon portatif aussi étrange que redoutable. Le Marshall et son compagnon se traînèrent hors du véhicule, juste à temps avant que les deux extros ne déchargent leurs armes de mort sur le véhicule endommagé qui explosât dans un feu d'artifice. Cow conduisit sa jeep dans un replis du remblai de caillasse, à l'abris des tirs et une fois le véhicule au point mort s'en éjecta, son fusil d'assaut P98 à la main.

La ranger, n'eut pas le temps de viser le premiers extros, que le casque ou le heaume de ce dernier reçu un impact sur le côté. Le guerrier tenta de se retourner dans la direction d'où était partit le coup, mais un deuxième impact lui traversa le coin de sa visière et il s'écroula, mortellement blessé. Cow se tourna et vit Marna, (qui venait, de sauter, elle aussi de l'engin avec Lupe), tenant sa vieille winchester encore fumante.

« Comme à la fête foraine...au suivant... » lança t'elle fébrile.

Les deux rangers survivants de la première jeep s'étaient mis à l'abris derrière des rochers et se mirent à arroser le second soldat extros avec leurs propres armes. Les balles ricochaient sur le blindage, (probablement en graph-acier6), mais surpris de la mort de son compagnon celui-ci se replia derrière la butte, une quinzaine de mètres derrière lui. Les deux groupes de combattants humains se mirent à avancer, afin de monter le tertre. Ils avancèrent prudemment, Marna et les deux jeunes femmes passèrent à côté du cadavre de l'extros.

« Tiens, il n'a pas la même armure que nos amis de la mine ! » fit l'archéologue sur un ton moqueur.

« Il a l'air aussi plus petit ! » dit à son tour Lupe tout en ramassant au passage l'arme étrange du guerrier, « Je vais essayer de la faire fonctionner, après tout, les artefacts cela me connait et vu que moi, je n'ai aucune arme... »

Ils arrivèrent au sommet et virent au loin, un vaisseau spatial, de la taille d'un bus scolaire, avec ce qui semblait être des petits canons sur les côtés, stationné devant eux, en bas du remblai. Deux autres soldats aliens en étaient sortis et étaient venus se positionner derrière des rochers, à côté du second monticule non loin, là où l'autre extros s'était replié. Alors les échanges de feux nourris commencèrent, tandis que le soleil terminait sa descente crépusculaire.


Et pendant ce temps sous les gravats.

Zoé et sa petite protégés, suivies du romancier et du légat se dirigèrent vers l'endroit du studio où se trouvait le médecin. Elle le salua militairement, comme elle avait l'habitude de le faire et se présenta à lui :

« Lieutenant Bruckner, du Kriegs Hammer, bien sûr, vous connaissez déjà Monsieur Sterling... Voici le légat Cynfeirdd qui représente l'autorité impérial...enfin vous êtes citoyen de l'Imperium, vous savez tout cela mieux que moi, qui ne suis qu'une étrangère à votre Monde ! »

Le Médecin bien qu'ayant remarqué le ton un peu froid qu'avait employé la jeune femme, sur le fait qu'elle n'était absolument pas concernée par tous ces salamalecs propres aux mondes impériaux, ne releva pas et en lui souriant se présenta à son tour, non sans avoir de prime abord, fait une courte révérence à l'émissaire, qui lui rendit en lui faisant signe de la main à la Queen Betty7 :

« Excellence, Mademoiselle et vous jeune fille, enchanté de faire votre connaissance, malgré les circonstances dramatiques ! Je me nomme Henri Lamarque, chef de service des urgences de l'hôpital Saint Jude de Manticore. Bon je vous fais le topo, vite fait. Nous avons quatre blessés dont un relativement grave. Mais l'utilisation que j'ai fait de mon médipack et principalement le régénérateur dermique, fait que ce dernier sera transportable dans peu de temps. Votre infirmière fait de l'excellent travail sur lui et les autres personnes victimes de cet accident. Nous déplorons tous de même quatre décès, dus à l'effondrement de l'installation de l'éclairage là-bas. Une des victimes s'en serait sorti avec quelques blessures légères, si elle n'avait pas été aussi âgée. Selon son NID-Code, cet homme avait 103 ans, ce Monsieur à probablement dut faire un arrêt cardiaque. Et comme malheureusement il était de l'autre côté de l'éboulis, le temps que j'arrive à lui avec le réanimateur, il n'y avait plus rien à faire. »

« Ce devait être le doyen des fans de la série ! » répliqua Rod Sterling d'une voie triste et peinée. « Je lui rendrais hommage, ainsi qu'au trois autres victimes, ainsi que celles que vous avez eues dans la galerie, lors d'une prochaine émission, si toutefois on s'en sorts tous vivants ! »

Le lieutenant Bruckner allait dire quelque chose au romancier, sur le fait que son défaitisme n'était pas approprié en ces instants, mais la voix de l'autre garde germain, celui partit avec son camarade confédéré pour essayer de débloquer le passage menant au rez-de-chaussée, l'en empêcha :

« Lieutenant, nous avons débloqués la sortie de secours ! »

Elle se retourna et dit dans un vieux dialecte ancestral :

« Mazel tov ! » Puis continua en s'adressant à Francogianna

« Et où est Johnson ? »

Le garde germain l'informa :

« Il vient de s'aventurer dans le passage, lieutenant, il va vérifier que celui-ci est bien dégagé. Il m'a chargé de vous demander de passer sur le canal 5 de votre intercom, dès qu'il sera sorti et pour autant qu'il arrive à prendre contact, s'il y a du réseau, il vous appelle. Sinon il revient aussi vite que possible nous informer de la situation, en personne. »

Le légat, qui était resté silencieux, interpella le toubib :

« Dites-moi mon brave, doit-on songer à improviser un brancard de fortune pour votre blessé grave ? »

Le médecin lui répondit d'un ton très respectueux :

« Excellence, je pense qu'avec l'aide de deux autres personnes, pour le soutenir, un brancard sera inutile. »

Dix minutes passèrent, puis vingt, mais aucun message n'apparut sur le récepteur de poche du lieutenant, puis soudain, la voie d'une jeune femme se fit entendre près de la porte séparant les deux salles adjacentes :

« L'adjudant confédéré est de retour ! »

Zoé se sentit soulagé, se tourna en direction de son subordonné et ami, lorsqu'il arriva et lui demanda :

« Alors, qu'elle est la situation Marc ? Les intercoms ne sont donc pas fonctionnels dans ce bunker ? »

L'adjudant Marc Johnson était livide, il semblait revenir, tel Orphée, des enfers de Dante !

Il hochât la tête, avant de répondre, visiblement choqué :

« Non, chef, j'ai bien essayé, mais c'est mort !! » puis il continua sur un ton des plus glacial :

« Dehors, c'est l'horreur, lieutenant...une bonne partie de la ville est en décombres, de loin j'ai bien vu que la tour de garde du Haut commandement militaire de la citée, n'était plus là, je suppose que tout l'édifice a dut être détruit.»

« Comment, que dites-vous ? », s'enquit Cynfeirdd, visiblement horrifié par le rapport du confédéré. « Il devait y avoir au moins 3000 personnes, qui travaillaient dans cet édifice, des militaires, mais également des fonctionnaires civils et les rangers ont leurs locaux au rez-de-chaussée ? Avez-vous vu si tout l'édifice est détruit ? » Tout en disant cela, le légat avait empoigné le sous-officier confédéré par l'avant-bras et s'y était agrippé.

« Mon mari était de garde dans le QG, mon Dieu ! » dit une jeune femme paniquée, accompagnée de deux jeunes filles.

Zoé remarqua dans l'échancrure du cou de la jeune femme, ainsi qu'à celles des deux gamines, qui l'accompagnaient, un médaillon qu'elle n'eut aucune peine à identifier, comme étant celui de "la Conscience de Mithra", cette secte d'illuminés qui prêchaient leur foi en un dieu païen unique d'origine perse, un peu partout dans le Dominion Terran.

Comme presque tous les fils et filles d'Abraham, le lieutenant Bruckner était non seulement athée, mais également une farouche partisane de la laïcité, dans le gouvernement, ce qui était le cas pour la Confédération mais pas dans celui très permissif de l'Empire.

Elle n'aimait pas ces gens que son gouvernement tolérait à peine dans les mondes confédérés et qui au contraire de l'Imperium, mettait cet ordre religieux sous surveillance discrète mais résolue. Toutefois son étoile de David à son cou, lui rappelant ce que l'on pouvait sentir d'être un peuple méprisé, (bien que dans le Dominion Terran aucun sentiment judéophobe n'ait jamais émergé, réellement), elle tenta de réconforter la femme qui s'était mise les mains sur les yeux pour cacher les larmes qu'elle devait verser :

« Nous allons faire ce que l'on peut pour retrouver des survivants là-bas, je vous en prie soyez forte...pour vos deux filles, Madame... Comment se nomment t'elles ? »

« Perna et Jernisse ! » répondit-elle.

« Dites les filles, pouvez-vous aller avec votre maman, dans les toilettes et y récupérer le plus de chiffon, papier toilette, savon et tout ce qui vous semblera utile pour notre survie en dehors, je peux vous charger de cela ?» leur demanda gentiment Zoé.

Les fillettes acquiescèrent et leur mère les accompagnât vers l'autre aula, celle où se tenait l'exposition.

Johnson posa sa main sur celle du légat pour tenter de le calmer et si possible récupérer son membre supérieur, mais de manière délicate et avec diplomatie, ce qu'il réussit à faire.

« Ah ces impériaux, cette manie qu'ils ont de vous toucher sans en avoir l'autorisation. Enfin mieux vaut se faire agripper par une main humaine que par une répugnante tentacule d'henderit8! », se dit-il, avant de répondre au Magistrat de l'Imperium :

« Désolé, Messer légat, je n'ai pas voulu m'éloigner, mais j'ai bien vu de la fumée venant de l'endroit où devait se situer le QG de Stellar-Force9 et vu que la tour de surveillance n'était plus visible, j'en déduit que malheureusement, le bâtiment n'a pas dû être épargné... »

Cette dernière phrase il la chuchota presque, afin que la mère des deux fillettes ne puisse comprendre, mais elle et ses filles étaient occupées dans l'autre salle et ne pouvaient rien entendre.

« Ah, oui, j'oubliais », dit-il en se tournant cette fois vers sa camarade, « J'ai par contre réussi à joindre notre propre QG, dans notre consulat confédéré et j'ai eu un de nos camarades, le caporal Bhat. Nos installations n'ont été que peu touchées par les bombardements et tout le personnel a pu se réfugier dans le bunker en dessous du bâtiment. Selon ce que j'ai compris, plusieurs vaisseaux, d'origine inconnue ont bombardés sans relâche la citée pendant une dizaine de minutes avant que l'Empire ne contre-attaque avec une vague de drones de combat venants du croiseur en orbite, stationné, près d'une des lunes de cette planète. »

« Et le reste de notre unité ? », demanda anxieuse Zoé en lui tendant sa propre gourde, car elle avait remarqué que son camarade avait des difficultés à parler.

L'adjudant, pris la bouteille thermique et bu quelques gorgées avant de continuer en la lui rendant : « Merci, chef ! Le sergent d'Aubigné, Ben Rachid, de Laurentis, de Carvalho, Lawson, Hissa, Nemeria et donc Bhat sont en vie, c'est Nemeria qui a répondu avant de me passer le caporal, car elle se trouvait justement en dehors de l'abris, quand j'ai lancé l'appel. Ils n'ont pas de nouvelle de Nuno, il semblerait que qu'il était hors du QG lors de l'attaque, peut-être est-il mort ou prisonnier. Mais malheureusement Sheppard, qui était parti à sa recherche, à peine avait-il enfourché son vulture10, qu'un des jets de plasma, oui c'est par jets de plasma, que ces fumiers, dont on ignore tout, nous ont attaqués tantôt, un des tirs l'a touché de plein fouet, il n'y a même pas de cendres à ramasser, juste des débris de sa bécane. Le caporal Ben Rachid a lui-même été touché par la déflagration d'un de ces jets de plasma, il est salement brûlé, mais ces jours ne sont pas en dangers. Selon Bhat, des barges de débarquements, de troupes extros, auraient atterris, mais nos camarades n'ont absolument aucune idée de qui nous attaque. »

« Et je présume, mon jeune ami, que vous ne savez rien au sujet du Palais gouvernemental, s'il a été touché ou non ? »

Voyant le hochement négatif de tête du jeune militaire, le légat continua :

« Bon, bref ! Et en ce qui concerne le chemin...est-il fortement encombré ?»

Johnson dit au groupe qui s'était formé autour de lui, impatient de savoir ce qu'il en était de la situation : « devant nous il y a un couloir dégagé sur 200 mètres environs, puis il faut monter deux étages, via une échelle murale, après, il y a encore 100 mètres, où il y a quelques gravats, mais rien d'infranchissable et ensuite un simple escalier de quelques marches, nous amène dans un genre de local technique, qui lui, donne sur la rue ou du moins ce qu'il en reste ! »

Le médecin répliqua :

« Oui, mais comment faire monter notre blessé qui tiendra à peine sur ses jambes, sur deux étages et ceci avec des échelons, il ne pourra en aucune manière s'y hisser ! » et il continua : « Il nous faudrait une bonne corde et certains des blessés légers pourraient avoir des difficultés à se hisser, il faudrait une aide avec un harnais ! »

Zoé se tourna alors vers le responsable du studio et lui demanda :

« Peut -on faire un genre de corde solide avec les câbles des caméras et des autres appareils de tournage ? »

L'homme en question, lui répondit avec un air réellement désolé :

« Je ne pense pas que nous disposions d'autant de câbles, presque toutes les caméras fonctionnent sur batteries, il y a très peu de fils électriques en fait au studio, rien ne pouvant permettre ce genre de bricolage ! »

« Il nous faut trouver une solution et vite...comment faire une corde avec ce que nous disposons ici ? », pensa tout haut le légat.

Elssa, toujours près du lieutenant Bruckner, qui n'avait rien dit jusqu'à présent lança :

« Le tuyau d'incendie...il faut utiliser le tuyau d'incendie, il est très long et très résistant ! »

Cynfeirdd, baissa les yeux sur l'adolescente et lui rétorqua :

« Mais qu'est-ce que, tu nous chantes là, petite ? Le tuyau d'incendie...on n'a pas le feu que je sache...Ah... mais oui, elle a raison ! » finit-il par dire aux autres personnes près de lui. « Il doit y avoir dans les 30 ou 50 mètres de tuyau plat toilé et hyper-résistant à la haute pression d'eau. Où se trouve le box réglementaire d'incendie ici ? » demanda-t-il au responsable du studio.

« Par ici, venez on va vérifier la longueur et si j'ai bon souvenir il y a un kit médical aussi, cela pourrait nous servir en plus de celui du toubib ! » répondit le régisseur du plateau télé.

« Excellente idée ma petite, je te félicite ! » dit le légat en tapotant la tête de la fille, de sa main.

« Je vous remercie, Monsieur ! » dit Elssa, en lui souriant.

« On dit Excellence ! » la corrigeât-il, en lui souriant à son tour, tout en se dirigeant, vers les coulisses du studio.


Enfin dehors !

Les rescapés se mirent au travail, alors que l'adjudant Johnson aidé par les deux gardes germains et le chef de plateau, découpaient le tuyau pour former une longue sangle de plusieurs dizaines de mètres avec un harnais pour maintenir les personnes qui en auraient besoin, un autre groupe dirigé par le médecin s'occupait de regrouper les blessés près de la sortie de secours, Derick voyant que sa protégée était entre de bonnes mains avec le lieutenant confédéré, se mit avec eux, ayant quelques connaissances en secourisme.

On avait rempli encore deux autres sacoches avec tout ce que l'on avait trouvé dans le local technique et les sanitaires : papier toilette, savons, chiffons, éclairage portatif et bien entendu le médikit qui était dans le box d'incendie.

Pendant ce temps le légat, le régisseur du plateau et Zoé, toujours accompagné de la jeune adolescente, discutaient de la marche à suivre.

Le régisseur, qui se nommait Franck Junot, dit :

« Si, comme je le pense, la sortie de secours donne sur le local de la voirie, cela doit être la place Marc-Aurèle... »

Il se tourna vers le groupe de Marc Johnson, qui confectionnait le harnais et demanda à celui-ci :

« Dites, adjudant, y avait-il une place avec une grande fontaine, là où vous êtes arrivé avec le passage ? »

« Oui, même si la porte du local était fermée avec un verrou à vérins magnétiques, par la lucarne je l'ai aperçu. Elle était même que peu touchée par les explosions, cette fontaine et ce devait être une place je pense ! » répondit le jeune sous-officier, tout en continuant de nouer le tuyau.

« Je ne connais pas bien votre citée, Junot, je n'ai pas pris la peine de bien voire où l'on se rendait, pour aller dans cette exposition. Est-on censé être loin depuis cette place, du QG de STELLAR-FORCE ? » demanda alors le tribun.

« Peut-être un kilomètre, pas plus, depuis cette place, Messer Légat. » lui répondit Franck Junot.

« Je propose qu'on aille en premier vers l'entrée de cet édifice-ci, la Télévision régionale, avant de nous rendre au Haut commandement impérial. Les parents de notre jeune amie s'y trouvaient et je tiens à tout faire pour les retrouver. » se risqua à déclarer Zoé en caressant la chevelure d'Elssa.

« Oui, certes, je pense que le mieux serait de nous séparer en deux groupes, vous, lieutenant, le toubib et un de mes hallebardiers, vous retournerez vers l'entrée des Studios, voir s'il y a d'autres survivants et nous, nous resterons près de cette place, à couvert. On tâchera de trouver un ou plusieurs véhicules antigrav pour y mettre les blessés et les provisions. Qu'en pensez-vous lieutenant ? » demanda Cynfeirdd.

« Cela me semble être un bon plan, » lui répondit la jeune femme. « Et ensuite nous irons voir au QG planétaire, il doit bien en rester quelque chose, il nous faut plus d'armes et des solides. De plus notre consulat confédéré se trouve à 200 mètres, derrière l'édifice de STELLAR-FORCE. Nous y avons un petit dépôt d'armes et vu que le bâtiment est intact, nous pourrons nous y abriter, le temps que tout redevienne calme.»

« En parlant d'armes de combats et de votre consulat, lieutenant, il me vient une effroyable pensée : Et si ces ennemis inconnus étaient des confédérés, avec les troubles qui sévissent parmi vos politiciens, une mauvaise vision de notre alliance par votre si "attachante" présidente Davos, pourrait tout à fait conduire à une semblable attaque, non ? » dit le légat, horrifié par ce qu'il venait de penser.

Zoé voulut contester tout haut, mais elle n'en eu pas le temps, car sa jeune protégée lança au Magistrat suprême :

« Non, Mons...Excellence, Zoé ne permettrait jamais cela, c'est totalement impossible ! »

« C'était juste une simple supposition, une idée qui vient de me passer par la tête, mais même avec ce mouvement isolationniste, qui prend de plus en plus d'ampleur dans les sphères politiques de la Confédération, une attaque contre nous, vos alliés depuis la naissance de votre nation stellaire, serait un suicide aussi bien militaire que politique. Et puis vous et votre camarade ne seriez pas ici, mais en première ligne d'invasion, n'est-ce pas lieutenant ? » finit par dire l'émissaire impérial.

Zoé, se mit à réfléchir, sur les propos de son interlocuteur :

« Peu sont au courant, même dans nos propres rangs, que je soutiens la présidente Davos et son désalignement, seul Marc, bien qu'il ne partage pas du tout mes convictions, ainsi que quelques officiers et membres d'équipage du CSC Rommel11, le savent. Mieux vaudrait ne pas faire sortir cela dans le contexte actuel. », pensât-elle, puis elle répondit froidement au légat :

« Effectivement si conflit il devait y avoir, je pense que je serais en face de vous avec mes hommes surentraînés du Kriegs Hammer, plutôt que parmi vous, à essayer de sauver vos fesses d'impériaux, sans vouloir vous offenser, Messieurs et Mesdames, ni vous votre Excellence ! »

« Ma chère, vous m'êtes d'une grande perturbation, mais je vous apprécie pour votre franc-parler. Je pense que nous sommes réellement entre de bonnes mains avec vous ! » rétorqua le Légat, en riant.

« Bien ! » dit le médecin, « Nos blessés sont capables de se mouvoir et surtout si on les aide pour grimper les deux étages d'échelons avec notre longue sangle. »

Zoé Bruckner, monta sur la scène qui dominait le studio de télé et s'adressa aux personnes présentes autours d'eux :

« S'il vous plait, écoutez-moi tous ! On va sortir dans quelques minutes, je vous demande de garder votre calme et tout se passera bien. N'oubliez pas que des forces ennemies peuvent être postées pas loin de la sortie, donc ceux d'entre nous qui sont armés vont passer en premier. Francogianna, vous venez avec nous deux, votre camarade restera en retrait avec le Magistrat impérial. Si on ne voit rien de suspect, vous suivrez…dans le calme surtout ! Les blessés et les enfants, doivent passer en premiers après nous autres trois. »

Puis elle cherchât du regard le jeune cameraman. L'ayant trouvé, elle lui demanda :

« Derick, pouvez-vous rester près des blessés et vous occuper de la petite Elssa ?»

« Pas de problème lieutenant ! » répondit le jeune homme en tendant à la fillette, sa main.

Elle dit à Elssa, qui la regardait, avec des yeux semblants lui reprocher de la laisser seule :

« Ma chérie, j'ai besoin d'avoir les deux mains libres au cas où on devrait se défendre, en sortant. Tu connais déjà Derick, tu peux lui faire confiance. Peux-tu faire cela pour moi, ma petite Elssa ? »

L'adolescente acquiesça de la tête et lâcha la main de sa protectrice pour aller rejoindre le jeune homme, qui avec un des autres rescapés, avait pris par les épaules l'homme dont la blessure était relativement grave, pour l'aider à marcher.

Les autres blessés, (à l'exception d'une femme, qui ayant le bras bandé devrait être hissée également,) pourraient, eux, arriver à grimper sur l'échelle métallique seuls.

« Bien, dit Zoé, on y va ! Votre Excellence, » lança-t-elle au Légat, « je vous confie donc la tâche de guider le reste des gens, dès qu'on aura passé cette porte, laissez-nous juste une minute, que nous prenions un peu d'avance, pour aller en éclaireurs et suivez-nous. Monsieur Sterling. Où êtes-vous ? Ah, là-bas…bien, avec Junot, je vous confie le soin de faire un dernier tour dans les deux aulas, afin de vérifier que nous n'avons oublié personne et ensuite vous fermerez la marche, OK ? »

« Yep, M'dame ! On y va. Allez Rod, allons, ne traînons pas !», dit le régisseur en tapant sur l'épaule du romancier.

Et ils se mirent à faire le tour des locaux, pendant que les trois soldats s'engouffraient dans la sortie de secours, suivit peu après par Cynfeirdd, accompagné de son garde du corps et du reste des rescapés, les blessés et les enfants en tête.

Notre trio n'eut aucune difficulté à grimper les deux étages, par les échelons de métal et arriva près de la sortie du local de la voirie, les trois sortirent leurs armes et Zoé tira avec le colt 44 qu'on lui avait confié, sur la serrure magnétique qui fermait la porte donnant sur la rue qui explosa en trois parties.

Tout en prenant position, prés à tirer comme ses deux camarades, le garde germain, donna un violent coup de pied dans la porte pour la faire s'ouvrir tout grand.

Alors devant eux, ils aperçurent, avec les derniers rayons de soleil qui tiraient leurs révérences, au loin, la majestueuse fontaine trônant au centre de la grande place Marc-Aurèle...

Enfin de ce qu'il en restait.



1. Extros : nom donné en général aux diverses races d'aliens belliqueux.

2. Garde de Fer : Garde, constitué de soldats d'assaut, spécialement entraîné pour les combats urbains, théoriquement utilisés pour la surveillance intra-muros des trois villes principales de l'Imperium, Port-Romance, Fjörd et la capitale officielle de tout l'Empire Romain, Ravenne. Ils sont également chargés de garder les ambassades, les consulats etc. Mais depuis que deux phalanges, (détachements) de ces soldats d'élites ont été envoyés avec succès, en renfort des milices d'Agriffon, lors de la seconde guerre Nihiliste, afin de reprendre la ville de Cairn des mains des mercenaire du kraken, ils sont de temps en temps déployés, en petite troupes, (nommées phalanges), sur des zones de combats.

3. Encelade : planète confédérée, colonisée, du système d'Hypérion, située à 243 AL, (années-lumière) de TERRA Secundus, à ne pas confondre avec le planétoïde Encelade, une des lunes de Saturne, dans le système solaire.

4. Pain de Moriac : pain sans levain, préparé avec une farine extraite d'un genre de champignon poussant dans les zones humides du désert de Ca-Ham, comme dans les grottes et les pièges à vents artificiels qu'on peut y trouver.

5. Moine ouranosien : moine de l'ordre d'Ouranos dans la religion officielle de l'Imperium, nommée "la Sainte Église pontificale romaine de la Triade des Titans" et qui compte trois divinités, Gaïa, Cronos et Ouranos, possédants chacune leurs ordres monastiques distincts, mais complémentaires (cronosien, gaïen et ouranosien).

6. Graph-acier : alliages de graphène de 6ème génération et de l'acier le plus résistant au monde.

7. Signe de la main à la Queen Betty : manière un peu hautaine de saluer, des personnes que l'on estime inférieures à soi, tel que le faisait au 20ème et 21ème siècle feu la reine d'Angleterre, Elisabeth II, (Queen Betty), en mimant une femme de ménage nettoyant les vitres.

8. Henderits : extros de type céphalopode, en guerre depuis des décennies avec la Coalition d'Orion, alliance militaire, culturelle et commerciale, dont la Confédération et l'Imperium sont membres, avec deux autres puissantes nations extraterrestres.

9. STELLAR FORCE : ensemble des Forces militaire de l'Imperium, regroupant la FLOTTE impériale, l'INFANTERIE Mobile, La Milice de défense planétaire et les rangers, mais pas la Garde Suprême, qui dépend du Palais impérial.

10. Vulture : moto-speeder de la marque HD, (Harley Davidson), utilisé dans les milices de l'Imperium et de la Confédération.

11. CSC ROMMEL : Confederat Space Cruiser, vaisseau spatial confédéré, de type croiseur lourd, commandé par le vice-amiral Nevelskói, (héro de guerre de la Confédération de Pel-Aur), nommé en mémoire du grand Feldmarschall Erwin Rommel, génial stratège et tacticien allemand du début du 20ème siècle. Un des rares généraux du Troisième Reich à n'avoir pas commis de crime de guerre ou de crime contre l'humanité. Cuirassé où se trouve normalement stationné le détachement du Kriegs Hammer, commandé par le lieutenant Bruckner.




Chapitre 4 : WARZONE.


L'arrivée de la cavalerie.

Alors que le ciel, s'obscurcissait, de plus en plus, notre escouade de Terrans, s'était retranchée derrière les gravats de rochers et les petits monticules de terre qui, telles des dunes dans un déserts, étaient disposées jusqu'à l'étrange véhicule des extros, une centaine de mètres plus loin en contre-bas.

À droite les rescapés de la première over-jeep, Kuzack et Pryor n'ayants aucunes cibles dégagées, (les guerriers ennemis s'étant eux aussi planqués derrière des rochers), tentaient un tir de barrage désespéré. De l'autre côté, Cow et Marna, se concertaient sur la manière de descendre efficacement ces redoutables ennemis, quasi-invulnérables, tandis que la petite Lupe, tentait de comprendre le fonctionnement du canon portatif extros.

« Fait chier ! » s'exclama-t-elle, en tournant l'arme extraterrestre dans tous les sens, « même pas foutu d'avoir un mode d'emploi en coréen, ces enfants de salaud ! »

Puis soudain, sans même s'en rendre compte, le doigt de sa main droite appuya sur une molette et six petites barres vertes s'allumèrent sur le côté de l'arme. Alors avec l'index de son autre main, (elle est ambidextre), elle pressa sur ce qui lui semblait être la gâchette de l'étrange arme...un coup partit...un trait bleu disparu dans le ciel.

Il n'y eu que peu de recul, mais surprise par ce tir inopiné, Lupe lâcha l'arme, aussitôt, en s'écriant :

« Waouh ! »

Alors que Cow et l'archéologue se tournait vers elle pour voir ce qui s'était passé...la jeune assistante, accroupie,  ramassa le canon blaster et lança fièrement :

« Bordel les filles çà va en chier ! »

Puis toujours cachée derrière les rochers, elle appuya sur la détente et arrosa copieusement l'endroit où les ennemis en armure, étaient supposés être planqués et des morceaux de cailloux explosèrent.

Surpris par le tir de leur propre arme, un des aliens tenta de regarder. Mal lui en pris, car à peine s'était-il extirpé de sa planque, que Miss Fuente lui balança quelques rafales, la plupart passèrent à côté, mais deux l'atteignirent en pleine cuirasse, qui explosa sous l'impact, apparemment leur blindage n'était pas résistant à leurs propres armes.

Le soldat touché s'effondra, devant lui. Mais la jeune femme n'en avait pas encore fini, car son camarade tenta une sortie dans sa direction. La ranger et Marna commencèrent à canarder l'extros, avec leurs armes respectives, sans résultat, bien entendu, mais le but étant de détourner quelques secondes l'attention de l'ennemi, ce dernier ne les déçut pas et se tourna un court instant vers les deux femmes, alors que le troisième guerrier extra-terrestre continuait, un peu plus loin, à tenir à distance le Marshall et son subordonné, qui eux tiraient sans succès dans sa direction dans le but également de détourner son attention de l'autre poste de combat.

L'erreur de jugement du premier soldat ennemi, lui fut fatal et cette fois les cinq tirs de la jeune étudiante allèrent tous exploser sur son plastron blindé. Le soldat, un trou béant dans sa poitrine de métal, retomba derrière l'éboulis de cailloux d'où il s'était extirpé.

« Tu l'a eu, j'en suis sûr ! » lança le Professeur Reyes, à sa protégée, « Bravo, plus qu'un ! »

Le dernier des aliens, témérairement, se leva et sous les tirs inefficaces de Pryor et de son commandant, se tourna, son arme braquée sur l'autre monticule, là où les filles, étaient planquées.

Se sentant telle une déesse de la guerre des temps anciens, un peu trop confiante et malgré les cris de désapprobation de ses deux compagnes, Lupe, se leva, fit trois pas dans la direction de son adversaire et appuya sur la gâchette de son nouveau joujou, mais rien ne se passa...aucun rayon ne sortit du canon de son arme...

L'alien alors tira dans sa direction, mais légèrement incommodé par les balles qui ricochaient sur son armure dorsale, il n'atteint pas directement la jeune imprudente... qui médusée, n'eut pas le temps de se mettre à couvert avant que le jet de plasma, n'éclate juste à côté de sa jambe gauche, la brûlant légèrement. Elle n'eut que le temps de sauter derrière quelques petits rochers, avant que d'autres tirs sortants de l'arme étrange de l'extros n'explosent là où, moins de trente secondes avant, elle se tenait.

La douleur dans le bas de sa jambe la fit hurler, dans sa langue ancestrale :

« Hijo de puta...me duele...santa madre de Dios1 !!!»

Alan Paige, (Cow), la jeune ranger, lui cria :

« Eh, ma petite, » (bien que n'étant plus âgée qu'elle, que d'à peine plus d'une année), « t'en a encore d'autres d'idées à la con comme celle-là ? » Puis elle continua : « Tiens bon la gratteuse, je vais tenter un truc pour nous en débarrasser ! »

Cow décrocha, une de ses grenades magnétiques2 et la balança sur le guerrier, qui avait cessé un instant de tirer sur l'endroit où Lupe s'était retranché, en lui criant :

« Un cadeau Kinder, dans ta tronche de cake ! »

La grenade alla se figer sur la partie de gauche de la cuirasse et explosa expédiant l'alien plusieurs mètres en arrière, le rapprochant de la ligne de défense des deux autres rangers. Toutefois la carapace tint bon et le soldat groggy se releva en titubant, toujours l'arme à la main. Le choc toutefois ne fut pas vain, une petite partie de l'armure sur son flanc gauche s'était détachée, lors de sa chute et laissait entrevoir sa peau ivoire à travers cette ouverture grosse comme la main. Bien que touché, probablement de manière bénigne, il se mit debout et canarda cette fois la partie opposée à celle où la jeune archéologue s'était cachée toujours incapable de se mouvoir, blessée comme elle l'était.

L'extros concentré sur l'endroit où Cow et Marna s'étaient planquées, n'aperçut pas le Marshall Kuzack sortir en trombe de sa planque, un poignard en main et courir dans sa direction. Ce n'est que trop tard, alors qu'il arrosait de tirs de plasma, la position devant lui, que le malheureux se rendit compte qu'il n'était plus sous le feu adverse, (l'autre ranger avait cessé de tirer, pour ne pas atteindre son commandant) et tenta de se retourner.

Il n'eut pas le temps de faire plus d'un quart de tour, avant que le valeureux commandant des rangers, lui passe son bras droit autour du col de son armure pour tenter de le maintenir et lui enfonce son poignard de rangers dans le flanc. La lame tranchante d'un côté et en dents de scie de l'autre, perfora l'abdomen de l'alien et du sang rougeâtre gicla de la plaie béante. L'extros tenta de repousser le ranger mais ses forces l'abandonnèrent et comme ses deux camarades, il s'effondra, mortellement blessé. Obster sortit son magnum 44 et lui tirant dans la visière, (comme l'avait fait tantôt Marna), lui explosa ce qui devait être sa figure, histoire d'être sûr de son trépas.

Pendant ce temps, le Professeur Reyes s'étant rendue près du tas de cailloux où se trouvait Lupe, la soigna comme elle put, (par chance ce n'était qu'une brûlure au second degré), une injection de métamorphine, quelques passages avec le régénérateur dermique, contenu dans le médipack et la douleur diminua quelque peu.

Le commandant se dirigeât vers les deux autres corps ennemis et constata qu'ils étaient bien tous les deux passés de vie à trépas. Pryor qui le suivait, ramassa les canons-blasters aliens et les distribua à ses compagnons d'armes, c'est à dire au Marshall et à Cow. La dernière arme qui était supposé HS, fut laissé à l'endroit où la petite latina l'avait fait tomber.

Ils ne purent que constater le décès de leur camarade Joe, dont la partie supérieure du crâne avait été pulvérisée. Il y eu une bonne minute de silence en souvenir de leur frère d'armes décédé.

Puis le Marshall se tourna vers Marna et Cow et leur lança :

« Super les filles, vous avez bien joué ! Maintenant allons voir leur barraque à frites, de quoi cela à l'air. »

Marna sortit d'autres médicaments de son médikit et s'occupa de la blessure, (heureusement plus douloureuse que sévère), de la jeune étudiante.

« Allez-y vous autres, je vous rejoins, le temps de lui administrer un médoc.» dit l'archéologue agenouillée prés de son assistante, sortant déjà une dose de métavalium, alors que les miliciens prenaient le chemin menant, au travers des monticules de pierres à l'astronef alien.

Le somnifère une fois injectée, commença à faire son effet très rapidement et la petite latina, déjà bien assommée par la métamorphine commença à fermer les yeux.

Elle regarda une dernière fois le doux et bienveillant visage de l'archéologue puis dit, dans un dernier murmure, avant de perdre connaissance :

« Professeur...je...je vous aime ! »

Marna sentit une vague de chaleur lui monter aux joues et son cœur se mit à battre plus fort dans sa poitrine. Elle se remit debout, tout en disant à la jeune femme endormie :

« Dors ma petite ! »

Puis elle se dirigeât vers leur over-jeep, toujours à moitié renversée dans un tas de caillasses et prit, dans un compartiment sur le côté, un plaid en laine et un matelas de camping autogonflant qui s'y trouvaient, ainsi qu'une lampe de camping.

Au loin une déflagration de fusil se fit entendre, suivit de plusieurs autres tirs sporadiques. Elle se dépêchât de revenir vers Lupe, enroula la couverture pour en faire un oreiller, qu'elle poussa sous la tête de la jeune latina et en basculant délicatement la jeune femme sur le côté, fit passer le matelas sous elle.

Le Professeur Reyer actionna le système de gonflage contenu dans ce dernier et disposa sur le corps assoupit de l'étudiante, une couverture de survie, qu'elle enfonça sous les deux côtés de la jeune femme. Ayant allumé la lampe de camping près d'elle, elle abandonna l'étrange arme à plasma, qui de toute manière, ne lui servait à rien et sa winchester en main, se dirigea vers l'endroit d'où les tirs se faisaient entendre, alors que la pénombre était presque totale.

Cinq minutes plus tôt, le groupe de rangers se dirigeait vers le petit monticule de terre aride, derrière lequel se trouvait l'appareil étranger. Quand soudain le trio tomba nez-à nez avec un alien qui faisait le parcours inverse, se rendant du véhicule à la zone de combat en contournant également le remblai. Ce dernier n'avait pas d'armure, il devait s'agir, d'un pilote de l'engin, il ne portait qu'un simple vêtement de couleur beige, sa taille d'environ un mètre septante, correspondait à peu près à la taille des soldats en cuirasses rencontrés peu avant, bien que ces derniers semblassent plus grands, mais cela venait de l'armure et du casque.

Sa tête faisant penser à un genre de rongeur, dont la peau glabre et de couleur ivoire était fripée, deux grandes incisives de sa mâchoire supérieure, dépassaient de sa bouche. Il n'avait qu'un genre de pistolet dans ce qui lui tenait lieu de main, trois griffes et un semblant de pouce opposable.

Le Marshall Kuzack, tenant son fusil à pompe en main, l'arrosa d'une bonne décharge. L'alien fut presque coupé en deux par la déflagration tirée quasiment à bout portant et s'écroula au sol. Ils aperçurent alors de loin, un autre de ces extros, un pilote certainement, qui courut se mettre à l'abris derrière un coin de l'avant de l'appareil.

Le groupe se mit aussi à couvert et chacun tenta quelques tirs sur l'endroit où l'alien s'était retranché, mais avec l'obscurité, les trois rangers cessèrent, afin de ne pas gâcher leurs munitions.

« Et dire, » soupira le Marshall en désignant le canon-blaster en bandoulière sur son dos, « que nous avons ces armes démoniaques, avec nous et que la seule personne sachant les faire fonctionner est là-bas en train de danser la valse avec Prince Valium ! »

« Eh les mecs, besoin d'un peu d'aide ? », leur lança Marna en arrivant subrepticement derrière eux et s'agenouillant derrière un rocher.

« Purée, » dit Kuzack, en se tournant, surpris par l'apparition de son amie. «Vous êtes vachement discrète ! C'est à l'Académie des Sciences de la Terre, qu'on vous apprend à avancer comme un chat ? »

Marna lui fit un sourire entendu et continua :

« Je peux vous aider, peut-être ? Je ne suis pas nulle au tir de précision ! »

« Ouais, on avait remarqué tantôt ! Toute aide sera la bienvenue, Prof ! » lança Pryor. « On est comme qui dirait bloqué par un dernier extros, planqué derrière la carlingue, à bâbord avant. »

L'archéologue, sortit ses jumelles de son étui de ceinture, régla la vision infra-rouge et jeta un œil. Puis elle arma sa winchester, non sans y avoir placé au préalable un genre de module de visée qu'elle prit dans sa sacoche et qu'elle clippa sur le côté de la culasse.

« Quelqu'un peu balancer une grenade éclairante près de sa planque ? » dit Marna en prenant une pose digne d'un snipper, accroupie non loin d'eux.

« Oki, doki, je m'en charge ! » lui répondit la jeune ranger en sortant l'objet de son fourre-tout réglementaire.

Cow introduisit la tige de sa grenade dans le tube spécial de son MP 98 et tira le plus près possible du coin de l'engin où l'extros devait se tenir.

La grenade atterrit près de la proue bâbord, comme prévu. Une ombre alors bougea dans la lumière éclatante de celle-ci, une petite lumière rouge passa sur le centre de cette ombre vivante, (Marna avait fait acquisition de sa cible) et une déflagration se fit entendre. L'ombre tomba en plein dans la zone éclairée artificiellement, l'alien était mort sur le coup à n'en pas douter.

Marna se leva, suivit des trois miliciens, qui avancèrent prudemment vers l'engin.

« Un laser de visée sur une vieille carabine...très curieux, surtout pour une archéologue incroyablement douée pour le tir. » pensa Obster, tout en avançant vers l'engin.

Les tourelles sur le véhicule semblaient hors service, ou du moins désactivées.

« Tant mieux ! » pensa Kuzack, on n'aura pas à les détruire, ces canons pourraient nous être utiles s'ils sont aussi puissants que leurs canons portatifs. « Allez, on se bouge ! Prof, restez à distance tant qu'on ne sait pas ce qu'il y a à l'intérieur ! Kóstas, ramène tes fesses d'aumônier...et prie qu'on n'en ait pas d'autres dedans. Cow, va vérifier si notre ami là-bas au fond est bien mort et pique lui son pistolet ainsi que celui de son camarade qui est là devant, une fois qu'on saurât les faire fonctionner, cela sera un atout, ces différentes armes. » Puis se ravisa et précisa :

« Et Cow, s'il n'est pas mort, mais blessé et hors d'état de nuire, n'oublie pas la Convention de Lugano3, on n'est pas des barbares ! »

Les deux rangers, montèrent sur le marchepied, à l'arrière du module, puis Pryor appuya sur un bouton sur ce qui semblait être une porte. L'ouverture se fit et les deux comparses s'enfilèrent à l'intérieur.

La pièce se composait de plusieurs ordinateurs ou autres bidules électroniques sur les côtés, quatre plaques légèrement surélevées par rapport au sol, au centre et une petite porte sur le fond de la cabine. Les deux hommes se dirigèrent directement vers celle-ci.

Un bouton avec le même symbole que celui qui leur avait permis d'ouvrir le sas d'entrée de la navette, trônait au centre de cette porte.

« Je l'ouvre et tu tires sur tout ce qui bouge ! » dit le Marshall à son subordonné.

Celui-ci acquiesça se préparant avec son fusil, pour dégommer tout être vivant à l'intérieur. Kuzack appuya sur le bouton de la porte qui s'ouvrit sur une cabine de pilotage. Deux petites portes se trouvaient sur les deux côtés de la cabine formant un petit couloir menant aux deux sièges des pilotes. Les deux soldats ouvrirent, chacun, un des placards afin de bien s'assurer qu'il n'y avait plus personne.

Dans celui de gauche, Pryor découvrit deux espèces de combinaisons de cosmonautes, ainsi que deux genres de casques pour les sorties spatiales.

Lorsqu'il ouvrit le cagibi de son côté, Kuzack trouva quelque chose qu'il ne comprit pas tout de suite, puis réfléchissant quelques secondes, il s'écria en plaisantant : « Cela doit être leur chiottes...me semble, comme quoi Aliens ou Humains...on a tous besoin de commodités ! »

Le véhicule n'avait aucun autre occupant, tous avaient été dézingués au dehors. Le Marshall ressortit de l'engin avec son compagnon et raconta aux deux femmes ce qu'ils y avaient vu.

Puis il revint vert le cadavre déchiqueté en deux de l'extros qu'il avait buté en arrivant près de l'engin et l'examina, d'un peu plus près. Il demanda à Pryor de lui donner de la lumière avec la torche LED incorporé de son MP98. Puis il se pencha sur la tête du cadavre et dit au groupe :

« On dirait un genre de rat taupe4 terranien5...mais en beaucoup plus évolué, plus grands et bipède ! »

Il prit un petit appareil communicateur courte distance de sa ceinture et pris quelques clichés de l'être d'un autre monde, alors que son camarade braquait le fusil, en direction du corps sans vie, pour l'éclairer...

« Bien on retourne vers nos Rovers, pour voir si au moins la nôtre peut être réparée dit-il.

Il avait à peine terminé sa phrase et commençait à se diriger de nouveau vers le monticule, qu'un léger bruit se fit entendre dans l'appareil ennemi. La porte arrière toujours ouverte, laissa le passage à deux autres extros en armures, qui sortirent...leurs fameux fusils-canons à plasma en main, suivit par encore deux autres soldats blindés.

Nos quatre protagonistes, se jetèrent derrières des rochers, encore une fois, juste à temps avant que les guerriers aliens, n'ouvrent le feu.

« Bordel ! D'où ils sortent ceux-là ? » dit la scientifique sur un ton de reproche, visant le Marshall et son aumônier.

« Mais putain, j'en sais foutre rien ! » se défendit le commandant des rangers. «Je vous jure les filles, les dieux m'en sont témoins... le véhicule était complétement vide, même leurs chiottes étaient désertes ! »

« J'en suis témoin par la Sainte Triade ! », dit Pryor, le prêtre-soldat6.

Puis Kóstas se ravisât tout en lançant à ses compagnons d'infortunes, bloqués à ses côtés :

« Eh bien, je pense soudain aux quatre plaques métalliques qui dépassaient du sol... ce doit être des plots de téléportation ! »

« Bon sang, t'a raison...on n'est pas dans la merde, s'ils nous en envoient de pleines fournées... déjà que ces quatre gugus vont nous poser un sacré problème, alors pensez si d'autres débarquent, ici la bouche en cœur ! » marmonna Obster.

Alors que les aliens, sûr de leur puissance et de l'invulnérabilité de leurs armures, pilonnaient la position où les Terrans s'étaient planqués, des bruits de cliquetis et de pas lourds mécaniques se firent entendre. Les extros, surpris se détournèrent de leur cible initiale, mais trop tard, des explosions commencèrent sur leur propre position, de surcroit complétement à découverte.

D'autres soldats en armures, bien plus imposantes que celles des extros, une dizaine au moins, déboulèrent depuis l'autre côté de la zone où le véhicule alien était stationné. Déjà trois des ennemis étaient à terre, leurs invulnérables armures en miettes et des parties de leurs anatomies éparpillées un peu partout, façon puzzle.

L'ultime extros voulut se planquer dans la navette, mais il n'eut pas le temps d'entrer dans celle-ci, pourtant ouverte, son casque explosa sous l'impact d'un tir de canon lourd, qu'un des nouveaux arrivants avait utilisé.

Une fois le dernier alien liquidé, les nouveaux venus tournèrent leur attention et leurs armes vers l'archéologue et les rangers...



1. Hijo de puta, me duele, santa madre de Dios ! : traduction de l'hispano américain, = fils de pute, cela me fait mal, sainte mère de Dieu !

2. Grenade magnétique : grenade de peu de force destructive, mais ayant un champ électromagnétique très puissant, (d'où le peu de charge explosive, la batterie prenant énormément de place), qu'elle peut s'accrocher solidement à tout objet, contenant un minimum de fer, même à 0,1% de sa masse. Étant donné que l'acier entre dans tous les divers alliages de protection militaire connus actuellement, cela peut tout de même être fort utile.

3. Convention de Lugano : traité interstellaire, fondamental dans le domaine du droit international et humanitaire. Elles dictent les règles de conduite à adopter en période de conflits armés et notamment la protection des civils, des membres de l'aide humanitaire, des blessés ou encore, des prisonniers de guerre. Il fut signé par les trois membres fondateurs de la Coalition d'Orion, deux ans après sa fondation en l'An 402. La Confédération de Pel-Aur, la signa également, lorsqu'elle rejoignit l'alliance.

4. Rat-taupe : Heterocephalus glaber, (rongeur d'Afrique de l'Est).

5. Terranien : les habitants de la planète TERRA Secundus, (nommé avant l'Exode, "terriens), sont nommés terraniens. Par contre tous les humains, qu'ils soient ou non de l'Impérium, de TERRA, de Mars, d'Agriffon ou de la planète X, eux, sont appelés "Terrans", toujours écrit avec une majuscule.

6. Prêtre-soldat : le sergent Kóstas Pavlópoulos aumônier, dans les rangers d'Agriffon est surnommé "Pryor", par ses camarades ou simplement Padre.




Chapitre 5 : Retour à Cairn-City.


Les héraclites.

L'obscurité, n'arrangeant rien, les deux groupes de soldats se braquèrent mutuellement des lampes torches, celles des nouveaux arrivants étaient extrêmement puissantes et soudées à leurs énormes cuirasses.

Un de ces guerriers en armure, lança avec son amplificateur de casque, surmonté d'un panache rouge :

« Qui êtes-vous ? Des soldats Terrans, mais de quelle sorte de milice dépendez-vous ? »

« Nous somme de la milice locale, mec...je suis le Marshall Kuzack des rangers d'Agriffon.» répondit Obster nullement impressionné par les puissantes armes de ces soldats inconnus.

Il avait en effet reconnu immédiatement, dès leur arrivée, ces fantassins d'assaut, malgré la pénombre presque totale, (la seconde des lunes heureusement était quasiment pleine et permettait un peu de visibilité), la couleur noires entrelacée de quelques zones rouge-sang, avec une araignée de rubis incrustée sur chacune des épaules de leurs armure, était la marque indissociable des troupes de choc privée de l'empereur, les fameuses légions noires de la Garde Suprême1.

Le Marshall se leva et sortit des rochers, sans aucune crainte, suivit de ses deux rangers, qui en tant que militaires aguerris les avaient également reconnus. Le Professeur Reyes, elle, hésitât un moment, mais les suivit, le fusil toutefois bien maintenu entre ses mains.

« Eh les gars, » lança le Marshall Kuzack, aux Héraclites, qui se trouvèrent neuf en fin de compte, « c'est sympa de venir vous joindre à la fiesta, mais on gérait la situation ! »

« Ben tient, Commandant, je vois cela... » lui lança sur un ton sarcastique, celui qui selon les ornements d'épaules et la crête de plumes rouge-vifs, (témoignant d'un rang d'officier), semblait commander la troupe.

Ce dernier, retira son casque en indiquant du doigt à ses subordonnés de faire pareil, puis continua sur un ton amusé :

« Toujours sur cette foutue planète Obster, pourtant on m'a rapporté que vous aviez eu une promotion...mais cette région, c'est plus une punition qu'une récompense me semble ? » continua le chef des Héraclites, en mettant son casque sous son bras gauche.

« Ezra...Ezra Chaïm, sacré bon sang...ben, je m'attendais à tout mais pas à vous voir, ici ! » lança Obster en lui prenant le bras, pour le saluer comme la coutume entre soldats le préconise. «Cela me fait sacrément plaisir, de vous revoir mon ami. Cela doit faire dix ans qu'on ne s'est vu. Je vois que vous êtes devenu centurion maintenant, j'en suis heureux pour vous ! »

« Centurion-Prime, mon vieux ! » corrigeât le chef des Héraclites. « Moi aussi je suis content de vous voir, je pensais bien, en débarquant sur votre fichu monde, que je tomberais sur vous...le célèbre commandant des "anges de la mort", vous qui êtes connu de Terra, jusqu'à la planète X. Et je vois que le Padre est aussi avec vous ! » dit-il en désignant de son énorme gant métallique le sergent Kóstas Pavlópoulos, qui lui rendit son salut de la main.

Un des soldats d'assaut, mit un genou à terre en courbant son échine de céracier devant Pryor, (un peu surpris par ce geste), suivit de toute la troupe d'Héraclites.

Tous ces colosses2 de métal, s'agenouillant religieusement devant ce soldat qui lui n'avait qu'un banal uniforme, quelque peu agrémenté par des breloques camusiennes, pas très réglementaires, en faisait une scène assez cocasse, digne d'un tableau de Goya : "Goliath accroupit devant David".

Ezra hésita quelques secondes, (il avait toujours été profondément agnostique), mais finit par s'agenouiller comme ses camarades et tout en plaçant ses mains sur son canon portatif, telle une épée de templier d'Orion, dit alors très solennellement à l'aumônier :

« Révérend bénissez-nous, afin que nous puissions apporter la lumière de la PAX IMPERIA jusque dans les plus sombres endroits de notre Galaxie. Par le très saint nom du grand empereur Campobasso. Puisse son âme éternelle nous guider à jamais ! »

« Eh bien, Mon Père, » lança le Marshall très amusé,  « qu'attends-tu pour bénir nos amis ? »

Alors, un peu forcé, l'aumônier, les bénis selon les rites de la Sainte Église pontificale de la Triade.

« Euh, les mecs, » dit Cow en désignant le véhicule alien, « je ne veux pas interrompre votre bel office religieux, mais on doit d'urgence s'occuper de leur téléporteur, avant que tout un détachement ne se pointe ! »

« Oui, c'est vrai ! » rétorqua le Marshall, « Ezra, il y a quatre plots de téléportation dans le véhicule extros, c'est ainsi que ces messieurs ont débarqué de nulle part.

Il faut d'urgence désactiver leur système, venez avec moi !»

« Burt, accompagne-nous ! » lança le centurion-prime à un de ses Héraclites, tout en suivant le commandant des rangers à la navette.

Les trois hommes entrèrent dans l'étrange véhicule et se placèrent près des plots de téléportation.

« Sacré bazar, chef ! » dit Burt, au centurion-prime.

« Oui, mon gars et c'est très efficace, tantôt on était à peine sort... », Obster ne put finir la phrase, car un nouveau bruit de téléportation se fit entendre.

Quatre formes vaporeuses étaient sur le point de se matérialiser sur les plots.

« Arrosez-les avec vos armes, les nôtres sont inefficaces contre leur blindage...et tant pis si on détruit la carlingue. Feu ! » cria le Marshall.

Les deux Héraclites arrosèrent copieusement les deux premières formes qui venaient de se matérialiser puis, une fois, que les aliens furent tombés raides mort, leurs armures cabossées et trouées comme de l'Emmenthal AOC3, ils tournèrent leurs armes de poing, du gros calibre, fixées à leurs gants blindés, sur les deux autres entités encore floues.

Alors qu'il n'était pas encore complétement formé et que les balles de gros calibres passaient au travers de son corps éthéré, le dernier extros eut le temps de crier un mot dans une étrange langue gutturale avant qu'il ne soit dématérialisé à nouveau. Les tirs des deux soldats d'assaut continuèrent de plomber la forme vaporeuse qui disparut.

« Je ne sais pas si on l'a eu ou pas, mais il a peut-être pu envoyer un message à ses copains ! » dit Chaïm, à ses compagnons.

« Surement, mais je pense qu'on peut désactiver ce bazar... » dit Kuzack qui ouvrit son communicateur de poitrine et dit :

« Cow, on a un téléporteur à désactiver, tu peux venir en vitesse ? »

La première classe Alana Paige, courut vers la navette, tandis que Marna et Pryor expliquaient la situation au chef en second des Héraclites, le décurion Manéro. Aucun de ces héraclites4 n'avait jamais mis les pieds sur cette planète, contrairement au centurion-prime.

Le commandant des Héraclites, se tourna alors, vers son ami le Marshall et en lui souriant, lui lança :

« On est toujours aussi bien accueillit sur votre putain de planète que dans mes lointains souvenirs mon pote ! »

« Eh oui, rien n'a changé ! » s'éclaffa Kuzack

La jeune femme entra dans le module, constatât les dégâts causés par les tirs aux armes lourdes à bout portant des Héraclites et leur lança :

« Punaise, les gars, vous me l'avez saccagée cette salle de téléportations…!!! »

« Ouais, c'est pas faux ! » admis le centurion-prime, un peu gêné, « Pensez-vous soldat, pouvoir récupérer quelques choses tout en arrêtant le système de téléportation ? »

La jeune ranger, ne prit pas la peine de lui répondre et se mit immédiatement au travail, à genoux. Elle triturait, appuyait et malmenait toutes les manettes et autres boutons du terminal qui se trouvaient à côté des quatre téléporteurs.

Puis elle se redressât toute blême et lança aux deux soldats d'assaut et à son commandant, en désignant le computer du doigt :

« Euh, les gars, vous voyez ces lumières avec d'étranges hiéroglyphes, qui clignotent en rouge avant de s'éteindre, c'est à coup sûr un compte à rebours, un système d'autodestruction...donc tout le monde se tire en vitesse dehors et se fout à l'abri derrières les rochers ! »

En disant cela elle se barra, dehors, imitée par le Marshall et les deux Héraclites.

« Planquez-vous, le vaisseau va exploser ! » hurla le centurion-prime à ses compagnons, avant de lui-même se jeter derrière un gros rocher.

La navette explosa, projetant sur des dizaines de mètres, des morceaux du module alien, pulvérisant par la même occasion, les corps des extros qui gisaient près de l'engin. Une fois tous les débris retombés, toute la troupe se releva.

Par chance personne n'avait souffert de la déflagration, ni de la projection de débris. Un cratère de 20 mètres de diamètre était visible, là où quelques minutes auparavant le véhicule extros se trouvait.

« Ben, mon salaud, » fit Marna en regardant la fosse, « Drôle de façon de faire de l'archéologie, les amis !»

Chaïm se rendit compte seulement à ce moment de la présence de la civile, parmi les compagnons du Marshall, il fit quelques mètres en direction de Marna et dit à Obster : « Amigo, vous nous faites les présentations ? »

« Marna, voici le centurion-prime Ezra Chaïm, que j'ai rencontré lorsque lui et ses camarades des légions noires sont venus ici, nous aider à libérer Cairn-City des nihilistes, il y a dix bonnes d'années.» dit le commandant des rangers au Professeur Reyes.

Puis il continua : « Ezra, je vous présente, le professeur Marna Reyes, la responsable de la mission archéologique de fouilles, sur le site des ruines de l'antique citée de Ca-Ham. Son campement a été attaqué, il y a quelques heures par un groupe d'extros et fort heureusement il n'y avait plus personne d'autre là-bas, qu'elle et une stagiaire. Elles ont réussi à s'enfuir et nous ont rejoints au repaire de notre vielle ami Cam l'ermite. Ensemble on se dirigeait vers la ville quand nous sommes tombés sur cette escouade. Un de mes gars est mort et nos deux over-jeeps sont en piteux états. On pense qu'une est peut-être réparable, l'autre étant pulvérisée. On était sur ça lorsqu'une nouvelle équipe de ces putains d'aliens nous est tombée sur le paletot !»

Le centurion-prime fit tant bien que mal, une courte révérence avec sa lourde armure de combat en direction de la jeune femme et lui dit :

« Enchanté Professeur, je pense que nous allons vous escorter jusqu'à la ville, ce n'est pas très loin, à ce que mes instruments me disent. »

« Nous devons d'abord retourner prés de nos véhicules, du moins ce qu'il en reste, mon assistante blessée, est restée là-bas, elle est sous médoc et doit encore dormir. Le problème c'est qu'elle ne pourra pas marcher avant quelques heures, sa jambe a été touchée par le plasma que tirent leurs armes. Il faut absolument que nous récupérions un moyen de transport, au moins pour elle. » s'exclama Reyes.

« C'est juste, » dit le Marshall, « venez c'est à cinq minutes, ensuite on pourra se rendre ensemble à Cairn ! »

« Pas de problème les amis, on vous suit, mais inutile d'essayer de réparer votre over-jeep, notre module de débarquement, qui a été touché par ces saligauds, sûrement avec un de leurs canons et qui a dû se poser non loin en catastrophe, bien que HS, possède deux brancards à sustentation magnétique, on pourra l'installer sur l'un d'eux et la pousser jusqu'à destination, ce sera plus confortable pour votre amie, Professeur. Je vais appeler les trois gardes que j'ai laissé sur place qu'ils se rappliquent avec le branq ! » dit le commandant des héraclites, qui lança un message par l'intermédiaire de son communicateur d'armure, puis une fois l'ordre donné, se retourna vers les rangers et leur dit :

« Bien, alors on vous suit, les autochtones, montrez-nous le chemin, mes soldats, du module, vont nous suivre grâce à nos localisateurs d'armures, ils seront ici dans quelques minutes, avec un branq ! »

Les rangers et la scientifique prirent la tête du groupe et se dirigèrent vers l'endroit où Lupe avait été laissée une demi-heure plus tôt.

Les soldats Terrans arrivèrent près des deux véhicules accidentés et Marna accompagnée du Marshall, allèrent voir comment se portait la jeune archéologue.

« Elle dort, profondément et devrait encore dormir quelques heures avec ce que je lui ai administré.» dit-elle à son ami le ranger, après avoir examiné succinctement son assistante.

« En les attendant je vais m'occuper de ce pauvre Joe ! » lança l'aumônier en se rendant vers la dépouille de son camarade, dont la tête pulvérisée faisait peine à voir.

« Marna, avez-vous une pelle dans votre véhicule ? », demanda Obster au professeur, toujours agenouillée près de Lupe.

« Pas la peine, mon pote, on a mieux ! », dit le décurion, «Reculez-vous tous, je vais creuser sa tombe ! »

Alors que tous ceux placés près du soldat d'assaut, prenaient leurs distances, ce dernier décrochât de sa ceinture une grosse grenade, l'amorça et la balança dans un endroit dégagé, pas trop éloigné du cadavre. Une explosion, bien supérieure à celle que la grenade de Cow avait faite, creusa un petit cratère, largement suffisant pour y enfouir un corps humain. Quelques minutes plus tard, les trois derniers Héraclites arrivèrent avec le brancard à sustentation.

Aidé de Cow et de Marna, un des soldats, qui était l'infirmier du détachement, installa la jeune étudiante endormie sur l'engin qui flottait à un mètre du sol, il gonfla le coussin de tête pour qu'elle soit confortablement alitée et lui remit la couverture de survie sur le corps. Il l'examina avec son scanner médical, confirma que la blessure n'était pas trop importante et que les médicaments donnés tantôt par l'archéologue étaient suffisants. Puis il tendit au commandant des rangers, le plaid de type écossais, qui jusqu'alors avait servi d'oreiller à la blessée et lui dit :

« Marshall, c'est de la laine cela devrait faire l'affaire pour l'inhumation5 de votre ami ! »

Le Marshall Kuzack, dit en prenant la couverture écossaise des mains de l'infirmier :

« Joe était originaire des Highlands, cela ne peut pas mieux tomber, je suis sûr qu'il approuverait ! »

Il la donna à l'aumônier en lui disant :

« Kóstas, fais ton office ! »

Alors toutes les diverses personnes présentent dans ce lieu se regroupèrent près du trou, (sauf bien entendu la jeune blessée, qui dormait, paisiblement sur le brancard flottant) et pendant que Pryor aidé d'Obster, (éclairés par les fortes LED des armures de la douzaine d'Héraclites), enroulaient la dépouille du ranger, un silence se fit entendre.

Puis les deux rangers firent descendre le corps ainsi emmailloté au fond de cette tombe improvisée et avec les deux pelles qui se trouvaient dans la carcasse de l'over-jeep des deux archéologues, ils recouvrirent leur camarade de terre sablonneuse. Pour finir alors que le prêtre-soldat se préparait pour psalmodier les cantiques des morts du livre saint, "le Bréviaire de la Triade6", le commandant Kuzack acheva la tombe en plantant sur celle-ci, une des deux pelles, (la plus grande), sur laquelle conformément au code mortuaire militaire de l'Impérium romain, il y posa ce qui restait du casque du soldat, puis y accrocha solidement les plaquettes de reconnaissance du soldat décédé, non sans avoir préalablement détachée une pour la ramener, toujours selon le protocole militaire, à sa hiérarchie.

Le sergent Pavlópoulos, une fois son étole violette, (brodée de de motif blancs), de prêtre de la triade, disposée sur ses épaules, telle une écharpe, commença à réciter les saints passages du livre sacré. Puis une fois l'hommage funeste rendu à son camarade, son frère d'armes, il dit également quelques mots, (par respect), sur les soldats extros, qui étaient venus depuis les fins fonds de la galaxie, pour mourir sur ce monde, si loin de leurs foyers, dans un conflit, qu'ils ne comprenaient sans doute pas.

Ensuite, comme la coutume Terran le préconise, chaque membre de l'assistance, ramassa une pierre et la déposa respectueusement, sur la tombe improvisée, en psalmodiant la prière des morts :

« De la Terre nourricière nous sommes nés, à elle nous retournons en poussière, pour la nourrir. Aux noms des divinités de la sainte Triade, Amen ! »

« Bien, » dit le Marshall Kuzack, en ramassant le canon-blaster extros qui était en panne et en le déposant sur le brancard. « Une fois que la Belle aux bois dormant se réveillera, elle pourra nous en expliquer son fonctionnement, sauf si Mojito peut y jeter un œil avant, à notre base, elle pourra sûrement comprendre cela, c'est une experte en bidules à la con. »

« Mojito ?? » demanda Ezra.

«La caporale Nicole, mon ingénieur en chef, une rangers des plus douées pour la bricole, que je n'ai jamais côtoyé, avec un petit penchant pour cette boisson, d'où ce surnom ! » lui répondit le Marshall en lui souriant.

« Et je ne voudrais pas être tatillon, surtout pas dans ces circonstances, mais j'ai remarqué que ni vous ni vos deux rangers, n'aviez d'armes réglementaires, ni même de casques...C'est quoi ce fusil que vous utilisez, mon vieux ? » demanda Ezra à son vieil ami.

« Un fusil à pompe, à canon scié, très efficace en combat rapproché, mais bien entendu j'ai aussi mon P98 à portée de main. » lui répondit le Marshall en lui tendant son pump gun, pour que le centurion-prime puisse le voir de près.

« La classe mon vieux, enfin ce n'est pas moi qui vais vous balancer... », continua Ezra en lui rendant l'arme après l'avoir examinée.

Puis Obster en remettant son fusil à canon scié dans son étui placé sur son dos, demanda à son compère :

« Dites-moi Ezra, un centurion prime ne commande-t-il pas des centaines d'Héraclites, comment se fait-il, alors que vous en n'ayez aussi peu sous vos ordres, c'est étonnant ? »

« Je viens d'être promu il y a quinze jours, c'est mon premier commandement de plusieurs centuries et il y en a deux qui ont été envoyées sur la capitale sous les ordres de mon second. Moi j'ai souhaité commander directement ce détachement, pour aller défendre cette bonne vieille ville de Cairn-City, un peu par nostalgie. De plus nous venions d'arriver de la planète X, il y a juste cinq jours, on n'a pas encore eu le temps de descendre à terre avant cela...j'avais trop envie de me boire un maëlstrom chez Rocinante. Ah sacrée bonne femme, si l'on peut dire, je me souviens qu'elle était encore dans le corps des marines, quand nous avons dû, tous ensemble dératiser cette planète des terroristes nihilistes. On peut vraiment dire qu'elle en a, elle, et une sacrée paire, pour avoir ainsi affronté toute seule ce commando de mercenaires. Putain, ces enfoirés ont pris cher avec elle ! »

Il semblait à la fois mélancolique et admiratif de ce que la tenancière du Bel-amour avait fait, une dizaine d'années auparavant, lors de la seconde guerre nihiliste. Il continua :

« Alors comme cela à ce que j'ai vu il y a peu sur l'Holo-écran, dans des pubs, elle a rangé son P97 et s'est mise à la restauration et aux spectacles de cabarets ? Ben tiens, à ce sujet, il y a une pub, qui passe ces jours-ci avec une des strip-teaseuses de son établissement...une petite latina, tout à fait charmante...un peu dans le genre de la petite archéologue qui roupille sur le brancard...mais en moins habillée ! » et il se mit à rire.

Kuzack se retint de dire à son ami, que la jeune étudiante en archéologie, blessée qui dormait à côté d'eux et la strip-teaseuse la plus cotée de la région, était la même personne. Il remit cette information à plus tard, une fois que Lupe serait réveillée, pour la lui présenter...mais il sourit au centurion prime.

« Bon les gars, » lançât le chef des héraclites à sa troupe, dont les membres semblaient motivés à casser de l'extros, pour venger le ranger qu'ils venaient de mettre en terre, « Le Marshall et moi allons encore une fois montrer, que pas plus les extros que les nihilistes n'ont le droit de fouler le sol de cette planète, en commençant par bouter cette racaille venue du cul des Enfers galactiques, de la citée de Cairn, les amis ! Et une fois ceci fait, notre ami Obster se fera une joie de nous offrir une tournée générale dans le meilleur estaminet de ce fichu bled, pas vrai mon pote ? »

« Si vous le dites Centurion-Prime...si vous le dites...», lui répondit Kuzack amusé.

Et la troupe constituée de rangers, d'héraclites et d'archéologues, se mit en route, afin de gagner les abords de la ville et trouver le reste de l'unité des anges de la mort, disséminé près des zones de conflits afin pouvoir mettre les deux civiles en lieu sûr et stopper une bonne fois l'invasion de Cairn-City.

1. Garde Suprême : milice constituée de soldats d'assaut d'une part et de pilotes de chasseurs stellaires de l'autre, sous les ordres directs de l'Empereur.

2. Colosses : bien que la stature d'un Héraclite, ne se soit guère plus grande que le soldat lambda, (il doit tout de même faire entre 1m75 et 1m90), le fait qu'il, (ou bien sûr, qu'elle), soit à l'intérieur de sa redoutable armure en céracier, lui fait atteindre facilement les 2 mètres.

3. Emmenthal AOC : parce que le gruyère, (le vrai, l'AOC, pas l'imitation gauloise), n'a pas de trous, ou alors minuscules !

4. Héraclites : nom donné aux soldats des légions noires, leurs camarades, des escadrons rouges, étant, eux, nommés hurricanes.

5. Inhumation : que ce soit dans l'Imperium ou dans la Confédération, les rites officiels funéraires sont les mêmes, (bien que dans l'Empire, il ait une exception pour celle de l'Imperator, dont la dépouille est conservée grâce au sel contenu dans son sarcophage ), la personne est emmaillotée dans un grand tissu biodégradable, comme la laine, le coton etc. avec juste une tunique, (et si elle a siégé au Sénat, une toge), puis est déposée dans une fosse d'environ 1 mètre 50 de profond, recouverte de terre, si cela est possible une stèle de pierre y est mise. Les militaires ont leurs casque ou képis posés sur une tige de bois ou une pelle plantée en terre avec deux des trois médaillons de matricules réglementaires accrochés. Contrairement aux soldats lambda, les membres de la Garde Suprême sont tous enterrés dans un lieu sacré, qui leur est réservé sur la planète X, leur Monde.

6. Le Bréviaire de la Triade : la Bible de la Sainte Église pontificale romaine, issue de la Triade des Titans, l'Église officielle de l'Imperium.




Chapitre 6 : État de Guerre.


Panique au Palais.

L'empereur Nahiossi, traversa son bureau, puis revint vers son écritoire, puis se redirigeât encore une fois vers la porte, il faisait ainsi les 100 pas, de cette manière rapide, lorsqu'il était très en colère.

La vice-chancelière, ne souhaitait nullement le contrarier encore plus en lui donnant d'autres informations, bien moins agréables que celles, concernant le désastre sur Agriffon, mais elle se risqua tout de même :

« Votre Altesse, si je peux me permettre ? »

« Permettez-vous, Caroline, permettez-vous...je vous en prie. De toute manière...dans la mouise où l'on se trouve... une citée dévastée, des milliers de victimes et mon légat porté disparu, un peu plus ou pas, quelle importance ! » maugréât-il en direction de sa première ministre.

Caroline McNamara, vice-chancelière de l'Imperium, était une mulâtre, bien en chair, aux cheveux cuivrés et bouclés, de petite stature, paraissant encore plus menue lorsque l'empereur, un très grand gaillard, dans la septantaine, de type algonquien, (cheyenne), se trouvait à côté d'elle, lui fit alors part de ses informations, peu réjouissantes :

« Nos renseignements sur place, à Cairn-City, nous ont informés qu'une tentative d'invasion de la ville avait eu lieu...mais il semblerait que les milices locales, les rangers, les tiennent à distance ! » lui dit la vice-chancelière.

« Ben c'est déjà ça ! » lui rétorqua l'Imperator, alors qu'à côté de lui le Ministre de la Guerre, Le général Müller, toussotait, pour demander la parole. « Oui, Müller, d'autres informations à nous communiquer ? Cela serait grandement le moment ! 

Le Général, qui assistait à cette réunion d'urgence, avec la vice-Chancelière et le ministre des transports et communications, lui répondit :

« Votre Altesse, je peux déjà vous dire, qu'avec l'aval de ma collègue la Première Ministre, j'ai fait partir immédiatement, une fois cette nouvelle catastrophique, en ma connaissance, trois croiseurs lourds, depuis la planète X, accompagné de deux portes-escadrons et de quatre transports de troupes. Un des portes-escadrons et un des transports, sont de la Garde Suprême, bien entendu je me suis permis de les faire acheminer en sachant que vous approuveriez1 !

« Certes, certes, vous avez fort bien fait...Erwin, mais cela va prendre un ou deux jours pour qu'ils arrivent depuis le système Aureus, vers Agriffon et qu'avons-nous comme flotte déployée là-bas ? » demanda-t-il.

« Juste le Knossos, sous le commandement du capitaine Namur...Toutefois, Puissant Caesar, » continua-il d'un ton très solennel, « par une incroyable chance, la Commodore Khan, a, pour je ne sais quelle raison, demandé et obtenu de sa hiérarchie, l'autorisation de détourner il y a quelque jours son bâtiment, le Temudjin, depuis la Zone de Guerre Henderit, vers le système Galatée et faire escale sur Agriffon...elle vient d'arriver, avec son croiseur et a pu aider le Knossos à contenir la flotte de destruction. Selon l'info, qu'elle nous a transmise, les quelques vaisseaux bombardiers ennemis sont soit détruits, soit ont quittés l'orbite de la planète. Apparemment, pendant que son croiseur prenait le relais, le capitaine Namur a pu faire descendre quelques troupes sur la capitale et une escouade d'Héraclites, sur Cairn. »

« Et qui a le commandement de cette armada ? A-t-on déjà nommé un connétable ? » s'enquit l'empereur ?

« Vous n'êtes pas sans savoir puissant Caesar, » lui répondit le général Müller, «que vous seul, pouvez nommer un Connétable, Non, il n'y a pas officiellement de Commandant en Chef pour cette campagne de reconquête...Car ne nous y trompons pas, c'est bien d'une invasion dont nous parlons et le fait que nous ayons réussit à contrer en partie leur flotte, ne signifie pas que des bataillons ennemis n'ont pas déjà été largués sur tout le continent camusien ! En attendant que vous le confirmiez ou pas dans cette fonction, l'Etat-Major de STELLAR FORCE a confié temporairement le Commandement de cette Armada au Feld-Maréchal Josip Lazic, qui est déjà le Commandant en Chef de l'Infanterie Mobile. Et j'ai reçu une communication officielle de mon homologue, de la Confédération, le Ministre de la défense, que le Vice-Amiral Nevelskói, le Commandant du croiseur lourd confédéré, le CSC Rommel, a été dépêché avec son équipage, sur Agriffon, pour nous porter main forte, bien qu'officiellement il soit là pour récupérer ses hommes, qui sont bloqués à Manticore. »

Nahiossi tiqua surprit et d'un air ironique, rétorqua au Ministre Müller :

« Cela, a dut être une décision pénible à prendre, pour notre chère amie, la Présidente Davos...Enfin je sais de source sûre, que Nevelskói, n'est pas du tout d'accord avec ses idées d'isolationnisme, tant mieux si c'est lui qui nous est envoyé. Si nous avons de notre côté, à la fois Khan et l'Orque2, je pense que nos ennemis n'ont qu'à bien se tenir ! »

L'empereur se tourna alors vers son ministre des communications et des transports et lui demanda :

« Et vous Frank, avez-vous des nouvelles au sujet du satellite de communication, est-ce que le réseau Hermès fonctionne toujours là-bas, ainsi que le portail stellaire WIR3? »

« Majesté, » lui rétorqua le Ministre Frank Pirot, « le portail était près du lieu où était "ancré" le Knossos, il n'a rien eu, mais étant donné que la tour de réception de la SCC a été détruite, ainsi que le satellite orbital de télécommunication primaire, il faut pour le rétablissement de la transmission planétaire, qu'un nouveau satellite soit lancé depuis le Knossos ou le Temudjin, je pense qu'ils sont sur cela en ce moment. Nous allons avoir des nouvelles sous peu, Votre impériale Altesse. »

Nahiossi, frotta sa griffe4 contre son menton et se retourna vers la première Ministre Caroline McNamara :

« Madame la vice-chancelière, qui est en charge des rangers sur Agriffon, qui en est le Marshall ? »

« Le commandant Kuzack, Majesté, c'est un excellent élément, je le connais personnellement, il a eu servit sous les ordres de feu, mon frère pendant la seconde insurrection nihiliste, je sais qu'il va tout tenter pour libérer sa planète.» dit la vice-chancelière.

"Eh bien Messieurs et vous Madame la vice-chancelière, » lança-t-il au petit groupe de ministres présent dans son bureau, « puisse la Triade nous venir en aide ! »

Laissant le leader suprême de l'Imperium seul, les ministres, précédés par la vice-chancelière, sortirent du bureau privé de Nahiossi. Mais seul, il ne l'était pas, car de derrière une tenture, un petit homme en uniforme noir sortit.

« Avez-vous tous entendu, Signore Pastamoli ? » lui demanda sur un ton grave l'empereur.

Le petit homme, de type latin méditerranéen, ôta ses petites lunettes teintées de son nez et se mit à les nettoyer, tout en répondant à son souverain :

« Oui Majesté, espérons qu'une fois que le Rommel et le Temudjin seront arrivé dans l'espace d'Agriffon, la situation tourne à notre avantage !»

« Et dites-moi Umberto, qu'en est-il de notre agent dormant sur Agriffon, cette personne s'est-elle déjà manifestée ? » s'enquit l'empereur.

« Oui notre agent a réussi à nous faire passer un message, » dit-il avec son accent italien qu'il ne réussissait pas toujours à camoufler. « La résistance à Cairn-city s'organise, comme vous en a fait part mon confrère tantôt. Je pense qu'en dehors de mobiliser le plus de vaisseaux et de troupes, il nous faut prendre notre mal en patience, Majesté. »

« Et toujours pas de nouvelles de Cynfeirdd ? »

« Non Altesse, désolé de ne pas en avoir ! » lui répondit le petit homme.

L'empereur se mit à regarder le bleu du lac aux pieds du palais impérial et murmura tout bas :

« Branwen, mon vieux camarade, que la Triade te soit bénéfique ! »

Tueur de poulpes5.

Le vice-amiral Nevelskói, arriva sur la passerelle, l'air sombre, le planton de garde le voyant entrer mit son sifflet en bouche et siffla comme l'usage depuis des siècles le prescrivait, en se mettant au garde à vous, puis s'écria :

« Amiral sur la passerelle ! »

« Repos Messieurs ! », lança le Grand officier confédéré. « Nous avons, comme vous le savez, reçu du Haut-Commandement, l'Ordre de nous rendre sur Agriffon, nous y seront dans quelques heures, mais si officiellement, notre mission est de soutenir les forces de l'Imperium qui tentent de contrer cette invasion planétaire, nous avons aussi reçu l'ordre de ne pas mettre notre vaisseau exagérément en avant des combats et de surtout nous concentrer sur le rapatriement des civils et militaires de notre ambassade de Manticore. »

Puis il se tourna vers son premier officier et lui demanda ironiquement : « Eh bien qu'en pensez-vous Numéro un ? »

Le capitaine de vaisseau, Li Wu Cheng, commandant en second du CSC Rommel, sourit de manière narquoise, (ses yeux bridés eurent l'air de s'obscurcir) et lui rétorqua :

« Amiral, notre chère Etat-Major, veut que nous passions pour des couards, aux yeux de nos alliés ?»

« Effectivement, commandant, » lui répliqua le Grand Officier de l'Amirauté confédérée, « c'est aussi ce que je pense...toutefois j'ai eu directement le Général Acastus, qui m'a bien fait comprendre que si, ne pas trop s'impliquer dans ce conflit, qui n'est pas le nôtre, étaient les ordres, je ne devais pas oublier que la Milice de notre Confédération avait comme leitmotivs "Loyauté, Valeur et Honneur" et que nous devions aussi en tenir compte. Nous devrons donc faire preuve de finesse. Ceci étant dit, Commandant, faite en sorte que lorsque nous sortirons du portail d'Agriffon, nos boucliers soient levés et toutes nos armes prêtes à tirer...Je ne souffre pas du syndrome du capitaine Kirk6. Quel Dommage que le passage dans le Vortex ne nous permet pas de tout mettre en état d'attaque avant la sortie, enfin, nous canarderons tout vaisseau de guerre, qui ne fait pas partie de la Coalition7, se présentant devant nous !»

« Aye sir. » lui répondit, Li Wu Cheng avec enthousiasme.

« Commandeur San Estéban, » dit Nevelskói, en se tournant vers son autre subordonné, posté devant la console d'armement, « dites-moi, combien d'escouades de soldats du Hammer, nous reste-t-il encore à bord ? »

« Amiral, nous avons encore deux escouades du Hammer, de douze fantassins chacune à notre bord. Voulez-vous, Monsieur, que je les fasse mettre sur le pied de guerre ? » lui répondit le commandeur.

« Oui, les deux seront larguées sur Manticore, officiellement pour aider nos alliés en détresse...et officieusement... Oh et puis qu'ils aillent au diable, à l'Etat Major... » lança l'amiral aux officiers qui se trouvaient sur la passerelle, « On fera ce qu'il faut pour récupérer nos hommes...et puis si dans le feux de l'action nos braves soldats peuvent montrer à ces impériaux, que les confédérés ont un sens de l'honneur à toutes épreuve...ils ne devront pas se gêner...Messieurs, il est temps de nous affronter à quelque chose de plus consistant qu'à des Calamars ! Si Vis Pacem, Para Bellum8 ! »

Et le commandant Cheng se mis alors au garde à vous en entonnant l'Hymne national, dans le dialecte confédéré9 :

"Immer treu dem Confédération !", chant qui fut immédiatement repris en chœur, par tous les soldats présents saluant leur Amiral.


Une citée en ruine.

La troupe de survivants, arriva saine et sauve sur la place Marc-Aurèle, il commençait à faire sombre et quelques-uns des lampadaires qui avaient survécu aux bombardements s'allumèrent automatiquement. En dehors de la majestueuse fontaine qui trônait au centre, qui n'était qu'ébréchée, (mais dont le système d'eau avait été coupé automatiquement par la centrale de distribution de Manticore dès les premiers explosions), presque rien n'était debout, les bancs de métal étaient quasiment tous tordus, les arbres arrachés ou calcinés et un cratère d'impact était visible à la sortie du parc, près d'une des avenues adjacentes.

Les survivants du sous-sol des studios de la télé, ne virent âmes qui vivent, la populace s'était terrée, tel des lapins de garenne, dans les abris ou sous-sols protégés, qu'elle avait pu trouver. Quelques cadavres gisaient de ci, de là, des pauvres malheureux, qui n'avaient pas eu le temps de fuir au moment de l'attaque.

Des sirènes se faisaient entendre au loin, la police, les pompiers et ambulances devaient être débordés, sans oublier que très loin, on pouvait entendre des déflagrations qui laissaient à penser qu'une attaque au sol était en train de se dérouler.

« Tout le monde est là ? » cria Zoé au dernier groupe de rescapés comprenant, Junot et Sterling,

« Tous ceux qui étaient avec nous en bas, sont là ! » lui confirma le romancier qui s'épousseta le veston pour en enlever la poussière de béton qu'il avait reçu dans les couloirs du Bunker.

« Bien, alors on fait comme prévu, on se scinde en deux groupes, » lança la jeune femme, « Marc, vous restez, ici avec les rescapés, Hendock et le légat. Le toubib, Francogianna et moi, on se rend à la tour de la télévision, enfin si elle existe encore et on voit s'il y a des survivants. Vous autre tâchez de nous trouver des véhicules pour, récupérer le matériel de notre ambassade et je l'espère du QG de STELLAR FORCE. » Nos scancom fonctionnent ici, donc vous Johnson prenez le canal 5 et nous trois nous resterons en communication avec vous toutes les quinze minutes ! »

« Je veux t'accompagner Zoé ! » dit Elssa, « Mes parents, je dois tout faire pour les retrouver, s'il te plait, laisse-moi venir, je peux aider pour les blessés.»

« Je vous accompagne aussi, » dit Bronsky, toujours en tenant la main de la fille. « J'ai un brevet de secouriste et en plus je connais les lieux, mieux que personne, je ne peux que vous être utile ! »

« Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée...mais bon certes, venez les deux, mais vous suivez mes instructions à la lettre, est-ce que c'est bien compris ? » fini par dire le lieutenant Bruckner.

Et nos cinq comparses, commencèrent à marcher, avec prudence, Zoé en premier et le Goth en arrière-garde, en direction de l'endroit supposé où devait se trouver le centre de la télévision local, l'endroit en fait d'où ils étaient venus, par le couloir souterrain, quelques minutes auparavant.


L'ISS Temudjin.

Un peu plus tôt, quelque part dans l'espace de l'Impérium :

La ferveur de la veille d'une bataille se faisait sentir dans les coursives du croiseur lourd dernier cris du Commodore Khan. Cette dernière avait laissé la passerelle à son second et était partie se délasser sur le pont arrière, où une grande baie vitrée laissait voir les étoiles quasiment immobiles malgré la vitesse subluminique, qui en fait ne dépassait pas les 1/100ème de la vitesse lumière.

Se tenants quelques mètres en retrait, deux soldats de sa garde personnelle10 étaient de faction. Cette brillante stratège de la Flotte impériale, était impatiente de croiser le fer avec les monstres qui avaient attaqués la planète où son grand amour vivait.

Elle n'avait pas réussi à avoir de renseignements sur l'étendu exact des dégâts ni si la résidence de la vice-consule Jayala Singh, sa compagne depuis de nombreuse années, avait été épargnée par les bombardements de la cité, du fait qu'elle se situait bien en dehors de la ville, elle se mit à penser :

« Ah Singh, dire que j'ai obtenu de ma hiérarchie une permission pour mon équipage et moi-même de quelques jours sur Agriffon et qu'à la veille de pouvoir te serrer fort dans mes bras, ma tendre chérie, nous voilà séparées par un mur de feu. »

Elle commençât à verser quelques larmes de désespoir, perdue dans ses pensées romantiques et angoissées. Quand son premier officier, un homme aux cheveux blonds et au regard d'azur, toussota pour lui signaler sa présence.

Alors comme si rien n'était sorti de ses yeux bridés, comme si les larmes s'étaient évaporées en une fraction de seconde, Uljay Tamerlan, la Commodore la plus jeune de toute la Flotte de l'Imperium, (celle que l'Empereur avait surnommée Khan en faisant référence à ses ancêtres mongoles, issue de Timor Lang le grand conquérant d'Asie centrale, nom qu'elle avait fait rajouter à son patronyme officiel pour se souvenir de la bonté et gentillesse de son Commandant Suprême), se retourna, le regard aussi glacé que dans ses habitudes, vers le capitaine Quicksilver et lui demanda :

« Oui, Monsieur Quicksilver, qu'il y a-t-il ? »

« Madame, » dit-il en se mettant au garde à vous, « je viens vous informer que nous sommes arrivés à la dernière écluses WIR, nous allons effectuer le dernier bond Trans-stellaire dans quelques minute, la capitainerie de la station nous a donné le feu vert, les quelques vaisseaux qui devaient s'engager ont été priés de patienter. Vu l'urgence de la situation, personne n'a contesté. Il y a même deux transports stellaires qui nous ont transmis chacun un message. Si vous me le permettez Commodore, j'aimerai vous les transmettre sans en censurer une once ? »

« Je vous en prie, capitaine, faites donc, mes oreilles en ont entendus bien d'autres ! » lui répondit Khan.

Le jeune officier, en qui elle avait toute confiance, un brin amusé, lui déclama donc :

« Le premiers nous dit ceci : "Allez leur foutre la raclée qu'ils méritent, à ces gros connards d'aliens ! " Quant au second, c'est dans le même genre : "Mettez-leur une quenelle de dix-huit, dans leurs fions, si tenté qu'ils en aient un, ces extros, on est avec vous en pensées, les gars !" »

La commodore Khan, sourit de manière sarcastique et répondit à son second :

« Avant de s'engouffrer dans l'écluse, faites passer ce message à ces deux vaisseaux, Monsieur Quicksilver : "Moi Uljay Khan, commandant de l'ISS Temudjin, je m'y engage...Merci de votre soutient ! Et priez la triade pour que nous ne soyons pas trop cruels avec ces immondes bouchers !" »

« Bien Madame, il sera fait selon vos ordres » lui rétorqua le capitaine. Il la salua à nouveau et tandis qu'elle lui rendait encore une fois son salut, s'en alla, laissant la jeune femme seule dans ses pensées...

« Oui, » dit-elle « ils vont payer pour ce crime odieux...et s'ils t'ont fait le moindre mal...mon aimée, aucune loi, aucune convention interstellaire, ni même l'empereur Nahiossi lui-même, ne m'empêcheront de tous les étriper, comme mes ancêtres le faisaient des ottomans. »

Elle sera les dents et ses yeux légèrement bridés eurent comme un scintillement de haine !

« Ces chiens allaient payer ! » se dit-elle dans son for intérieur.

Elle resta debout encore quelques minutes, devant la verrière du pont supérieur, à contempler la station de transit WIR, en orbite de la planète minière de Tyr du système d'Hymir, leur vaisseau avait quelques heures auparavant surgit par une autre écluse depuis le système stellaire de Médée, pour se rendre, vers la seconde station de transit orbitant autour d'un autre des planétoïdes du système Heimdall. Puis elle entendit la voie d'un des officiers de la passerelle diffuser sur tous les ponts le message suivant :

« A tout l'équipage, nous allons entrer dans le puit gravitationnel du vortex, dans une minute, que tout le monde se cramponne ou s'attache à son siège. Je répète, nous allons entrez dans le Vortex à destination d'Agriffon, dans environs trente secondes, cramponnez-vous au bastingage ! »

Alors Uljay s'assit calmement sur une des banquettes en cuir, près d'elle et se cramponna à un des accoudoirs rembourrés, ses deux gardes l'imitèrent en prenant place chacun dans un des sièges à disposition non loin. Ces sauts dans le puits de gravité ne duraient guère plus de deux minutes et avec l'expérience elle avait compris, comme tous ceux qui expérimentent de nombreuses fois ce transit éprouvant, comment apprivoiser son organisme pendant ce court laps de temps afin de ne pas vomir ou déféquer dans son froc, question d'habitude et de constitution. Quelques secondes plus tard la sensation de chute dans le vide se fit ressentir, le Temudjin, fier vaisseau de combat de l'Imperium romain, fut absorbé dans le puit gravitique de l'écluse spatiale.

 


1. Garde suprême : contrairement à la Flotte, à l'Infanterie mobile et aux rangers, qui sont tous membres de Stellar Force, sous la direction du Ministère de la Guerre, cette milice d'assaut est directement sous les ordres du palais impérial, l'Etat major doit avoir, en théorie, l'aval de l'empereur lui-même pour l'utiliser.

2. L'Orque : surnom du vice-amiral Alekseïev Nevelskói

3. Les écluses stellaires W.I.R. : Wormhole Interstellar Road, portails stellaires utilisant des trous de vers artificiels (wormhole), chacun protégés par une station de défense de la Guilde du Commerce, nommée l'Emporium.

4. La Griffe : L'empereur Nahiossi étant né avec une malformation, (deux de ses cinq doigts de sa main gauche sont atrophiés, voire inexistants), il semble avoir une griffe, ce qui lui vaut d'ailleurs ce surnom de "La Griffe", Nahiossi en langue cheyenne, son peuple. Son nom de famille est Forman, mais il utilise son second prénom cheyenne, son prénom réel, (ou premier) étant Adama.

5. Tueur de poulpe : sobriquet du vice-amiral, à cause de sa réputation de destructeur de vaisseaux pirates de l'organisation mafieuse, le Kraken. L'épaulard aussi nommé orque, est un des prédateurs des calamars géant, (les krakens) d'où le surnom du vice-amiral.

6. Le syndrome du capitaine Kirk : terme utilisé pour désigner, l'incapacité de certaines personnes à interagir avec une situation de crise et se contenter de réagir, ce qui est souvent trop tard. Dans un vieux nanar datant de plus d'un siècle avant l'Exode forcée de l'an 0 (2099 dans l'ancien calendrier de la Terre), ce capitaine d'un vaisseau nommé Enterprise, réagissait toujours avec du retard à des situation souvent très claires. Lui et les autres capitaines de ce nanar galactique n'ordonnaient de charger les armes du navire ainsi que de lever les boucliers uniquement lorsque les ennemis étaient eux, déjà prêt aux tirs, (véridique, vous pouvez le vérifier), quelque fois même, après que ces derniers aient ouvert le feu. Ces actions irréfléchies et illogiques sont souvent prises en exemple dans les académies des Flottes impériales et confédérées, comme ce qu'il ne faut ne surtout pas faire.

7. Coalition, (Coalition d'Orion) : alliance de quatre des puissances militaires connues dans le secteur d'Orion, soit l'Empire des Xylons, l'Unité érinienne, l'Imperium Romain et la Confédération de Pel-Aur. Cette coalition est surtout là dans le but d'une entraide militaire entre ces nations est une alliance scientifique.

8. Si Vis Pacem Para Bellum : « Si tu veux la paix, prépare la guerre », est une locution latine. Elle représente le concept de paix armée.

9. Dialecte confédéré : bien que le français soit la langue de base dans tout le Dominion Terran, alors que dans l'Imperium, il est teinté de grec et de latin, dans celui de la Confédération c'est plus le Hochdeutsch, (l'allemand pure), qui l'imprègne.

10. Garde personnelle du commodore Khan : garde rapprochée, d'un grand officier de la Flotte, (à partir du grade de Commodore), nommée Garde Noire, dont les membres sont recrutés parmi le Corps des fusiliers marins.




Chapitre : 7 Ligne de front.

Nuit de deuil.

Le lieutenant Bruckner et son petit groupe constitué, du premier hallebardier Francogianna, du médecin Lamarque, de la jeune Elssa et du caméraman Bronsky, arrivèrent près de ce qui était, il y a encore quelques heures, la tour de la télévision local et filiale interstellaire de INS. Sur les huit étages que comptait l'édifice, seuls les cinq premiers étaient encore plus ou moins debout, les autres constituaient les divers monticules de gravats aux alentours. L'étage au rez-de-chaussée n'avait pas trop souffert, nos rescapés se rendirent dans le salon à thé sur le côté de l'édifice et une fois que le garde impérial et la jeune femme eurent jugé de la solidité actuelle de la structure interne, ils firent entrer leurs compagnons.

A l'intérieur, de nombreuses poutrelles du plafond s'étaient effondrées, des tables et des sièges cassés ou endommagés jonchaient le sol, plusieurs appliques lumineuses avaient été cassées, mais il en restait suffisamment pour avoir un semblant d'éclairage, grâce sûrement à un générateur autonome qui avait dut prendre le relais, une fois que l'électricité centrale de la ville eu été coupée.

« Allo, Marc, vous me recevez ? » demanda le lieutenant Bruckner, après avoir ouvert son scancom. « Nous sommes arrivés près des ruines de l'édifice de la télévision, on entre dans le café et voir ce qu'on peut y trouver ! »

« Bien reçut, chef ! » répondit Marc Johnson, « De notre côté, nous avons trouvé deux fourgonnettes, ainsi qu'une camionnette antigrav. On les a empruntés et on va y mettre les blessés, les femmes et les enfants, ainsi que les survivants ayant des difficultés à se mouvoir et on arrive près de votre position sous peu, Johnson terminé ! »

La jeune femme pris le communicateur et le brancha sur détecteur, pour commencer le scan de l'endroit.

« Je préconise », dit le praticien « que nous nous servions de mon scanner médical et de celui de combat, que vous avez, lieutenant, pour balayer la zone et repérer d'éventuels survivants, par chance les citoyens de l'Imperium, tout comme ceux de votre Confédération, possèdent une puce implantée1 et seuls les criminels ou ceux qui veulent se faire oublier de leurs gouvernements respectifs, se la font illégalement enlever, tant pis pour eux, si on ne peut les localiser. »

« Très juste, partez de là-bas toubib, je commencerais de ce côté, profitons qu'il y a encore de la lumière, pour y voir clair, on ne sait pas quand la station électrique de secours va s'arrêter, faire cela avec nos torches ne serait pas commode. » lui répondit-elle.

Ils avaient à peine commencé le balayage minutieux du tea-room, que la jeune fille cria : « MAMAN, MAMAN !! »

Zoé se retourna et vit que sans qu'ils ne s'en rendent compte, Elssa avait commencé ses propres recherches, en relevant les décombres des tables et chaises qui jonchaient, l'endroit. Elle était accroupie, tremblante près d'une personne dont la blessure à la tête laissait apparaitre du sang séché sur le côté.

« Vite Doc, par-là ! » lança Zoé, au médecin, qui avait déjà bien avancé dans ses recherches, vaines malheureusement, en courant vers sa jeune protégée.

« C'est ma mère, par les saintes divinités, elle ne bouge pas, Zoé, fais quelque chose, je t'en prie ! » dit l'adolescente, alors que Lamarque se penchait sur la victime en concentrant son médi-scan sur la partie arrière du cou où la puce était incrustée.

Voyant que le médecin, d'un air désolé, relevait son appareil de détection, en faisant un geste négatif de la tête, Zoé, fit la seule chose qui lui parut appropriée en cette occasion, prendre la tête de la jeune fille dans ses bras...en lui murmurant, « Je suis désolée, ma chérie, je suis désolée ! » et elle tendit au hallebardier son scan, qui s'en saisit et continua le scan de la pièce avec le médecin qui avait repris les recherches.

Bronsky se penchât lui aussi près de son amie et lui murmura « Elssa, c'est terrible, mais tu dois être forte... »

« Bon, au moins il n'y a pas d'autres clients décédés, que la mère de notre amie et ces deux personnes là-bas ! » dit-il en désignant deux hommes sous les tables un peu plus loin. « Si j'avais l'autre scanner médical on pourrait faire une triangulation et détecter des survivants dans tout le bâtiment, en une minute »

Des bruits extérieurs de véhicules antigrav se firent entendre, le convoi de rescapés était arrivé. Le médecin sortit, alors que Johnson qui conduisait la première fourgonnette descendait du véhicule, toujours en sustention à 50 cm du sol.

« Adjudant, pouvez-vous me filer le médi-scan que je vous ai confié tantôt, on essaye avec votre lieutenant de faire un balayage par triangulation, pour tout l'édifice. » lui cria le médecin, qui était sorti de l'établissement.

Marc Johnson arriva à sa hauteur et lui tendit l'appareil en lui demandant :

« Et mon scancom, en avez-vous besoin ? »

« S'il n'y avait pas le second médi-scan cela pourrait faire la blague, mais celui-ci est mieux adapté pour ce genre de détection, merci ! » dit Lamarque en se dirigeant vers la cafétéria, suivit, par Marc et le légat.

Le second hallebardier voulut le suivre, mais " Le Glaive ", qui allait franchir le seuil, lui désigna, la camionnette où se trouvait les blessés en lui disant : « Non, mon ami, restez avec nos compatriotes, je suis de nouveau avec votre camarade, tout va bien. » Puis il dit à la foule qui s'était arrêtée et se tenait de part et d'autre du convoi : « on fait une pause, je ne sais pas combien de temps, je vais voir. Ensuite on se dirigera vers Stellar Force et l'ambassade confédéré. Monsieur Sterling, je vous confie le fort. »

Et il tourna les talons, suivant l'adjudant qui venait de passer la porte du coffee shop.

Lorsqu'il arriva il vit tout de suite l'air sombre et triste des personnes présentes et comprit en voyant la fille en pleurs dans les bras de l'officier confédéré, à côté de la dépouille d'une femme, que ses compagnons avaient trouvé le corps sans vie de la mère de celle-ci.

Ne sachant que dire, pour soulager la peine de cette adolescente, il se tut. Il constata que deux autres corps se trouvaient non loin et demanda :

« Monsieur Lamarque, sont-ce là les seules victimes se trouvant ici ? »

Le soldat confédéré prit le second scan médical et avec le médecin et le Goth, ils firent une triangulation qui en quelques secondes leur donnerait la réponse.

Le médecin lui répondit une fois son appareil fermé.

« Oui, Messaire, le scan est terminé, nous avons grâce au trois appareils unis, l'ensemble du bâtiment, ce sont malheureusement les seuls qui soient atteignable et aucun signe de vie de tous ceux qui sont ensevelis dans les décombres. Le scan en triangulation donne un résultat rapide et dont la fiabilité frôle les 100%. »

L'adjudant Johnson et le garde qui eux aussi avait éteint leurs scans firent signe de la tête pour approuver le médecin.

Zoé se releva et demanda à Elssa :

« Je sais que c'est horrible ce que je vais te dire, mais il va falloir s'occuper de ta maman. Ton père n'est pas parmi les victimes que nos infos nous donnent sur ceux qui sont mort dans les décombres du reste de l'immeuble, il s'en est peut-être sortit et se trouve quelque part dans la ville. Viens sois courageuse on ne va pas laisser ta pauvre maman par terre ainsi, ni les deux autres victimes d'ailleurs, il faut les déplacer. »

Elsa Demeri se releva en pleurs et demanda au lieutenant : « Vas t'on l'enterrer, par ici, dans le petit parc devant...Zoé ? »

« Oui, ma chérie on va les inhumer tous les trois les uns à côté des autres, mais demain, nous devons aller voir ce qu'il reste du QG de votre milice impérial et passer prendre nos hommes et du matériel à notre ambassade. Quelqu'un peut-il aller voir si cet établissement possède une chambre de stase pour conserver les aliments, là derrière ? »

« Je m'en charge Lieutenant ! » dit Marc en se dirigeant dans l'arrière du café.

Il revint au bout de deux minutes en lançant : « Oui, il y en a une et elle fonctionne chef ! »

«Ah,  je vois ce que vous voulez faire lieutenant, vous servir de ce local comme morge afin d'y déposer la dépouille de la maman de notre jeune amie et ses deux compagnons d'infortune, ainsi nous pourrons attendre demain ou le jours suivant pour l'inhumation ! » lui dit le médecin.

Le légat regarda dehors, où plusieurs drapeaux, flottaient encore sur leurs hampes, devant l'édifice. Il dit alors à son garde du corps, qui s'était mis à ses côtés, comme le ferait n'importe quel Goth de la garde germanique :

«Garde, pendant que nous sommes là, allez détacher trois de ces étendards dehors, on les utilisera pour enterrer les victimes !» Puis il se ravisa et demanda au médecin, « Est-ce que votre scan peut nous informer de quels origines ces personnes sont ! »

« La maman de la petite est de la planète Caladria. Est-ce juste Elssa ? » demanda le médecin à l'adolescente qui s'étant relevé du chevet de sa défunte mère, restait prés de sa protectrice attitrée, Zoé.

« Oui Docteur, elle est de là-bas, elle ! » lui répondit-elle toujours sous le choc.

« Les deux autres sont d'ici, de Manticore même…pourquoi Messaire ? » s'enquit le médecin.

Le Glaive se retourna vers Francogianna et lui dit : « décrochez l'étendard de l'empire, pour la maman de notre amie, et pour les deux autochtones de la citée, le drapeau planétaire et celui de la ville, ainsi on pourra les enterrer convenablement !

« Bien votre Excellence ! » répondit le garde impérial, avant de se diriger vers les hampes de drapeaux.

Il décrocha, les trois bannières, les plia et les ramena à l'intérieur. Une fois dedans il les posa sur une des rares tables qui n'avaient pas été détruites et reprit sa place prés de son Maître. Le médecin et le soldat confédéré, emportèrent l'un après l'autre les dépouilles des victimes dans la pièce où se situait la chambre de stase du café et les y placèrent comme ils purent. Puis toute la troupe sortit pour rejoindre le convoi, qui précédé des véhicules antigrav remplis des enfants, des personnes âgées et des blessés, se dirigea vers le Quartier Général de la milice de l'Imperium, STELLAR FORCE.

Le convoi, arriva quelques minutes plus tard, en face d'un énorme éboulis, qui se trouvait être, un peu plus tôt, un magnifique édifice de dix étages, trônant au centre de de la capitale : le QG des forces militaires de l'Imperium, sur Agriffon.

Quelques cadavres gisaient, pêle-mêle devant les quelques pans de murs encore debout.

Le légat, suivit de près, par la jeune femme mithridaïste et ses deux filles, se précipitèrent près des monticules de gravats.

« Oh, seigneur !! Mon pauvre mari, mon pauvre John ! » se lamenta-t-elle en pleurant, à genoux imitée par Perna et Jernisse, qui avaient compris malgré leur jeune âge, que leur papa ne reviendrait plus...

« Par les dieux, » lança Cynfeirdd, « ce n'est pas possible !!! Vite docteur et vous lieutenant, faites-nous un scan complet de la zone, pour voir s'il y a des survivants ! »

Le toubib se saisit du scan médical et aidé par Zoé, avec son scancom et l'adjudant Johnson qui avait pris le second scan médical, fit un examen complet des lieux.

Deux minutes plus tard, les résultats tombaient : aucuns survivants. Si rescapés il avait eu, soit ils étaient morts depuis, sous les décombres, soit ils avaient été secourus, ou s'étaient échappés par leur propres moyens.

On dut donner un calmant à la jeune veuve, du garde de la tour de guet, afin de la calmer, car le scan avait permis d'identifier parmi les milliers de victimes, son mari, puis on s'occupas de ses deux filles qui étaient en pleurs. Une des femmes qui était parmi les rescapés, s'en occupa, pendant que leur mère sous l'effet des calmants avait été installée avec les blessés dans un des véhicules antigrav

Le légat, le lieutenant Bruckner, Johnson et le médecin, tinrent un conciliabule afin de savoir ce qu'il fallait faire ensuite.

« Je vais appeler notre centrale, voir si nous pouvons nous y rendre sans problèmes ! » fit Zoé en sortant son scancom, « Allô, ici le lieutenant Bruckner, me recevez-vous ? »

« Jawohl 2, lieutenant, où êtes-vous ? Ici le caporal Bhat. Je suis soulagé de vous savoir en vie, Johnson nous avait déjà prévenu, mais depuis tellement de choses auraient pu arriver. Par contre j'ai une mauvaise nouvelle... » dit une voie dans le récepteur audio.

« Nous somme à Stellar Force, enfin près des ruines, car tout le bâtiment a été pulvérisé. Que se passe t'il là-bas caporal ? »

« Nous subissons, une attaque de la part d'humanoïdes à la peau bleu. Quand je dis humanoïde c'est parce qu'ils sont bipèdes et ont des bras, mais cela semble plus être des genres de poiscailles...Nous sommes pour l'instant supérieur en nombre et s'ils ne reçoivent pas de renfort, nous pensons que nous pouvons les maintenir à distance, et peut-être à les faire déguerpir, surtout que nous avons deux gardes de fer, avec nous. Mais je vous déconseille de venir sur l'heure, surtout si, comme me l'a dit l'adjudant, il y a des civils et un magistrat de haut rang, se serait très risqué. Tâchez de bivouaquer là où vous êtes. Voyez, s'il y a un magasin ou un resto qui n'a pas été trop touché pour vous y réfugier avec les civils et y passer la nuit. Si vous veniez-maintenant, vous nous gêneriez, plus qu'autre chose, sans vouloir vous vous manquer de respect, lieutenant. » dit le caporal Bhat dans le comlick3.

« Bien reçut, merci, nous allons tenter de trouver un abri par ici. Contact toutes les heures, lieutenant Bruckner terminé ! » Zoé se tourna vers ses compagnons et leur dit :

« Vous avez entendu, il nous faut changer nos plans, nous irons là-bas dès que la menace aura été éradiquée, on ne peut risquer la vie des civils.

« Que pensez-vous de cette pharmacie, lieutenant ? » demanda Cynfeirdd.

« J'y pensais justement, » répondit Bruckner au légat. « Adjudant ! »

« Oui, j'y vais chef », lui lança Marc en se dirigeant, pistolet au poing, vers la boutique de l'autre côté de la rue.

Cinq minutes plus tard, il annonçât par le comlick de Zoé :

« R.A.S.4 ici, cela peut le faire et nous pourrons nous rapprovisionner en eau et médicaments, de plus je vois pas mal de barres énergisantes. Vous pouvez venir avec les autres ! »

Alors la troupe alla se réfugier dans la pharmacie. Le médecin et l'infirmière purent sans problème trouver de quoi changer les pansements des blessés et purent également faire quelques injections de calmants et de métavalium.

« Bien, les amis » dit Zoé, je vais prendre la première garde et Johnson me relayera dans deux heures, pour qu'il y ait toujours quelqu'un pour prendre les communications de notre ambassade. Allez tous dormir, demain sera une rude journée. Vous, les deux gardes germains, relayez-vous également pour qu'il y ait toujours un de vous, surveillant le Légat. Le cas échéant, moi ou mon camarade pourrions aussi avoir besoin d'un coup de main.

Puis ayant trouvé une bouilloire dans un petit local où étaient stockés les réserves de médicaments, elle fit bouillir de l'eau, la versa dans une tasse et y fit infuser un des sachets de thé Earl Grey, qu'elle avait toujours dans sa sacoche.

Zoé but son thé encore brûlant et se mit à penser à sa petite maison en rondins et en planches, située dans les bois aux alentours de Saint Elmos, capitale de la planète confédérée d'Exodia. Ah, sa petite cabane, son chien droïde, son chevalet et ses pinceaux.

Tout en dégustant son thé, elle tenta de se remémorer les quelques toiles de son artiste-peintre favori, qu'elle avait pu voir avant l'attaque, mais aucunes de celles-ci ne lui vint en tête. Une autre œuvre d'un peintre d'avant l'Exode, qui n'était pas vraiment parmi ceux qu'elle préférait, s'imposât par contre dans son esprit : GUERNICA5



1. Puce d'identification ID-Code31, (ou ID-C31) : cette puce, est obligatoire pour tous les résidents qu'ils soient Terrans ou aliens, dans les mondes de la Confédération et de l'Imperium. Quant aux visiteurs aliens qui n'en possèdent pas, ils doivent porter un genre de bracelet, qui fait office de puce. Si la durée du séjour dans un des mondes du Dominion dépasse les 30 jours, les étrangers doivent se faire implanter une puce, ceci n'est pas une obligation pour le personnel de protocole, tel que les ambassadeurs, délégués gouvernementaux, scientifiques détachés d'un monde alien ou militaires haut-gradés, pour eux le bracelet est suffisant pour aussi longtemps que durera leur mission !

2. Jawohl : expression en langage confédéré, très empreint d'allemand signifiant un oui affirmatif.

3. Comlick : synonyme de scancom.

4. R.A.S. : Rien A Signaler, terme militaire.

5. Guernica : œuvre picturale la plus connue du peintre du 20ème siècle Pablo Picasso. Peinture abstraite, représentant la ville espagnole de Guernica, pendant le bombardement de la Luftwaffe, agissant pour le compte de la dictature fasciste en place à la tête de ce pays, à cette époque-là.




Chapitre 8 : La lutte continue.


Le Bel-Amour !

La petite troupe hétéroclite, conduite par le Marshall Kuzack et le centurion prime Ezra Chaïm, était arrivée, près d'une des entrées de la ville de Cairn-City. Bien entendu comme leur avait recommandé l'adjudant-chef Zef, ils contournèrent la zone, où les combats avaient lieu pour l'heure, car les deux civiles devaient être mises à l'abris et de plus la jeune femme blessée, devait pouvoir être placée au calme. Ensuite les militaires, rangers et Héraclites iraient ensemble en découdre, avec l'ennemi.

« Décurion Manéro, » ordonna le commandant des Héraclites, « je prends le soldat Demoor et la zélote1 Albrecht avec moi, pour escorter nos compagnons rangers et les civiles dans le fameux bar dont je vous ai causé. Dès qu'elles seront casées et en sécurités, on vous rejoints. Vous allez au point de rendez-vous fixé par Zef, le commandant en second des miliciens, en mon absence et celle du Marshall, vous prendrez vos ordres de ce dernier, c'est un soldat des plus efficaces, croyiez-moi. Allez, rompez et qu'Arès2 vous accompagne ! »

Le décurion leva le bras et salua son supérieur en disant :

« Pour la Légion, pour l'Empereur et Rome !».

Puis il fit un geste du doigt vers le lointain ou des explosions dans la nuit rendait presque la lumière d'une fin de coucher de soleil et lança à ses subordonnés :

« En avant les gars ! »

Les Héraclites, après avoir fait probablement tous usage d'une dose de méta-stim3 s'en allèrent en directions des portes de la ville.

Marna, pendant qu'ils marchaient tous de bonne allure, vers un quartier de la petite ville minière, où se situait le Bel-Amour, dit au Marshall :

« Obster, j'aimerai vous accompagner, je peux vous être d'une aide précieuse, je pense ! »

« Oh, prof, je n'en doute pas une seule minute, » lui répondit Kuzack en lui souriant, « mais pas cette nuit, j'ai besoin de vous comme sniper en pleine forme demain, quand il faudra déloger ces rats de leurs tanières et probablement les tirer comme des lapins. Il faut que vous vous reposiez. Croyez-moi, cette nuit c'est de l'artillerie lourde qui va parler et je doute fort que vous soyez habituée aux méta-stims3, que nous allons prendre pour ne pas trop subir les affres d'une nuit blanche, mes camarades et moi. Je vous assure, mon amie, que vous serez mise à contribution, vu votre petite démonstration de tantôt, mais demain. Et de plus. Au cas très improbable où quelques-uns de ces extros se faufileraient par ici et viendraient dans le bar, je compte sur vous pour les en déloger fissa. »

« Oki, Commandant ! » répondit le professeur Reyes, visiblement un peu déçue.

« Et sans compter, Marna, que vous êtes, en tant que scientifique, plus à même que n'importe qui, dans cet établissement, pour soigner notre jeune amie !». Lui dit-il, alors que toute la petite troupe arrivait près du Bel-Amour.

Les deux héraclites, qui poussaient le brancard anti-grav, sur lequel, la jeune étudiante en archéologie dormait à poings fermés, s'arrêtèrent devant l'établissement en question.

Devant eux se trouvait le bar dont l'enseigne éclairée donnait un peu de lumière sur la porte d'entrée, aux carreaux jaune-ambre. Un être de haute stature, non humains à la peau kaki, tirant sur le vert, les attendait en maintenant la porte entre ouverte, avec un de ses quatre bras noueux.

« Par les esprits des éternels, j'avais peur que vous ne soyez tombés dans une embuscade ! Oh…mais Lupita est blessée ! Puissantes divinités ! C'est grave Professeur Reyes ? » dit-il en voyant que l'archéologue était avec les soldats.

« Non je vous rassure B'rat'k, c'est superficiel, elle est sous tranquillisants et métavalium, on va laisser le brancard à sustention dehors et si vous pouviez la prendre pour l'emmenez dans sa loge. Ah mais attendez, il me semble que vous ne connaissez pas nos amis des légions noires, n'est-ce pas Brat ? » dit-elle.

Voyant que l'alien, (dont les longues canines inférieures, recourbée, dépassaient de ses lèvres, comme tous les mâles de son espèce), lui faisait un non de sa tête, elle se tournât vers les Héraclite et leur dit :

« Messieurs, permettez-moi de vous présenter le tenancier adjoint de cet établissement, B'rat'k Gro't'k, de la tribu camusien des puits du Sud. » puis se retournant vers le camusiens, elle continua :

« Brat, je vous présente le Centurion Prime Chaïm et deux de ses Héraclites, Demoor et Albrecht. »

Les trois soldats firent un salut de la main au camusien avant de retirer leurs casques de combat. Le non humain s'écarta de la porte pour laisser le passage à Cow et à son camarade aumônier, qui s'enfilèrent dans l'estaminet où ils étaient tant de fois, venus se restaurer tous les deux, ou descendre quelques pintes, lui surtout, car la première classe Paige ne buvait pas d'alcool et était plutôt accro au Pruni-Cola4.

« Passez, dedans Messieurs, dames, je vous en prie, je me charge de notre légendaire Lupita.», dit l'alien en prenant délicatement dans ses quatre bras puissants, la jeune étudiante endormie. Alors que les rangers passaient à l'intérieur.

Le chef des Héraclite, mis son énorme main gantée métallique sur l'épaule de son ami rangers, avant que celui-ci ne passe la porte et lui lança :

« Dites donc Marshall, qu'est-ce que votre ami camusien veut dire par, "Notre légendaire Lupita" ? J'avais cru comprendre qu'elle n'était qu'une étudiante et que c'était le professeur Marna qui était une célèbre xénoarchéologue ? »

Entendant cela, Marna qui venait de franchir, à la suite de Cow et du Padre, la porte, se retourna et en souriant dit à Obster, qui à son tour franchissait l'entrée du bar, suivit par les trois soldats de la Garde Suprêmes, qui durent légèrement s'arc-bouter, vu leurs énormes armures en céracier :

« Quoi, commandant, vous ne lui avez pas encore dit pour Lupe ? »

« Ah, oui désolé, je comptais attendre qu'elle se réveille, pour faire les présentations officielles, mais bon vu que cela arrive sur le tapis... » dit le Marshall en allant s'asseoir sur un des bancs en bois, qui se trouvaient dans l'entrée du bar, tout en faisant signe aux autres de l'imiter.

Puis il sortit un étui contenant une demi-douzaine de cigares cubains, qu'il avait toujours dans une de ses pochettes de ceinture. Ouvrit la capuche métallique de son vieux zippo et l'alluma. C'était le signe pour les deux autres rangers de faire une courte pause.

Il tendit son étui au Centurion prime, qui en pris un en lui faisant geste avec le doigt en signe de remerciement, avant de le porter avec quelques difficultés à sa bouche, (les membres robotisés d'assistance des armures ont quelques inconvénients de mouvements), puis il l'alluma avec son lance-flamme de main à la puissance minimale. Obster, ensuite, fit signe aux deux autres soldats d'assaut pour leur en proposer. Demoor lui fit signe que non, mais la zélote Albrecht en prit un en lui faisant également un signe de remerciement avec ses doigts, avant d'elle aussi l'allumer avec son lance flammes.

« Toi Padre, je sais que tu les apprécies, vas-y, avant qu'on aille au feu. » lança le Marshall Kuzack presque comme un ordre. Il savait pertinemment que ni Cow, ni Marna n'étaient friandes de ce genre de fantaisies, il ne leur en proposa donc pas.

Le prêtre soldats, en pris un sans broncher et fit un clin d'œil, à son chef pour l'en remercier, puis il craqua une allumette et commença à le déguster en psalmodiant une courte prière à Vesta5.

Les deux soldats de la Garde Suprême se signèrent religieusement du doigt, imité un peu à contre cœur par leur commandant.

Il était largement passé minuit et plus personne n'était dans l'établissement, vu les circonstances. Ce vide un début de week-end était peu courant, étant donné que le Jazz-bar fonctionnait surtout les soirées et ne fermait pas avant les deux heures du matin, le samedi et le dimanche.

« La jeune archéologue, que vous avez aperçut sur le brancard, travaille comme effeuilleuse ici, sous le pseudo de Torride Fuentes...Lupe Fuente est son nom réel, mon ami ! Bon content ? On peut allez aller en découdre maintenant que nous avons constaté que cette zone est totalement sécurisée ? » dit-il, à la fois exaspéré et amusé, au commandant des Soldats d'assauts, en se levant de son siège, imités par les deux rangers. Les trois Héraclites eurent un peu plus de mal à se remettre debout, mais les systèmes de compensations hydrauliques des articulations de leurs armures, firent tout de même leurs offices et ils furent de nouveau en mesure de se déplacer dans des conditions optimales.

Marna dit aux deux commandants :

« Bon, vu que je ne suis pas utile au combat cette nuit, je vais voir si je peux me caser dans un fauteuil près de la blessée, je vais rester auprès d'elle, au cas où elle se réveillerai avec des douleurs. »

Puis voyant B'rat'k, redescendre de l'étage, elle lui dit en se dirigeant vers l'escalier :

« Dites donc, si je me souviens bien, la loge de Lupe a un fauteuil rembourré en plus du canapé, n'est-ce pas ? »

« Bien sûr Prof ! » lui répondit ce dernier. « Montez, vous connaissez-le chemin, c'est la loge près de la peinture abstraite avec un coucher de soleil sur la mer de jade6. La petite est bien installée dans le sofa, je vous amène une couverture pour vous, dans quelques instants. »

« Merci Brat, j'espère que cela ne va pas déranger Rocinante, que je squatte chez elle ? »

« Pensez-donc, Marna, la patronne vous a en grande estime ! Je vais vous apporter cela, dans un moment. Montez seulement vous mettre à l'aise, il y a une petite salle de bain dans la pièce, si vous souhaitez faire un brin de toilette, dans l'armoire vous trouverez des linges. » dit Brat en se dirigeant vers le reste de la petite troupe et leur dit :

« Ne vous inquiétez pas, vos deux amies sont sous ma garde et en disant ceci je mets l'honneur de ma tribu en jeu...On devra passer sur mon corps avant de leur faire le moindre mal. Allez au combat sans crainte...que les Esprits des dieux immortels vous accompagnent ! » dit le tenancier en leur ouvrant la porte avec deux de ses longs bras tout en leur faisant un geste avec un troisième.

Les soldats sortirent de l'estaminet et commencèrent à se diriger vers la zone de combats.

« Alors c'est elle, la fameuse Torride Fuentes ? » dit Ezra au Marshall.

« Eh oui, elle fait ce show pour payer ses études, qui ne sont pas données, malgré une bourse d'étude ! » expliqua l'aumônier.

« Ben, c'est surement que tout ce temps elle était dans la pénombre, mais je ne l'aurais peut-être même pas reconnu, en pleine lumière. » dit le centurion-prime.

« Vous savez Centurion-prime, » ce risqua à dire Cow, « avec des fringues, cela fait vite une grosse différence ! »

Le Marshall Kuzack, rit à cette fine réflexion de sa jeune subordonnée, alors que l'escouade arrivait non loin du Pawn-shop, où des tranchées avaient été creusées et des barricades de fortune érigées. Le haut de cette avenue, où le petit groupe se trouvait, dominait d'une faible dénivellation la zone où commençait la ligne de front. On voyait des miliciens, la plupart en uniforme, mais certains semblaient être des civils.

Alors, le centurion prime jeta ce qui lui restait de havane, imités par les autres et dit à ses compagnons :

« Soldats, comme dirait le grand Jules Caesar, "C'est ici que les athéniens s'atteignirent !" »

Le Marshall Kuzack, qui avait lui, gardé son cigare en bouche, le jeta à son tour, alors que les Héraclites avaient remis leurs caques sur leurs têtes, jusqu'ici accrochés à leur armures, rétorquât :

« Tu l'a carrément dit mon pote ! Au combats les amis, c'est un beau jour pour ne pas mourir ! »

Alliance de choc.

Le cuirassé, Rommel, surgit du puit gravitationnel, les armes furent immédiatement chargées et les boucliers énergétiques furent enclenchées, dès que l'extrémité de la poupe s'extirpa de l'écluse. Le branle à bas de combat avait retendit dans le vaisseau confédéré aussitôt celui-ci sortit du vortex.

« Au rapport Monsieur Cheng ! » Dit le vice-amiral Nevelskói, à son second, qui s'était levé du siège ou par sécurité, il s'était assis pendant les quelques minutes de transfert interstellaire, comme presque toutes les personnes se trouvant sur la passerelle.

« Tout semble en ordre, boucliers, en pleine charge levés, missiles nucléaires, canons électromagnétiques et lances torpilles en stand-by, à vôtre discrétion Amiral ! » répondit fièrement le capitaine Cheng.

Au loin on apercevait deux croiseurs de combats, un très éloigné, qui apparemment faisait la chasse à de petit vaisseaux et l'autre patrouillant aux abords de l'écluse, que le vaisseau de la Confédération venait de passer.

« Vaisseau de combat Knossos, de l'Imperium romain, à croiseur inconnu, veuillez-vous identifier ! » lançât une voix dans l'intercom du Rommel et qui raisonna dans toute la passerelle.

Nevelskói fit signe avec son doigt à l'officier de communication d'ouvrir un canal vers le croiseur impérial.

« Ici le CSS Rommel, Vice-amiral Nevelskói aux commandes. Code d'identification de la Coalition : 1-9-7-67 Papa Tango Charlie. » lança, t-il d'une voix forte et claire.

« Amiral Nevelskói, c'est un honneur pour mon équipage et moi-même de vous saluer. Je suis le capitaine Estelle Namur. Nous aurions bien besoin d'aide, car mon bâtiment doit garder cette zone stratégique et l'autre croiseurs impérial le Temudjin, que vous devriez apercevoir au loin, a du mal à poursuivre tous ces petits vaisseaux qui depuis que les bombardiers ont pris la tangente, viennent comme des mouches sur un zébu. », dit la capitaine Namur, sur un ton assuré.

« Capitaine Namur, nous allons de ce pas chasser vos moucherons, juste après nous être rapproché de l'orbite haute d'Agriffon, afin d'envoyer quelques renforts, sur la terre ferme. » répondit l'amiral.

Puis se tournant vers un de ses officier :

« Enseigne Colbert, ouvrez-moi une communication avec le croiseur Temudjin, je vous prie !»

« Vous avez la communication Amiral, la Commodore Khan vous écoute ! » Lança l'officier de communication confédéré, au bout de quelques secondes.

« Commodore Khan, c'est un plaisir d'enfin faire votre connaissance, face à face si l'on peut dire, vous avez je vous l'assure une sacrée réputation de seigneur de guerre, dans les colonies confédérées ! », dit le grand officier de la Confédération alors que l'image en 3D de Khan se matérialisait sur la console holographique.

« J'en ai autant à votre service, amiral, votre réputation de chasseur de calamars n'est plus à faire. Mais on ne vous attendait pas avant demain dans la journée, c'est une chance ! » lui dit la jeune commodore, en s'adressant à l'image holographique du vice-amiral qui, lui aussi, d'était matérialisé dans la passerelle de commandement du Temudjin.

« Nous n'étions pas dans le système d'Encelade, mais en poursuite de pirates du kraken, près de notre frontière commune, nous avons eu deux portes de moins à traverser. Dommage, ces calamars en ont profité pour disparaitre. » Rétorqua l'Orque. « Besoin d'un peu d'aide Commodore Khan ? »

« Ce n'est pas de refus, ave ces petits vaisseaux très rapides qui nous causent tant de difficultés. Nos spécialistes en astrophysique du bord, pensent que ce sont des modules de téléportation, qui envoient des troupes par petites équipes, quatre ou six, vers d'autres types de modules qui sont actuellement sur le continent camusien. » expliqua la commodore.

« C'est une théorie qui se tiens, mais qu'est-ce que cela change, en fait ? » s'enquit Nevelskói.

« Ces vaisseaux téléporteurs, si ceux-ci en sont, n'ont pas l'air d'aller se réapprovisionner prés de grands cuirassés, ou d'une base orbitale secrète. Non ils restent dans les parages, en tachant juste de nous éviter, mais on a scanné leurs divers déplacements et rien ne laisse à penser qu'ils puissent recevoir des troupes depuis on ne sait où. Il faudrait de bien plus gros vaisseaux escorteurs. On doit absolument les empêcher de se rapprocher trop près de la planète afin que la téléportation ne soit possible pour eux, surtout que nous pour l'instant nous n'avons pas de téléporteurs encore debout, il n'y en avait qu'un seul, dans les locaux de Stellar Force, qui comme vous le savez a été détruit, un autre devait être en fonction ces jours-ci, mais ce n'est pas encore le cas. Si nos troupes au sol réussissent à repousser la vague d'aliens actuellement au sol, cela serait catastrophique qu'ils puissent envoyer du renfort en hommes et en matériels, selon leur bon vouloir. Donc Amiral, si votre équipage et le mien, unissons nos forces et nos chasseurs, nous allons foutre une raclée à ces chiens, si je peux me permettre cette expression !» dit Khan à son interlocuteur, holographique.

« Je vous comprends Commodore et vous assure le soutient de tout mon équipage. Laissez-nous juste dix minutes pour envoyer une navette avec une escouade du Hammer, pour aller secourir nos hommes, dans notre ambassade, en bas et bien entendu donner main forte à vos forces armées. », lui rétorqua Nevelskói tout en faisant signe à un de ses subordonnés de faire embarquer l'escouade qui attendait dans le hangar.

« Faites Amiral, mais je peux déjà vous dire que votre ambassade à pris contact avec nous il y a peu et le bâtiment est encore intact, ou presque. Ils déplorent un seul mort, un de vos soldats justement et un disparu. Le chef de l'escouade et un de ses second s'en sont sortis, mais tentent de secourir un groupe de civils, pris au piège sous la tour en décombres de la Télévision local, ils vont essayer de rejoindre un point de ralliement avec eux, pour tous les mettre à l'abris, tout en passant par votre QG. » Annonça, la commodore.

« Merci de l'info, nous somme en partie soulagés, rendez-vous pour la chasse aux teignes dans cinq minutes, notre navette est sur le point de sortir du hangar, Nevelskói terminé ! » dit-il à l'hologramme de Kahn qui se trouvait sur la passerelle, avant de faire couper la communication.

Puis il se dit : « Lieutenant, Bruckner, je compte sur vous ! » Il se retourna, vers son second officier et lui dit : « Monsieur San Estéban mettez-nous en alerte rouge et allons aider nos nouveaux amis ! Cap sur l'orbite moyenne, Lieutenant Béarn !

« Aye Sir ! » lui lança la jeune timonière, en changeant la direction des fusées latérales8.



1. Zélote : Premier grade dans la Garde Suprême, viennent ensuite, ceux de décurion et de centurion.

2. Arès : divinité de la guerre, ne faisant pas partie du panthéon de l'Eglise officielle, mais souvent invoquée par les soldats, même athées, avant une bataille…on ne sait jamais !

3. Méta-stim : Stimulant, que les soldats impériaux prennent, soit sous forme de pastilles, soit pour les Héraclite, directement injecté dans leurs organismes, via leurs armures.

4. Pruni-Cola : limonade non gazeuse, faite à base de cola, caramel de stevia et jus de prunes, agrémentée de diverses vitamines. Boisson énergisante recommandé aux soldats par le ministère de la Guerre.

5.Vesta : déesse, du feu, ne faisant pas non plus partie du panthéon romain, (comme Arès), mais qui est vénérée, d'une manière informelle, par tous les membres du clergé.

6.Mer de Jade : unique mer et océan planétaire, entourant le continent camusien.

7. 1-9-7-6 : Mort Shuman – Papa-Tango-Charly (1976)

8. Fusées latérales directionnelles : contrairement à ce qu'Hollywood nous montre, (Star Trek, Star Wars etc.), NON, dans l'espace, les vols hors atmosphère, ne permettent pas des virevoltages comme on le voit. Un rubicube géant, (aussi nommé "cube Borg"), serait tout autant aérodynamique qu'un Rafale…euh, non, mauvais exemple… qu'un F18...il n'y a rien dans le vide spatial sur lequel s'appuieraient des volets directionnels tels que conçus pour les avions...donc on change de cap, grâce à des propulseurs mis aux endroits stratégiques.




Chapitre 9 : Du feu, du sang et des larmes.


Plans de bataille.

Nos six amis Terrans, arrivèrent dans le camp provisoire, installé juste devant le Pawn-shop. Ce fut son taulier Ricardo Harrison et un de ses employés, Churlee, qui les accueillirent, tous deux dans l'uniforme de l'infanterie mobile.

Harrison était un solide gaillard, d'une cinquantaine d'années, chauve avec une petite moustache et un bouc châtain virant au blanc. Originaire de la planète Cryos, du système d'Atlas, il avait été, il y a longtemps, sous-officier dans l'Infanterie mobile de Stellar Force, (Armée de Terre), puis après une décennie sous le drapeau de l'Imperium romain, il quitta avec les honneurs cette milice et alla s'installer sur Agriffon, en premier attiré par les mines de kalanide, puis ayant constaté, que l'exploitation minière n'était pas si rentable que cela, (sauf bien sûr pour les grandes compagnies interstellaires, comme la fameuse Guilde des mines), il fonda un magasin de prêteur sur gages, ce qui lui permit de faire pas mal d'affaires, surtout avec les mineurs qui dépensaient leur maigres revenus un peu n'importe comment.

Toutefois il se réengagea, (une fois son affaire bien lancée), en tant que réserviste dans la Garde planétaire, qui comme les rangers, dépend du Département autonome militaire des FORCES de DÉFENSES PLANÈTAIRE, (F.D.P.), surnommés affectueusement, "Sons of bitche", (les Fils De Putes).

Le voyant arriver vers lui et ses compagnons, (des phares halogènes avaient été installés autour des baraquements faits de toile et de graph-acier), accompagné de son assistant, qui comme Ricardo portait un semblant d'uniforme, le Marshall Kuzack lui dit :

« Eh, Rick, vielle branche, comment va ? Dire que je ne t'ai plus vu depuis des semaines et que là on se retrouve dans les tranchées, comme en 331 »

« Obster, vieux brigand...ben comme tu le vois, de nouveau en service et j'ai recruté Churlee aussi ! » dit le sergent Harrison, qui tout fier montra au Marshall son vieil insigne de sous-officier, scratché sur l'épaule de son costume de l'Infanterie mobile, tout délavé. « Et tu nous amène, notre ami Ezra et la Garde Suprême en renfort, ce ne sera vraiment pas de trop, crois-moi ! »

Il fit un rapide salut de la main, au centurion prime, (avec qui il avait combattu, il y a une décennie, lorsque son unité d'artilleur, avait été déployée en renfort de la milice locale, dirigée par Obster Kuzack, alors capitaine de celle-ci), qui le lui rendit.

« Marshall, » dit Churlee, qui tenait à peine dans son uniforme trois fois trop grand pour lui, « je voudrais émettre une plainte en bonne et due forme, concernant ce recrutement ! »

Alors que l'on entendait non loin des tirs provenant de divers endroits, le Marshall dit à ses compagnons :

« Vous autres, allez rejoindre Zep et voyiez s'il a des ordres de l'État majors, via les croiseurs en orbite ! Moi je vais jeter un œil par là et voir ce dont notre Churlee a à se plaindre, on arrive dans quelques minutes. Dites à Zef qu'il prenne les dispositions pour coordonner ce qu'il nous reste de forces armées ici avec les Héraclite du centurion prime ! »

« Bien Commandant ! » dit le sergent Pavlópoulos. « Centurion Prime, venez avec moi on aperçoit ce qui me semble être un étendard de notre régiment de rangers, cela doit être le quartier général, c'est juste Rick ? » demanda l'aumônier à son camarade.

Le sergent Harrison remit le casque qu'il tenait jusqu'à présent dans sa main gauche, sur son crâne aussi chauve qu'une boule de billard et lui répondit :

« Tout juste, Zef doit y être sinon vous le trouverez, dans une des tentes voisines, celle du centre médical de Frenchie, ou celle du centre provisoire de mécanique, avec Mojito.

« Bon, » dit l'aumônier, « on se bouge les gars... Bye Rick ! »

Et les deux rangers, suivis des trois Héraclites dans leurs colossales armures, se mirent en route vers les tentes principales, quelque cent mètres plus loin. Tout en s'éloignant, Ezra demanda à l'aumônier :

« Je sais maintenant qui est Mojito, mais qui est Frenchie, Padre ? »

« Notre Toubib, mon ami, pourquoi cette question, vous êtes malade ? » répondit le sergent Pavlópoulos, en rigolant.

Le reste de la conversation n'était plus audible. Le Marshall Kuzack se retourna vers le sergent Harrison et le simple classe Churlee et demanda :

« Alors mon gars, cette réclamation sur quoi porte-t-elle ? »

Le jeune homme aux cheveux mi long de couleur corbeau, de taille un peu inférieure à son patron, lui répondit :

« Marshall, je n'ai jamais demandé à entrer dans l'armée, on n'est pas des confédérés, la conscription n'est pas de mise, dans l'Empire, non ? »

Rick lui répondit, en levant son index de sa main droite :

« Churlee, ce que tu dis est exact, mais te souviens-tu des dégâts qu'un tir d'un de leur vaisseau de troupes a fait dans le magasin ? »

« Oui et alors patron ? » s'insurgeât le jeune homme, alors que dans son for intérieur, connaissant le patron du Pawn-shop, le commandant des rangers présageait de la réponse de son pote.

« Et bien mon petit, c'est soit tu sers volontairement le temps que d'autres troupes nous rejoignent, soit tu balaie TOUT le magasin en commençant par les réserves, tu as le choix Churlee, le balai ou le fusil ?»

Churlee réfléchit quelques secondes et se mit au garde à vous devant Obster, qui amusé lui rendit son salut.

« Bon, soldat, il me semblait vous avoir dit, il y a déjà dix minutes d'aller me chercher, dans ces putains de réserves, un condensateur OFR ! » lui cria le sergent, un peu énervé. Puis voyant que son employé ne comprenait pas de quoi il s'agissait, il précisa : « c'est le bidule avec lequel tu jouais aux quilles l'autre jours, vert et gris avec des tuyaux bleus...Là c'est bon tu captes ? Alors zou ! Dépêche, notre DCA2, près du camion de limonades, en a besoin d'un neuf ! »

Churlee fit volteface fit quelques mètres, puis entra dans le magasin, (dont la porte vitrée avait été complétement soufflée par une explosion), non sans avoir grommelé quelque chose au sujet des droits de l'homme et du citoyen.

« Allez mon vieux, il est temps d'y aller, tes gars doivent être impatients d'en découdre ! » lançât Harrison, au commandant des milices planétaires. «Churlee, trouvera bien ce camion de limonade, il a déjà dû aller en tauper quelques-unes tantôt. Et de toute façon, le canon DCA n'en a pas besoin dans l'immédiat, mais comme son condensateur commence à donner des signes de faiblesse et que j'en ai un de réserve qui ne me sert à rien...Mais ne t'inquiète pas Obster, mon pote, je te ferais un prix d'ami ! »

Le Marshall sourit et lui rétorqua :

« J'oubliais presque que les affaires sont les affaires, même sur le champ de bataille ! Je te suis. »

Et les deux hommes se dirigèrent vers la tente centrale un peu plus loin, arrivés devant celle-ci, Obster écarta la tenture isolante et ils se glissèrent à l'intérieur.

L'adjudant-chef Zef Fitzroy, était devant une table improvisée et discutait tactique avec le ceinturions prime et le décurion Manéro, (qui avec leurs grandes armures, faisaient paraître, le commandant en second de la Milice territoriale pour un nain), quand le Marshall et le sergent Harrison entrèrent dans la tente du QG. Deux autres personnes se trouvaient autour du bureau de fortune, l'une était une marin, dont le grade indiquait adjudant, quant à l'autre il ne s'agissait rien moins que Jacob Wolfman, le directeur adjoint de la SCC de Cairn-City et présentateur du journal télévisé, le même qui quelques heures auparavant avait informé la population d'Agriffon du désastre de cet abominable attaque.

« Monsieur Wolfman, » dit Kuzack tout en serrant la main du journaliste dont les cheveux grisonnants laissaient encore paraître quelques mèches noirâtres. « Vous n'êtes pas accompagné d'un caméraman ? »

« Si, si, il vient de partir aux latrines ! » répondit Wolfman.

Puis Obster se tourna vers le reste de l'assistance.

« Zef, Rocie, content de vous retrouver, tous sains et saufs, les amis ! » Dit le Marshall en saluant de la main son premier officier3 et la femme soldat qui était avec eux.

« Moi aussi, je suis heureuse que tu t'en sois sorti. Notre ami Ezra, nous a brièvement conté vos péripéties vers le module alien. Ce pauvre Joe, il était si gentil, même s'il tournait un peu trop autour de mes strip-teaseuses. » dit l'ex-marins et taulière du Bel-amour.

« On organisera un truc plus solennel pour lui et les quelques victimes que nous avons eues et aurons encore cette nuit, une fois que ces fils de putes seront ou capturés, ou zigouillés ! » dit Zef.

« Quelles sont nos pertes, au fait ? » demanda Kuzack à son adjoint.

L'adjudant-chef Fitzroy lissa sa moustache grise et déclama :

« En fait pas tant que cela si on considère la manière dont ils nous sont tombés sur le râble, cinq civils, mais deux seulement tués par des extros, les trois autres l'ont été par les explosions, comme celle qui s'est produit là-derrière, dans le Pawn-shop et deux de nos gars, Gérard et Marissa.

Sans concertation, tous les occupants de la tente de commandement, gardèrent le silence une minute environs, pour rendre hommages à toutes ces victimes, dont leurs camarades. Puis le sergent Harrison, dit au groupe de soldats :

« Bon les mecs, je retourne voir si Churlee a trouvé ce condensateur et s'il l'a amené à mon collègue, le servant du canon...je vais comme tu me l'as demandé Zef, lui donner un coup de main pour les réglages, vu que c'était ma fonction dans l'armée et qu'il n'était lui, que fusiller réserviste...Ciao ! » Il tourna talons, après avoir fait un rapide salut militaire et sortit de la tente.

A peine fut-il parti, qu'un jeune homme au teint foncé entra dans la tente.

« Ah Ravi, tu es de retour, bien on va pouvoir filmer. » dit Wolfman en désignant du doigt la caméra drone laissée sur une des chaises dans la tente. « Marshall Kuzack, voici mon collègue Ravi Shravan, mon caméraman.

L'homme de type indien salua brièvement de la main le Commandant de la Milice agriffonaises, qui lui rendit son salut.

« Bien, Messieurs, on va tenter de se rapprocher de la ligne de feu en tachant de ne pas se prendre une balle perdue...Putain, à deux ans de la quille, je suis plus en âge pour ses conneries ! » dit le reporter en se dirigeant vers la porte de la tente, suivit de son assistant, qui avait repris sa caméra drone.

Une fois sortit de la tente, le Marshall Kuzack se tourna vers ses camarades et leur demanda :

« On a des nouvelles des croiseurs en dessus ? Est-ce qu'ils ont rétablis les coms avec TERRA

« Oui, il y a peu, on a reçu un message en différés, du ministère de la guerre qui nous a assuré du soutien moral de l'Empereur, mais cela on s'en balec5, avec tout le respect que je dois à notre vénérable Impérator...et de l'assurance que des renforts, des vaisseaux chargés de matos et de soldats, aussi bien de l'Infanterie mobile, que de la Garde suprême, étaient en route et seraient là dans approximativement un jour. De plus le croiseur confédéré " Rommel " commandé par le vice-amiral Nevelskói est arrivé, il y a moins d'une heure et fait la chasse aux petits vaisseaux, avec le Temudjin, probablement des modules spatiaux de téléportation, qui transbordent depuis leurs bords des unités ennemies, vers un autre module plus petit, comme celui que vous avez détruit. On espère qu'en les tenant à distance, le Temudjin et le Rommel, empêcheront d'autres commandos d'extros de débarquer ici et surtout dans la capitale...qu'on puisse les éliminer sans en voir encore et encore débarquer. » déclara Zef.

« On n'a rien détruit du tout, mon pote ! » lui rétorqua le chef des Héraclites, légèrement froissé, « Mais maintenant que tu le dis Zef on ne va pas se gêner ! Bon, si vous êtes d'accord Commandant, » dit-il au Marshall, « Nous, autre les héraclites, on va se charger des véhicules et autres modules qui se trouvent dans le secteur, afin que même si les extros arrivaient à forcer le blocus, ils ne puissent rien envoyer ! Et l'adjudant-chef m'a fait savoir que la fameuse Mojito et un autre de vos gars étaient partit prendre un vaisseau de transport armé pour le combats, elle doit le ramener dès qu'elle l'aura remis en état. C'est bien ce que tu m'as dit Zef ? »

« Yep ! » répondit le second de Kuzack, « Notre vaisseau de transport avait subi quelques dommages depuis qu'on était tombé sur un groupe de contrebandiers, la semaine passée et la caporale chef Nicole était justement sur la réparation de son propulseur atmosphérique, lorsque l'attaque nous est tombée dessus. Je pense qu'au matin, elle et le première classe Horatio vont se ramener, pour nous donner un soutien aérien, car s'il fallait compter sur notre Flotte, débordée comme elle l'est...De toute façon, Manticore aurait la priorité. »

« Okay cela roule pour moi Centurion Prime! » dit Obster, « Zef, peux-tu nous montrer leurs positions, sur l'holocarte. »

L'adjudant-chef indiqua les diverses positions ennemies et une fois un plan de bataille, rapidement élaboré, les officiers et sous-officiers se dispersèrent afin d'entamer la contrattaque, selon les plans établis.

En sortant, alors qu'ils allaient se rendre tous deux sur deux positions différentes, le centurion-prime lança à la marine, avant de remettre son casque qu'il avait enlevé pendant le briefing :

« Toujours aussi bien roulée, ma belle, t'a pas changé me semble-t-il ! »

Et Rocinante de lui rétorquer en lui faisant un clin d'œil :

« Ne me fais pas rire, mon loulou, regarde comme mon ancien uniforme, me boudine...mais c'est sûrement qu'il a dut rétrécir en dix ans... »


Accalmie.

Tout le reste de la nuit les combats firent rage, les explosions diverses, des deux côtés donnèrent l'impression de macabres feux d'artifices, tant les illuminations nocturnes étaient nombreuses.

Par une incroyable chance, ou une incroyable absence d'une véritable tactique militaire des extros, les combats tournèrent peu à peu en faveur des Terrans.

Alors que les douze Héraclites détruisaient une bonne partie des engins et autres structures amovibles des aliens, (à commencer par leurs incroyables droïdes de combat6, des espèces de grosses carlingues sur pattes, de trois mètres de haut), les quelques canons Terrans, réussirent à maintenir le gros de leurs troupes en dehors de la cité minière.

Des commandos de rangers, commandés par le Marshall Kuzack, l'adjudant-chef Fitzroy et l'ex-marins Diniz, chacun sur un flans, contenaient à distance les bataillons extros , dont seulement quelques guerriers étaient recouvertes d'armures résistantes aux armes conventionnelles, la plupart avaient certes des cuirasses métalliques, mais plutôt prévues pour dévier des coups d'armes blanches, les balles parabellum, en graph-acier, les pénétraient assez facilement, selon la partie de leur cuirasse où les impacts frappaient.

Enfin, les deux lunes firent place au soleil matinale et un relatif calme recouvrit les diverses zones de guerre autour de la ville. On dénombra tout de même une vingtaine de morts dans les soldats Terrans, dont deux Héraclites.

Obster Kuzack se rendit avec sa moto speeder au Bel-amour, en compagnie de Rocinante, qui avait également enfourché, une de ces motos antigrav.

Alors qu'ils commençaient, à remonter l'avenue menant, du Pawn-shop d'Harrison, au bar de Rocie, ils purent constater, que la populace avait suivi les directives de sécurité, qui avaient été diffusées juste avant qu'ils ne lancent l'attaque générale sur les positions ennemies et que la plupart des habitants de la petite ville minière étaient restés dans les habitations.

Seuls quelques commerces d'urgences, une pharmacie et une épicerie-drugstore, avaient tout de même ouvert et recevaient quelques clients téméraires. Ah et bien sûr la taqueria de Helmet Brown, était ouverte, étant donné qu'il avait une licence de vente d'alcool, il était facile de comprendre pourquoi.

On pouvait ressentir, dans les rues adjacentes, un " je ne sais quoi ", de tension parmi les quelques rares individus, (presque tous des humains), qui osaient s'aventurer hors des abris relatifs de leurs logis. L'info avait circulé dans toute la ville, qu'une seconde grosse offensive serait lancée au matin et que de toute manière les extros pouvaient eux aussi décider d'une attaque générale. Par chance, lors de la dernière contre-attaque des milices Terrans, le couvre-feu de la veille au soir, qui a fait immédiatement suite à la tentative d'invasion de la ville, avait gardé les civils chez eux et seules les milices agriffonaises, (dont les rangers, stationnés dans la cité), ainsi que l'escouade de la Garde Suprême, firent les frais lors de cette contre-offensive.

Nos deux soldats arrivèrent devant le Bel-Amour, en quelque minutes. Sur le côté du bâtiment de deux étages, le brancard antigrav était posé sur ses béquilles, afin de laisser, les batteries se recharger, grâce entre autres aux panneaux solaires.

Ils entrèrent dans l'estaminets, accueillit par le camusien, qui servait du café au lait de gnûr7, au professeur Reyes qui était attablée. Cette dernière se leva et dit aux deux militaires :

« Salut Marshall, hello, Rocie, alors comment tourne la bataille, cela à l'air calme depuis une heures ? »

« Bonjours Prof, » dit gentiment la marine, « on a réussi à les contenir en dehors des limites de la ville, mais c'est entre autres grâce à notre ami Ezra et son escouade d'Héraclites. Mais nous dénombrons tout de même vingt et un morts dans nos rangs. Par chance aucun autre civil n'a pâti de ces manœuvres. Et vous, avez-vous bien dormi, dans ce fauteuil ? Comment va Lupe ? »

« Moi,  j'ai pas trop mal dormi, merci de votre hospitalité Rocie ! » lui répondit Marna, « Quant à la petite, elle s'est réveillée il y a peu, là elle doit se doucher en ce moment...Je lui ai dit qu'avant de partir je passerai lui apporter son canon blaster, qui est là-bas, » elle désigna l'arme extros posée contre un mur, «pour qu'elle m'explique son fonctionnement afin que je vous l'explique à mon tour, mais si nous y allions tous les trois, cela serait plus facile pour transmettre l'info, surtout que je suppose que vous n'avez pas vu Mojito jusqu'à présent, non ? On m'a dit qu'elle devait réparer en priorité votre vaisseau de transport.»

« Non effectivement je ne l'ai pas encore vu aujourd'hui...mais elle m'a appelé en scancom, l'engin sera prêt dans moins d'une heure...cela va barder dans les chaumières, je vous le dis chez nos amis extros...surtout qu'on l'a transformé en engin d'attaque il y a peu ! » lui répondit le Marshall, tout en allant se saisir de l'arme mystérieuse.

Rocinante, se dirigea alors vers l'escalier et lança aux deux autres :

« Venez c'est l'heure des visites dans la fameuse clinique du Bel-Amour ! »

Et tous les trois montèrent à l'étage précédés de l'hermaphrodite8, passèrent devant la fameuse peinture nommée « la mer de jade » et s'arrêtèrent devant la porte de la loge de Lupita. Marna toqua à la porte et dit à haute voix :

« Tu es présentable, Lupe, je suis avec Rocie et Obster...on peut entrer ? »

A peine a-t-elle finit sa phrase que la porte s'ouvrit et le ravisant minois de la belle strip-teaseuse et étudiante en xéno-archéologie, apparut dans l'entre bâillement de celle-ci. Elle l'ouvrit tout grand, (elle avait mis des vêtements neufs, plus appropriés aux événements militaires du moment, c'est à dire une blouse et un jeans moulant) et leur demanda :

« Pas de problèmes, mes amis entrez donc. M'avez-vous apporté des fleurs et une boite de chocolats de l'Oberland9, c'était la coutume dans l'ancien Monde. Quand on rendait visite à une personne malade non ? »

Obster sourit et lui rétorqua :

« Désolé ma petite, on n'y a pas pensé...mais je t'ai ramené ceci, » et il lui tendit l'arme alien, « peux-tu nous expliquer comment cette fichue diablerie fonctionne ?»

Lupita se saisit du canon-blaster le regarda sur les deux côtés et leur annonça :

« Je m'en doutait, regardez ses encoches lumineuses vertes ici.» elle montra une des faces de l'arme où des barres vert-fluo étaient allumées, «Hier au bout d'un moment, jusque quand je suis sortie de derrières les rochers, comme une tarée...et que je l'ai brandi comme Rambo, ils étaient tous devenus rouges, je ne m'en étais pas rendu compte, mais au fur et à mesure que je tirais, les trucs verts passaient au rouge, c'est surement la batterie. Et à ce que je comprends cela se recharge tout seul avec la radioactivité que l'on trouve un peu partout dans la nature...c'est ingénieux, non ? Rocie, peux-tu ouvrir la fenêtre, je vais l'essayer à nouveau ! »

La taulière du bar, ouvrit la fenêtre, non loin d'où elle se trouvait et la jeune femme tira, non sans avoir avant indiqué à ses trois amis la manière de presser sur certain bouton de l'arme. Un trait bleuté jaillit depuis l'arme et sortit se perdre dans l'atmosphère du matin.

« Ah ben c'est très simple, » dit Kuzack, en lui tendant la main, « tu permets Lupe, je veux vérifier si j'ai bien saisi ? »

La jeune femme lui tendit le canon blaster et s'écarta un peu. À son tour le Marshall tira dans le ciel matinal un trait bleuté et dit :

« Ouais c'est cool ! Allez, il faut le dire aux quelques un qui en possèdent, comme Pryor et Cow. Merci Lupita...on va vite trouver comment les utiliser sur le champ de bataille. Venez Mesdames, laissons la blessée se remettre et allons casser de l'Extros...soigne toi bien, petite, c'est à nous de jouer aujourd'hui. Tu en a déjà trop fait ! »

« De nada, señor Comandante ! » lui répondit-elle dans son jargon ancestral, qui se traduirait par : " Pas de quoi, Commandant ! " puis elle alla se recoucher sur son sofa.

Rocie, juste avant de passer la porte de la loge à la suite du Marshall, lui dit en luis souriant :

« Si tu as besoin de quoi que ce soit, comme un remontant, n'hésite pas à demander à Brat...oki, mon chou ? »

« Merci Boss, tu es trop gentille...euh Professeur, je peux vous dire un mot s'il vous plait, avant que vous ne partiez ! » demanda timidement la jeune assistante au Professeur Reyes.

Rocie qui était sur le point de franchir le seuil, de la pièce se tourna et dit :

« On vous attend en bas, Professeur, de toute façon il faut que je me repoudre le nez, au cas par malchance, où je me ferrais descendre, pas question d'avoir cet air de zombie, si les walkyries10 viennent me chercher. »

Et les deux soldats s'en allèrent, laissant les deux femmes seules.

« Tu as besoin de quelque chose, ma petite Lupe ? As-tu mal ? Dois-je te faire une nouvelle injection de Métamorphine ? » s'enquit Marna.

« Un massage intégral à l'huile de camomille, si vous le voulez ! » pensa la jeune étudiante, avant de lui répondre : « Non, non, je ...euh...je voulais vous remercier pour m'avoir si gentiment veillée toute la nuit. J'ai honte, sachant que vous avez dû dormir dans cet horrible fauteuil. Cette nuit Professeur, vous allez dormir, dans un vrai lit, enfin un lit de camps que j'ai dans ce réduit, là-bas au fond. Il y a un petit local à côté, pour les fournitures. Ce n'est pas grand et il n'y a pas de salle de bain, mais il y a les toilettes dans le couloir et vous pourrez utiliser ma douche autant que vous le voulez. Je la partagerai bien volontiers avec vous, chère professeur...enfin je ne vais pas la partager quand vous l'utiliser...euh, bien sûr, (en disant cela, elle se sentit rougir) ...mais faites comme chez vous, "mi casa es su casa" et encore merci d'avoir pris soin de moi. Je vais dire à Brat qu'il installe le lit de camps dans ce local-ci. »

« Ne t'inquiète pas, je suis juste heureuse que tu ailles mieux...repose toi, on parlera ce soir...je te dois toujours un verre et je compte payer mon dû.»

Alors que la scientifique se dirigeait à son tour vers la porte, Lupe, lui lança, avant qu'elle ne la franchisse :

« Surtout prenez garde, revenez-moi vivante et en une seule pièce. Que notre Seigneur, le divin Mithra, vous garde Professeur, vous et nos amis sur le front. »

Marna lui sourit après avoir ouvert la porte puis sortit. Bien que de confession de la Sainte Église Pontificale de Triade, elle était, comme une large majorité des Terrans, totalement agnostique, mais une prière à un dieu mythologique comme Mithra, ne pouvait pas lui nuire. Et venant de sa chère amie cela lui donnait du baume au cœur.

Restée seule, notre petite latina se mit à prier, ce qui ne lui arrivait pas souvent, vu qu'elle n'était pas très pratiquante en temps normal, (elle était même considérée, aux vues de ses activités nocturnes, comme une paria11 par ses coreligionnaires) et récita une oraison qu'elle connaissait, qui elle l'espérait, porterait chance à ses camarades et à sa professeure adorée.

Car oui, elle ne pouvait pas se mentir à elle-même, les sentiments qu'elle avaient pour Marna depuis quelques semaines déjà, s'étaient bien développés avec toutes les épreuves, qu'elles avaient traversées ensemble. Ce soir, oui...ce soir, lorsqu'elle serait seule avec Marna, elle allait lui avouer ses sentiments, elle lui ouvrirait son cœur...mais ne l'avait-elle pas déjà fait avant de s'évanouir la nuit passée ? Bon sang, c'était si confus dans son esprit...



1. Comme en 33 : De l'an 432 et durant une année, certains territoires, de petites envergures, telle que des exploitations minières, des centres de recherches et la petite ville de Cairn-City étaient sous le joug de terroristes connus sous le nom de "Nihilistes". Toutes les zones furent reprises, en l'an 433, par l'Imperium les unes après les autres et parmi les dernières à avoir été libérées, on compte Cairn. Pendant l'assaut contre les nihilistes, la milice locales, dirigée par le capitaine Obster Kuzack, (alors en charge de la Garde planétaire), fut secondée par une escouade de la Garde Suprême et quelques phalanges de la Garde de Fer.

2. DCA : défense contre l'aviation, (et par extension de tout ce qui attaque depuis le ciel), l'ensemble des moyens militaires en vue d'assurer la protection contre les attaques aériennes ennemies.

3. Premier officier : l'officier en second des rangers, le lieutenant McGillis, étant présumé mort, c'est le sous-officier Zef Fitzroy, qui étant le plus haut gradé prend le commandement en second de cette milice de rangers, jusqu'à ce qu'un autre officier soit désigné, par le Marshall ou par le Haut Commandement des Forces de Défense Planétaire, (FDP). L'adjudant-chef Fitzroy a la fonction de premier officier des rangers, mais pas le grade, comme on dit !

4. TERRA : TERRA Secundus, souvent nommée simplement TERRA, bien que cette dernière appellation, désigne la planète Terre de l'ancienne réalité, TERRA Prime.

5. On s'en balec : on s'en bat les couilles en argot.

6. de combats : suite à des accidents, ayant coûté la vie à des civils, lors des émeutes de New-York, en 2084, (de l'ancien calendrier, soit 15 années avant l'Exode), où des droids offensifs furent impliqués, le nouveau régime Terran, (l'Imperium), une fois en place, proscrivit complétement l'usage de "robots de combats". La Confédération, quant à elle, pendant de nombreuses années, n'en a pas eu, mais il semblerait que, depuis peu, des commandes auprès de sociétés d'ingénieries et robotiques aient été passées afin d'en concevoir.

7. Lait de gnûr : lait tiré des pis d'une femelle gnûr, un genre d'antilope, vivant soit dans les régions arides du continent camusien sur Agriffon, soit dans des fermes, dans les zones habitées de cette île-continent. Sa chaire et très commune et se retrouve dans beaucoup de plats autochtones.

8. L'hermaphrodisme (véritable) : désigne un cas rare d'intersexuation, la personne est dotée de chromosomes sexuels variables (XX, XY), mais naît le plus souvent avec une ambiguïté sexuelle et la présence simultanée de tissus testiculaires et ovariens, conduisant au développement de structures masculines (véritable pénis érectile et prostate) et féminines (vagin et utérus). Dans le cas de Rocinante, (dont le vrai nom est Shaïma Diniz), celle-ci ayant beaucoup plus de tenant féminins physiologiques que masculin, (en dehors d'un membre viril plutôt bien développé), elle fut enregistrée, par l'état-civil, dans la gente féminine et n'a jamais eu envie d'en changer. Cela ne l'a nullement empêchée de faire une brillante carrières dans les fusiliers-marins de la Flotte impériale.

9. Chocolats de l'Oberland : type de chocolats au lait fabriqué dans les alpes, dans une région nommée Oberland. La légende dit que ces chocolats réputés dans tout le Dominion et même en dehors, étaient emballés dans du papier d'alu, par des marmottes dans un chalet.

10. Walkyries : Les Valkyries ou Walkyries, dans la mythologie nordique, sont des divinités mineures, qui servaient Odin, maître des dieux. Les Valkyries, revêtues d'une armure, volaient, dirigeaient les batailles, distribuaient la mort parmi les guerriers et emmenaient l'âme des héros au Valhalla, le grand palais d'Odin, où les guerriers décédés devenaient des Einherjar (en vieux norrois ; « ceux qui constituent une armée » ou « ceux qui combattent seul à seul »). Lorsqu'ils ne se préparent pas aux événements de Ragnarök, les Valkyries leur portent de l'hydromel. (Wikipédia)

11. Paria : contrairement à la Sainte Église pontificale romaine de la Triade, (ainsi que la plupart des mouvements religieux et spirituels du Dominion Terran), le Culte de Mithra condamne fermement l'homosexualité, ainsi que les mœurs sortantes de l'ordinaire, dont le striptease fait bien entendu partie. Ce qui n'empêche pas notre jeune archéologue d'être une fervente croyante, à défaut d'être pratiquante.




Chapitre 10 : L'Imperium contre-attaque !


La fureur de vaincre.

Les diverses unités Terrans, ce qui restaient de la troupe d'Héraclites, les rangers et les réservistes de la Garde planétaire, étaient déjà toutes à leurs positions respectives, quand notre trio revint du Bel-Amour, l'archéologue s'était mise à l'arrière de la Moto-speeder HD1 de Kuzack. Une fois arrivée nos trois amis descendirent de leurs bécanes et rejoignirent l'adjudant-chef des rangers.

Le Marshall demanda à son amie Marna, tout en lui tendant le fusil-canon extros de Lupe :

« Prof, voulez-vous de cette arme diabolique pour dégommer nos invités indésirables ? »

Le Professeur, pris l'arme dont elle avait vu le potentiel destructeur, puis la tendit au Marshall en lui répondant :

« Merci bien, mon pote, mais je préfère ma Winch ! » elle prit alors son antique arme accroché en bandoulière, vérifia qu'il y avait des balles parabellum2 dans le chargeur puis l'arma.

Kuzack demanda à un de ses rangers qui était non loin de lui :

« Hé soldat, allez vite me chercher un XP123 pour notre amie la gratteuse en chef. »

Tandis que le soldat s'exécutait, il regarda du coin de l'œil la réaction de la jeune femme, pour voir si elle était surprise par cette demande incongrue.

« Aucune réaction ! » pensât-il, « Curieux, très peu de gens, hors des militaires, savent ce qu'est un XP123 ? »

« Bon, moi je vais rejoindre ma position, avec mes gars ! » dit l'hermaphrodite en se mettant à avancer vers la partie est de la ville, « Bonne chance mes amis, la grande chasse aux extros est officiellement ouverte !»

Et elle disparut derrière un bâtiment, son fusil P953 en main.

Je vais avec mes gars, à mon poste, bonne chance à tous !" lança Zep en se dirigeant, d'un autre côté.

Quelques minutes plus tard, le ranger que Kuzack avait interpellé, revenait avec un genre de bâche, verte foncée, sur laquelle étaient fixés plein de capteurs et de filaments. Il la tendit à l'archéologue, qui s'en saisit et demanda au commandant des rangers d'un air faussement étonné :

« C'est une blague, mon vieux ? Que voulez-vous que je foute de ce truc ?»

« Soldat, allez prendre la seconde et donnez-la à l'adjudant Diniz, du corps des marins, vous voyez qui sait ? » demanda Kuzack, au soldat qui lui avait apporté le paquetage spécial.

« Oui, chef...c'est Rocinante ! A vos ordres, j'y cours ! » dit-il en s'éloignant.

Obster attendit quelques secondes, que son subordonné soit hors d'écoute, se baissa vers l'oreille de Marna et lui chuchota, après avoir vérifié que personne ne pouvait l'entendre :

« Ma chère, ne jouez pas à faire semblant, je sais que vous n'ignorez rien du fonctionnement, ni de l'utilité de cette cape d'invisibilité4 ! »

Elle ne broncha pas, lui tendit son arme, posa son galurin sur une caisse à côté d'elle et commença à enfiler cet étrange poncho tout en lui lançant :

« Qu'insinuez-vous Marshall ? »

Obster Kuzack tout en aidant son amie, à revêtir cette cape d'invisibilité, lui rétorqua :

« Que vous êtes bien plus qu'une simple archéologue, vous devez soit être une ancienne tireuse d'élite de Stellar Force...ou des services secrets, mais peu importe, cela vous regarde, chacun a ses petits secrets n'est-ce pas Marna ? Mais si toutefois vous voulez un jours m'en parler, vous savez que je suis là pour vous ma chère ! »

La jeune femme ayant terminé de boucler les derniers harnais de l'étrange couverture, remit son chapeau en feutre bien à fond sur la tête, lui sourit avant de lui murmurer avec sa voie la plus douce et sensuelle :

« Merci, Obster, mais si je devais vous en parler un jours, je devrais vous éliminer juste ensuite... »

Et le Marshall se mit à rire...si fort que des soldats en poste un peu plus loin s'inquiétèrent.

Puis il fit quelque pas en arrière et dit ironiquement, à l'archéologue, revêtue de ce grand poncho vert-foncé lui couvrant tout le corps et dont la surface était entremêlée de câblages et de capteurs :

« Waouh ! Vous êtes vraiment trop sexy ainsi Marna, vous allez faire concurrence, à Lupita, sur la scène du Bel-Amour ! »

« Z'avez fini de vous foutre de ma gueule Marshall ? Donnez-moi mon fusil et allons débusquer quelques lapins dans leurs terriers ! » lui lança t'elle en lui prenant sa winchester des mains.

Le Marshall monta sur la caisse qui était à côté d'eux, afin de parler aux soldats attroupés non loin :

« Oki, les gars, écoutez tous, on... »

Le commandant des milices territoriales agriffonaises, n'eut pas le temps de finir son speech, qu'une voix de femme, très suave, se fit brusquement entendre dans l'intercom fixé à son armure légère :

« Bonjours, Commandant, ici Mojito, nous arrivons avec le Centaure, nous sommes prêts pour l'attaque, nous attendons vos ordres, chef ! », fit la voie dans l'intercom, le volume sonore était suffisamment fort, pour que les soldats qui se trouvaient proche de Kuzack et de son amie puissent entendre.

A ce moment on entendit un bruits turbines sur la partie opposée de la ville et on put voir un vaisseau s'élever sur dessus des toits. L'appareil avait une trentaine de mètres de long et presque autant de large, doté sur le dessus d'une tourelle de double canons M-K, (Magnetoelektrische Kraftstrahlpistole), mis au point il y a peu par l'ingénierie confédérée et transmise aux autres nations de la Coalition d'Orion, selon les termes du traité d'échanges scientifiques et militaires.

Les renforts étaient là, enfin... juste le cargo de transport, de type Sargon III, des rangers, piloté par la caporale Nicole et son camarade, le première classe Horatio.

Le Marshall Kuzack, se saisit de son intercom et dit à l'attention des pilotes du vaisseaux :

« Beau travail, Mojito, restez en standby, mettez-vous à moins de 100 pieds de haut et observez les zones ennemies. Nous allons déclencher les hostilités dans quelques minutes. »

« Copy That5, Commandant, nous restons en stationnaire à 300 pieds. » dit Mojito dans le scancom d'Obster.

« Rocinante, me reçois-tu ?» continua Obster, « Est-ce que tu es en position près de la cible Bêta ?»

« Affirmatif Chef !» lui répondit via l'intercom la marins, « Et merci pour le costume, il me va comme un gant ! »

« Bien, je disais...» dit-il en haranguant la foule de soldats de toute sorte, qui se réunissaient devant lui et l'archéologue, « que ces saligauds, ont attaqués notre Monde, détruits notre capitale, tués des centaines de milliers de gens de notre peuple, nos amis, nos familles et en plus ils tentent de pénétrer dans notre ville de Cairn... Voulez-vous laisser faire cela mes amis, laisser ces étrangers à notre civilisation Terran, piller notre planète ? Je dis NON...cette fois nous avons semble-t-il un petit avantage, leurs modules de téléportation, au sol ont été presque tous détruits et ceux en orbite sont pourchassés par les deux vaisseaux qui les ont pris en chasse, le Temudjin et le Rommel. »

La foule de soldats, se mit à hurler :

« Non...on va les buter ces fils de chiens, on va leur faire payer pour Manticore ! A mort les extros ! Vive Rome et vive l'Empereur ! »

« Bien, alors tous à vos poste et que la bataille pour la reconquête d'Agriffon commence...ICI...à Cairn...devant le Pawn-shop de notre ami Rick ! Viva la Reconquista ! » dit Kuzack en levant son poing.

De loin il aperçut, près d'un des canons de DCA, le sergent Harrison, qui lui faisait un pouce levé depuis sa position, pour approuver sa déclaration, alors que derrière on pouvait apercevoir, la recrue Churlee, nonchalamment appuyé contre un des montants de l'arme d'artillerie lourde, sirotant une limonade.

Les soldats regagnèrent leurs postes attribués, tout en se dispersant.

Après être redescendu de son piédestal, le Marshall Kuzack montra du doigt l'endroit où Marna devait se rendre, un peu en dehors de la ville, près d'une installation mobile des aliens. Et tout en marchant à ses côtés, il lui expliqua la situation :

« Voyez-vous, Marna, ceci est la cible Alpha, une des deux installations que nos amis les Héraclites n'ont pas encore réussit à détruire, Rocie est chargée de la seconde, de l'autre côté, car je vous rappelle qu'elle a été sniper dans le Corps des Marins. On va tenter une diversion afin que vous puissiez les chopper un à un comme aux tirs aux pigeons. »

« Pas de problème, Obster, après ce qu'ils ont osé faire à ma petite Lupita, je veux leur faire payer. Vous pouvez compter sur moi et ma carabine ! » Tout en disant cela elle remit le pointeur laser qu'elle avait employé la nuit d'avant, sur son vieux fusil.

Ils arrivèrent à destination, une petite butte, de cailloux et de sable, qui avec le vêtement d'invisibilité donnerait tous les avantages à notre sniper de charme.

Marna s'était installé dans un creux et se préparait avec son fusil, quant au Marshall, il allait repartir pour vérifier les autres postes mis en place la veille, quand soudain il reçut un message via son comlick :

« Commandant, ici le caporal Nicole, nous apercevons quelque chose qui s'approche rapidement par derrière la cible Alpha...c'est comme une masse informe qui se déplace assez vite... je vais faire le point de visée. »

« Qu'est-ce que c'est encore que cela ? » s'exclama le Marshall Obster, puis se penchant vers Marna, il lui dit : « Tenez-vous prête Professeur ! »

Alors que la jeune femme allongé, sur le sol, avec son poncho lui couvrant tout le corps y compris sa tête, la capuche relevée, son galurin posé à ses côté, braquait son fusil vers sa cible, de nouveau la voie de Mojito filtra du scancom de Kuzack :

« Vous n'allez pas me croire, Commandant, ce sont des dizaines, une cinquantaine au moins, de guerriers camusiens qui foncent sur la cible Alpha. Et on aperçoit aussi de l'autre côté un nuage de poussière, arrivant derrière la cible Bêta...mais ils ne doivent pas être munis d'autre chose que des arcs, des lances et quelque épées tribales, rien de vraiment très offensifs contre ces extros ! Des bruits de canonnades fusaient depuis les positions ennemies, qui étaient visées par l'attaque des camusiens.

Kuzack ouvrit un canal sur toutes les fréquences et lança :

« A toutes les unités, ici le Marshall Kuzack, nos amis des tribus camusiennes, sont venus nous soutenir, ils nous offrent une magnifique diversion, voyez les canons ennemis tirant dans leur direction. Ouvrez le feu et qu'Arès soit avec nous ! »

A ce moment précis, Marna enclencha le dispositif d'occultation du poncho militaire et elle disparut presque entièrement sous les effets de réflexions de la lumière. Son ami le Marshall, pourtant à trois mètres d'elle, eut de la difficulté à différencier le système occulteur du reste de la surface caillouteuse de ce promontoire...rassuré sur sa présence cachée, il alla au poste qu'il s'était attribué la veille et commença à tirer avec l'étrange canon blaster extros.

Alors toute la puissance de l'Imperium, avec l'aide des tribus autochtones, s'abattit sur les positions ennemies.



Divergence.

Le Centaure, ce vaisseau de transport de troupes, transformé en vaisseaux d'attaque, fit rapidement tourner la bataille en faveur des assiégés et on aperçut des soldats extros se replier et disparaître dans les collines désertiques aux abords de la ville.

On fit quelques prisonniers, trois au total, deux étaient de la race des rats-taupes et un autre reptilien6, de grande taille, avec une armure de couleur blanc-crème bariolée de rouge et de noir. Armure pas très résistante, comparée à celles des rats-taupes.

Leurs armures furent retirées et entreposées dans l'atelier du caporal Nicole ainsi que leurs armes étranges, afin qu'elle les étudie de près.

Et pendant que des patrouilles de miliciens s'organisaient pour vérifier que les extros, dans les alentours de la ville avaient bien pliés bagages, on amenât les aliens capturés vivants et menottés, dans la tente de commandement.

Obster Kuzack les fit asseoir et s'assura qu'ils avaient été traités correctement, selon les accords de Lugano. La toubib du régiment de rangers, surnommée "Frenchie", une jeune femme de type afro-européen, vérifia avec le scan médical, la structure génétique des aliens et constata :

« Les amis, bien que très différents de nous et également entre eux même, ces deux races, sont constituées des mêmes gènes que n'importe quel animal, nous compris, sur TERRA. Ce n'est pas surprenant, car tous les spécimens du règne animal, que nous avons répertoriés dans les mondes aliens, sans aucune exception, sont identiques aux nôtres7, des insectes, des mollusques, des poissons, des reptiles, des oiseaux et des mammifères. Enfin bref, je vais brancher le traducteur universel et nous allons savoir ce qu'ils nous veulent. »

La belle doctoresse, enclencha l'appareil et dit :

« Voilà c'est fait Marshall, vous pouvez les interroger. Avec votre permission je souhaite aller voir nos blessés, car si notre offensive a tourné rapidement à notre avantage, n'oublions pas que cette fois encore nous avons des victimes, cinq décès dans nos miliciens, une vingtaine chez nos amis des tribus camusiennes et une quinzaine de blessés dont deux Héraclites très gravement atteints ! Et d'après mes analyses, ces deux espèces sont omnivores, donc pour les nourrir, les rations militaires seront suffisantes, pour eux, le Padre n'aura pas à trop s'en faire, nos invités devraient survivre à sa tambouille. »

« Allez-y toubib, on se débrouille avec ces zigotos...» répondit en riant, Obster au médecin.

La jeune femme sortit de la tente et laissa donc les prisonniers avec les responsables des milices, Zef, Obster, Rocinante, sans oublier Marna, Wolfman et son camarade caméraman, ainsi que de trois délégués des tribus camusiennes et bien sur le centurion-prime Ezra Chaïm accompagné du décurion Manéro, qui comme leurs camarades Héraclites, stationnés en dehors de la tente, avaient retirés leurs lourdes armures de protection et étaient là vêtu de leurs uniformes, de la Légion Noire, noirâtre avec des zébrures rouge-sang.

Le Marshall vérifia, encore une fois que l'appareil de traduction était bien opérationnel puis dit aux trois extros entravés :

« Alors, mes mignons, est-ce que vous me comprenez ? »

Celui qui semblait avoir le rang le plus élevé, un des rats-taupes, répondit, dans un dialecte guttural, qui fut instantanément traduit8 en langue basique, du Dominion :

« OUI, nous sommes peuples de sodalité Leviante ! Je chef d'eux, », il désignât l'autre rat-taupe et le reptiloïde de ses deux mains à quatre doigts entravés. »

« Alors mon gaillard, tu pourrais nous expliquer, pourquoi toi et ta bande d'enc…euh…de gentlemen's, avez attaqués lâchement notre planète et détruit notre citée-capitale ? » s'écriât le Commandant des rangers.

Les extros, se regardèrent médusés, comme si on leur avait dit que le Père Noël venait de débarquer juste à côté.

Le Marshall surenchérit :

« Vous êtes arrivés comme des démons sortant du Tartare et vous avez sans aucune, provocation de notre part, saccagé notre citée et tenté de prendre, par la force, cette petite ville, de peu d'importance. Donnez-moi une bonne raison de ne pas vous envoyer Ad Patres ! »

Ce faisant, il sortit son colt de son étui et le pointa en direction du chef des aliens.

Zef, leva la main tandis qu'Ezra saisit celle de son vieux pote afin de lui faire baisser son arme, tandis que Marna se mit entre le Marshall et le prisonnier.

« Mon pote...amigo, » lui dit le centurion-prime, « je sais ce que vous ressentez, mais cela n'en vaut pas la peine...calmez-vous Commandant...on va les faire parler, même s'il faut pour cela leur botter le cul d'ici à Primebourg9

Zef prit la parole et dit sur un ton grave :

« Bon, disons qu'il ne s'est rien passé ici et continuons l'interrogatoire, on est tous bien d'accord ? »

Tous les membres de l'assistance, y compris les trois délégués des tribus camusiennes approuvèrent de la tête.

Le centurion prime, sortit son propre revolver et tira sur la caméra drone, qui vola en éclat tout en lançant à l'assistant de Wolfman, sur un ton menaçant :

« Il ne s'est rien passé, mes cocos...et c'est suite au combat que votre caméra a été détruite...de toute manière je sais que tout ce qui a été filmé pendant les combats est déjà sur une puce sauvegardé dans vos archives. Seules ces dernières minutes seront absentes. Je suis sûr que vous en aviez pris une de rechange au cas où, dans le feu de l'action, celle-ci aurait été démolie, ce qui en fait c'est passé ! »

« Certes, Centurion-prime, on va la chercher, je comprends, mais il aurait été plus simple de nous demander d'effacer le passage compromettant, enfin... » Puis il se tourna vers son caméraman qui semblait paniqué et lui dit :

« Faite pas vôtre chochotte, mon vieux, c'est la guerre Ravi, allez chercher la seconde cam et fissa ! »

Le jeune homme, encore sous le choc ne se le fit pas dire deux fois et fila chercher le drone de rechange

Le Marshall, toussota et dit en remettant son pistolet dans son étui :

« Je vous prie de bien vouloir excusez mon geste, tous et vous aussi prisonniers, je suis un peu sur les nerfs et ceci à cause de votre putain d'attaque. Bref cela ne se reproduira plus, sinon qu'on me flingue les gars !»

A ce moment nullement impressionné par le geste malheureux de Kuzack, le reptilien prit à son tour la parole :

« Ne pas comprendre, Chef, nous pas attaquer gratuit vous, nous venger nous pour monde des veloshks sauvagement attaqué, il y a 30 rotations. Urkonis planète mère velosks bombardée, trois méga terriers détruits morts beaucoup dans ce peuple,» là il désigna de ses mains, de six doigts, les deux rats-taupes, « Nous vassaux leviantes, eux dire nous, vengeance sur Imperium Terran. »

« Mais, qu'est-ce qu'il raconte, on ne les a pas attaqués, jusqu'à hier on ne savait même pas que ces bachibouzouks existaient...c'est n'importe quoi !» dit Wolfman le journaliste. « Et Ravi qui n'est pas là pour filmer... »

A peine avait-il dit cela que le jeune indien, rentra dans la tente avec à sa suite la caméra-drone de rechange...

« Vas-y mon petit, film bien tout, cela commence à devenir très étrange ! » lui lança Wolfman.

« Comment-cela ? » demanda le caméraman tout en faisant virevolter la nouvelle caméra dans la pièce.

Ce fut un des délégués camusiens qui prit la parole pour lui répondre, dans un français presque parfait :

« Il semble, que nos prisonniers vous accusent, vous les gens de l'Imperium de les avoir attaqués en premiers et ravagé un de leurs mondes, il y a plusieurs jours de cela ! »

Et là les trois camusien se regardèrent, un des deux autre, restés cois jusqu'à présent, très solennellement demanda aux soldats Terrans qui étaient autours de lui :

« Est-ce la vérité...est-ce que notre peuple a sacrifié des dizaines des nôtres pour aider des destructeurs de mondes ? »

Les Terrans se regardèrent et le Marshall Kuzack, protesta :

« Bien sûr que non ! Si une telle chose s'était produite nous en aurions été avisés, aussi bien moi en tant que commandant des Force de Défense Planétaire d'Agriffon, que notre ami le Centurion-Prime ! C'est ridicule ! »

« Oui, on veut bien vous croire, vous autres, » lança le premier camusiens qui s'était exprimé, « mais si nous avons toute confiance en vous, Marshall, nous avons des doutes sur la véracité ou non, des dires de vos prisonniers. Personnellement je ne perçois pas la moindre trace de mensonge dans ce qu'ils nous disent. »

« Nous allons, vu que la situation est revenue on l'espère au calme, demain à Manticore avec le chef de ces aliens, afin de démêler ceci ! » dit exaspéré Obster.

Le centurion-prime, déclara à son tour :

« Je suis persuadé que tout ceci n'est que pure affabulation, jamais notre Empereur, un homme paix, n'aurait osé donner un tel ordre. Je vais vous accompagner avec deux de mes hommes, afin de connaître le fin mot de cette histoire totalement abracadabrante. »

« C'est une sage décision, Terrans, » fini par dire le troisième délégué, qui ne s'était pas encore exprimé, « toutefois et je pense que mes confrères seront d'accord, nous devons nous retirer et nous tenir éloigné de ceci, le temps que la version de vos invités soit confirmée ou je l'espère infirmée.  »

Le second des délégués qui avait parlé juste avant, ajouta :

« Je plussoie ceci et je dirais même que tant que l'affaire n'est pas résolue, vous et vos semblables n'êtes plus les bienvenus, à Primebourg. Nous sommes au regret de devoir demander aux quelques résidents Terrans, qui vivent actuellement dans notre village, de le quitter immédiatement ! »

« Mais ceci est absurde Messieurs, voyons... » leur rétorqua le commandant des rangers.

« Commandant Kuzack, sachez que j'espère du plus profond de mon être, que l'avenir vous donnera raison et je serai le premier à implorer votre pardon pour cette offense, mais nous ne pouvons continuer à vous soutenir en sachant que peut être, vos dirigeants, à votre insu certes, ont commis cette attaque, qui s'est retourné contre vous et mon peuple. »

Et les trois émissaires s'en allèrent, laissant les soldats, les deux journalistes et l'archéologue médusés.

« Eh bien, nous voilà frais !» lança au groupe, l'adjudante Diniz.

Le professeur Reyes alla près du Marshall et lui dit très discrètement, alors que les autres étaient en train tergiverser sur ce qui venait de se passer :

« Commandant, venez dehors, nous devons parler ! » et elle sortit.

Obster feignant de devoir prendre des nouvelles des patrouilles qui vérifiaient depuis une heure, si tout danger était écarté des environs de la ville, sortit, laissant ses compagnons avec les prisonniers, de toute façon ces derniers seraient plus en sécurité s'il n'était pas, lui, dans la même tente.

Il rejoignit Marna près d'un amoncellement de caisses de munitions. Celle-ci paraissait mitigée, comme si ce qu'elle voulait lui dire en privé ne devait peut-être ne pas être révélé.

« Obster, au sujet de ce que vous me disiez, avant notre assaut final, votre supputation à mon égard...Attention, je ne confirme en rien ceci ! »

« Certes, mais si vous étiez dans les petits papiers d'un des services secrets...Eh, bien, Prof, que pourriez-vous, en théorie, me dire, sans devoir me flinguer juste après ? » lui demanda le ranger.

« Selon mes sources, qui sont directement issues du Palais impérial, je n'ai connaissance d'aucun projet d'invasion, d'un monde alien, de surcroît inconnu. Ou ceci est un mensonge, ou et là tout est possible, cela viendrait du réseaux Antarès10, qui vous le savez ne se gêne pas pour manigancer des plans foireux, qui sont hors de connaissance de l'Empereur Nahiossi lui-même. »

« Eh bien au moins je sais que vous ne faite en tout cas pas partie de cette obscure branche des services secrets, si mal vu chez nous, c'est rassurant. Que comptez-vous faire Marna ?» demanda Obster.

Le Professeur Reyes prit un air gêné et lui dit :

« Je vais devoir m'isoler un moment. Je vous en prie mon ami, ne cherchez pas à en savoir plus, je vous en ai déjà trop dit. Je vais faire ma propre enquête auprès de mes sources et je vous redis au plus vite si j'ai quelque chose qui confirmerait ou pas ce que nos prisonniers nous ont dit. Il est presque midi, je propose que nous nous restaurions et fassions un petit break. Nous avons tous besoin de repos. Vous surtout car j'ai pu dormir quelques heures cette nuit, vous pas. Et vu ce qui s'est passé dans la tente, je pense que vous devriez, ainsi que vos soldats, prendre quelques heures de repos. Vous êtes assez nombreux en ce moment, pour faire deux équipes de soldats se relayant, non ? »

Le Marshall lui répondit :

« Vous avez raison, nous allons faire une rotation, pour que tous les miliciens et les Héraclites puissent se reposer quelques heures. Je vais passer faire un tour au Bel-Amour ce soir, peut-être nous y verrons-nous. Allez faire ce que vous devez faire et reposez-vous, vous avez été épatante ce matin, surtout pour une simple directrice de fouilles archéologiques civile. » Cette dernière remarque, il la fit sur un ton très ironique, mais aussi amical. » A plus Marna ! »

Et il repartit dans la direction de la tente de commandement. Pour organiser le tournus de garde de ces prochaines huit heures.

Tandis qu'il traversait le camp improvisé sur le parking, il aperçut de loin, le sergent Harrison qui semblait houspiller le pauvre Churlee, qui était planté devant lui, d'un air indolent, toujours une bouteille de soda à la main.

« Pauvre Churlee, » pensa le Marshall, « cette fois il n'évitera pas le balayage de toute la réserve du Pawn-Shop. » et il se mit à rire honteusement.



1. Moto-speeder HD : Moto de la marque Harley-Davidson, nommée vulture, n'ayant pas de roues, mais une sustention antigravité. Surtout utilisée dans les régions arides, comme le nord de l'île continent de Camusia, sur Agriffon, mais aussi sur d'autres planètes du même genre.

2. Munition Parabellum : balles, pour diverses armes, comme les fusils d'assaut P95-98, ainsi que les Colts, Lugers confédérés et Berettas. Faites-en graphe-acier, capables de traverser des métaux et composites, elles sont extrêmement coûteuses et ne servent qu'en cas de nécessité de perforations de blindage. Apparemment les armures des velosks, (rats-taupes), sont faites d'une matière que seules les balles améliorées des Héraclites, (PBX) peuvent pénétrer.

3. P95 : Le FN P95 est un pistolet mitrailleur ou un fusil d'assaut compact, dont l'ancêtre le FN P90 a été mis au point à la fin du 20ème siècle dans l'Ancienne Terre. Le P95 a été suivit des P96 et P97, qui possédaient une meilleure cadence de tir pour le premier et pour le second un viseur laser plus performant. Quant au modèle actuel, celui utilisé aussi bien dans la Milice confédérée, que par les soldats de Stellar Force, le P98 est, lui, doté d'un lanceur, pour grenades à manches.

4. Cape d'invisibilité : cape ou poncho XP123, fait d'un tissu spécial, qui à l'aide de capteurs intégrés, dévie la lumière rendant la personne la portant presque invisible, surtout sur des fonds spéciaux, tels que surfaces herbeuses ou sablonneuses, feuillages, neige et rochers, (sérieux, jusque-là ce n'est pas de la SF, enfin dans le concept). Les vaisseaux spatiaux ont également cette technologie, mais elle est plus sophistiquée, car combiné avec une invisibilité des senseurs standards, (radar, scanner etc.) et vient de celle développée par les xylons, des siècles avant les humains, membres avec les Terrans de la COALITION D'ORION.

5. Copy That : bien reçu, terme militaire en usage.

6. Race reptilienne : désigne les races aliens issues directement de reptiles, on utilise souvent le terme de reptiloïde aussi.

7. Similarité entre la faune, (et la flore) alien et celle de Terra : Il semblerait que l'Évolution des espèces sur toute les planètes possédant de la vie, suit un même schéma évolutif, toutefois les espèces sont bien différentes physiologiquement que celles du Monde d'origine des Terran. Mais la base génétique, (entre autres à base de carbone) et tout à fait similaire partout. On parle alors de convergence évolutive.

8. Traducteur universel : cette machine prodigieuse peut très rapidement transformer des sons en langage basic. Mais il lui faut déjà un certain temps de conversation, avec des aliens, pour que les phrases soient de plus en plus élaborées, ce qui fait que ces premiers dialogues entre Terrans et extros semble être du "petit-nègre". En ce qui concernent les camusiens, ils ont eu comme seconde, langue le français impérial, depuis plusieurs générations et le parlent couramment, sans faire usage de cet appareil. Quant aux deux autres races aliens alliées aux Terrans, les eriniens et les xylons, les premiers, ne parlent que peu le basic, (les diplomates principalement) et les seconds peuvent faire usage de télépathie, dans bien des cas, bien que par courtoisie, ils essayent d'abord de s'exprimer dans notre langue, pour ceux qui ont tout de même appris notre langage, tel que les ambassadeurs, les scientifiques ou les Maîtres de guerre.

9. Primebourg : unique agglomération camusienne, (Protectorat autonome de l'Imperium). Située à l'est de Cairn-City, non loin de la cabane de l'ermite Camillus. Primebourg est un très grand village, ayant conservé sa culture autochtone, faite d'habitations traditionnelles en torchis et en pierres. Il existe également quelques villages tribaux, plus dans les régions montagneuses de l'extrême nord-est de l'île continent, mais elles sont peu peuplées.

10. Réseaux Antarès : Agence gouvernementale secrète, non reconnue officiellement, entre autres responsable du projet Chĭmæra. (Pour ceux qui connaissent bien l'Univers de Star Trek, cela correspondrait à la très obscure Section 31)




Chapitre : 10 Le Kriegs Hammer.

Nage en eaux troubles.

Quelques heures plutôt dans la matinée, le sous-lieutenant Raphaël Nebula, qui était à la tête du détachement du Hammer, sortit de la barge de débarquement du Rommel, à la suite des deux éclaireurs, qu'il avait envoyé en reconnaissance et qui s'éloignèrent furtivement en repérage, dans les décombres proches du lieu d'atterrissage.

L'endroit était désert, bien qu'au loin des tirs sporadiques, de diverses armes, (dont certaine ne devaient pas être Terrans, au vue du bruit étrange qui retentissait là-bas), se faisaient entendre. Le soleil s'était levé depuis peu et on pouvait déjà distinguer l'étendue des dégâts, dus aux bombardements de la veille, sur cette magnifiques citée de Manticore.

La navette confédérée se trouvait dans une cour, près de ce qui semblait être un dépôt ou un atelier.

« Josefa, » dit Nebula au second sous-lieutenant, une femme de grande carrure, « restez, dans la barge, avec Jim et on se contacte toutes les demi-heure. »

« A vos ordre lieutenant1 ! » répondit la jeune femme.

« Jim, » lança Raphaël, au jeune homme qui était chargé des communications, «le lieutenant Bruckner, nous a bien dit, tantôt, que leur groupe de survivants étaient dans une pharmacie, c'est bien cela ?»

« Correct, chef, » lui répondit le première classe James Snjár, » ils ne sont qu'à une centaine de mètres au Sud du QG de Stellar Force, ou de ce qui en reste, très proche de notre ambassade, en fait. »

« Alors allons-y apparemment il y a des morues qui bloquent le passage...on va donc à la pêche...La priorité est de débloquer le passage et sécuriser l'ambassade... GO ! » lança le lieutenant Nebula, dont la peau ébène laissait bien voir ses tatouages tribaux, blanc-ivoires.

De loin les deux éclaireurs, faisaient signe que le passage était libre et la vingtaine de soldats du Hammer, aux uniformes renforcés noirs, s'engagèrent dans l'avenue où donnait la cour.

Au même moment, un autre soldat de cette escouade d'assaut confédérée, le sergent Nuno de la Rosa, se faufilait dans une ruelle qui donnait sur l'ambassade confédérée.

Il était sorti acheter une revue de sport, dans une boutique à quelques 500 mètres de leur QG, la veille, en début de soirée et s'était retrouvé bloqué dans la petite boutique, lors de l'attaque, de la veille.

Il était sur le point d'arriver près du bâtiment de la Télévisons planétaire, très fortement touché, par les impacts de jets de plasma, lorsqu'il vit un homme dans la trentaine, les yeux hagards, qui arriva à sa hauteur.

Nuno se souviendrait toute sa vie de l'expression d'effroi que l'homme avait dans son regard, quand il le vit. C'était un mélange de terreur, de supplication et d'incompréhension. Le désespéré, avec beaucoup de peine, réussi à lui expliquer la situation, sa femme ainsi que d'autre personnes avaient été blessées ou étaient décédés dans un tea-room, dans le centre de ce qui était, il y a peu, le fier édifice de la SSC, la télévision planétaire. De plus sa fille assistait à un show dans les locaux souterrains de ce bâtiment. Il avait bien essayé de trouver le moyen d'y descendre, mais avait abandonné, quelques minutes auparavant.

Il suppliât le soldat d'assaut de venir avec lui l'aider à sauver sa femme et les autres personnes gisants dans le café. Le sergent de la Rosa avait donc accompagné le malheureux à l'intérieur mais ne put que constater, après vérification de leur ID-code, que la malheureuse avait rendu l'âme, tout comme les deux autres uniques personnes se trouvant dans cet établissement, qui apparemment était entièrement automatisé au niveau du service, vu qu'il ne trouva le corps d'aucun employé et vit de-ci de-là, plusieurs droïdes-serveurs2 inactifs.

Il tenta également, ayant laissé l'homme auprès de la dépouille de sa femme, de trouver comment accéder aux étages inférieurs, qui n'avaient peut-être pas été trop touchés par les bombardements, mais sans succès.

Soudain, un pan de mur se détacha et sans le réflexe qu'il eut de se jeter sur le côté, il aurait été tué par le bloc de cérabéton3 qui s'était effondré. Il perdit son scancom dans l'accident, ce qui lui ôtait toute chance d'entrer en contact avec son ambassade, ni avec son commandant, le lieutenant Bruckner, qui, il le savait, visitait une exposition dans les sous-sols également, en compagnie de l'adjudant Johnson.

Quand il revint vers l'homme, il dut l'arracher au corps de sa défunte femme afin de l'emmener dans un lieu plus sûr.

Puis Il réussit à dénicher un véhicule4 et il emmena son compagnon d'infortune vers le bâtiment des Forces Militaires impériales planétaires, bien qu'il se doutât que celui-ci devait avoir sacrément été touché, étant donné que la Tour centrale n'était plus visible depuis l'immeuble de la télévision.

Ils passèrent devant les ruines de Stellar Force et constatant l'étendue des dégâts, continuèrent tout droit en direction du QG confédéré. Là, à quelques dizaines de mètres de l'entrée de l'Ambassade, des tirs retentissaient. Le sergent, stoppa son véhicule dans un endroit qui lui semblait sûr, une épicerie, fit entrer l'homme visiblement épuisé et lui demanda de rester caché le temps qu'il puisse accéder à la résidence consulaire.

En se rapprochant, discrètement, par derrière les débris de murs qu'y étaient tombés des immeubles avoisinants, il aperçut des êtres d'une race aliens, totalement inconnue, en uniformes bleus, qui tiraient sur le bâtiment consulaire. Leur étrange forme et leur peau bleutée, avec des reflets d'argent, faisaient penser à un genre de reptile, ou plutôt de poisson, d'une espèce proche de l'hippocampe, mais dont la trompe aurait été atrophiée.

Bien que les unités du Hammer, qui étaient de passage dans la capitale impériale, n'aient pas le droit de circuler, avec une arme, lui étant de service, avait oublié de remettre son étui de Luger au dépôt avant de sortir pendant sa pause du soir, il s'en félicitait, car même s'il n'avait qu'un pistolet et deux chargeurs supplémentaires pleins, accrochés à sa ceinture, il allait pouvoir tenter de prendre à revers ces gougnafiers d'aliens, tant que faire se peut. Mais il devait être précis, afin que chacune des 36 balles atteignent leurs cibles.

Il tira sur un de ces merlus sur pattes et le toucha en plein dans l'abdomen, puis un des autres qui s'était retourné prit une balle dans sa face de goujon. Malheureusement, les extros se mirent à couvert et alors que la moitié continuaient à tirer avec leurs étranges armes, dont le mode de propulsion de projectile semblait inconnu, sur le centre confédéré, quelques autres s'étaient eux mis à canarder la position de Nuno, qui soudain regrettait sa témérité.

Il tira encore trois autres balles, qui n'atteignirent aucun des guerriers ennemis...quand soudain il entendit une voix, venant de quelques mètres derrière lui, qui lui demanda :

« Eh l'ami, besoin d'aide, t'as oublié les clefs de ta caserne ?»

Le confédéré se retourna et vit derrière une camionnette de livraison, anti-grav, renversés par terre, deux ombres, non quatre, dont une rampa dans sa direction...

Son uniforme, vert-clair surmonté d'un gilet de cuir, ne laissait pas de doute, c'était un ranger.

Le milicien impérial arriva à sa hauteur et tout en faisant très attention de rester toujours à couvert se présenta :

« Salut...euh... Sergent, je suis le caporal Eddy Benz, ranger de la troupe des moutons noirs. »

« Hello mec, » lui répondit le sergent confédéré, « Nuno de la Rosa, du Hammer. Oui j'ai vu que tu étais un ranger et tes potes le sont-ils aussi et surtout, êtes-vous armés ? »

« Armés, pas plus que toi, » lui dit Benz, « mais, oui nous sommes tous des rangers, les trois gentlemen's que tu vois là, Jean, Franz et Marco sont eux de la troupe des cobras rouges. Nos deux unités respectives ont été probablement complètement décimées dans le bombardement de Stellar Force hier soir. Nous on étaient sortis discrètement, dirons-nous, mais heureusement d'ailleurs. »

Et tandis que les balles ennemies sifflaient à ses oreilles, (avec un bruit de pneumatique), Eddy le ranger, fit signe à ses comparses de se rapprocher et de tirer depuis deux positions différentes, sur les aliens.

Alors prudemment, deux des rangers, se dirigèrent à gauche de la position qu'occupaient le confédéré et son nouveau compagnon, pendant qu'un des trois autres se glissa rapidement à leur droite, puis ils commencèrent à tirer précautionneusement, sur les extros qui pris pour cible depuis ces nouvelles positions se retrouvaient quelque peu à découvert.

Deux aliens de plus se retrouvèrent au sol, blessés ou morts.

« On ne va pas tenir longtemps comme cela, il ne me reste plus qu'un chargeur plein et toi Eddy ? » demanda Nuno à son camarade ranger.

« Un et demi et... » il fit quelque signes étranges à ses trois compagnons, planqués sur les deux autres positions et ceux-ci lui répondirent grâce également, à des signes de la main. «Marco en a plus qu'un et les deux autre de ce côté, trois à eux deux, plus les quelque balles qui leur restent chacun dans leurs chargeurs, effectivement ce n'est pas énorme. Peux-tu contacter ton QG pour dire à tes potes, que nous sommes là, mais en manque de munition, qu'ils tentent une diversion, peut-être avec des grenades, qu'on puisse essayer d'en dégommer d'autre ? »

« Désolé mon vieux mais mon scancom est HS...mais attends j'ai une idée, regarde là-bas à une des fenêtres du second étage, droit en face, il y a quelqu'un, qui tire sur l'ennemi, je vais essayer de lui envoyer un message en morse. »

Le sergent confédéré, commença à envoyer des messages grâce à sa lampe de poche dont le filtre bleuté avait été rabattu dessus.

Trois minutes plus tard, un message, sous forme de lumières rougeâtres, s'allumant et s'éteignant, apparurent furtivement.

Le soldat du Hammer, se tourna vers ses compagnons rangers, planqués sur les deux autres flancs et leur lança :

« Achtung...grenades !!! » puis se tassa en faisant un geste à son compère, à côté de lui afin qu'il fasse pareil.

Vingt seconde plus tard, depuis la fenêtre, un bras sortit dans l'embrasure et balança quelque chose dans la zone où trois des aliens se terraient. Une explosion retentit...et les tir de ce point précis cessèrent. Les assaillants planqués là-bas avaient dû avoir leur compte.

Mais ils restaient quelques guerriers ennemis pour empêcher le groupe de Terrans de se rapprocher et les soldats à l'intérieur de l'ambassade de faire une sortie.

Soudain, comme on disait dans une vieille chanson humoristique de l'ancien monde, « Zorro est arrivé !» sous la forme d'un détachement d'une bonne vingtaine de soldats en uniformes noirs renforcés en graphe-acier, armés jusqu'aux dents, qui prirent rapidement place sur les autres positions stratégiques, que le sergent de la Rosa et ses camarades n'avaient pu occuper tantôt.

La voix du sous-lieutenant Nebula résonnât dans la rue où se déroulait les affrontements :

« Les gars, qui que vous soyez, on est là ! Je suis le sous-lieutenant Nebula du Hammer, restez bien planqués ! Il me semble voir que vous n'avez pas d'artillerie lourde...nous si...on se charge de ces importuns. »

Sous l'impulsion de ces renforts, presque inespérés, la sauce tourna rapidement en vinaigrette pour les assiégeants, qui se firent presque tous abattre. Seul deux des extros s'en tirèrent sans trop de bobos. Ils balancèrent au loin leurs armes et sortirent en levant les bras en signe de réédition. On dénombra tout de même un mort et trois blessés dans les rangs confédérés.

Une fois les deux prisonniers entravés et deux blessé aliens qui avaient tout de même survécus, immobilisés et soignés par deux infirmiers de l'escouade d'assaut, l'officier du Hammer vint se présenter aux rangers, qui s'étaient regroupé prés de leur supérieur le caporal Benz, toujours accompagné du sergent Nuno.

Une fois les présentations faites, le sergent de la Rosa expliqua brièvement ses mésaventures à son supérieur sans oublier de mentionner le civil qui se trouvait caché un peu plus loin.

Le pauvre homme fut recueilli par deux des soldats et on le mit temporairement avec les blessés et les quatre extros survivants.

Un des autres soldats confédérés, rejoignit le groupe et dit à son chef :

« L'ambassade nous demande de venir à l'intérieur avec les blessés et nos prisonniers, cela sera plus sûr. » et disant cela il désignât la porte blindée du centre consulaire qui s'ouvrait laissant passer deux gardes de fer impériaux, accompagnés d'un officier de l'Armée de Terre confédérée.

Nuno s'avança et fit signe aux rangers de le suivre, tandis qu'une douzaine des soldats d'assaut, prirent positions autour de leur ambassade, au cas où d'autres ennemis se pointeraient.

Le major Samantha Simonetta, une grande femme brune, la quarantaine, accueillit les soldats des deux factions et leur déclara :

« Messieurs, ce que vous avez fait est un acte de bravoure, surtout vous autres, les rangers et vous sergent. » disant cela l'officiers serra la main de Nuno de la Rosa et de Benz. « Entrez donc avec vos blessés, l'infirmerie est opérationnelle, ainsi que notre geôle. »

En disant ces derniers mots, elle fit signe aux soldats qui escortaient les prisonniers, de les mettre dans une des cellules du complexe.

Puis tout en marchant dans le couloir du centre, elle leur indiqua l'escalier qui menait au Bunker, où tous les civils de l'ambassade se trouvaient.

En descendant dans les sous-sols sécurisés, le major rassura Nuno qui venait de lui demander des nouvelles de son commandant, le lieutenant Zoé Bruckner :

« Rassurez-vous elle et son second vont relativement bien, ils se sont retrouvés avec une bonne vingtaine de civils impériaux, bloqués dans l'exposition de peinture. Il y avait avec eux coincé, rien de moins que le Légat impérial, le bras droit de l'Empereur. A eux trois, ils ont pris les choses en mains et les ont conduits au dehors. Puis hier soir, ils ont tous bivouaqués, dans une pharmacie non loin d'ici, afin d'éviter de tomber sur la troupe d'extros qui assiégeait notre QG depuis la nuit passée. Vos compagnons et toute cette bande de civils vont arriver dans quelques minutes. »

Se tournant alors vers le sous-lieutenant Nebula, qui était avec eux, elle lui dit :

« Lieutenant formez une patrouille avec cinq de vos hommes et partez au-devant de Bruckner, du Légat et de leurs compagnons, afin de sécuriser leur chemin jusque qu'à nous ! »

« A vos ordres commandant » lui répondit l'officier et il retourna sur ses talons, en désignant de la main, tout en passant, quelqu'un de ses hommes pour l'accompagner.

Une fois les soldats hippocampoïdes5 mis au frais et leurs blessés installés dans l'infirmeries sous hautes surveillance, le personnel de l'ambassade commença à faire de la place pour loger les civils qui allaient arriver d'ici peu.

On n'eut pas beaucoup à attendre, car une vingtaine de minutes plus tard, les deux véhicules réquisitionnés par le lieutenant Bruckner et son groupe de rescapés, arrivaient escortés par trois soldats du Hammer sur chaque flanc. Le légat Cynfeirdd, entouré de ses deux gardes germains en devant de l'étrange caravane et Zoé et Marc assurant l'arrière garde.

Cette fois ce fut l'ambassadeur Gilad Allaeon, un sympathique sexagénaire moustachu aux cheveux blancs, en personne, qui vint à leur rencontre dans les jardins bordants le bâtiment consulaire.

Une fois la prise de contact officielle faite, l'ambassadeur fit entrer son illustre invité et le conduisit à l'infirmerie afin qu'il puisse être ausculté par un des médecins de la délégation, ce qu'il refusa, car il ne voulut pas passer avant les personnes qui en avaient réellement besoin.

De son côté le lieutenant Bruckner se mit à disposition du major Simonetta, non sans avoir demandé auparavant la permission de mener sa petite protégée passer un simple examen médical de routine, ce qui lui fut accordé.

Le major les accompagna, tandis que l'adjudant Johnson alla se restaurer, avec une première volée de rescapés, à la cantine, juste après avoir redonné le Colt et le Beretta que le lieutenant Bruckner et lui, avaient empruntés aux deux gardes germains, la veille au soir.

« Lieutenant Bruckner, il semble que vous ayez fortement impressionné son excellence le Légat impérial, il vient de me demander si je pouvais, à titre exceptionnel et dans le cadre de notre coopération interarmées, vous assigner, vous lieutenant ainsi que votre collègue Johnson, auprès de lui. Il semble qu'il se soit mis en tête de repartir tantôt au bâtiment de la télévision, pour y inhumer trois civils qui sont décédés là-bas...de qui s'agit-il, pour que le plus haut responsable de l'Imperium, après l'empereur lui-même, veuille se déplacer dans des conditions restantes très risquées, en plein dans cette ville en ruines ? » demanda le commandant des forces de défense consulaire, à sa subordonnée.

Zoé Bruckner semblait surprise que l'initiative vienne du représentant impérial, alors qu'elle allait justement en parler au Major. Elle lui répondit :

« Major, pour deux d'entre eux, ce ne sont que des inconnus, mais la troisième est la mère de cette jeune fille. » elle désignât Elssa qui se tenait à ses côtés, paraissant tomber de sommeil. «Et il est vrai, que je lui ai promis que nous allions, dès que nous serions passé ici, y retourner afin de procéder aux funérailles de sa maman et des deux hommes qui ont péris dans le même café qu'elle. »

Alors qu'elle finissait sa phrase, les deux femmes, l'adolescente et le légat, qui se tenait un peu en retrait avec ses deux gardes, entrèrent dans le poste médical.

Soudain, Elssa s'écriât, en voyant le rescapé que le sergent de la Rosa avait ramené un peu plus tôt :

« Papa ? Papa c'est toi ? » et elle se précipita vers l'homme qui bien que non blessé, avait dut recevoir quelques soins, ne serait-ce que des calmants.

Le major et Zoé se regardèrent médusées alors que l'homme qui avait reconnu sa fille, qui venait de se jeter à son coup, la couvrait de baisers.

« Ma petite, ma toute petite Elssa ! J'étais si inquiet, pour toi...» Puis prenant un air soucieux, de ce qu'il allait devoir annoncer à sa fille chérie, finit par lui dire, les larmes aux yeux :

« Elssa, il te faut être forte...très forte, mon ange...mais ta maman nous a quitté...C'est horrible j'ai tout tenté, mais je n'ai rien pu y faire... »

La jeune fille, se mit à pleurer, mais lui dit :

« Je sais papa, c'est horrible, nous l'avons trouvée, alors que nous vous cherchions tous les deux ! » Puis se rendant compte que les deux officiers confédérés se trouvaient à côté d'elle, elle leur dit en essuyant ses larmes :

« C'est mon père, il est vivant ! Papa c'est le lieutenant Zoé Bruckner, c'est elle qui s'est chargé avec un autre soldat confédéré et le légat de nous sortir des sous-sols et la dame là, c'est la commandante de la garnison de cette ambassade confédérée. »

Zoé sourit au père de sa protégée, soulagé que pour le moins celle-ci ne se soit pas orpheline de ses deux parents, (car elle avait vécu cela elle-même, dix années auparavant).

« Merci, lieutenant, merci de vous être occupé de ma petite Elssa...que les divinités de la Triade vous bénissent. » parvint à dire l'homme, qui avait pris la main de la jeune femme pour la lui serrer. « Mon nom est Artan Demeri, je suis avocats ici à Manticore. Lieutenant, je vous serai éternellement reconnaissant pour avoir sauvé ma fille, merci. Quant à vous excellence, » dit-il à Cynfeirdd, qui était entre temps, venu au chevet d'Artan, « ma vie vous appartient et bien que je ne sois pas soldat, si vous me le demandez, je suis prêt à prendre les armes afin que plus jamais d'autres enfants, comme Elle, ne soient soit brutalement privés de mère ! » et il mit ses mains sur son visage pour pleurer.

Le Légat lui répondit, d'une voie pleine de compassion :

« Merci, mon brave, mais je préférerai que vous soyez là pour votre fille, elle va avoir besoin de tout votre soutient pour passer cette épreuve et vous aussi aurez besoin de son appui.» rétorqua le magistrat.

« Bien lieutenant, » dit le Major en se tournant vers sa subordonnée, « je vais vous accorder deux heures pour retourner au bâtiment de la télévision local et faire les funérailles, que vous requerrez. Prenez six autres soldats, en plus de Johnson et escortez un groupe restreint de personnes, dont cette jeune fille et son père là-bas. » puis se tournant vers le Glaive elle lui demanda :

« Excellence, vous serait-t-il possible de vous charger de nos deux morts, en même temps ? Bruckner fera office de représentante de notre Confédération. »

« Ce serait un honneur et une marque d'amitié entre nos deux peuples, qui en ces temps politiquement troubles sera la bienvenue ! Nous avions pensé les inhumer dans le patio devant l'entrée de l'immeuble de la télévision, ou de ce qu'il en reste. Est-ce que cela vous convient, Major ?» lui répondit-le légat.

Simonetta acquiesça de la tête et le légat conclut :

« Sur ce, Mesdames et vous mon brave, je vais aller passer ce fichu contrôle médical, que notre ami, le Docteur Lamarque, veut que je subisse et j'irai aussitôt après, avec votre permission Major, tenter de contacter nos Forces en orbite, pour qu'ils envoient un message à l'Empereur, pour lui demander ses directives. Je sais par votre ambassadeur, qu'il est depuis ce matin au courant que j'ai survécu. Mais je ne pense pas que le message ait indiqué que si nous autres civils, bloqués comme nous l'étions dans ces putains de sous-sols, sommes tous sains et saufs, c'est surtout grâce à vos deux soldats et particulièrement votre lieutenant. Je tiens à ce qu'il le sache de ma voix ! »

Le glaive salua le petit groupe de femmes réunies autour du siège ou se trouvait Arkan Demeri et se dirigeât vers Lamarque, qui venant lui-même de se faire faire un rapide scan, par son homologue confédéré, attendait le magistrat pour lui faire passer un examen à son tour.

Le Major, dit à sa subordonnée :

« Eh, bien Bruckner, maintenant que vous êtes parachutée, avec votre camarade Johnson, escorte spéciale, du glaive, vous passerez prendre vos Lugers, à l'armurerie ainsi que deux P97…Et tant qu'à faire prêtez-en aussi à ces deux gardes germains, on ne sait jamais !»

« Bien sûr, Majors, à vos ordres ! » dit Zoé et se mettant au garde-à-vous.

Le Commandant des forces de sécurité confédérées, rajouta :

« Allez prendre un repas et une douche. Vous partez dans une heure. Repos lieutenant ! Et toi petite, vas te faire ausculter par un des médecins ! »

Puis tout en rendant son salut, à Bruckner, elle le refit pour la jeune fille et son père, puis quitta l'infirmerie.

Nous retrouvons, une cinquantaine de minutes plus tard le petit comité funéraire, composé, du lieutenant Bruckner, de son second, l'adjudant Johnson, du docteur Lamarque, de Bronsky, ainsi que d'Elssa et de son paternel, plus les six soldats confédérés, dont deux du Hammer, le sergent Nuno de la Rosa et la première classe Tasha Nemeria, une jeune femme, bardée de tatouages noirs, blancs et rouges, dont le crâne rasé, (sauf sur le sommet où des cheveux noir corbeaux, rabattus vers l'arrière, descendaient le long de sa nuque en une queue de cheval), laissaient apparaître quelques symboles tribaux.

Les soldats confédérés portaient sur un brancard la dépouille de leur camarades du Hammer, mort au combat un peu plus tôt, enveloppé dans le drapeau confédéré et sur un autre brancard, l'uniforme de parade du soldat, le sergent Sheppard, (vu qu'il n'en restait rien), le tout posé également sur un étendard de la Confédération de Pel-Aur, pour y être inhumé avec, selon les traditions funéraires des Mondes Terrans.

Les autres soldats confédérés, à commencer par ceux des trois escouades du Hammer, dont celle directement commandée par Bruckner, ne pouvant pas assister aux funérailles en dehors, purent participer à une office célébrée par l'ambassadeur, dans le hall central de la villa consulaire.

Juste avant leur départ, l'ambassadeur Allaeon et le Major Simonetta, vinrent auprès du Légat impérial entouré de ses deux gardes, un peu en retrait des autres membres du convoi.

Simonetta, fit signe à Zoé Bruckner, de venir de leur côté.

« Ecoutez, ce que je vais vous dire doit strictement rester entre nous avant d'en savoir plus. » dit l'ambassadeur sur un ton grave. « Nous avons interrogé les deux prisonniers, ainsi que les trois blessés extros et...comment dire... »

« Mais parlez bon sang ! » lança Cynfeirdd, alors que Zoé qui s'étant rapproché était toutes ouïes ! »

« Bien, votre Excellence ! » dit le major, « selon leurs dires, leur peuple, nommé Zarkle, serait membre d'un genre de fédération de type féodale, la Sodalité Leviante, du nom de la race qui la dirige. Toujours selon eux, ce serait l'Imperium, qui aurait attaqué de manière ignoble la planète d'une des autres races de cette Union stellaire. »

« Mais c'est ridicule, nous avons déjà assez de mal avec les flottes Henderits qui se regroupent, dans les territoires occupés, sans encore attaquer, des nations aliens dont nous ignorons tout, jusqu'à leurs existences ! S'indignât l'émissaire impérial.

« Apparemment, des vaisseaux bombardiers impériaux auraient, il y a quelques semaines, détruits trois citées sur cette planète et c'est en représailles, que ce bombardement et cette tentative d'invasion auraient été lancés, par cette alliance. » dit l'ambassadeur.

« Je vous donne ma parole, sur l'honneur de ma famille, que jamais l'Empereur n'a donné cet ordre. Je le connais très bien et même si nous ne sommes, lui et moi, pas toujours d'accord sur la politique de l'Empire6, c'est un homme autant intègre que feu le divin impérator Campobasso. » s'exclamât Cynfeirdd, qui avait, à cette époque-là, avait servi dans les légions noires en tant qu'officier.

« Si je peux, me permettre, votre Excellence, » dit Zoé, « le fait que votre gouvernement n'ait pas monté cette attaque, de leur monde, n'empêche en rien que cela puisse avoir été fait, à son insu, cela ne serait pas la première fois, que cela se produirait ! »

Le Légat, regarda la jeune, femme comprenant qu'elle lui retournait la pique qu'il lui avait lancé, la veille dans les sous-sols de la télévision, puis il finit par lui dire en souriant :

« Touché...mais pas coulé, ma petite ! Sachez que le Réseau Antarès, malgré ses imperfections et ses cachotteries, à toujours agit, pour la survie de notre nation, pas toujours de manière honorable certes, mais protéger à l'excès Rome est une chose, attaquer de cette manière en est une autre ! Non, je n'y crois pas. »

« Ecoutez, nous allons prendre contact non seulement avec nos autorités, pour leurs faire part de cette information, mais nous allons aussi faire passer cela à votre commandement, pour que votre gouvernement en soit informé. » dit l'ambassadeur pour calmer le jeu.

« Allez rendre un dernier hommage à nos morts et au vôtres et revenez sain et sauf, » continua-t-il, « parce que si avec tous cela, un haut dignitaire de l'Imperium, tel que vous, venait à être blessé, capturé ou pire, alors que vous êtes en théorie, sous notre protection, le temps que vos forces nettoient, cette citée des bataillons d'extros qui s'y trouvent encore...je ne vous dis pas ce que cela pourrait engendre, au niveau politique, entre nos deux nations, donc prudence. Lieutenant Bruckner, je compte sur vous ! »

Et quelques minutes plus tard, une fois les brancards disposés dans deux véhicules anti-grav de l'ambassade, le convoi de civils et militaires se mit en route, pour revenir à l'endroit où pour eux, l'apocalypse avait débuté, le bâtiment de la SSC.



1. Lieutenant : il est d'usage dans l'armé lorsqu'un soldat a un grade, de vice-amiral, de sous-lieutenant ou de lieutenant-colonel, de le désigner par le nom du grade auquel il se rapproche de peu. Un lieutenant-colonel, sera alors désigné comme colonel, un vice-amiral, d'amiral et un sous-lieutenant, de lieutenant.

2. Droïde-serveur : si les droïdes de combat sont interdits aussi bien dans l'Imperium, que dans la Confédération, pour l'instant, il n'en est rien des autres types de droïdes de main-d'œuvre, certain modèle humanoïdes sont utilisés dans les bordels, sous licences étatiques, ce qui a rendu la prostitution illégale dans tout le Dominion Terran. Mais suite à la sécession de quelques colonies, qui fondèrent la Confédération de Pel-Aur, celle-ci fut à nouveau légalisée et étatisée, dans les planètes sous sa juridiction. Ceci restant tout de même prohibé dans l'Impérium lui-même.

3. Cérabéton : bêton mélangé avec de la céramique et du graph-acier, le matériau le plus solide pour la construction d'édifice connu dans le Dominion Terran.

4. Véhicule : Les centres-villes, de l'Imperium, étants réservés aux piétons, seuls des véhicules spécifiques, de transport public, de livraisons ou d'urgences, (police, pompiers, médecins etc.) sont autorisés à y circuler et toujours à vitesse réduite, (les transports publics sont nombreux, efficaces...et gratuits), il n'y a donc que peu de véhicule dans le centre de Manticore en ruines et tous sont antigrav, exception faite de vélos.

5. Hippocampoïde : en forme d'Hippocampe.

6. Divergence politique : Branwen Cynfeirdd, bien qu'ami de longue date du sénateur Adama Nahiossi Forman, fut son principal rival lors du dernier Conclave sénatorial, où ce dernier finit par l'emporter de seulement quelques voix. Une fois Nahiossi devenu empereur, il désignât son vieil ami et opposant politique comme légat impérial, peut être en appliquant ce vieil adage : "Conserve tes amis prés de toi ettes ennemis encore plus prochese !"




Chapitre : 11 Malaise.


Honoris Mortem1.

Le groupe de soldats et de civils était arrivé, devant le petit square, à l'entrée de la SSC, deux gros blocs de cérabéton, tombés la veille, se trouvaient en partie enfouis dans la petite pelouse.

Pendant que le médecin, aidé de Bronsky, de Johnson et de Zoé, préparaient les corps des trois civils, dont la mère d'Elssa, qui se trouvaient dans la chambre frigorifique du café, pour l'inhumation, Le sergent de la Rosa et Nemeria, ainsi que deux autres soldats confédérés, creusèrent les tombes.

Une fois les cinq tombes creusées, les quatre soldats déposèrent les corps, enroulés dans des drapeaux, au fond des petites excavations faites, puis rebouchèrent celles-ci avec la terre qui avait été retirée, tantôt.

Le docteur Lamarque ayant vérifié, sur l'ID-code de chaque victime, signala qu'un des deux hommes décédés dans le café, était de confession juive, bien qu'athée comme l'immense, majorité de son peuple2. Il demandât au Légat, qui devait se charger de la cérémonie, en tant que délégué de l'Empereur, s'il connaissait le Kaddish3, afin de le réciter, pour cette personne, avant de déclamer l'oraison funèbre de la Triade.

« Non, malheureusement, je l'ignore, c'est une négligence de ma part. » avoua-t-il, « Quelqu'un parmi vous saurait réciter le Kaddish ? »

« Moi, Excellence, je suis également de confession hébraïque, je peux m'en charger si vous m'y autorisez. » répondit, le lieutenant Bruckner, en s'avançant devant le glaive.

Ce dernier, fit un ample geste de son bras pour lui faire signe de le rejoindre devant les tombes, fraîchement creusées et très cérémonieusement lui lança :

« Eh bien, lieutenant, je vous laisse procéder, faites donc ! »

La jeune femme sortit alors de sa sacoche, une kippa noire, qu'elle fixa sur sa tête, grâce à une barrette, puis s'avança devant la dépouille de l'homme en question tourna ses paumes vers le haut, puis très respectueusement psalmodia l'oraison funèbre en Yiddish4, qu'elle avait appris toute petite, lors des cours de culture hébraïque dispensés par le Rabbin Jacob Kirchman, à la synagogue de Saint Elmos :

« 5דייןגרויסנאָמעןזאלזייןגעלויבטאוןגעהייליקטאיןדערוועלטערבאשאפןלויטזייןוועט

אוןמאַיערבאַשטעטיקןזייןמעמשאָלע, ברענגעןזייןישועהאוןצופאַרגיכערןדיצייטפוןדייןמשיח,

איןדייןלעבןאוןאיןדייןטעגאוןאיןדיטעגפוןדיגאנצעהויזפוןישראל »

Puis elle céda la parole au légat et regagna sa place autour du lieu d'inhumation, non sans avoir au préalable retiré la kippa de sa tête, pour faire comme tous ces camarades militaires, qui enlevèrent soit leurs casques, pour ceux qui en portaient, soit leurs casquettes.

Une fois l'oraison terminée, le lieutenant Bruckner et l'adjudant Johnson, plantèrent chacun une pelle sur les tombes des deux soldats, selon le code militaire en vigueur, aussi bien dans l'Imperium que dans la Confédération et y accrochèrent les médaillons d'identités. Le docteur Lamarque et Bronsky, quant à eux, placèrent sur chacune des deux autres tombes, un morceau de cérabéton où avait été gravé, avec les moyens du bord, le numéro de l'ID-code des victimes, afin de par la suite, pouvoir les identifier plus facilement, (au cas où les familles désireraient le rapatriement des dépouilles dans un cimetière officiel). Ce furent Elssa et son père qui se chargèrent de placer la stèle improvisée sur la tombe de leur mère et épouse.

Puis Marc Johnson, pris un sac dans un des véhicules empruntés à l'ambassade et en sortit des cailloux de quelques centimètres de diamètre, qui avaient été ramassés dans les allées du jardin de la résidence consulaire. Chaque personne présente, vint en prendre cinq et tout le monde, l'un après l'autre passa devant les tombes pour déposer selon les rites funéraires Terrans, un caillou sur chacune d'entre elles, (une vieille tradition d'origine juive, au départ), tout en récitant l'adieu au défunt.

Cynfeirdd et Zoé qui avaient eu le privilège de passer en premier, tout en attendant que leurs compagnons terminent le rituel, se mirent à discuter de manière discrète, n'ayant pour seules autres oreilles que les leurs et celles des deux gardes germains, qui avaient la réputation d'être des tombes.

« Excellence, je me permets d'insister sur ce que je vous ai dit tantôt, ceci n'est en rien pour vous insulter ou faire du tort à votre Kaiser6, ni même à votre gouvernement, mais, comment pouvez-vous être sûr que votre fameux réseau Antarès, n'y est pas pour quelque chose ? » dit le lieutenant Bruckner, à l'Émissaire impérial, visiblement embarrassé par ce que son homologue confédéré, l'ambassadeur, lui avait rapporté.

« Je ne suis nullement offensé, très chère, » lui rétorqua-t-il, «je trouve même que votre sortie de tout à l'heure était fort bien à propos. Et le pire est, que je commence à douter moi-même de ce que je vous ai affirmé, non en ce qui concerne, l'Empereur Nahiossi, mais sur des manigances qui seraient hors de notre connaissance. »

Zoé réfléchit, alors que les derniers soldats plaçaient, leurs cailloux sur les tombes et dit à voix basse :

« Demandez-donc, à notre commandant, de pouvoir à nouveau utiliser nos transmetteurs, pour avoir directement le Palais impérial, et réclamez une explication à l'Impérator directement. Avec les relais de sub-espace, qui ont été rétablis, vous pourriez avoir une réponse, en quelque heures...demain matin dans le pire des cas. »

« Oui, bien entendu, la réponse ne tarderait pas, mais sachant que la ligne n'est pas sécurisée, je veux dire qu'en théorie, rien ne peut affirmer que vos services de sûretés ne vont pas aussi lire le message de retour, même si l'empereur avait fini par avoir une preuve de l'implication de quiconque dans le gouvernement, ou dans les services secrets, d'une telle ignominie, il ne se risquerait pas à la transmettre, par ce biais, sachant qu'une réponse positive à cette question, pourrait mettre encore plus à mal nos relations diplomatiques, déjà pas au beau fixe, ces derniers temps. Moi en tout cas, à sa place, j'attendrais d'avoir une ligne sécurisée. » lui rétorqua-t-il un peu gêné.

« Bien, votre excellence, » dit Zoé en voyant le groupe se réunir devant eux, une fois que le dernier des soldats eut posé sa dernière pierre, sur la dernière des tombes, celle de la maman d'Elssa. « Il faut que nous rentrions au plus vite et voir ce que nous pouvons faire pour résoudre cette énigme. Mais dites-moi, Messaire, lors de votre dernier entretient avec le Palais impérial, tantôt à l'ambassade, si cela n'est pas classé secret défense, que vous a dit votre empereur. Avez-vous des directives, que devons-nous faire de vous Excellence, où doit-on vous escorter pour que vous puissiez être pris en charge par votre gouvernement ? »

Le légat, regarda la mignonne jeune femme et se rappela qu'il ne fallait pas se fier à son doux minois ni à la fausse apparence de fragilité qui semblait émaner d'elle, c'était bien « la Lame », qui se tenait devant lui, une des miliciennes confédérées les plus redoutables qu'il lui été donné de rencontrer. Sa réputation avait déjà été notifié en haut lieu dans les services de sécurité de l'Imperium, juste au cas où...

Cynfeirdd, lui répondit simplement, alors que le convoi rebroussait chemin, dans les ruines :

« Cela ne va sûrement pas vous plaire, mais selon nos renseignements, la Domus7 de la vice-consule Singh, seule survivante du gouvernement planétaire... »

« Comment, cela...seule survivante ?? » demanda le lieutenant Bruckner, en lui coupant la parole, tout en marchant derrière le dernier véhicule à sustention électromagnétique.

« Jayala Singh, la vice-consule, avait pris quelques jours de repos, suite à un malaise, rien de grave et n'avait pas pu assister à la réunion gouvernementale, dans le Palais du Consul-général et c'est une chance, car apparemment, tous les membres du cabinet de Berthold Frourt, sont décédés, dans le bombardement du bâtiment Gouvernemental. »

« Un bol extraordinaire, ce malaise soudain... » lança ironiquement la jeune femme.

« Je ne vous le fais pas dire, ma chère, » répondit Branwen Cynfeirdd, « surtout que, toujours selon nos sources, ce n'était pas le cas, cette chère Jayala, s'était faite porter malade, pour pouvoir passer tout le week-end, un long week-end, en fait, avec une de ses nombreuses jeunes amantes ou avec plusieurs...Mais bref, je vous disais donc, que sa résidence, en dehors de la ville, une magnifique villa romaine, avait été prise d'assaut par des guerrier extros. On ne sait pas si elle et sa maisonnée ont subis des pertes, ou ont été faites prisonnières. L'Empereur a autorisé une opération de commandos de marines sur cet objectif, demain matin dès l'aube. Son altesse impériale, souhaite que je me rende au plus vite sur place, sous bonne escorte, pour vérifier ce qu'il en est, une fois bien entendu que les escouades de fusiliers-marins aient fait leur office. »

« Et en quoi cela nous concernerait, à part le fait que nous vous souhaitons, bien entendu, le plein succès, pour votre entreprise, Excellence ?» demanda l'officier confédérée.

« J'ai pris la liberté, juste avant de sortir de votre QG, de requérir un service d'escorte militaire, vous et quelque autres de vos camarades, afin de compléter ma garde, qui n'est constituée que de mes deux hallebardiers et des quatre rangers survivants. »

Et avant que la jeune femme ait eu le temps d'ouvrir la bouche pour dire quelque chose, il continua sur sa lancée :

« Sachez, qu'aussi bien votre ambassadeur, que votre commandant en chef, le vice-amiral, Nevelskói, ont approuvés. Ce dernier, a même demandé à ce que vous choisissiez cinq autres des membres de votre unité, pour cette mission ! »

Zoé soupira, puis lui dit :

« Si c'est l'amiral qui insiste, Excellence, je ferai mon office et je vais sélectionner encore deux autres de mes subordonnés. Mes trois camarades ici présents sont des hommes et des femmes sûr. Et quand partons-nous, une fois que les commandos auront nettoyés la place ? Si je n'étais pas chargé de faire votre baby-sitter, Messaire Légat, j'irais avant, avec la totalité du Hammer en garnison actuellement, à Manticore, pour montrer à vos marines, ce que l'on vaut dans la milice confédérée ! »

« Par la sainte Triade, lieutenant, quelle fougue...On devrait partir demain matin, mais je vous propose d'arriver juste après que les premiers escadrons de marins, aient débarqués, afin de les appuyer, j'ai le pouvoir de passer outre les consignes de l'Etat-Major, comme vous le savez. Qu'en pensez-vous...les quatre rangers, vos cinq camarades, mes deux gardes germains et votre serviteur, sous vos ordres lieutenant ? » lui rétorqua le glaive.

« C'est tentant, votre Excellence, mais s'il vous arrivait le moindre mal, je passerai en cours martial et je finirais au mieux, dans un pénitencier fédéral pour une bonne vingtaine d'années, ou carrément sur un gibet...très peu pour moi ! » répliqua la jeune femme, alors que le convoi se rapprochait du quartier de l'ambassade.

« Nemeria, », dit-elle à la jeune femme tatouée, au crâne rasé sur les côtés, qui marchait devant eux, «qu'en pensez-vous, serait-ce raisonnable de faire ce que le glaive suggère ? »

Tasha Nemeria, sourit de manière cynique et lui répondit :

« Certes non, mon lieutenant, mais cela nous changerait de ces entraînements et démonstrations que nous faisons depuis deux semaines ici. Cela fait des mois que nous n'avons plus combattus, moi en tout cas je serai partante ! »

« Voilà, une guerrière, qui fait honneur aux Fils d'Arès. » dis le légat. «Moi de mon côté je vais, si vous êtes partante, demander ce dernier service à votre supérieur, je laisserais un Holo-message au cas où il m'arriverait quelque, chose afin de vous déresponsabiliser de tout cela. D'ailleurs votre commandement ne pourra pas m'empêcher de partir au combat, avec ou sans vous et il vaudrait mieux que ce soit avec vous, lieutenant. »

« Eh, bien, Messaire légat, on peut dire que vous êtes un vrai casse-couilles !» fini par dire Zoé. « Soit, si vous parvenez à avoir l'accord de notre commandant et de notre ambassadeur, je suis des vôtres, je trouverai des volontaires, je suis sûr que Marc...je veux dire l'adjudant Johnson sera des nôtres aussi. Mais attention, si je dois commander ce petit détachement hétéroclite, vous ferez ce que je vous dis et n'irez pas jouer au franc-tireur, avec vos soldats ! C'est bien clair ? »

« Affirmatif, mon commandant ! » lançât le légat amusé.



Cartes sur table.

Alors que le soleil commençait à se coucher, aux abords de Cairn-city, une autre cérémonie funèbre fut faite pour les civils et militaires qui étaient morts, dans l'attaque de la ville ces dernières 24 heures.

Encore une fois ce fut l'aumônier Kostas, qui officia. On entreposa les dépouilles des extros dans une salle souterraine, dans laquelle on installa un système de stase, afin d'en faire une morgue, au cas où une trêve serait décrétée et qu'un échange de prisonniers, ainsi qu'une restitutions des dépouilles soient organisés.

Comme il est de coutume, les corps des deux Héraclites tombés au combat, furent mis dans des sacs spéciaux de préservations cryogéniques, afin de les inhumer dans le lieu sacré de sépulcres, sur la planète X, où se trouve le bastion de la Garde Suprême.

Puis on commença à nettoyer les endroits de la ville qui avaient subits le plus de dégâts, afin de pouvoir au plus vite reprendre les diverses activités sociales et commerciales nécessaires au bon fonctionnement de la petite cité minière.

Obster Kuzack, Pryor et Cow se rendirent, au Bel-Amour, où le commandant des rangers avait donné rendez-vous au reste de l'unité des Héraclites survivants, afin de se relaxer un peu, après ces dernières heures de combats. Ils avaient tous eu la possibilité de se reposer quelques heures, avant l'office religieuse, purent se restaurer, dans la cantine militaire improvisée près du Pawn-Shop et voulaient se détendre en buvant un verre tout en faisant une partie de Kaldris.

Quand ils entrèrent, les rangers, aperçurent les soldats de la Garde Suprême, tous dans leurs simples uniformes, ce qui les rendaient bien moins menaçants, que portant leurs énormes armures blindées.

Six d'entre eux avaient pris place à une table, près de l'estrade, afin de pouvoir se rincer l'œil, sur les strip-teaseuses, qui faisaient leurs shows, regrettant toutefois que la vedette de l'établissement, blessée à la jambe, ne puisse venir également faire son fameux spectacle. Mais ils eurent la chance de pouvoir la rencontrer, car Mademoiselle Lupe Fuentes, était venue les remercier en personne, pour l'avoir secourue, elle et ses compagnons, la veille au soir.

Elle s'était nonchalamment assise sur les genoux du décurion Augusto Manéro, qui lui le grand Massaï, était très impressionné par la jeune archéologue, qui avait passé une tenue décontractée, jeans moulants, pull bleu et tennis blanc-rose, pour l'occasion.

Plus au fond à une autre table, la Zélote Rica Albrecht en compagnie de son commandant, le centurion prime Chaïm, attendaient leurs camarades miliciens, avec un paquet de cartes et les dés du jeu de Kaldris.

« Bon, eh bien, les gars, » dit Obster à toute l'assemblée, alors que son ami Ezra leur faisaient signe de s'assoir près d'eux, « vous avez tous fait du bon travail ! Votre commandant, vous avait dit que je vous payerai un verre, ici, une fois la ville débarrassée de ces cafards d'extros, chose promise chose due...C'est ma tournée. Maelström pour tout le monde et un grand verre de Pruni-Cola pour notre petite Cow ! » Puis ils s'assirent tous et commencèrent à discuter sur leurs aventures de ces dernières heures.

Rocinante, qui avait troqué son uniforme de marine, contre une tenue des plus sexy, une robe mauve, surmontée d'un boa blanc, vint elle-même à la table des deux leaders militaires, prendre la commande et scanna l'ID-code du Marshall, afin de débiter les boissons de son compte.

Alors que les soldats avaient commencé à lancer les dés et aligner les cartes, ce fut B'rat'k qui apporta deux bouteilles de Maelström et des verres, à chacune des tables où les soldats s'étaient installés.

Un peu gêné, il dit au Marshall :

« Je suis vraiment navrée, de ce que nos anciens aient ainsi coupés les ponts avec votre peuple, Commandant, mais sachez que bien que mes compatriotes, qui habitaient en ville, aient tous suivis à la lettre l'ordre de rentrer à Primebourg, j'ai décidé de rester, malgré ce que peuvent en penser les miens.»

« C'est gentil de votre part, mais ne vous en faites pas, cela ne durera pas, dès demain nous partons avec le prisonnier qui semble avoir le grade de sous-officier, afin de tirer cette affaire au clair. » répondit Kuzack, tout en tirant sur le cigare cubain qu'il venait d'allumer.

« Que les grands dieux immortels vous entendent, Marshall, qu'ils vous entendent ! » dit le camusien en s'éloignant de la table qui venait d'être servie.

A ce moment, le professeur Reyes descendit de l'escalier, (elle avait profité que la salle de bain de Lupe soit libre, pour s'y doucher, puis avait passé des vêtements plus classiques, que Rocie lui avait gentiment prêtés, un chemisier noir, un jeans bleu-clair délavé et une paire de sandales de type spartiates, à talons mi-hauts. Elle passa près de la table où la fine équipe était en pleine partie.

« Salut, les gars ! » leur dit-elle tout en tapotant deux doigts, discrètement sur l'épaule d'Obster, signe qu'elle devait lui parler en privé.

« Joignez-vous à nous, Professeur, il y a encore une place de libre pour cette partie ! » dit Albrecht, nullement offensée du fait que parmi les gars, il y avait une gonzesse...elle justement.

« Merci, mais le Kaldris, n'est pas trop mon truc et il faut que je parle à mon assistante. Que les divinités vous portent chance ! » lui-répondit-elle, en souriant à la zélote.

Elle alla s'asseoir un peu en retrait, dans un coin sombre du saloon8, à une table ronde, pas très grande et regarda discrètement Lupe, qui passait des genoux d'un des Héraclites, attablé aux côtés du décurions, à ceux d'un autre.

« Vraiment beau brin de fille, ma chère, je vous comprends, moi si j'avais 10 ans de moins...Allez prof, c'est ma tournée, il doit bien y en avoir pour quelques verres, la dedans » dit le Marshall Kuzack, qui était venu à elle, avec le reste d'une des bouteilles qu'il avait commandé pour sa tablée et deux verres qu'il avait pris en passant au comptoir.

« Hein, quoi ?? Mais qu'insinuez-vous donc, Obster...que Lupita et Moi9...»

« Marna, qu'importe, on est tous romains ici. Buvez, mangez, aimez, car demain, nous serons peut-être morts, disait-on à Corinthe ! Si elle vous plait...pourquoi pas...je pense qu'elle doit énormément vous apprécier, vu comme elle parlait de vous, à chaque fois qu'elle passait nous voir à la caserne. Lancez-vous, mon amie, déclarez-lui votre flamme...ou pas, c'est vous qui voyiez, personne ici ne vous jugera. Mais bref, avez-vous eu votre contact, au Palais impérial ? » lui demanda Obster, en s'asseyant en face d'elle, amusé du malaise qu'il provoquait chez son amie archéologue, qui après avoir rempli son verre avec l'alcool apporté, le vida d'un trait.

« Oui…Mais ni l'Empereur, à ce que mon informateur, quelqu'un de très haut placé, m'a dit, » lui répondit-elle en se réservant une dose de maelström, « ni personne au gouvernement, n'est au courant de ceci. Ils tombent des nues, là-bas et c'est peu de le dire. J'ai aussi appris que l'ambassade confédérée, à Manticore, où à finit par se réfugier le légat Cynfeirdd et quelques civils qui était avec lui, a été attaquée par des extros, mais ils ont été pris à revers par un groupe, de soldats du Hammer, accompagné, de quatre de vos rangers, qui comme vous le pensiez, s'étaient "absentés", de la base. » lui dit-elle, en faisant avec ses doigts, le symbole universel des guillemets, aussi nommé, "les guillemets du Docteur Denfer."

« Ah, à la bonne heure, ces quatre loustiques, je ne sais pas si je dois leur donner une médaille ou les faire fusiller, mais je suis heureux qu'au moins eux s'en soient sortis ! » rétorqua le Marshall surpris par cette bonne nouvelle.

Son amie Marna, lui sourit, satisfaite de lui avoir remonté un peu le moral et continua :

« On m'a dit que des ordres spécifiques sur ce qu'il faudrait faire demain matin, devraient vous arriver, les avez-reçus ? »

« Effectivement, j'allais vous en parler. Le légat, est certes en sécurité dans l'ambassade confédérée, mais il va se rendre, avec un commando de confédérés, à la propriété de la vice-consule, qui est aux mains d'une escouade d'extros. On ne se sait pas ce qui est arrivée à cette dernière, peut-être a-t-elle put fuir, avec ses serviteurs, avant l'arrivée des aliens. Et étant donné que nos renforts, ne seront là qu'au mieux demain en fin de matinée, on ne peut se permettre d'attendre. Le capitaine Namur et le commodore Khan, vont conjointement envoyer sur cet objectif, deux ou trois détachements de fusiliers-marins, pour reprendre le bâtiment. Khan va personnellement descendre avec sa garde personnelle, pour diriger l'assaut, dès l'aube. Je dois me rendre à la première heure à Manticore, avec quelques Héraclites et quelques rangers, à bord de notre vaisseau de transport. Serez-vous des nôtres Prof ? »

Marna avala une gorgée du breuvage, qu'elle venait de se resservir, puis calmement répondit au commandant de la milice territoriale agriffonaise :

« Cela m'ennuie de laisser Lupita seule, mais je dois aussi m'y rendre, ce sont mes ordres...donc je vais devoir l'abandonner aux bon soins de B'rat'k et de Rocie. Passez me prendre demains à l'aurore et merci pour le verre !»

Obster, ayant aperçu, du coin de l'œil, que Lupe s'était relevée des genoux de l'Héraclite, (une femme cette fois) où elle avait fini par tomber et se dirigeait vers leur table, en passant saluer ses camarades qui jouaient au Kaldris, il comprit que c'était le signal de son amie, pour qu'il la laisse seule avec sa dulcinée, il se leva et dit :

« Bien Marna, je passe vous prendre à sept heures précises, en attendant, "Carpe Diem ! ", Prof et gaffe à ne pas vous saouler, demain il risque de nouveau d'y avoir pas mal d'action. »

Il fit un clin d'œil au Professeur et dit à Lupe, qui venait d'approcher la table et à qui il avait galamment tiré le siège :

« Mademoiselle Fuentes, excellente soirée ! »

« Monsieur, le Commandant des rangers, merci, à vous de même ! » répondit la jeune femme, amusée par ce ton solennel, très "vieille France" qu'avait pris, avec elle, son ami ranger.

« Bonsoir Professeur, puis-je me joindre à vous ? » demanda la jeune assistante, à sa directrice de fouilles, alors qu'Obster quittait leur coin.

« Je t'en prie Lupita, je voulais justement te parler, prends un verre c'est Obster qui régale ce soir ! » répondit Marna, en lui indiquant le siège que le Marshall lui avait tiré.

Pendant que les rangers et les Héraclites, jouaient à la table d'Obster, le professeur Reyes servit une bonne rasade de Maelstrom à la jeune étudiante, qui venait de s'asseoir et lui dit un peu embarrassée :

« Lupe, ma petite, je dois d'avouer quelque chose…quelque chose qui s'est passé hier soir juste au moment où je te soignais, alors que nos compagnons étaient partis vers le module alien. »

« Je suis toute ouïes, Professeur ! » lui lança, espièglement la jeune femme, en levant son verre en direction de son interlocutrice, avant d'en prendre une gorgée.

Lorsque tu as commencé à ressentir les effets combinés de la métamorphine et du métavalium, » lui conta Marna, « juste avant de sombrer dans un profond sommeil, tu m'as dit que tu m'aimais...Pas que t'avais de l'affection pour moi, mais que tu m'aimais. Je dois avouer que cela m'a troublée quelques instants. » Là, le Professeur Reyes, fixa de ses beaux yeux bleus, ceux marrons et pétillants de la jeune femme, qui était devant elle et continua, «Je veux clairement que tu me dises, Lupe, si tu éprouves réellement une attirance envers moi, quelque chose qui transcende l'attirance physique ou intellectuelle. Je veux juste le savoir. »

« Oui, chère professeur, je vous l'avoue, vous me rendez folle, toute ces semaines où je me suis trouvée à la fois si près de vous, mais tellement loin aussi. Alors si cela vous pose un problème, je vous prie d'accepter toutes mes excuses. Je démissionnerai aussitôt que la situation de crise me le permettra ! Je vous souhaite une bonne nuit, Professeur ! » dit la jeune assistante l'air penaude, en se levant de table pour s'en aller.

« Oh minute, ma petite, on n'en a pas encore fini toutes les deux ! » lança Marna, tout en retenant le bras si délicat de Lupita. « Je t'en prie rassieds-toi et bois ton verre ! »

Lupe, se rassit, but une autre gorgé de ce qu'il y avait dans sa coupe et écouta ce que sa directrice de fouilles avait à lui dire.

« Tu sais, tu es très loin de me laisser indifférente, loin de là ! En fait, cela fait des semaines que je ne dors presque plus, tant je te désire... Et quand enfin le sommeil me gagne, c'est dans tes bras, petite Lupe, que je rêve de me blottir. Je n'ai pas le droit de te demander cela, mais ne serait-il pas envisageable que toi et moi... ?? » murmura doucement Reyes, tout en se risquant à poser les doigts de sa main droite sur ceux de sa jeune collègue.

« Qu'est-ce qui serait envisageable, Professeur ? » demanda la jeune latina, sur un ton faussement innocent, alors que Marna retirait ses doigts du dos de la main de son assistante pour les poser à côté de son verre.

La jeune étudiante se leva à nouveau, termina son verre et tout en prenant avec douceur la main droite de sa professeure, (qui semblait surprise de la réaction de sa protégée), lui murmura à l'oreille :

« Laissez-moi vingt minutes pour que je me rafraîchisse et montez dans ma loge avec ce qu'il reste de cette bouteille, on pourra discuter, entre femmes.» et elle lui embrassa la joue, avant d'éloigner sa tête de sa collègue.

Puis elle tourna les talons et gravit l'escalier, laissant Marna Reyes perdue dans ses pensées inavouables.


Douce Nuit !!!

Un peu moins d'une demi-heure plus tard, Marna monta les étages du Bel-amour avec deux timbales en inox et une nouvelle bouteille de maelstrom, alors que Rocinante sur la scène s'était mise à interpréter un des vieux tubes qui l'avait fait connaitre comme chanteuse10.

Elle arriva prés de cette fameuse peinture abstraite qui montrait un coucher de soleil sur la mer de Jade.

Elle était visiblement nerveuse et tenta de faire demi-tour pour s'éloigner de la porte de la loge de son assistante, mais quelque chose l'obligea, à poursuivre. Serrant les deux calices de métal contre la bouteille dans une main, elle toqua avec l'autre.

La porte s'ouvrit et le doux minois de Lupe apparut dans l'entrebâillement de la porte. Reconnaissant son mentor, elle lui ouvrit la porte tout grande et lui dit en souriant : « Professeur, tout va bien, vous me semblez souffrante, je peux m'occuper de vous à mon tour, venez entrez ! »

Marna entra dans la petite pièce qui servait de loge à la jeune strip-teaseuse, mais resta juste à l'entrée de la chambre. Lupe se tenait à côté du sofa, ou la nuit d'avant elle avait dormit, surveillée par la Professeure d'archéologie, qui l'avait veillé jusqu'au matin, dans le fauteuil de l'autre côté du divan.

Elle ne portait qu'un simple kimono bleu pâle aux multiples motifs blancs, qui lui tombaient aux genoux. Ses petits pieds si délicats étaient bien au chaud dans des petites pantoufles en laine.

«Je suis venu te présenter des excuses, tout à l'heure je t'ai fait une proposition qui était déplacée, je ne veux pas minimiser ma faute, mais l'alcool que j'avais bu a dut m'y aider. Pardonne-moi d'avoir essayé de profiter de la situation, ce n'est pas professionnel du tout ! » lança d'une voie gênée la fameuse archéologue.

« Vous m'avez bien dit qu'avant de tomber dans les vapes l'autre soir, je vous ai dévoilé les sentiments que j'ai depuis des semaines pour vous et vous ne m'en avez pas tenu rigueur et maintenant vous voudriez, sous prétexte que vous m'avez, sous le coup de l'alcool, avoué les vôtres à mon égard, que je vous en veuille ? Non Professeur, cela ne fonctionne pas comme cela ! » dit de manière très douce, la jeune latina.

Tout en disant cela elle passa sa main sur l'arrière du divan. Puis continua, en regardant de manière lascive Marna.

« Vous m'aviez dit, il y a quelques jours, que si je le désirais, vous me donneriez des cours sur les fouilles archéologiques en privé. N'est-ce pas Professeur ?

« Euh, oui c'est exact, mais vu les circonstances, je pense que les fouilles sont suspendues pour quelques semaines au moins .» répondit Miss Reyes quelque peu surprise par cette question qui lui semblait hors de propos.

Alors en appuyant sur une touche d'un panneau de commande caché derrière le bras du sofa, la lumière baissa quelque peu pour donner une ambiance chaude et feutré. En appuyant sur un second bouton une musique douce et romantique se fit entendre.

Marna posa les deux coupes et la bouteille d'alcool sur un guéridon à côté de la porte et demanda :

« Et maintenant où en somme nous donc, toi et moi Lupita ?»

Lupe Fuentes, alors, appuya sur un troisième bouton et le sofa s'ouvrit dévoilant un lit deux places bien molletonné11, puis elle lança sans ménagement alors, que Marna refermait la porte de la petite pièce éclairée que par un faux feu de cheminée, une applique murale et la pâleur de cette belle nuit étoilée :

« Professeur ce cours de fouilles, je pense que cette nuit j'en aurai vraiment besoin ! »

Elle avait à peine fini cette phrase, qu'elle défit, le ceinturon de son kimono et fit glisser le vêtement à ses pieds, (comme seule une professionnelle de l'effeuillage sait le faire), dévoilant toute son intimité à son invitée.

Lupita ajouta, pour bien faire comprendre à son mentor, ses intentions :

«Si vous avez perdu le sommeil, par ma faute corazon, sachez que je ne vais pas vous le faciliter cette nuit, assurément ! »

Alors Marna émoustillée par cette jeune femme magnifique qu'elle désirait depuis tout ce temps et qui apparemment avait pour elle une réelle attraction sentimentale, s'avançât vers Lupe en souriant.

La nuit était tout à elles et les deux archéologues méritaient bien une pause câlins, dans la trépidation de ces derniers jours.



1. Honoris Mortem : cela ne veut strictement rien dire, mais c'est classe, non ?

2. Juifs athées : lors du grand Exode de l'an 0, (2099 de l'ancien calendrier), parmi les diverses familles et membres des vaisseaux colonisateurs, se trouvaient des juifs à grande majorité ashkénazes, presque tous exclusivement athées et même pour certains totalement agnostiques et donc tout comme les autres religions monothéistes, la religion hébraïque a totalement disparu et seul resta le fort attachement de ces familles juives et leurs descendants, à leurs traditions judaïques.

3. Kaddish : oraison funèbre, qui devait être psalmodiée pendant plusieurs mois, suivant le décès d'une personne de religion juive. Dans la nouvelle tradition Hébraïque, cette oraison n'est récitée qu'une seule fois, lors des funérailles et en yiddish.

4. Yiddish : langue traditionnelle, des juifs ashkénazes, d'origine germanique et slaves, (hybride entre de l'allemand et de l'hébreu), parlé surtout à l'époque de l'ancien Ère, en Europe et qui a remplacé l'hébreu, comme dialecte secondaire, non officiel dans les mondes du Dominion Terran.

5. ידיש : Quoi, vous ne parlez pas le Yiddish...ben c'est un tort !!!

6. Kaiser : Empereur en dialecte confédéré, mot d'origine germanique, issu du mot, Caesar.

7. Domus : villa romaine, souvent assez luxueuse, entourée d'un mur et en général possédant un ou plusieurs jardins intérieurs, bordés en partie par des arcades décorée, ainsi qu'une grande salle ouverte sur le haut, nommé atrium.

8. Saloon : la pièce principale du Bel-Amour est assez similaire à celles des établissements du Far-West, qui au lieu de shows de strip-tease, proposaient souvent sur une scène, au fond du Saloon, du French cancan.

9. Saphisme : ce n'est nullement, son orientation sexuelle, que le Professeur Reyes, tente de dissimuler, mais le fait, qu'en tant que mentor de la jeune femme, cela pourrait être mal vu qu'elle ait une liaison avec une étudiante de surcroit sa stagiaire. L'homosexualité, n'ayant jamais posé de problème ni dans l'Imperium, ni même dans l'austère Confédération.

10. Rocinante la chanteuse de cabaret : L'ex fusiller marin, Shaïma Diniz, s'était découverte déjà dans le Corps des Marins impériaux, le don de la chanson et s'étant aperçut qu'elle ressemblait très étrangement, aussi bien au plumage qu'au ramage, à la chanteuse prés exodienne, Pepsi Demacque. Elle avait tout naturellement inclus la plus fameuse chanson de cette dernière, (Man in the rain) dans son répertoire, qui l'a fait connaitre dans la capitale. De temps en temps elle accepte de monter sur scène pour interpréter quelques pots-pourris de cette époque lointaine et tant mystérieuse pour les anthropologues actuels.

11. Canapé-lit : Sofa-lit, de type "Stömel" de chez IKEÖ, idéal pour une chaude nuit romantique, avec l'option tamisage de lumière et mini-lecteur de musique intégrés, en trois coloris, bleu-clair, vert-pistache et blanc-crème.




Chapitre 12 : Convergence.

Khan.

Le Commodore Uljay Tamerlan, plus connue sous son pseudonyme de Khan, était dans le hangar bâbord où sont stockées les barges d'assaut, du croiseur l'ISS Temudjin, alors que les derniers soldats embarquaient dans deux des trois engins spatiaux. Deux douzaines de ces fusiliers marins avaient tantôt été téléportés depuis le Knossos pour se joindre aux vingt autres, stationnés à bord du Temudjin.

Quant au troisième engin spatial, la barge personnelle du Commodore, elle était déjà pleine des huit troupiers de sa garde rapprochée, la fameuse Garde Noire1.

Le capitaine John Quicksilver, son second, était venu la saluer comme le protocole le préconise, afin de lui souhaiter bonne chance pour sa mission à hauts risques.

«Êtes-vous sûr Commodore, que vous ne voulez pas que je vous remplace pour cette mission si périlleuse ? Votre personne est bien plus précieuse pour l'Imperium que la mienne ! Je vous conjure d'y réfléchir encore une fois !» demanda l'officier à son commandant.

Uljay, le visage toujours aussi impassible, se fendit pourtant d'un léger sourire envers son premier officier et lui dit, avant de s'engouffrer à son tour dans la barge, une fois que son médecin personnel eu lui aussi embarqué :

«Je vous remercie de votre sollicitude n°1, mais c'est Ma maison, Ma compagne et donc Ma responsabilité de délivrer Mon domaine de cette menace. » et elle referma l'écoutille après avoir rendu le salut que John venait de lui adresser à travers le hublot de l'engin spatial.

Le Commodore Khan, avait effectivement ses quartiers officiels dans la Domus de sa compagne, la vice-consule Jayala Singh. Et même si les deux femmes avaient un arrangement quant à leurs vies privées respectives, lorsqu'elles étaient séparées, Khan tenait énormément à sa concubine, une ancienne diplômée en xéno-archéologie reconvertie dans la politique. La magistrate de son côté, semblait très attachée à sa compagne.

Les engins d'assauts, sortirent l'un après l'autre du pont d'envol, du croiseur lourd, qui était venu se positionner en orbite basse d'Agriffon. Une fois les vaisseaux hors de portée, du Temudjin, celui-ci fut redirigé sur l'orbite haute où il put se maintenir afin d'empêcher, tout comme le faisait le Knossos et le Rommel, les vaisseaux ennemis, de s'approcher de l'orbite planétaire basse, car apparemment, il fallait que ces derniers soient relativement proches de la planète pour effectuer la téléportation, comme devait également le faire tout véhicule spatial d'ailleurs.

De retour sur la passerelle le capitaine Quicksilver, fit appeler le QG des Forces de contre-invasion de l'Imperium, (Contrôle) et une fois que son subordonné responsable des transmissions le lui ait passé, il dit :

« Ici, le capitaine John Quicksilver, commandant en second du croiseur ISS Temudjin, je vous avise Contrôle, que notre détachement de marines, vient de quitter notre vaisseau, à bord de trois barges d'assaut, il y a quelques minutes. Contrôle, nous vous transmettons les coordonnées, du vaisseau leader, ayant à son bord notre Commodore. Nous vous les confions à vos bons soins, afin que vous les fassiez atterrir au point de ralliement prévu. A vous Contrôle !» tout en disant cela il fit signe au sous-officier en charge du système informatique de la passerelle, de lancer la série de codes de géolocalisation.

Une voie de femme lui répondit :

« Ici Contrôle, coordonnées bien enregistrées, Capitaine, ne vous faite pas de soucis, vos vaisseaux sont en de bonnes mains. De votre côté avez-vous eu des nouvelles de la Flotte de secours et si c'est le cas dans combien d'heures standards les navires la constituant seront t'ils à même d'être déployés dans le système ? Notre réseau Hermès, bien que rétablit, via un satellite d'urgence, n'est pas en mesure actuellement de se connecter, en raison d'interférence dans l'atmosphère. »

Le capitaine Quicksilver lui répondit :

« Nous avons eu il y a à peine deux heures un message de la Flotte de contre invasion commandée par le Feldmarschall Lazic, lui et ses croiseurs seront là dans quelques heures, en ce moment l'armada doit se trouver près de l'avant dernier portail stellaire ou l'a déjà franchi. Le temps de se rendre au dernier et nous aurons une belle flotte de vaisseaux de combat et de transports de troupes prête à tomber sur l'ennemi, dans notre zone. Comptez entre quatre et six heures. » Puis il continua : « Et il y avait en orbite d'une des autres écluses WIR, sur la route de notre armada depuis la planète X, un croiseur erinien, en missions diplomatique, qui s'est joint à notre flotte en renfort, donc ne vous étonnez pas si des soldats de la nation érinienne, demandent à débarquer. Je suppose que le téléporteur de Cairn-City n'est toujours pas fonctionnel ? »

« Non, capitaine, nos gars à Cairn, ont dut faire face à une attaque de la ville et ont privilégié la défense de celle-ci et l'éradication de la menace. De toute façon, se rendre de là-bas jusqu'à Manticore en navette prendrait trop de temps, une descente en barge d'assaut depuis des vaisseaux en orbite est plus rapide ! » lui répondit la voix féminine du Contrôle.

« Nous, nous tenons prêt à recevoir nos vaisseaux, tout en continuant le blocus, avec l'aide du Knossos et du Rommel. Sur la douzaine de tentatives des petits vaisseaux extros qui ont tenté une percée, seuls deux ont réussi à franchir le barrage et probablement à téléporter quelques unités de fantassins ennemis au sol. Les autres ont soit, pour la majorité, été détruits, soit se sont repliés derrière les lunes2. Je vous conseille de dénicher au plus vite les module terrestre extros de téléportations et de tous les pulvériser ! »

« Bien reçut capitaine, je transmets votre suggestion au commandant en second des Héraclite, qui est en charge des troupes à Manticore, en attendant les renforts. Contrôle terminé ! » Et la transmission se coupa.

Quelques minutes plus tard et quelques dizaines de kilomètres plus bas, les trois vaisseaux avaient passés le cap de la rentrée atmosphériques, (avec les boucliers magnétiques, ceci n'était plus qu'une formalité) et s'approchaient de l'ile continent de Camusia, au centre de l'unique Océan, planétaire appelé "Mer de jade".

Déjà on pouvait distinguer les diverses régions insulaires, au nord et au centre, les zones arides et désertiques se distinguaient bien de la région tempérée, voire tropicales de l'extrême-sud, avec la chaîne montagneuse centrale qui séparaient ces deux régions climatiques.

C'est bien évidement dans la zone sud où se dirigeait le groupe de vaisseaux de débarquement, à quelques kilomètres, au nord de la capitale planétaire.

Uljay, était bien accroché à son siège dans sa nef spatiale, car cette dernière malgré ses aérofreins, était secouée dans sa vertigineuse descente atmosphérique. Bizarrement, ce genre de chute contrôlée n'est pas plus pénible que le passage dans un trou de ver à double sens3, en réalité la plupart des personnes ayant subits les deux expériences trouvent la seconde plus incommodante, sûrement due au transfert spatio-temporel qui agit non seulement sur le physique, mais sur le psychique aussi.

Plus le sol devenait proche, plus les aérofreins augmentaient leurs puissances et plus la sensation de stress augmentaient chez ces hommes et femmes pourtant rompus à ce genre d'exercice.

Le commodore Khan était songeur, elle s'inquiétait pour sa compagne et également pour les servantes et serviteurs de cette dernière. Pourtant chaque membre de la maisonnée, savait parfaitement où se situaient les deux entrées secrètes du bunker construit dans le vaste sous-sol de la Domus.

« Puissent les dieux les avoir guidés rapidement dans cet abri inexpugnable.» pensa-t-elle.

Et bien que cette propriété, qui appartenaient à la vice-consule, n'était pas véritablement son foyer, (vu qu'elle n'y était que quelques semaines par année en tout et pour tout), elle avait le sentiment que ces putains d'extros avaient violés sa vie privée en s'en emparant. Mais elle avait avec elle une cinquantaine de soldats d'élites armés jusqu'aux dents, pour le leur faire bien comprendre.

Quelques minutes plus tard les trois navettes s'étaient posées aux abords de la somptueuse villa romaine, une au nord-ouest, la seconde au nord-est, quant à la nef de la Commodore Tamerlan, c'est plein sud qu'elle avait atterrit, faisant face à l'entrée principale de l'imposante Domus.

Les commandos de marins des barges de débarquement, ainsi que la garde noire de Khan, avaient pris position depuis une dizaine de minutes, encerclant au mieux l'édifice consulaire, lorsqu'une troupe hétéroclite à bord de deux véhicules anti-grav, se dirigeât depuis la sortie de la citée vers la position sécurisée du Commodore.

Khan allât à la rencontre des auto-glisseurs avec deux de ses gardes, qui braquèrent leurs pistolets mitrailleurs vers les véhicules. Une fois que les premiers occupants en furent sortis, l'adjudant Johnson et un des rangers, le commodore leur lança, alors que les deux marines de son escorte, sur son ordre, avaient cessé de braquer leurs armes sur eux :

« On peut savoir ce que vous foutez ici, maintenant ? Vous ne deviez venir qu'une fois la situation sous contrôle. »

De la seconde voiture antigrav, le lieutenant Bruckner s'extirpa, suivit par le légat, qui eut quelques difficultés de son côté, n'ayant plus l'agilité de sa camarade confédérée.

Voyant le Commandant suprême en second de l'Imperium sortir de l'engin, le Commodore se mit au garde à vous, puis continua, toujours sur le même ton glacial :

« Désolé, votre Excellence, mais ce n'était pas convenu ainsi !» puis se mettant au repos, une fois le Magistrat lui ayant rendu son salut, elle continua : « Ainsi donc il s'agit de ces fameux soldats du Hammer dont on m'a tant parlé. »

Elle regarda froidement Zoé qui se mis au garde à vous, tout en lui rendant un regard tout aussi glacial. Pendant un court instant Cynfeirdd eu l'impression de voir deux cobras se dévisager avant un combat à mort, puis il dit aux deux jeunes femmes :

« Mesdames, permettez-moi de faire les présentations... »

« Ce ne sera pas la peine je pense ! Vous êtes le lieutenant Bruckner, la fameuse lame ? Repos lieutenant !» dit Uljay en rendant son salut à la jeune confédérée.

« Tout à fait Commodore et vous êtes Uljay Tamerlan Khan, la dévoreuse de poulpes4, la terreur des extros vivants dans les mondes externes5 ! Votre réputation chez nous est presque aussi grande qu'elle ne l'est dans votre Imperium.» lui répondit Zoé.

« Magnifique, magnifique... » dit un peu énervé le glaive, « et si nous passions aux choses sérieuses maintenant ? Où en est-on Commodore ? Nous sommes là en renfort et à ce que je vois votre position ici est peu défendue, par rapport aux deux autres. Pouvons-nous remédier à cela ? Donnez à notre amie confédérée ici présente vos directives, car nous sommes temporairement, nous autres, sous son commandement et elle sous le vôtre ! »

Le Commodore, leur dit :

« Bon, je vous fais le topo, nous avons détecté la présence de cinquante-trois formes de vie se déplaçant intra-muros. Et à moins qu'ils soient accompagnés de droïdes de combats, mais vu la taille de leurs robots et celle de la porte principale, j'en doute, il n'y a que ces forces en présence ! »

« Et vos gens, avez-vous s'ils sont bien à l'intérieur ? » s'enquit le lieutenant Bruckner ?

« Non, c'est impossible, de détecter leurs éventuelles présences, car notre bunker est ainsi fait qu'il bloque toutes tentatives de scan, ce qui fait que les agresseurs, ne savent pas non plus s'il y a quelqu'un ou pas. » répondit Khan visiblement impatiente d'en découdre.

« Quel sont vos ordre Commodore ? » demanda Zoé tout en observant bien le terrain qui entourait la propriété consulaire.

Khan, réfléchit deux minutes et dit à ses deux interlocuteurs, alors que tous les soldats, (ceux du Hammer comme ceux de l'Imperium, les deux germains en tête), étaient tous sortis des véhicules et s'étaient rapprochés du légat et de Bruckner :

« Lieutenant Bruckner, vous et vos hommes, allez prendre position sur cette position-là. » elle montra du doigt, un endroit situé au non loin de celle que ses gardes tenaient, mais un peu plus sur le flanc de l'imposante villa. « Il se trouve que notre Domus possède une double pièce aménagée et sécurisée dans les souterrains et qu'une petite fenêtre blindée s'y trouve ici, juste sous ce vieil olivier. » Elle désignât très précisément à Zoé et au légat un vieil arbre poussant près du mur de l'enceinte. «Dès que nous ouvrirons le feu, si ma compagne la vice-consule et nos gens s'y sont réfugiés, quelqu'un l'ouvrira, pour voir ce qui se passe au dehors, c'est à ce moment, une fois que vous aurez identifié cette ouverture, qu'il vous faudra envoyer des messages de lumière pour communiquer avec eux et leur demander le nombre estimé d'assaillants et ce qu'ils savent sur leurs allées et venues à l'intérieur. De nombreux judas, dissimulés dans les pièces principales sont accessibles très discrètement depuis notre bunker, sans oublier des caméras internes qui sont sur les moniteurs d'un serveur de secours en bas. Nous saurons comment déjouer leurs sentinelles et pourrons les prendre au dépourvu. Est-bien compris lieutenant ? »

« Attendre derrière ce remblai, couvert de buissons, que vos gens ouvrent la fenêtre blindée et leur envoyer des messages en morse, c'est enregistré Commodore. Avec votre permission nous y allons immédiatement. » lança la jeune femme à Khan.

« Attendez, Lieutenant... » lui dit Uljay sur un ton un peu gêné... « Quand vous communiquerez avec ma maisonnée, ayez l'amabilité de prendre des nouvelles de la vice-consule et avisez-moi dès que vous aurez une réponse. Je vous en serai grée ! »

Ayant senti le désarroi très temporaire de cette brillante stratège de l'Imperium, Zoé lui répondit tout en la saluant, avec sa voie la moins froide possible :

« Pas de problème, Madame, nous vous tenons au courant dès que nous avons un contact. » puis elle tourna les talons et s'en alla avec le Légat et sa petite troupe vers le point donné.

Une fois qu'elle vit que Zoé, Cynfeirdd et le détachement hétéroclite étaient en positions, Khan donna le signal pour ouvrir le feu.

Destination Manticore.

Deux heures auparavant, alors que l'aurore pointait à peine son nez, Marna se réveillât au bruit de l'alarme de son comlick, enlacée dans les bras si délicats de sa petite protégée et amante depuis cette nuit. Le bruit fit sortir de son sommeil Lupe, qui se tourna vers sa compagne et l'embrassa tendrement.

«J'ai super bien dormi Professeur et vous ? » dit-elle à Marna en s'étirant comme une chatte, tout en baillant à se décrocher la mâchoire.

« Oui je dois l'avouer, pour le peu que j'ai fermé l'œil, j'ai bien récupéré de la journée de hier. » répondit-elle à la jeune femme. « Mais, je t'en prie pour l'amour des dieux, cesse de me vouvoyer et de me donner du Professeur. Il me semble qu'après ce que nous avons fait cette nuit, cette si douce complicité que nous avons partagée, je ne vois pas ce que nous pourrions faire de plus, afin d'être suffisamment intime toi et moi pour que tu m'appelle Marna. »

« Oui, Prof.…euh Marna, vous av.…tu raison mi querida, excuse- moi ! » dit Lupita en se levant du lit, nue comme un vers. «Viens accompagne moi à la salle de bain, qu'on la partage enfin cette douche, depuis le temps que je rêve de te passer du savon sur tout le corps. » Et elle prit la main de son amante pour l'entraîner nue, elle aussi, dans la petite pièce d'eau.

Vingt bonnes minutes plus tard, elles sortirent de la douche, se séchèrent rapidement grâce au chauffage soufflant mural et commencèrent à remettre leurs vêtements de la veille au soir, qui n'avaient été portés que pendant la courte soirée, qui a précédé leurs ébats nocturnes.

Elles descendirent au saloon pour voir s'il était possible de se faire servir au moins un café et des croissants, ou n'importe quel aliment, car la folle nuit qu'elles venaient de passer ensemble, leur avait donné grande faim.

Le droïde de service, au bar, leur apportât un solide petit déjeuner composé de brioches, de confiture et d'un café au lait de Gnûr pour Marna, ainsi qu'un bol de Benco6 pour sa stagiaire.

La porte s'ouvrit et Obster Kuzack entra, salua de loin B'rat'k, qui était déjà derrière le comptoir, ainsi que Rocie, qui venait de descendre les escaliers. Puis il dit aux deux archéologues attablées :

« Salut les filles, alors bien dormit ? » et en disant cela il fit un clin d'œil à l'ex-marins qui se rapprochait de la table des deux femmes. « Vous nous avez flanqués une belle peur, à Rocinante et à moi, hier au soir...Ha ! Ha ! Sacrée jeunesse ! »

Shaïma Diniz, la tenancière toujours vêtue de manière extravagante, robe à strasses vertes avec boa couleur neige, s'était mis à côté d'Obster et souriait.

« Bonjours Marshall ! » dit Marna, surprise par ce que venait de leur lancer son ami ranger. « De quoi parlez-vous donc ?

« Salut Obster, » dit à son tour Lupe, qu'est-ce donc à dire ?

Alors de manière complice Rocinante et le commandant des milices planétaires, se regardèrent, et éclatèrent de rire...

« Il a failli arriver à nous quatre un incident, assez gênant, évité de peu par notre hôtesse ! » continua le Marshall sur un ton amusé.

« On peut savoir, ce que c'était donc mon cher ? » demanda le Professeur Reyes, sur un ton méfiant.

« Eh, bien Rocie, voulait me montrer, dans sa loge, une vielle arme à feu de l'époque des Pirates des caraïbes, du début du 18ème siècle de l'ancienne Ère... et donc nous sommes passés un peu avant minuit devant ta loge Lupe...», Kuzack fit une pause pour laisser son amie l'ex-marine terminer le récit :

« Et là nous avons entendu des bruits de lutte, provenant de tes quartiers, ma chérie. »

Là les deux femmes se regardèrent penaudes et se mirent à rougirent. Mais Rocie, continua :

« On étaient sûr que des extros s'étaient infiltrés dans ta chambre et te malmenaient. Notre ami le Marshall, ne comptant que sur son courage voulut se précipiter et défoncer la porte, pour te sauver…quand, nous avons entendu des gémissements d'un tout autre type provenant de la pièce... Putain, si je ne l'avais pas arrêté à temps, je pense qu'on aurait était vraiment mal à l'aise, en nous introduisant de force à l'intérieur de ta loge...n'est-ce pas mes chéries ?»

Les deux scientifiques ne savaient plus où se mettre, de savoir que leurs amis avaient devinés ce qui s'était passé dans l'intimité de la loge.

« Allez, il n'y a pas de honte...d'ailleurs, », leur dit Rocie, « je ne sais pas de laquelle des deux je suis la plus jalouse…Enfin, toi et moi ma petite Lupita, ce n'était que pour le fun, ce n'était qu'amicale, alors qu'à ce que je vois, là c'est plus sérieux. » et elle continua, pour bien montrer son approbation. «Je suis heureuse pour vous deux, sincèrement.»

Le Marshall Kuzack sourit à la marins et lui dit, tout en les désignant, toutes deux du doigt :

« Ah parce que toi et elle ? Enfin, ce ne sont pas mes affaires.»

Marna regarda son amie de manière suspicieuse, puis lui demanda :

« Tu avais l'intention de ma parler de cela ou pas Lupe ? »

« Ne sois pas jalouse, ma douce. » lui rétorqua avec sa voix la plus mielleuse, sa jeune compagne, « Comme elle vient de te le dire, Rocie était juste une amie et une amante de temps en temps. Ne me tiens pas rigueur, d'avoir profité de la vie avant de te connaitre, de la si douce manière que je t'ai connue hier soir. Pardonne-moi de ne pas t'en avoir parlé avant.»

«Okay, ma petite, mais prouve moi là, devant tout le monde, (elle faisait référence, à la tenancière, son adjoint Camusien occupé, mais pas loin et au ranger), que tu tiens réellement à moi ! » lui demanda Marna un peu vexée.

Alors la petite stagiaire, avança ses lèvres vers celles du professeur Reyes et l'embrassât tendrement.

L'assistance alors les applaudis chaleureusement, B'rat'k lui le fit de ses quatre mains. Puis le Marshall cessa d'applaudir, pour lancer à l'assistance réunit :

« Bon maintenant que votre liaison est officialisée, si on allait casser de l'extros et tirer cette histoire de bombardement au clair, à la capitale ? Et ne dit-on pas, qu'il n'y a rien de tel qu'une bonne bagarre après le sexe...et vice-versa ! »

« Euh, Marshall, il y a juste un petit changement au programme... » dit, un peu gênée, l'archéologue.

« Oui, Obster je viens avec vous...à Manticore » lança Lupe, en se saisissant d'un sac, contenant sûrement quelques effets de rechanges.

« Oh, petite, je ne pense pas... » le commandant des rangers, ne put terminer sa phrase que l'étudiante se dirigeait déjà vers la porte de sortie du cabaret, avec son paquetage.

« Chef, » lui dit amusé Rocinante, « Je la connais bien, impossible de lui faire changer d'avis quand elle a une idée dans la tête !»

« Obster, n'oubliez-pas que c'est elle qui a découvert le maniement des armes des velosks et puis à ce que j'ai vu, elle est devenue plus ou moins la mascotte des Héraclites. » lui dit Marna, avec une pointe de jalousie dans la voix.

«Oki, Doki, Marna, votre petite copine peut vous accompagner, on lui donnera un de ces fusils aliens.»

« Merci Marshall, tu ne le regretteras pas ! » lui lança en souriant la petite latina, en passant la porte.

Non loin de là sur un emplacement d'un autre parking, le Centaure, le vaisseau de transport des rangers (bidouillé en astronef d'attaque, depuis peu), s'était posé et attendait que ses futures occupants montent à son bord.

La caporale Nicole et son copilote le première classe Horatio, étaient devant la rampe du vaisseau, lorsque le trio composé d'Obster Kuzack, de Marna et de Lupita arrivât.

« Qu'est-ce que notre petite strip-teaseuse préférée vient faire par ici Chef, on fait le Taxi-Huber maintenant en plus ou quoi ? » lança ironiquement Mojito au Marshal.

« Ne pose pas tant de questions caporal et prépare le décollage. » répondit-il, énervé de ce contretemps, en montant à bord précédé des deux femmes.

A l'intérieur, assis dans les sièges sur les deux côtés de la carlingues, tout le reste du détachement prévu était présent, l'adjudante Pauline Dupuis, dit Frenchy, le médecin de la troupe des anges de la mort, la caporale Yoko Tanaka, une rangers d'origines nippones, qui ne se déplaçait jamais sans son grand arc de samouraï et qu'on surnommait, Archer et bien entendu, Pryor, le sergent Kóstas Pavlópoulos et sa camarade la première classe, Alana Paige, dit Cow, (à cause de la tête de taureau tatouée sur son dos) et trois héraclites, sans leurs pesantes armures, (déposées dans la cale du vaisseau, pour être enfilées à l'arrivée), dont Chaïm, le centurion prime, la zélote Cara Albrecht et un autre soldat de la Garde Suprême du nom de Capello.

Une fois que tous furent harnachés à leurs sièges, Mojito, lança les moteurs et le Centaure s'élevât dans le ciel.

Le vaisseau commença à se diriger vers les zones de combats et fit un rapide tour des anciennes positions extros, afin de s'assurer depuis les airs que tout était bien sous contrôle.

En passant au-dessus d'une carcasse d'un des engins de transports aliens, Cara la zélote aperçut depuis son siège, au travers de son hublot, d'étranges créatures agglutinées prés de ce qui restait de l'infrastructure de la barge, elle demanda :

« Euh, c'est quoi, ou qui, ces formes qui se meuvent près des débris, recouvertes de la tête aux pieds de ces genres de soutanes en loques ? Des extros ? »

« Non, » lui répondit Marna, qui de son siège les apercevait également, alors que leur vaisseau s'était mis sur les ordres du Marshall Kuzack en position géostationnaire, « il s'agit d'une race indigène, que nous appelons les métalloïdes. Ils sont inoffensifs et ne se déplacent qu'en groupe de cinq ou six individus. »

Le centurion prime qui s'était également rapproché des hublots tribords, demanda à son tour aux deux archéologues :

« Je croyais que les seuls natifs de cette planète étaient les camusien, comme notre ami B'rat'k, il y a une seconde race indigène ? Et que font t'ils près de ces tas de ferrailles, avec cette espèce de charrette à roues ?»

Lupe se permit de répondre, ayant elle aussi étudié ce peuple mystérieux :

« Ezra, euh je peux vous appeler Ezra, Centurion Prime ? » Commença t'elle a dire, en lui faisant un charmant sourire.

« Bien sûr Mademoiselle Fuentes, j'en serait honoré ! » répondit le commandant des Héraclites.

« C'est Lupita, Ezra, juste Lupita... » lui précisa la jeune femme, avant de continuer : « Donc, Ezra, ces créatures sont en fait déjà décrites sous cet aspect, de vagabonds du désert, depuis bien avant le grand cataclysme qui a détruit la florissante civilisation camusienne. Mais de tous ce que l'on a pu découvrir en décryptant les glyphes7 dans les ruines, c'est qu'ils se tiennent à distance des camusiens depuis toujours, se contentant depuis, de récolter du minerai de fer sous diverses formes, quelque fois en creusant dans des mines, d'autre fois en troquant contre ce métal, des objets utilitaires, assiettes, récipients etc.… qu'ils fabriquent avec le fer et l'acier. Et depuis notre venue sur leur monde, il y a parfois des vaisseaux s'écrasant sur cette planète, où ils vont récupérer ce qu'ils peuvent, de fer et d'acier. Ils sont toujours à tirer une charrette dans lequel il entasse et le minerai ferrugineux grappillé et les objets façonnés. Mais en fait on n'a pas le loisir de les approcher, ils refusent le contact direct avec d'autres races. Lors de transactions via le troc, un des leurs dépose quelques articles à échanger dans un lieu situé entre eux et les personnes avec qui ils dealent, qui en échange, leur laissent du métal ferrugineux ou de l'acier dans un sac au même endroit. Notez que selon ce que qu'écrivaient d'eux, déjà les camusien prés-cataclysmique, sur quelques tablettes en fer que nous avons retrouvées, ces aliens n'ont jamais évolués et sont toujours identiques, depuis des millénaires, toujours habillés avec ce genre de guenilles leur couvrant le corps et la peau que nous supposons être métallique, mais nos scans ne pouvant pas pénétrer leur corps qui est protégé par un petit champs électro-magnétique, on ne peut rien savoir de ces mystérieuses formes de vie !»

Le Marshall, fit signe a Mojito de cesser le survol de la zone et de reprendre le vol, ce qu'elle et son co-pilote firent.

« Et bien merci pour ce petit cours d'exoanthropologie, Madem...euh Lupe, ce fut très instructif. Votre connaissance des peuples autochtones est vraiment très impressionnante ! » lui rétorqua le commandant des Héraclites.

« Merci, j'ai eu un excellent professeur ! » lui répondit-elle en désignant de la main son amie et mentor, le professeur Reyes.

Marna, assise à côté d'elle, lui passa la main dans les cheveux.

«En tout cas, » continua, Ezra Chaïm, « à ce que vos camarades m'ont rapportés, vous vous défendez en tir au blaster alien, je serais curieux de vous voir à l'œuvre, Lupita ! »

A ce moment la Caporal Nicole, qui ayant laissé le pilotage à son camarade Horatio, vint dans la partie centrale du Centaure vérifier si tout allait bien. Elle venait également de s'assurer que leur prisonnier, le sous-officier des velosks ne posait pas de problème, enfermé dans un des réduits sécurisés de l'appareil. Ayant entendu les dernières paroles du centurion-prime, elle se permit de préciser :

« J'ai eu l'occasion d'étudier, le fonctionnement du Blaster en question, hier au soir. C'est effectivement, comme tu l'avais fait remarquer, Lupe, au Commandant, très pratique d'avoir un moyen de le recharger directement grâce à la micro radioactivité naturelle que l'on trouve un peu partout. Par contre, comme malheureusement tu t'en es aperçue à tes dépends, cette arme n'a pas beaucoup de réserve, une vingtaine de coup, avant qu'elle ne doive se recharger, pendant environ une heure.»

La belle latina, acquiesça de la tête, un peu gênée de ce qu'elle avait fait comme imprudence deux jours plus tôt.

« Mais, » continua Mojito, en se saisissant de l'arme extros que Lupe avait posé à côté de son siège, « si on fait ceci, » elle pesa, avec son index, sur une des parties, en dessus de la gâchette et un compartiment s'ouvrit laissant apparaitre un genre de petit prisme violet, que l'ingénieure retira avec deux de ses doigts pour le montrer à l'assistance, « on a ce qui se traduirait par "une pile d'énergie". Et si on ouvre la crosse du blaster ainsi,» elle tira sur la crosse qui dévoila cette fois, deux prismes également violacés, rangés dans un double compartiment, « on a deux cartouches d'énergie de remplacement, qui selon ce que j'ai pu constater, se rechargent dans la crosse de la même manière que celle de la partie principale de l'arme. Donc ceux qui utiliseront ce canon blaster, pourront encore tirer deux fois vingt à vingt-deux coups supplémentaires, en faisant l'échange de cette pile d'énergie. Ne l'oubliez pas, vos vies en dépendrons peut-être Ceci dit, installez-vous, nous arriverons dans une bonne demi-heure, à la frontière des territoires du Sud et une fois la cordillère passée, nous serons presque arrivés à destination. On se revoit à ce moment-là, en attendant profitez de la vue, surtout vous, les étrangers à la planète, car même si notre continent est plutôt aride sur toute cette partie, c'est toujours mieux que vos paysages stériles et dévastés de votre fameuse planète X8 ! » dit-elle en désignant les trois héraclites. Puis elle retourna dans le devant de l'appareil par la coursive centrale.


1. Garde Noire : Il s'agit, d'une poignée de fusiliers-marins, entre 12 et 20 (selon la taille du vaisseau et surtout le rang de l'officier), triés sur le volet, qui sont chargés de veiller et d'accompagner les officiers de l'amirauté, (depuis le grade de Commodore), partout où ces derniers se rendent. Ils ont un plastron noir légèrement blindé et sont les seuls soldats en dehors des MP (police militaire), à être autorisés à porter des armes, (en l'occurrence un simple colt 45 et un poignard de combat), à l'intérieur d'un vaisseau. En cas d'alerte bien entendu tout le monde se doit d'être armé. C'est une précaution, en vigueur depuis l'assassinat en 415, d'un vice-amiral par des nihilistes infiltrés comme simples matelots, sur son croiseur.

2. Les Lunes d'Agriffon : Cette planète possède deux lunes orbitant autours d'elle. Castor, la plus proche et Pollux la plus petite, qui est également la plus éloignée.

3. Translation dans un trou de vers : Que cela soit le passage dans un trou de vert instable et ouvert par le vaisseau, ou celui stable maintenu entre deux écluses WIR, lorsque le navire stellaire entre dans le vortex ainsi créé, la sensation est la suivante : Une fois entré en intégralité, (à une vitesse relativement faible), on a la très désagréable sensation que tout l'espace autours de soi, ainsi que son propre organisme est au ralentit, comme 50 ou cent fois moins vite que la normale et le moindre son résonne comme dans une boite acoustique. Puis soudain tout est accéléré et semble entraîner le corps vers l'avant (alors que physiquement rien ne bouge en réalité) on se sent aspiré vers la proue du vaisseau, (donc vers le conduit spatio-temporel), comme si l'esprit et les organes internes subissaient cette force gravitationnelle de plusieurs G, alors qu'en même temps la structure externe du corps, (les os, la chair et la peau ) ne bougeaient pas d'un iota, (chose vérifiée grâce aux détecteurs et aux caméras internes qui eux ne subissent aucunes contraintes gravitationnelles), le tout avec un sifflement très aiguë. Puis après deux minutes de sensation d'aspiration de ses boyaux vers l'extérieur très pénible dans le vide, (sensation qui pour ceux qui la subissent semble durer bien plus de temps), tout stoppe au moment où l'on ressort de l'autre côté du "tunnel", y compris le son strident. C'est à ce moment que beaucoup souffrent de malaises au niveau stomacal ou intestinal, selon les personnes, leurs résistances et leurs accoutumances à ce phénomène.

4. Dévoreuse de poulpes : Un jours qu'un henderit, (ces extros de type céphalopodes géants, dont le sobriquet est poulpe), avait été capturé par les troupe de marines, dont le capitaine Uljay Tamerlan, avait le commandement, fut amené devant elle, cette dernière, de rage, (un détachement de ses soldats avait été massacrés sur le terrain, par ces créatures hideuses), lui arracha avec ses dents un morceau d'une de ses tentacules préhensiles et le recrachât au sol, (leur chaire n'est pas comestible). Elle n'eut qu'un simple blâme, car il est connu que les membres de ces mollusques repoussent tout seuls au bout de quelques jours !

5. Les mondes externes : la région de guerre, entre les membres de la Coalition d'Orion et les Henderits est située bien au-delà des frontières du Dominion Terran et les quelques planètes conquises à ces extros par les impériaux et les confédérés se trouvent dans ce qu'il est officiellement nommé, "les Mondes externes ".

6. Benco : désigne une boisson à base de chocolat en poudre lacté, que l'on dilue dans du lait ou de l'eau. Au 20ème et 21ème siècle, Benco était une marque spécifique, mais depuis la catastrophe de l'Exode, (septembre 2099), seul le nom décrivant du chocolat en poudre est resté.

7. Glyphe : en archéologie, le mot désigne un trait gravé en creux, une ciselure. C'est typiquement le cas des glyphes des écritures précolombiennes : écriture maya, écriture aztèque ou nahuatl, et plus généralement l'ensemble des systèmes d'écriture mésoaméricains, mais également dans les écritures primitives extra-terrestres, en ce qui concerne la xéno-archéologie

8. Paysages stérilisés et dévastés de la planète X : La planète impériale Amphitryon, eu une grande partie de sa surface dévastée par des explosions atomiques gigantesques, en 412, pendant la première des guerres Nihilistes. Et malgré qu'elle soit de nouveau habitable, elle en a gardé de profondes séquelles, dont la stérilisation de nombreuses régions. C'est pour cela qu'elle ne sert que de base et de camps d'entrainement à la Garde Suprême. C'est également une des planètes les mieux protégées, après TERRA Secundus.




Chapitre 13 : Opération Château Gaillard.


A l'assaut de la Domus consulaire.

Les combats faisaient rage depuis une heure environ, autours de la résidence et comme prévu par Khan, quelqu'un de l'intérieur avait ouvert la lucarne sur le côté de la Domus, grâce à ceci, des messages en morse avaient pu être échangés.

L'équipe du lieutenant Bruckner transmit le rassurant message au Commodore sur la situation dans l'abris secret : sa compagne et la plupart de ses serviteurs, ainsi que deux jeunes femmes invitées, étaient saines et sauves, deux des employés étaient toutefois portés disparus, morts probablement. Ces deux serviteurs s'étants sacrifiés, afin de donner au reste de la maisonnée, le temps de se réfugier dans les sous-sols.

De nombreux renseignements sur les allées et venues des extros à l'intérieur de la Domus purent être ainsi collectés, en prévision d'une attaque général de la propriété. On sut qu'il s'y trouvait cinq races différentes, dont les trois déjà connues : les rats-taupes, les hippocampoïdes et les reptiliens. Ces extros-ci étaient les plus nombreux dans la résidence de la vice-consule Singh.

Deux nouvelles races d'extros étaient aussi parmi eux, des genres d'aviens bipèdes et une dernière de type mammifères à grandes oreilles, marchant la plupart du temps sur leurs courtes jambes, mais parfois en mode quadrupède, se servant de leurs longs bras à la manière des races de types simiesques terraniennes ou des cravias1 de cette planète. Apparemment cette dernière espèce d'aliens, était celle qui était en haut de la hiérarchie de commandement de ces extros.

Khan, fit se réunir en arrière de sa positon, les deux officiers, qui commandaient les escouades de fusiliers marin, ainsi que Bruckner et le légat, (toujours accompagné de ses deux gardes du corps), afin d'établir un plan au vu des informations reçues depuis le sous-sol de la villa.

Quand on entendit le bruit d'un vaisseau dans les airs, suivi de tirs provenant de la résidence. C'était le Centaure, avec à son bord, les rangers et les Héraclites venant de Cairn.

La voix grave du Marshall, retentit dans le transcom d'Uljay :

«Ici, Kuzack, je suis avec quelques miliciens et trois Héraclites, dont le Centurion Prime Ezra Chaïm, je pense qu'un peu d'aide surtout avec leurs armements lourds, ne peut pas nuire, qu'en dites-vous ? Demandons l'autorisation de nous poser !»

Khan leur répondit : «Ici Khan, Marshall, vous tombez à pic, nous étions en train d'établir un plan d'attaque, venez, vous joindre à la Garden-Party. Je vous fais parvenir les coordonnés d'atterrissage. Euh, à tout hasard, votre engin ne disposerait pas de canons à courte portée, afin de nous débarrasser de quelques un de ces cafards, sans trop abîmer le reste de la résidence ?"

«Désolé, Commodore, notre canon n'est pas aussi précis, je peux faire tirer quelques salves sur le centre de la Domus, mais il y aura des cratères dans votre jardin...et je doute que nous fassions grand mal aux extros, qui nous ont déjà repérés et qui en ce moment tentent sans succès de nous toucher avec leur armes. Mais comme on dit : "Votre toit, votre loi !" C'est comme vous le souhaitez !» finit par dire Obster, après avoir vérifié la faisabilité de cette action.

«Je préféré encore affronter la cinquantaine de cancrelats qui sont à l'intérieur, que ma compagne si j'abîme ses pots de géraniums...Merci, mais on fera autrement. Venez avec vos soldats, nous vous attendons ! » lança, sans aucune émotion dans la voie, Khan.

A ce moment Zoé demanda, à Uljay, par scancom :

«Qui sont ces soldats, Commodore ? D'où viennent-ils ?»

Toujours aussi froidement la commodore expliqua en quelques mots l'origine de ce détachement de rangers et d'héraclites, à la jeune confédérée et au Légat.

Une fois le vaisseau au sol, alors que Mojito et son copilote restaient à surveiller ce dernier, contre une éventuelle attaque d'extros planqués hors des murs de la résidence, ainsi que le prisonnier alien, (toujours enfermé dans le compartiment sécurisé du Centaure), le reste de la petite troupe arriva près de la position de Khan, les Héraclites s'étant, enfilés dans leurs armures de combats, peu avant, dans l'astronef.

Uljay s'étonnât de la présence des deux archéologues dont la plus jeune était en possession d'une arme très étrange, (comme l'étaient d'ailleurs celles des deux rangers et leur commandants), qui accompagnaient le reste des soldats, elle s'en enquit :

«Commandant Kuzack,» lui dit-elle en le saluant, « que font ces deux civiles, avec vous et munies d'armes aussi mystérieuse ? Je n'ai reçu aucun ordre les concernant !»

Le Marshall rendit son salut à Khan, comme le firent également les sept autres soldats impériaux sous son commandement et lui expliqua :

«Le Professeur Marna Reyes, est une sniper hors pairs, quand à son assistante, disons qu'elle est spécialisée dans le maniement des armes extros. Les deux nous ont bien dépannées à Cairn.»

Le légat, ayant reconnu Marna, s'avança, vers les nouveaux arrivants et les salua en tendant le bras devant lui :

«Professeur Reyes, c'est un plaisir de vous revoir et vous Marshall, j'étais sûr que vous stopperiez l'invasion de Cairn...la vice-chancelière l'avait également pensé. Elle vous a en haute estime mon vieux !»

Le Commandant des rangers, acquiesça, avant de faire les présentations :

«Oui, son regretté frère a été mon supérieur lors de la seconde guerre nihiliste. Mais c'est loin tout cela ! Messaire Légat et vous Mesdames, (il s'adressait là principalement au Commodore et au commandant de la Garde noire, à ses côtés), je vous présente mon équipe un peu hétéroclite : la jeune Lupe Fuente, assistante du Professeur Reyes, la première classe Alana Paige, notre aumônier, le sergent Kóstas Pavlópoulos, la caporale Yoko Tanaka, notre médecin l'adjudante Pauline Dupuis et les trois boîtes de conserves juste derrière, (il désignait bien entendu les trois Héraclites dans leur lourdes combinaisons métalliques, un peu en retrait), sont le légionnaire Capello, la zélote Ciara Albrecht et bien entendu mon vieil ami le centurion-prime Ezra Chaïm.»

Les trois soldats de la Garde suprême, Ezra le premier cette fois, s'agenouillèrent, (avec difficulté) devant Cynfeirdd et psalmodièrent quelques phrases tirées du bréviaire de la triade. Zoé se sentit vraiment mal à l'aise et son camarade d'infortune, le légat s'en aperçu. Il pria les Héraclites de se relever et fit les présentations également :

«Eh bien miliciens et miliciennes et vous Mesdames, vous avez sans doute reconnu, le commodore Uljay Tamerlan, surnommée, Khan, par la grâce de notre Empereur, à ses côtés, le lieutenant Doria Singer et le sous-lieutenant Marc Kavil, du corps des marins, le lieutenant Natalia Markovna, commandant de la Garde Noir et à mes côtés les Hallebardiers, Hans Hendock et Niccolo Francogianna, mes deux gardes germaniques et peut être avez-vous entendu parler de ma nouvelle amie confédérée, la lieutenante Zoé Bruckner, la Lame.»

C'est alors que l'officier confédéré, qui jusqu'à présent s'était tenu à l'écart près de l'Holo-console, avec les deux autres sous-officiers des marins, approcha le Commodore.

Khan, désigna alors de la main sa collègue confédérée et dit à Marna :

« Professeur, Reyes, je ne crois pas que vous ayez, vous une scientifique civile, le plaisir de connaître, le lieutenant Zoé Bruckner, chef de la section du Hammer, "les fils d'Arès" ?» Son ton était un peu condescendant, en disant ceci, car elle n'avait pas beaucoup d'estime pour les civils qui se mêlaient quelques fois aux forces militaires, mais ce n'était pas du mépris, comme elle en avait pour les mercenaires de la Guilde2, qui pour l'ensemble des militaires Terrans, n'étaient que des soudards surpayés.

Marna serra la main que la jeune femme lui tendait en lui disant :

« Bonjours lieutenant, c'est un plaisir de rencontrer un membre de cette redoutable milice d'assaut confédérée ! »

« Professeur, j'ai entendu parler de vous, il y a peu pendant mon séjour à Manticore, je serai heureuse d'en savoir plus sur le peuple camusien, une fois cette pénible situation terminée.» dit Zoé en lui lâchant la main.

Lupita timidement lui tendit à son tour la sienne et la lui serra rapidement, en lui disant :

« Lieutenant, enchantée ! »

« Moi de même, Mademoiselle ! » lui répondit la confédérée.

Zoé se mit au Garde à vous devant le commandant des rangers.

« Lieutenant, je vous présente le fameux commandant de la milice planétaire d'Agriffon et Marshall des rangers, Obster Kuzack. » dit le légat.

« Mes respects, Monsieur ! Je vous connais de réputation, vous, le premier Marshall de l'imperium3. » fit Zoé en abaissant la main pour empoigner celle d'Obster, qui après lui avoir rendu son salut militaire, lui avait tendue.

« La fameuse Lame...c'est un plaisir, dommage que ce ne soit pas dans de meilleures circonstances, j'espère que nous tous, pourrons aller trinquer à notre victoire sous peu ! » lança t'il amusé. Il y a dans ma ville un estaminet que mes camarades encuirassés, peuvent vous recommander », il se tourna vers ses compagnons Héraclites et leur lança, « N'est-ce pas vrai, les gars ? »

La Zélote Albrecht, tendit son pouce métallique vers le haut en signe d'approbation.

Puis il continua :

«Eh bien, avec autant de cas, aussi réputés comme nous le sommes, les extros n'ont qu'à bien se tenir ! Commodore, veuillez je vous prie, nous montrer ce que vous avez prévu comme plan d'attaque.»

A ce moment Lupe toussota de manière à attirer l'attention du ranger et lui désigna le canon blaster qu'elle avait pris en mains.

«Ah oui j'oubliais, nous avons ces caisses, » Obster désigna deux gros coffres en métal aux pieds des deux Héraclites, « qui sont remplies d'armes prises aux extros après notre victoire de Cairn. Celles que nous avons étudiés et réussi à faire fonctionner du moins, entre autres grâce à notre petite Lupita. Elle a d'ailleurs été blessée par l'une de ces armes la nuit de l'attaque, par chance ce n'était que superficiel. Je propose que cette dernière ainsi que mes rangers, qui sont également au courant, enseignent à vos officiers leurs maniements, car certaines des races extros sont recouvert d'un blindage que seul les munitions PBX des Héraclites et les jets de plasmas que tirent ces canons portatifs, peuvent pénétrer. Pendant ce temps, j'aurai besoin de m'entretenir seul avec le Glaive et le Professeur Reyes.»

Et il entraîna le légat et son amie archéologue un peu en retrait pendant que les autres soldats étudiaient le maniement des armes que la jeune archéologue, assistée par la caporale Tanaka, leur expliquaient, alors que l'aumônier et Cow se rendaient chacun sur un des deux autres principaux postes de combats, (avec chacun une demi-douzaine d'armes extros dans un grand sac), pour briefer les soldats qui s'y trouvaient, sur les canon-blaster et la manière de les utiliser.

«Messaire Légat, je pense que vous êtes au courant de ce que nous avons découvert sur les raisons de l'attaque de Manticore, vous avez eu les mêmes renseignements avec vos prisonniers, n'ai-je pas raison ?» demanda Obster au légat, une fois isolés avec Reyes.

«Effectivement, » répondit Cynfeirdd, « se serait des vaisseaux de notre flotte qui les auraient lâchement attaqués et causés d'énormes pertes, bien plus que celles qu'ils nous ont infligés.» Puis se tournant vers Marna il lui dit : « Professeur, je sais que vous ne devez révéler ceci qu'à des personnes accréditées, telle que moi, mais en tant que représentant de l'Empereur, j'ai le droit de donner une accréditation temporaire au Marshall Kuzack, donc dites-lui qui vous êtes en réalité, ma chère !»

«Obster, comme vous l'aviez déjà deviné, en plus de mon statut de responsable des fouilles archéologiques, je suis aussi un agent au service du "cabinet noir", donc directement sous les ordres du Palais impérial.» avoua alors la jeune femme en se tournant vers son ami.

«Je m'en doutait, Marna, mais rassurez-vous, tous les deux, ce secret sera bien gardé ! » puis il continua sur un ton interrogatif, « Et donc, personne au Palais ou dans votre service d'espionnage ne serait au courant de quoi que ce soit sur une éventuelle attaque planifiée il y a des semaines ?»

« Non, aucun des ministres et même son altesse impériale, n'est au courant de quoi que ce soit ! » fit le légat, « Le réseau Antarès a bien évidement tout de suite été suspecté, mais en fait cela serait fort peu probable, ce n'est pas du tout leur genre de mettre sur pied une attaque pareil. Quoi qu'il en soit, si jamais cela s'avérait exact, toute cette organisation serait démantelée et leurs dirigeants seraient traduits en cour martiale. »

Le Marshall se caressa sa courte barbe, puis dit :

« Ouaip, donc on va devoir tenter de prendre ce domaine en évitant de tuer tous les aliens qu'on y trouvera, afin de peut-être tomber sur un officier supérieur, qui pourrait nous donner plus de renseignements. Mais je ne la sens pas bien, cette affaire mes amis, quelqu'un, quelque part nous a mis une quenelle bien profonde et je vais tout faire pour trouver qui ou quoi !»

« Excellence, » dit Marna à l'émissaire impérial, « nous avons capturé trois aliens vivants, au siège de Cairn, un des trois, de la race nommée Velosks, est un genre de sous-officier, nous l'avons amenée dans le vaisseau, il est enfermé sous bonne garde, si vous désirez aller l'interroger, pendant que nous nous chargeons de prendre la villa, cela serait plus prudent pour vous ! »

« Et louper cette attaque...non merci...j'ai déjà pris des dispositions officielles, pour que la chef des soldats du Hammer, qui a accepté de m'emmener, ne soit pas tenu responsable en cas de malheur sur ma personne, cela englobe tous les officiers ici présents de facto. Donc allons rejoindre Khan, venez !» lança Cynfeirdd en se dirigeant vers les officiers Terrans, réunis devant les deux caisses d'armes extros vides et empilées, servant de pupitre, qui examinaient sur une Holo-console, le plan détaillé du bâtiment en question.

« Ah, Marshall, je pense que vous et vos hommes, pourriez nous être fort utiles, dans le plan que nous avons élaboré. » dit Uljay en voyant nos trois compères arriver à sa hauteur. « Sachez, tous que dès que ma maison sera de nouveau sous notre contrôle, je vous ferai servir les meilleurs vins que vous n'ayez jamais goûté, enfin sauf vous Messaire Légat, je pense que vous y êtes déjà habitué, au Palais impérial... Mais nous avons du travail... Voilà notre plan... »

La Commodore expliqua en quoi il consistait :

« Maintenant que vos deux rangers et la jeune étudiante, que vous dites spécialisée en armement extros, ont distribués les canons blasters et en ont expliqué le maniement à nos soldats, en tout cas ceux qui en ont reçu un, je vais vous dévoiler ce plan que j'ai nommé, "Opération Château Gaillard4", qui est une variante de celle du cheval de Troie et qui se divise en quatre points. » sur la console défilait les plans des divers niveaux de la Domus. « Ici et sur ce point, nos forces mélangées et on compte sur vous et vos deux acolytes, centurion-prime,» dit -elle, en désignant le chef des Héraclite, « vont soutenir un feu nourrit sur les positions de défense des extros. Et par là, » (Khan désignât un point situé non loin de l'ouverture, d'où les messages codés étaient envoyés régulièrement aux civils retranchés dans le souterrain), « se trouve la porte dérobée pour sortir du bunker sans être vu. Nous avons déjà prévenu ma maisonnée de la laisser ouverte, ce qui est fait. Vous Bruckner, seriez-vous capable accompagné de quatre soldats d'élites, de vous y introduire afin d'ouvrir une brèche dans leurs défenses par l'intérieur et ainsi les prendre à revers, le temps que nous lancions l'assaut, cela devait minimiser nos pertes ? Mais il faudra qu'une partie d'entre vous se contente de fusils standard MP96 et 98 avec taser5, tandis que les autres seront équipés des armes extros. Nous savons de source sûre qu'il y a au moins trois de leurs dirigeants, des Leviantes qui se trouvent à l'intérieur, il nous en faut au moins un vivant, mais les trois si possible. Il sont faciles à reconnaître, d'une taille de 1m70 en moyenne, ils sont relativement minces et portent, sur la poitrine et dans le dos, un genre d'armure faite avec des morceaux de carapaces, un peu comme des tortues terraniennes, ils portent un genre de tuniques noires, un peu comme celles de nos légionnaires de l'ancien Impérium romain, sous leurs armures et ils sont à tête découverte...à ce qu'on sait, leurs figures, glabres sont assez repoussantes avec de grandes oreilles, un genre de museau aplatit, une peau bleue tirant sur le mauve et des renflements de peau entre leurs bras et leur corps, on pense qu'ils sont peut être capable de planer avec cela, si ils devaient se jeter dans le vide. »

« Puis-je choisir mes hommes, Commodore ? » lui demanda Zoé.

« Bien entendu ma chère ! » lui rétorqua Khan.

« Alors, il n'y a pas de problème, Commodore ! » lui confirma la jeune femme.

« Heum ! » fit Obster « Lieutenant, j'aimerais en être, si cela ne vous gêne pas, juste moi et vous prenez trois autres soldats de votre choix. »

Zoé regarda le grand gaillard de plus de 1m80 bien bâti, (elle-même était plutôt frêle et ne mesurait guère que 1m73), dont les cheveux brun, mi-longs étaient parsemés de dreadlocks. Ce fameux ranger, qu'elle ne connaissait pas, sauf de renom, mais qui avait une sacrée réputation de guerrier parmi les forces armées impériales. Puis elle lui répondit :

« En fait Commandant il serait plus judicieux que vous choisissiez trois soldats pour nous accompagner, vous avez le grade le plus élevé de nous deux, c'est donc à vous que revient le commandement !»

Le Marshall alors s'inclinât comme pour faire une révérence devant le lieutenant et lui dit :

« Mademoiselle, je n'en ferais rien, honneur aux dames ! »

« Entendu, Commandant, je choisis deux de mes fantassins confédérés et vous je vous laisse le soin de choisir un de vos ranger. Si cela vous sied, je prends le commandement de notre commando ! » lança la jeune officier avant de se retourner et de désigner deux de ses subordonnés :

« Nemeria et vous, de la Rosa, vous venez avec nous et puisque vous avez chacun un de ces canons aliens, vous nous couvrirez, le Marshall et moi nous prenons les fusils d'assaut traditionnels, avec taser. » puis se retournant vers Obster et lui demanda : «Marshall, choisissez un de vos ranger, qui sera aussi muni d'un MP98 ou 97. »

Alors Obster appela la première classe Alana Paige, qui avait fini d'expliquer le maniement des armes étranges aux fusiliers-marins du commodore est était revenue :

« Cow, tu te sens capable de te faufiler dans ce terrier avec nous ? Je peux prendre quelqu'un d'autre, mais je sais que tu es douée au MP98. La jeune range, se saisit de son arme et lui rétorqua :

« C'est parti chef, on va griller quelques sardines6 ! »

Le médecin des rangers, Frenchie, fut renvoyée dans le Centaure, jusqu'à ce qu'on ait besoin du prisonnier, ou de soins médicaux, bien que le médecin personnel, du commodore était parmi l'escouade de sa garde noir.

Le commando, sous la conduite du lieutenant Bruckner, alla se mettre en positions, non loin du point où les autres confédérés, qui contrairement à Nemeria et de la Rosa, étaient restés au poste de combat en face de la meurtrière de la villa.

Les trois Héraclites, eux, étaient partis sur les deux autres points au loin. On attendit le signal, qui devait être une fusée éclairante dans le ciel. Le pilonnage n'allait pas tarder, laissant une possibilité au petit groupe de s'introduire par un angle mort, dans le sous-sol.

1. Cravia : mammifère omnivore, à la fois bipède et quadrupède, de grande taille vivant dans la partie semi-tropicale du continent camusien, (le sud) ainsi que dans la partie du littoral Nord-Est, dans le territoire autonome camusien. Bien que redoutable et très agressif, cet animal est chassé, par les autochtones, pour sa viande très appréciée dans tout le Dominion.

2. Guilde : Consortium, qui appartient à 52% aux quatre nations galactiques qui en sont membres, (l'Empire Xylon, l'Imperium romain, la Nation érinienne et la Confédération de Pel-Aur) et à 48%, à de grandes compagnies industrielles, diverses. Cette guilde, gère et protège les portes de transit entre les systèmes stellaires. Cette entreprise semi-privée possède sa propre armée, (des fantassins et des petits vaisseaux de combats), composée de mercenaires, nommés Guildiens, afin de défendre ces bases de transfert contre toutes attaques de petites et moyennes envergures.

3. Premier Marshall : avant la fin de la seconde guerre Nihiliste, seules des milices de défense planétaire, surtout composées de vétérans et de réservistes, s'occupaient de la défense de certaines planètes peu peuplées et reculées, comme Agriffon. Le capitaine Kuzack ayant été promu au grade de major et commandant des Milices planétaires, on lui confiât la charge de créée une armée de soldats, proches de la population locale, en plus des Forces de Défense Planétaire (FDP). D'autres planètes eurent le même arrangement et pour chacun de ces mondes un commandant fut nommé au titre de Marshall.

4. Château Gaillard : forteresse, construite, sous le règne de Richard Cœur de lion, en Normandie, (théoriquement dans le royaume de France, mais sous domination et administration des anglais) et présumée imprenable. Sous le règne du roi Jean sans Terre, ce château-fort, moderne pour l'époque, fut pris, à cause d'une erreur de construction, qui non seulement permettait un passage hors de vue des assiégés, mais qui en plus laissait une petite ouverture donnant sur cet angle mort sans défense. Ce qui permit à un groupe de soldats francs, d'y pénétrer et d'ouvrir de l'intérieur la porte principale.

5. Taser : contrairement à son ancêtre du début et du milieux du 21ème siècle, les tasers utilisés, dès le début de la nouvelle Ère, fonctionnent avec des sons qui assomment temporairement des ennemis pendant quelques minutes, on en a gardé le nom d'origine.

6. Sardines : la ranger fait allusion aux aliens de types hippocampes, dont les corps ont été retrouvés parmi les guerriers ennemis tués, au siège de Cairn.




Chapitre 14 : Échec et mat ?


Délivrance.

Le commando de soldats, sous les ordres du lieutenant Bruckner, se faufila dans les sous-sols de la villa, par une trappe, dissimulée dans des buissons. Comme prévu, les tirs de barrages sur les autres points de défense de la Domus consulaire, détournèrent juste suffisamment de temps, les regards des sentinelles ennemies, pour que le commando Terran puisse se faufiler subrepticement jusqu'au mur de la villa et depuis cet angle mort, les cinq militaires purent s'engouffrer dans le soupirail ! Ils étaient dans les sous-sols et tombèrent sur deux serviteurs de la vice-consule, une jeune femme et un solide barbu teint mâte, qui les y attendaient comme prévu dans le plan.

« Que les dieux soient loués !» , dit la femme en dirigeant sa torche électrique vers un des deux couloirs qui partaient depuis leur position... C'est par là que vous arriverez dans la cave, il suffit de pousser la petite porte ronde en bois que vous verrez tout au bout de ce corridor, cela donne sur un grand tonneau de vin factice, qui est dans notre cellier, de là vous sortirez dans la pièce en question. Mais soyez sur vos gardes, certains des extros y descendent parfois, ils ont découvert que le vin était une boisson très intéressante, alors discrètement, il y en a qui viennent en prendre, heureusement ils tapent pour l'instant dans les bouteilles et n'ont pas encore pensé à s'en prendre à nos barriques !» dit le serviteur, qui lui aussi avec sa torche montrait le chemin au commando.

« Retournez-vous barricader et attendez que nous tapions à la porte blindée, deux coups longs suivit de deux courts ! Compris ?» leur dit Kuzack alors que Zoé suivit des autres soldats s'engageait dans le couloir.

Le serviteur acquiesça de la tête et une fois sa camarade rentrée, referma la porte du bunker.

Obster revint aux côtés du lieutenant Bruckner et le groupe arriva devant la petite ouverture en bois, puis une fois dans la grande barrique vide, ils attinrent la paroi de bois ovale qui permettait de sortir du faux-tonneau.

« Le Marshall et moi qui sommes armés d'un MP, nous sortons en premiers et vous trois, » dit-elle en s'adressant à Nuno, Cow et Nemeria, « vous nous suivez en nous couvrant si cela tournait mal !» Puis elle chuchota au Marshall :

« Commandant, je vous recommande de mettre la sécurité sur votre arme et d'engager la fonction assommante, le but est de faire des prisonniers et si possible parmi l'élite ! »

« Bien sûr, pas de problème, Lieutenant ! » lui répondit-il à voix basse. « Toutefois, faites-moi la faveur de me laisser passer en premier, afin de vérifier si la voie est dégagée, galanterie oblige ! »

« Si vous le voulez, Marshall, mais je suis juste derrière vous.» répondit Zoé en le laissant passer.

Un judas, laissait voir discrètement ce qui se passait dans la cave. Une lumière très faible en provenance d'une petite lucarne donnant sur les jardins de la demeure, permit de constater qu'il n'y avait personne. Obster poussa la paroi amovible de la grande cuve et avec la petite torche fixé à son arme vérifia la pièce. Une fois les divers recoins de la grande pièce de stockage, contrôlées, il fit signe à Zoé et aux autres soldats de sortir.

Le groupe prit position devants les tonneaux, en demi-cercle, puis avança recroquevillé, vers ce qui leur avait été indiqué par le Commodore, comme l'unique sortie vers les jardins, un escalier en pierre.

Kuzack passait tout devant, accroupi, suivie juste derrière par Zoé, les deux commandants, armés de MP, alors que Nemeria et Nuno, eux armés de canons blasters extros vérifiaient les côtés. La première classe Paige, elle aussi armée de son MP 98, vérifiait les arrières de la cave.

Alors que Kuzack arrivait accroupi devant les premières marches, menant au rez-de-chaussée, près de la sortie des jardins, une créature surgit de dans l'escalier. Elle se précipitât sur le Commandant des rangers et lui entaillât le bras gauche avec une genre de lame fixée à son poignet.

Obster lâchât son fusil et se roulât par terre en se tenant le haut du bras, où le sang giclait. Cette créature, habillé d'une longue tunique noirâtre et dont le haut du corps était recouvert de plaques ressemblants à des grosses écailles de tortues, voulut se jeter sur l'homme à terre, blessé...mais elle n'en eut pas l'occasion. Délaissant son propre fusil d'assaut, le lieutenant Bruckner dégaina son couteau et se jeta à son tours sur l'alien. Et bien que celui-ci était plus massif que la jeune femme, elle eut rapidement le dessus sur le guerrier encarapaçonné1. Un râle sortit de la bouche de l'extros, au moment où la lame de la confédérée lui traversât la gorge.

« Et merde...c'est un des leaders...ah bravo !» lançât Kuzack, alors que Cow, accroupie, à côté de lui, commençait à lui déchirer sa manche tachée de sang pour arrêter l'hémorragie.

« Il n'y a pas de quoi, Commandant, toujours à votre service, pour sauver vos impériales fesses de ranger !» lui rétorqua sur un ton glacial Zoé.

« Par tous les démons du Bolchoï2...faites silence, ce n'est pas le moment de nous faire repérer par l'ennemi !» chuchota aux deux commandants, Nemeria, avec un fort accent slave.

« Vous avez raison, première classe, » dit à voix basse le Marshall, à la jeune femme tatouée, puis se tournant vers Bruckner, il lui dit, toujours en baissant sa voix : « Pardonnez-moi lieutenant, cette réaction était tout à fait déplacée. Il est bien évident que je vous suis redevable pour m'avoir tiré de ce mauvais pas. Et je constate que votre réputation de combattante à l'arme blanche n'est point surfaite. "

« Bien, si on peut se remettre en route les gars, » dit Bruckner un peu énervée, «ce ne serait pas du luxe. Vous là ?» dit-elle, en s'adressant cette fois à la première classe Alana Paige qui terminait de poser un bandage sur la blessure de son chef, après y avoir mis du gel hémostatique, prit dans la trousse de secours qu'elle portait comme chaque soldat confédéré ou impérial, à sa ceinture. «Qu'en est-il de sa blessure ?"

Cow lâchât le bras du Marshall et lui répondit tout en remettant, les produits dans sa trousse :

«Il va survivre, je pense… Notre vénéré Marshall en a vu bien d'autres, pas vrai chef ?»

« Oui, merci Cow...Bon on peut y aller et cette fois, il faut faire gaffe de ne pas se faire surprendre par ce genre de gentlemans, afin d'en chopper un vivant. Tout le monde me suit...» commença à chuchoter Obster, avant de se faire interrompre par Zoé :

« Dans vos rêve Marshall, je passe la première cette fois et c'est sans discussion, avec tout le respect que je dois à votre grade, garez vos miches derrière moi et on fait tous silence. Tiens justement il y en a un qui arrive...avec un peu de chance c'est son camarade le leader n°2 ! »

Effectivement dans la pénombre, alors que les cinq soldats étaient proches de l'escalier, un bruit se fit entendre, des cliquetis, suivit de pas qui descendaient les marches...

Un extros du même genre que celui qui gisait derrière eux dans une mare de sang et tout aussi encarapaçonné, était apparu en haut de l'escalier. Par chance, les soldats étaient eux, dans une semi-obscurité qui les cachaient.

L'extros émis quelques sons incompréhensibles, à voix hautes, puis commença à descendre les premières marches. A ce moment, Zoé, abaissa la sécurité de son MP97 sur la fonction assommante et tira sur l'alien depuis sa position. Le jet sonique toucha de plein fouet l'extros qui s'écroula, roula en bas de l'escalier et s'étala à l'entrée de la cave. Nemeria, avec son comlick, vérifia l'état du blessé, puis ayant constaté qu'il n'avait rien de cassé, juste quelques bosses, grâce entre autres à son armure qui avait dut le protéger dans sa chute, lui attacha ses longs membres supérieurs dans le dos ainsi que ces courtes jambes, avec du serflex3.

Ah ce moment même le comlick diffusa un message du Commodore via l'oreillette, que tous les soldats avaient :

« Ici Khan, à Leader Noir, je pense qu'il vous est impossible de parler, si c'est le cas, contentez-vous de me répondre en appuyant sur le bouton d'urgence de votre radio : un coup pour oui et deux pour non. Avez-vous bien compris Lieutenant ? »

Zoé appuyât une fois sur le bouton de son scancom.

Uljay continua :

« Et Avez-vous pu vous mettre en position Leader Noir ? » voyant une réponse négative, elle continua, « Avez-vous capturé un de leur leader ? » ayant reçu cette fois une réponse positive, elle déclara, « Bien, je tiens à vous signaler que la flotte de secours du Feldmarschall Lazic est arrivée en orbite, une douzaine de croiseurs de tailles diverses. En ce moment des dizaines de barges d'assauts sont en train de descendre dont six sur notre positions...donc courage ! Ceci-dit, tâchons de terminer notre travail. Contact dès que vous serez en place et parés. Compris Leader noir ? »

Zoé Bruckner fit un clic sur son comlick, puis dit à ses compagnons :

« On bouge, il faut qu'on soit en haut, sur les positions prévues, au plus vite, toute l'attaque dépend de nous ! »

Le commando grimpa, précautionneusement les escaliers. Le sergent de la Rosa, très baraqué porta l'extros ligoté sur son épaule. Les soldats arrivèrent devant les colonnades donnant sur le premier jardin intérieur. Tous prirent position, prêt à dégommer tout alien qui se montrerait, dans le périmètre, au moment de l'assaut.

« Leader Noir à Leader Rouge ! » dit Zoé dans son micro qui pendait depuis son écouteur, « Nous somme en place et prêt pour votre assaut, nous avons en visée plusieurs extros différents, mais à première vue, aucun leader... nous attendons votre signal Leader Rouge. »

« Copy That, Leader Rouge, tenez-vous prêt ! » leur répondit Khan.

Trois minutes plus tard, deux explosions retentissaient, une sur la lourde porte métallique de l'entrée principales de la Domus, alors que la seconde, fit sauter la porte secondaire tout au Nord du mur. Les extros se précipitèrent vers ces deux places où les portes avaient été littéralement explosées par les tirs de mini-missiles, tirés par les héraclites en armures.

A ce moment, une fois que les aliens eurent été attirés vers les deux passages dont les portes avaient été démolies, une troisième explosion fit s'effondrer un pan du mur donnant sur le jardin intérieur où le commando était planqué.

Alors que Zoé et Nemeria surveillaient le côté sud des jardins, planqués tant bien que mal derrière les murs et les colonnes, Obster et sa ranger Cow, eux deux se chargeaient de la partie sud, également dissimulés derrière un muret et une fontaine. De la Rosa, quant à lui, surveillait leurs arrières, ainsi que le prisonnier leviante saucissonné et bâillonné comme il se doit.

Alors surgirent une douzaine de marines, par ce qu'il restait du pan de mur qui venait de sauter. Ces valeureux soldats prirent rapidement positions derrières les diverses statues et jardinières qui se trouvaient dans la pelouse au centre du jardin. Quelques soldats supplémentaires, de la garde noires, s'étaient mis en planque juste derrière les ruines du mur, alors que pendant ce temps les héraclites et d'autres fusiliers marins continuaient à faire un tir de barrage depuis les deux autres points de pénétrations, qui n'étaient que des leurres en définitive. Mais malgré cela des extros surgirent de la partie sud du bâtiment en direction du jardin centrale, ainsi que de la partie nord de la Domus...

Mais c'est là que nos amis du commando mixte ouvrirent le feu, stoppant net les premiers guerriers qui déboulaient des deux côtés. Les deux binômes de rangers et de soldats du Hammer, avaient des positions stratégiques et malgré leur faible nombre, pouvaient causer d'énormes dommages aux assiégés. Soudain depuis un couloir près de l'entrée de la cave, où surveillait Nuno, un troisième leader leviante surgit, toujours en armure type tortue. Il pointa son arme, qui comme celle des deux autres, étaient de type revolver, d'un modèle très exotique, vers ce dernier. Mais le confédéré, n'ayant pas d'arme anesthésiante, eut le reflex de sortir son poignard de service et de l'appliquer sur la gorge non protégée par l'armure du leader alien, toujours dans les vapes. Le leader armé, hésitât une seconde, ce qui permit à Obster de lui balancer, n'étant pas trop éloigné de lui, une décharge sonique paralysante. Le leader extros s'affala K.O. sur la pelouse.

D'autres extros des autres races, tentèrent également une sortie depuis l'intérieur de la maison, mais ils furent repoussés par des tirs de barrages venant à la fois de la position du commando et de ceux des fusiliers-marins positionnés dans le jardin, près du mur en ruines. De nombreux corps de ces aliens gisaient sur la pelouse. Étant donné que pour l'instant, la majorité des tirs venaient, d'armes conventionnelles et que toutes avaient une fonction taser, beaucoup de ceux-ci ne devaient être qu'étourdis ou blessés, car tels avaient été les ordres au départ : dans la mesure du possible on paralyse ou on blesse plutôt que de tuer, afin de faire un maximum de prisonniers.

Le Marshall Kuzack prit son comlick et appela son vaisseau :

« Ici Kuzack, Mojito, tu me reçois ? »

« Haut et clair chef ! » répondit la caporale Nicole, « Tout va bien là-bas ? »

« Oui, on est en train de déborder leurs défenses. Il faudrait que tu demandes à Frenchy de nous ramener notre invité, ici, on va en avoir besoin sous peu. Qu'il soit bien saucissonné et qu'Horatio l'accompagne !» lui dit calmement entre deux coups de fusils, le commandant des rangers.

« Je transmets cela tout de suite Commandant. Et à propos de transmissions, j'ai reçu il y a deux minutes une annonce du capitaine Frisch, du croiseur "la Licorne", sous le commandement du Connétable Lazic, qui nous annonçait qu'il était en route avec sa nef personnelle plus quelque spatio-jet en soutient. Les divers vaisseaux de la flotte ont débarqué des soldats sur les points stratégiques du continent, entre autres sur Manticore. Selon le capitaine Frisch il n'y aura plus pour longtemps de résistance ennemie sur notre planète. L'astronef du Feldmarschall arrivera dans trente minutes... »

« Bien, je pense que tout sera fini d'ici là. Kuzack terminé ! » dit Obster tout en tasant4 un extros qui s'était aventuré hors de son abris.

Soudain cinq velosks en armures blindées sortirent d'une des pièces donnant sur la cour intérieur et se ruèrent vers le commando. Mal leur en pris, car des volées de jets de plasma fusèrent depuis plusieurs points du jardin. Les cinq guerriers cuirassés s'effondrèrent.

A moment une voie s'éleva depuis la zone ou le mur avait été fracturé, la voie dans le haut-parleur, était synthétique et traduisait en velosks ce que le commodore Khan, (qui venait de passer par l'ouverture principale de l'enceinte), disait :

« Honorables soldats de l'Alliance leviantes, nous avons l'avantage du nombre et des armes. Comme vous le constatez les canons portatifs des velosks n'ont plus de secrets pour nous et nous en avons suffisamment pour vous anéantir...mais nous ne le voulons pas...Notre intention est de libérer cet endroit et de discuter avec vos leaders. Nous ne sommes ici qu'un simple détachement de soldats, nos force militaires sont en train d'arriver. Rendez-vous et vous avez ma parole que vous serez traités comme des prisonniers de guerre et peut être pourrons nous trouver un arrangement à ce conflit. Comme geste de bon vouloir de notre part nous avons amené un de vos soldats que nous avons capturés hier et qui peut témoigner de notre façon de traiter nos prisonniers de guerre ! »

Une fois que toutes les phrases du message furent traduites dans l'étranges langue gutturale des rats-taupes5. Khan fit signe à un de ses hommes de faire approcher la créature que venait d'amener ligotée, la toubib des rangers.

L'extros une fois ses liens retirés, s'avança sur la pelouse et expliqua dans sa langue, qui fut traduite pour Uljay et les quelques soldats qui se trouvaient non loin d'elle, qu'il avait, lui et ses camarades, été traités correctement et que le commandant des Terrans voulait leur proposer une reddition honorable. Puis il retourna auprès de ses geôliers ne sachant pas ce qu'il devait faire.

Le leviante qui avait été tasé tantôt et qui apparemment s'était plus vite remis que son homologue qui attaché, était encore dans les vapes. Se remis debout et s'avançât vers le commando de Bruckner. Celle-ci sortit un traducteur de sa besace et le brancha. Le leader ayant compris que le langage des velosks serait plus facile à utiliser pour ce faire comprendre, parla dans cette langue qui ne devait pas être la sienne, mais qu'il maîtrisait parfaitement semble-t-il :

« Je suis Dorn, second Naark de la nation des Leviantes, je parle au nom de toute l'Alliance de l'espace libre d'Arush, vous détenez notre premier Naark, » dit-il dans la langue velosks, qui était immédiatement traduite par la machine, « je dois m'assurer qu'il va bien, je vais venir à vous sans armes, acceptez-vous Terrans ? »

Zoé, interrogeât du regard son camarade ranger, planqué un peu plus loin et voyant qu'il approuvait de la tête, tout en tenant en joue le commandant en second des Leviantes, avec son MP 96, elle lui répondit, via le traducteur :

« Approchez...second Naark, vous avez ma parole que si vous ne tentez rien, il ne vous sera fait aucun mal ! » puis voyant que le chef des leader extros commençait à revenir à lui, elle continua : « Votre chef n'est que sonné comme vous l'avez été vous-même, approchez et vous pourrez le voir, mais ne faites rien de stupide ! »

Alors l'officier extros, se rendit lentement vers l'endroit où le Marshall et le lieutenant Bruckner étaient tapis, alors que le sergent Nuno de la Rosa trainait précautionneusement son prisonnier qui pour l'instant n'était pas encore tout à fait remit, vers eux deux.

Le commandant en second des aliens vérifiât à distance avec un appareil médical que son supérieur n'était pas trop mal en point et une fois chose faite, se tourna vers Zoé et lui lança :

« Bien, vous avez tenu parole, que dois-je faire maintenant ? »

Une fois la traduction faite, Bruckner avec sa radio demanda des instructions au Commodore Khan. Puis ayant eu des directives de cette dernière, dit à l'extros :

« Dites à vos guerriers de poser leur armes, toutes leurs armes à terre, que ceux qui possèdent, comme vous des armures les retirent et les posent aussi devant eux. »

Le leader alien, fit quelque pas en direction de ses hommes et leur dit (dans un autre langage que le traducteur ne put déchiffrer par manque de vocabulaire), quelque chose, suite à quoi tous les extros posèrent ou jetèrent leurs différentes armes à terre, puis pour ceux qui en avaient, se défirent de leurs armure. Le commandant en second se défit lui aussi de sa cuirrace, ainsi que de cet espèce de manchon supportant une lame, dont le premier des leviantes que le commando avait affronté, s'était servi pour blesser le commandant Kuzack. Toutefois une partie demi-sphérique de carapace resta accrochée au guerrier.

Kuzack, de loin désigna avec son fusils l'étrange coquille qui était accrochée, sur ce qui, chez la plupart des espèces humanoïdes, correspond au cœur et lança au Leviante, via le traducteur de Zoé, non loin :

« Et çà c'est quoi ? Cette partie d'armure qui reste sur votre poitrine ? »

L'alien répondit dans la langue velosks, qui fut immédiatement traduite en retour :

« C'est un erg, un symbiote qui est implanté sur chaque guerrier et le protège naturellement sur cette zone sensible de notre anatomie. On ne peut le retirer à ce stade sans causer irrémédiablement la mort de son hôte,»

Zoé dit alors à l'alien :

« Ok, mais certains de vos soldat, qui n'ont, ni été anesthésiés, ni tués demandent des soins médicaux d'urgence, avez-vous parmi vous un ou plusieurs médecins...ou guérisseurs ? »

Dorn lui répondit :

« Oui, nous en avions deux, mais l'un a été abattus par un tir de plasma, je pense qu'il est mort, avec votre accord, celui qui est indemne va vérifier qui de nos soldats touchés peut encore être sauvé... »

A peine avait-il dit cela que dans le ciel plusieurs petits vaisseaux de troupes commençaient leur approche pour l'atterrissage.

Obster Kuzack comprenant que cette arrivée brutale pouvait faire paniquer les extros, s'étant rapproché de sa camarade, se saisit du micro du translateur que tenait Zoé et lança :

« Ce ne sont que nos troupes, comme nous vous l'avions annoncé, restez calme, il ne vous sera fait aucun mal ! » puis alors que la machine terminait la traduction, il reçut un message de Khan dans son intercom. Il reprit le micro, puis continua : « Nous avons parmi nous juste en dehors de l'enceinte, le second plus haut Magistrat de notre Empire, il peut parler au nom de notre Commandant suprême l'Empereur, car il a été chargé de s'entretenir avec vous et votre Naark. Acceptez-vous une rencontre ? »

L'officier extros revint vers son chef et tout en le désignant de son doigt crochu dit à l'assemblée de soldats Terrans :

« Détachez notre Naark, car nous sommes maintenant à votre merci, nous n'opposerons aucune résistance. Vous pouvez dire à votre leader suprême en second, de venir ! »

Nuno détacha, le chef alien, qui se réveillait peu à peu, l'assit sur le muret qui était à côté d'eux, puis se recula tout en tenant ce dernier en joue, juste au cas où...

« Retirez la cuirasse de votre Naark et expliquez-lui quelle est la situation ! » lança le lieutenant Bruckner, alors qu'Obster dit quelques mots dans sa radio, afin de contacter Marna pour s'assurer qu'elle et sa jeune dulcinée était bien à l'abris...tant que faire se peut. Apparemment leur équipe, elle non plus, n'avait pas eu de perte, ni de blessés graves.

A ce moment un groupe de personnes, dont le légat et ses deux gardes du corps, entrèrent par la brèche du mur d'enceinte. Parmi elles il y avait l'adjudante Pauline Dupuis, (alias Frenchy, la toubib de la troupe survivante des rangers d'Agriffon), trois fusiliers-marins et trois aliens dont un de la race des xylons. Ces derniers, il est très peu courant d'en apercevoir parmi les Terrans : car malgré le vaste empire qu'ils dominent, ils n'étaient plus que quelque centaines de milliers, moins d'un millions, d'individus à ce qu'il semblerait.

De plutôt petites tailles, (1m60 environ), non seulement hermaphrodites, mais également parthénogénétiques, les xylons, à l'instar des camusiens, sont pourvu de deux paires de bras. Ils sont, tout comme eux, apparentés aux reptiles mammaliens, comme les sont également les humains ainsi que tous les mammifères. Leur peau est grisâtre, parfois tirant sur le brun, (cet individu, ci était lui d'un gris cendré) et leurs leaders, (officiers supérieurs, dirigeants ou scientifiques), portent un genre de rubis taillé, enchâssé dans la peau située entre leur deux yeux globuleux, à la manière d'un troisième œil, ce que cet individu, de haut rang laissait voir. Leur civilisation a des milliers d'années d'avance sur celle des Terrans ainsi que sur celle des eriniens.

Les deux autre aliens l'accompagnants étaient par contre tous deux de la race des eriniens, des êtres amphibiens bipèdes, dont la peau de batraciens était dans les tons violet-pâle, du peuple nommé l'Unité Erinienne, nation limitrophe à la fois du Dominion Terran et de l'Empire Xylon. Ils venaient sans aucun doute du croiseur erinien qui avait rejoint la flotte impériale sur le chemin depuis le système d'Aureus où se trouve un des mondes le plus sécurisé de tout l'Imperium, après TERRA Secundus : la mystérieuse planète X.

Ces deux races extra-terrestres sont bien entendu des alliés des impériaux et des confédérés depuis des décennies.

Les trois marines vinrent près du commandant des ranger, sa collègue du Hammer et la première classe Nemeria et leur firent le salut réglementaire, le plus haut gradé des trois, un sergent-chef, dit au Marshall et à Zoé :

« Marshall, lieutenant, le Commodore souhaiterait que nous allions délivrer les civils de leur cachette. Donc avec votre permission, Commandant, nous allons descendre à la porte, du Bunker. Il semblerait que vous ayez donné un code pour vous identifier, quel est-il ? »

« Deux coups longs suivit de deux courts, sergent, la grosse barrique du cellier en est la porte, tirez le robinet vers vous, pour en ouvrir le passage. » lui répondit-il, alors que le les deux autres fusiliers se dirigeaient vers la porte donnant sur l'escalier de la cave.

Frenchy pendant ce temps s'était dirigée vers un groupe de marines qui tenaient en joue quelques-uns des extros prisonniers et leur demanda de l'accompagner pour assurer ses arrières, pendant qu'elle s'occupait des blessés. Elle aperçut de l'autre côté, de la pelouse son homologue alien, un reptiliens, qui avait déjà commencé à soigner les guerriers qui en avaient besoin.

Elle vit également qu'il prononçait quelques paroles dans sa langue de manière solennelle, en constatant le décès de certains, ce qui fit penser à Frenchy que ces extros devaient avoir un cérémonial religieux et donc un type de spiritualité.

Le légat s'était rapproché des deux leaders extros et les saluât alors que les trois aliens qui le suivaient, discutaient à voix basse, en regardant les diverses races extros présentes. Ils s'exprimaient dans l'idiome erinien pour les deux premier, quant au xylon, sa capacité télépathique lui permettait de se faire comprendre dans n'importe quel langage.

Maintenant que la réédition des extros était acquise, on put aussi bien du côté des impériaux que des confédérés, étudier de plus près les divers physiques des ennemis capturés.

Dans un coin du jardin, quelques velosks, (mais plus, car plusieurs avaient été abattus tantôt), étaient eux aussi, assis ou couchés dans le gazon.

Dans un autre coin du parc intra-muros, des soldats Zarkles, (les hippocampoïdes) étaient assis dans la pelouse, regardant le soleil qui arrivait au zénith, ce qui signifiait qu'il faudrait songer à pouvoir les sustenter.

Il y avait bien sûr d'autre reptiliens en plus du guérisseur, assis eux aussi dans l'herbe. Leurs armes et leurs armures, pour ceux qui en avaient, posées devant eux, sur le tapis végétal, étaient collectées par les deux marins, qui escortait Frenchy.

Et une autre espèce d'extros qui n'avait, tout comme les Leviantes jamais été encore aperçue jusqu'alors, des aviens, ressemblants à des chouettes, mais dont le plumage serait très fin et tirant sur le brun foncé.

Leurs gros yeux étaient vraiment comparable à ceux des rapaces nocturnes de Terra Secundus. Ils ne semblaient pas avoir de réelle aile, car leur membres supérieurs, couverts là aussi d'un fin duvet de plumes laisser à penser à des genres de bras, très fin et ressemblant fort à leurs pattes, qui se terminaient l'un comme l'autre par des griffes. Et en parlant d'ailes, il semblerait que les Leviantes eux-mêmes, devaient en avoir eu, avec leur morphologie de chauve-souris, mais leur évolution, comme ceux des aviens avait fini par les leur faire disparaître, bien qu'il semble que pour les leviantes, des bourrelets de peau lisse pendouillant entre leurs bras et avant-bras, pouvaient laisser à penser qu'ils devaient avoir un restant d'ailes atrophiés, peut-être qu'à l'instar de certains mammifère terraniens, ils pouvaient planer d'arbres en arbre, une fois leurs vêtements et leur carapaces ôtés.

Le Légat salua aussi bien les soldats du commando Terran, dont Obster et Zoé, que les deux leader extros et puis il prit le micro que le lieutenant Bruckner lui tendait pour dire aux deux prisonniers :

« Honorables adversaires, je suis le Légat Cynfeirdd, émissaire de notre vénéré Empereur et en son nom je viens à vous, afin de comprendre ce qui s'est passé sur la planète de votre alliance, pour que vous nous ayez attaqué de la sorte, car notre gouvernement n'est au courant de rien ! » Puis désignant ses trois homologues xylon et eriniens, il continua : « ces personnes que vous voyez là sont nos alliés, membres comme nous de la Coalition d'Orion, le délégué Guzokrat de l'empire Xylon et les deux autres sont, le capitaine de croiseur Re'wuz et son ordonnance le lieutenant Ju'kiop, de la Nation érinienne. Je leur ai demandé de m'accompagner afin qu'eux aussi sachent de quoi il est question. Si vous êtes remis de votre paralysie temporaire, premier Naark, je vous propose de nous expliquer ce qui s'est passé. Mais nous serons mieux à l'intérieur, je pense que dans cette salle que je vois là-bas, se sera plus confortable, veuillez nous suivre, vous et votre second. Et vous deux aussi, » dit t'-il en direction de Zoé et du Marshall. « Vous, ma chère vous serez les yeux et les oreilles de votre gouvernement, afin de rapporter ce que ces messieurs vont nous dévoiler. Bien que votre vice-amiral Nevelskói assiste sous vision holographique, je préfère qu'un officier confédéré soit présent en chair et en os. Allons-y et laissons le Commodore Khan remettre de l'ordre dans sa maisonnée. » finit-il par dire, alors que les serviteurs, enfin délivrés de leur cachette du sous-sol, sortaient les uns après les autres, tandis que Uljay, qui venait de passer l'ouverture creusée par l'explosion dans le mur, s'avançait entourée de quatre de ses gardes personnels.

Un officiers haut gradé, dans la cinquantaine, membre de l'infanterie mobile, (L'Armée de terre impériale), suivit le Commodore, alors que tous les soldats de l'imperium présent se mettaient aux garde-à-vous, y compris le lieutenant Bruckner et ses sous-officiers confédérés présents, car tous avaient reconnu le fameux Feldmarschall Lazic, commandant en chef de toute l'Infanterie Mobile et pour quelques temps encore Grand Connétable, (l'empereur l'ayant confirmé dans cette fonction), de Stellar Force.

Puis escorté de deux fusiliers-marins de sa propre Garde Noire, le Maréchal entra dans une pièce que Khan leur avait désignée pour discuter, suivit du légat Cynfeirdd, des deux extros, libres de leurs mouvements, du xylons et des deux eriniens, du Marshall Kuzack et de Zoé, laissant la commodore accueillir ses serviteurs, qui venaient de sortir de la cave, précédés des trois marines qui étaient venus les délivrer de leur cachette.

Le professeur Reyes, Lupe, le restant des soldats du Hammer et les autres rangers, étaient également arrivés à la suite du Feldmarschall Lazic et se tenaient un peu en retrait du commodore.

Soudain, une fois que tous les serviteurs de la Domus furent sortis, une femme dans la trentaine, de type indien, arriva dans le jardin, accompagnée de deux demoiselles très peu vêtues.

Lorsqu'elle aperçut Khan, elle dit quelques mots aux deux jeunes femmes, puis les délaissant, se précipita vers la Commodore, la prit dans ses bras et lui dit :

« Uljay, ma chérie, si tu savais ce que nous avons eu peur et comme je me suis languie de te voir ! »

Le Commodore, sans sourcilier, (en public elle restait toujours stoïque et ne manifestait presque aucun sentiment, attitude qu'elle partageait apparemment avec le lieutenant Bruckner), lui répondit :

« Je suis heureuse de vous savoir tous sains et saufs, enfin presque tous...on a retrouvé les corps de Johann et Kurt, c'est horrible ! J'ai eu très peur qu'il ne te soit arrivé malheur, Jayala ! Toi aussi mon amour tu m'as énormément manqué, tous ces longs derniers mois, mais je veux te présenter une scientifique que tu connais peut-être de réputation, vu que tu as fait comme elle des études en xénoarchéologie6, il y a une dizaine d'années. »

Elle voulut faire les présentations avec Marna, lorsque sa compagne s'écriât en voyant le Professeur Reyes :

« Marnie ? Marna Reyes ??? Alors là, si je m'attendais... »

Marna parut vraiment surprise, quelques secondes, puis se ravisa et dit à la séduisante femme au teint mat qui s'avançait vers les deux scientifiques :

« Cannelle ?? C'est donc toi la vice-consule de cette planète ? »

Et sous les yeux stupéfaits de Lupita, l'édile agriffonaise, de surcroit Consul par intérim, depuis l'annonce du décès de ce dernier, prit les mains de l'archéologue et lui fit la bise.

Ce geste inattendu, ne fit pas s'émouvoir la stoïque Uljay, mais l'assistante du Professeur Reyes, qui elle n'était pas si froide, fit une moue de jalousie, à peine dissimulée.

Voyant, l'embarra de sa petite stagiaire, Marna lui expliqua :

« Lupe, je te présente, une ancienne camarade d'université, de la section géologie et xénoarchéologie, la vice-consule Jayala Singh, que nous surnommions Cannelle. Jayala, voici Lupe Fuentes, qui était jusqu'à il y a quelques jours, mon assistante sur le chantier de fouilles de Ca-Ham. » puis sur un ton un peu coupable, elle continua : «Cannelle et moi étions colocataires et de très bonnes amies ! »

« Des amies vraiment très proches, n'est-ce pas, Marnie… » ajouta la Consule en lui faisant un clin d'œil complice.

« Et cela, tu allais m'en parler aussi... Marnie ? » lançât la petite latina à sa compagne, sur un ton de reproche.

« Excusez-moi d'interrompre votre scène de ménage qui n'a pas lieu d'être Mesdames, » dit Uljay, « mais si nous passions dans l'atrium afin de prendre une collation, il est presque midi et cet assaut m'a ouvert l'appétit et je pense que c'est pareil pour nos hommes ? »

« Oui je manque à mes devoirs d'hôtesse de ne pas vous servir de quoi vous restaurer, » dit gênée Jayala.

« Cannelle, » dit Khan, avec ironie, (car elle n'avait jamais entendu ce surnom avant cet instant), «Etant donné que les renforts sont là, je vais donner une permission pour le reste de la journée à mes soldats, qui l'ont bien mérité et leur dire de remonter sur le Temudjin, avec quelques bouteilles de nos meilleurs crus, vu que j'ai promis à tous nos combattants une tournée des meilleurs vins de notre cave. Ils pourront en profiter dans leur mess, mais en ce qui concerne nos autres invités, les rangers, les confédérés, les héraclites et nos deux civils, sans oublier le Légat et le Connétable, je suggère que nous leur servions quelques pâtés et salades. Nous organiserons ce soir un dîner plus festif et digne des trois hauts représentants de la Coalition, que nous avons l'insigne honneur de recevoir aujourd'hui. »

« Excellente idée ma chérie ! » dit Jayala. Puis elle se tourna vers la jeune étudiante et lui dit d'une voie mielleuse : « Lupita, ou plutôt devrais-je dire Torride Fuentes...oui j'ai déjà assisté à quelques-unes de tes exhibitions à Cairn, je suis ravie de te connaitre. » ce faisant elle lui embrassa la joue.

« Madame la Consule7, vous me flattez !» lui répondit Lupita, très émues et tout à fait calme cette fois, en lui rendant son baiser !

« Quant à toi, Marnie», continua la jeune consule intérimaire, « il faut que tu me racontes ce que tu as fait une fois que nos routes nous ont éloignées, je veux tout savoir ! »

« On se voit tantôt, Cannelle...euh Madame la Consule par intérim ! » lui dit à son tour Marna.

Jayala s'éloigna et alla donner quelques ordres pour la collation, à deux de ses serviteurs.

Khan quant à elle dit, avec le traducteur qu'elle avait avec elle, au guérisseur extros :

« Est-ce que vos guerriers ont avec eux de la nourriture, le cas échéant nous pouvons leur donner quelques pitances de notre garde-manger. »

« Nous avons de quoi alimenter nos soldats, merci de votre courtoisie Commodore ! » répondit le médecin extros, via le traducteur.

« Bien alors Mesdames, suivez-moi à l'intérieur ! » lança Uljay aux deux archéologues, puis précisa : «Vous aussi les rangers et les soldats de la légion noire et à moins que mon supérieur, le Connétable Lazic ne donne de contre-ordres, je vous donne quartier libre jusqu'à demain aux aurores. Les troupes fraîches venues avec lui vont prendre la relève et surveiller les prisonniers et assurer la garde du domaine. Considérez-vous comme nos hôtes, pour vous remercier d'avoir su reprendre cette villa sans trop l'endommager ! » Puis elle se ravisa, en constatant qu'il y avait quelques soldats confédérés près d'elle : « En ce qui vous concerne, soldats du Hammer, je ne peux pas parler pour votre hiérarchie, mais je pense qu'au moins pour ce qui est de la collation, il ne devrait pas y avoir de problèmes, c'est la moindre des choses. Une fois votre officier de commandement de retour, j'aviserai avec elle, il serait dommage que vous ne puissiez savourer notre cuvée spéciale. Adjudant Johnson, passez la consigne, que tous vos hommes rentrent avec nous à l'intérieur se restaurer. »

« Bien Commodore, à vos ordres ! » lui répondit le sous-officier confédéré. Puis il se tourna vers ses soldats et leur cria : « Vous avez entendu la dame, troufions, alors tenez-vous correctement, vous représentez la Confédération, ne l'oubliez pas, par la casquette du grand général8 !

Et toutes ces unités aussi disparates qu'efficaces, pénétrèrent dans l'atrium de la résidence consulaire.



1. Encarapaçonné : se dit de quelque chose ou quelqu'un qui est dans un genre de carapace, comme une tortue, un pangolin ou un tatou.

2. Par tous les démons du Bolchoï : expression des Terrans, originaire de province du Russland, sur TERRA Secundus, comme les parents de Nemeria, (qui ont déménagés depuis la planète mère, lorsqu'elle était encore enfant vers une planète de la Confédération) et qui utilisent encore quelques termes de la langue de leurs ancêtres.

3. Serflex : collier de serrage en plastique, utilisé entre autres, en lieu et place des menottes. Au départ ces ligatures avaient juste été inventées dans le but de maintenir des objets ensembles et servait aux ouvriers et électriciens.

4. Taser : faire usage de son taser, ce qui revient à envoyer une onde sonique via une arme.

5. Langage des rats-taupes : au fur et à mesure des diverses traductions que la machine fait, l'idiome traduit se fait plus fluide, pour se terminer par une possibilité de dialogue quasiment sans erreur. Et ceci se ressent dans les deux sens. Ce qui fait que le velosk qui a été plus traduit que les autres langues, devient le langage utilisé pour se faire entendre de tous les extros, qui le parlent peu ou prou.

6. Xénoarchéologie : autre nom donné à l'exoarchéologie, pareil pour la xénogéologie.

7. Consule : de facto.

8. Le grand général : désigne le général Wolfgang von Schiessen, héro, libérateur du Peuple de Pel-Aur et fondateur de la Confédération. Il fut, (toujours en vie à l'heure actuel, mais à la retraite), également son premier président.




Chapitre 15 : Cessez-le-feu.

Les Leviantes.

Alors que les soldats du Hammer, les rangers et les Héraclites profitaient de l'hospitalité du Commodore Tamerlan et de sa concubine, la Consule Singh, pendant que les détachements de marines et de fantassins, débarqués des divers bâtiments de Stellar Force, surveillaient le périmètre de la Domus ainsi que les prisonniers ennemis, dans une pièce donnant sur les jardins intérieur de la demeure, les pourparlers entre les différents protagonistes de cette campagne militaire et les leader extros commencèrent.

Le Commandant des Leviantes et son adjoint se tenaient debout devant le Légat Cynfeirdd, entouré de ses deux gardes du corps et les officiers Terrans, présent.

Le Lieutenant Bruckner alluma l'Holo console qu'un serviteur de la maisonnée avait apporté et posé sur le sol. La silhouette d'un grand officier de la Confédération, d'un grade de l'amirauté apparut.

Zoé se mit au garde à vous devant son commandant en chef et fit les présentations :

« Amiral Alexeï Nevelskói, permettez-moi de vous présenter son Excellence Branwen Cynfeirdd, représentant de son Altesse l'Empereur Nahiossi. » commença t'elle en désignant le légat. « Le Feld-maréchal Lazic, Connétable de l'Imperium, pour cette campagne et le Marshall Obster Kuzack, Commandant des milices de défense planétaire et des rangers d'Agriffon. » puis elle désignât les trois aliens qui étaient avec le groupe : « Venus en renfort avec un de leur vaisseau diplomatique, le capitaine Re'wuz du croiseur "le Vul-Zurgor" et son ordonnance le lieutenant Ju'kiop, de la Nation érinienne et voici Guzokrat l'envoyé de l'Empire Xylon, qui était en représentation diplomatique sur le vaisseau erinien ! » L'amiral confédéré salua l'un après les trois représentants de l'Imperium qui le saluèrent à leurs tours, les deux militaires en se mettant au garde à vous, l'émissaire impérial de la manière des magistrats et sénateurs romains, en tendant le bras devant lui1 et bien entendu les trois aliens de la Coalition d'Orion, qui lui rendirent un salut à leur manière.

Les deux leviantes, quant à eux, semblaient mal à l'aise devant toute cette assistance d'êtres si étranges à leurs cultures.

Ce fut le vice-amiral Nevelskói qui commençât :

« Je suis Honoré de vous rencontrer, mais je suis peiné que ce fut dans de si pénibles circonstances. » Puis tournant holographiquement sur le côté, il désignât les deux créatures aliens, qui se trouvaient au centre du petit groupe de soldats. « Et donc ce sont eux, les commanditaires de cette abomination ? Qu'avez-vous à répondre Messieurs, les envahisseurs ? Quelle est cette histoire sans aucun sens que vos guerriers nous content depuis leurs cellules…Ce seraient nos alliés de l'Imperium qui vous auraient attaqués les premiers et montés une expédition, affréter plusieurs destroyers et croiseurs de guerre, qui lesquels, envoyés dans un de vos mondes, l'auraient bombardé et tout ceci sans que nous, leurs alliés de toujours, n'en soyons informés, de manière officielle ou non ? »

Là, le vice-amiral, faisait bien comprendre aux impériaux, que leurs services de renseignement, était au courant de tous leurs faits et gestes, juste un petit rappel amical entre alliés...

« Comme je l'ai dit au représentant de l'Empereur, » dit le leader en second, à l'hologramme de l'amiral, « je suis le second Naark Dorn, aide de camps du premier Naark Kuljpur. C'est lui le plus haut gradé de toutes les troupes sur le sol de cette planète. Et étant moi-même dans la confidence des plans de cette mission de riposte, je peux témoigner que c'est bien une petite armada de vos vaisseaux qui a attaqué la planète mère de la nation vassale des velosks, il y a des semaines de cela, selon votre chronologie humaine. Mais mon supérieur pourra mieux en parler. »

Il désignât son compagnon Leviante qui l'air choqué répondit au groupe de soldats et de magistrats :

« Le second Naark Dorn, bien qu'ayant été informé comme tous les officiers de notre caste dirigeante, n'a pas eu non plus, tous les détails, ni moi d'ailleurs, mais ce que je sais de plus que lui, c'est que des insignes et bannières de votre Imperium ont été retrouvés dans les décombres d'une navette de combat humaine accompagnant les bombardiers, qui s'est écrasé lors de cette infamante attaque, qui a couté des centaines de milliers de vies au peuple velosk et a entièrement a rasée les trois principales citées de ce monde. »

« Avez-vous des preuves de ce que vous avancez, Messieurs ?» se permit de lui lancer le Marshall Kuzack.

« Pas avec nous, bien entendu, ce n'était pas nécessaire pour cette offensive, mais le Commandant suprême de notre flotte, qui se trouve actuellement aux confins de ce système, détient des preuves irréfutables, entre autres, des restes du vaisseau d'escorte et il se trouve que nous y avons récupérés quelques dépouilles de vos soldats.»

Le Connétable Lazic prit la parole :

« Sachez Messieurs, qu'en tant que commandant en chef de l'infanterie mobile de l'Imperium, ayant mes entrées, dans les bureaux de nos forces armées, je n'ai aucune connaissance d'une pareille offensive montée par notre État-Major de Stellar Force. Et je pense, » continua-t-il en désignant le Légat, « que vous Messaire Cynfeirdd, n'avez pas non plus confirmation d'une implication de notre gouvernement dans cette prétendue attaque d'envergure ! »

« Je confirme, Connétable et à vous tous, que le Palais impérial nie toute implication dans une telle barbarie...Toutefois, il existe parmi nos divers services de défenses internes, une branche qui bien souvent nous a joué des tours pas toujours très moraux. Ce serait, bien que totalement improbable, la seule explication sur cet acte, mais comme je le dit souvent, ce service n'est pas une force d'attaque, mais de défense ! » clama le légat, visiblement troublé.

« Par les dieux du Grand Vide, nos trois citées de la nation Velosks en ruines, sont là pour prouver le contraire ! » lança le chef des Leviantes.

« Bon, on se calme, tous Messieurs ! » finit par dire Zoé, puis se tournant vers les deux extros, elle leur dit, toujours par l'intermédiaire du traducteur, qui au fur et à mesure, devenait de plus en plus fluide dans ses translations entre les deux idiomes : « Contez-nous, exactement ce qui s'est produit sur ce Monde vassal de votre sodalité ! »

Alors Kuljpur commençât à relater l'histoire de leur alliance interplanétaire, puis leur contât, ce qui est considéré comme le jours le plus noir de l'Alliance d'Arush, l'attaque d'une de leur planète :

Quatre nations différentes, qui étaient en guerre entre elles depuis fort longtemps, furent annexées par une race bien plus évoluée, du nom de Leviante, un demi-siècle auparavant, ce fut le début de cette confédération nommée Alliance de l'Espace libre d'Arush.

Bien que soumises à leur envahisseurs, ces quatre nations que sont les Velosks, les Minraks, les Nemris et les Zarkles, furent traités relativement bien, sans que les Maitres de cet empire, les Leviantes, ne les asservissent réellement. Ils avaient même la possibilité d'avoir des représentants dans la Grande assemblée législative de cette puissante nation guerrière. Et il en était de même dans l'État-major, où quelques représentants de chacune des races vassales y étaient acceptés. Il semblerait que la situation de ces quatre nations soit devenue plus stable, depuis leur assujettissement, qu'avant.

Tout semblait bien se dérouler dans la paix, pendant des décennies, sans contact avec d'autres races, en dehors du secteur sous leur domination, quand soudain sur la planète mère des velosks...l'impensable arriva.

Surgis de l'orbite haute de la planète, neuf vaisseaux de type bombardiers, escortés de petits vaisseaux d'attaque, apparurent sur les écrans radar des principales villes et des bases militaires de la Garde stellaire, (l'équivalent de Stellar Force chez les extros). On ne sait trop pourquoi, la base orbitale ne les vit pas avant, mais peut être qu'un brouilleur d'onde avait été employé...

La flottille se dispersa en trois escadrons et chacun se dirigeât rapidement sur les trois principales citées de la planète des rats-taupes. Kasan fut la première à être détruite par les missiles, ensuite vint Rubora la capitale et presque en même temps, Amrisor subit l'outrageante attaque.

La chasse aérienne des velosks fut très réactives, mais pas assez, car bien que les bombardiers ennemis s'esquivassent, en ouvrant des genres de failles dans l'espace, des trous de vers à n'en pas douter. Toutes fois, un des petits vaisseaux de soutient, fut tout de même abattu et alla s'écraser sur la planète.

Pendant que les commandos des lanciers de la milice locale, allaient inspecter la carlingue ennemie, les faits furent relatés depuis ce Monde, jusqu'à la capitale de l'Alliance de l'espace libre d'Arush, sur la planète mère des leviantes, Prâhim-Shada, du système Vasta Vorum.

Quand le Haut-Conseil des Leviantes en fut informé, quelques jours plus tard, ce dernier, nommé Liquam, demanda qu'on découvre de quelle planète mère ces monstres étaient originaires, afin d'aller répandre leur sang, comme la tradition leviantes l'exigeait.

Un corps en étonnamment bon état, d'un des passagers du petit vaisseaux d'escorte, fut découvert, ainsi que des documents, écrit dans une curieuse langue et calligraphie. Après plusieurs jours passés entre les mains des meilleurs calligraphes et traducteurs en xenoanthropologie, on réussit à déchiffrer une partie des documents informatiques, ainsi que les inscriptions qui ornaient le vaisseau, leur Némésis2 avait enfin un nom : l'Imperium Romain, d'Agriffon.

Il ne fallut qu'une semaine pour réunir une flotte de bombardiers, de vaisseaux de transport de troupes et de nefs de téléportation. L'Armada ainsi assemblée fut envoyé sur la planète centrale, de cette race barbare, qui avait souillé une de leurs planètes et causé tant de victimes...Mais la résistance ennemie, sur Agriffon donc, fut plus acharnée que prévu et malgré l'effet de surprise et les forces énormes déployées pour conquérir à la fois leur capitale Manticore et leur seconde ville, très petite comparée à la première, les leviantes subirent de gros revers, de la part des indigènes, ce qui amena à la réédition de cette troupe dans cette Domus romaine.

Le Leader des extros s'arrêta puis se tourna vers celui qui selon le protocole représentait la plus haute autorité de l'Imperium, le légat et lui dit :

« Nous avons-nous autres leviantes, une ancienne devise : "Le sang appelle le sang ! " Vous nous avez lâchement et cruellement attaqués, nous nous devions alors de riposter de manière forte !»

Cynfeirdd rétorqua :

« Mais par tous les dieux, on vous dit que nous n'avons rien à voir avec cela, Il n'y a jamais eu d'Imperium d'Agriffon, cette planète n'est qu'une colonie très éloignée de notre planète mère, TERRA Secundus...mais il se peut que ce soit un complot, peut être en interne, ou externe... » là il regarda le lieutenant Bruckner.

« N'importe quoi, Excellence...je vous ai déjà expliqué ce qu'il en était, l'autre jour ! », là Zoé se tourna vers son supérieur, l'amiral confédéré, qui trônait toujours devant les autres délégués de la Coalition sous forme holographique et sur un ton réprobateur, lui lança : « Amiral, allez-vous laisser nos soi-disant alliés nous accuser de cet ignoble massacre ? »

« Lieutenant, un peu de calme, vous oubliez qui est le Légat, en face de qui vous êtes ! » lui lança froidement Nevelskói.

La lame repris son air glacial et dit en regardant son Comandant :

« Pardonnez-moi Monsieur, c'est exact, je ne devrais pas réagir ainsi ! » puis se tournant vers le Glaive, continua : « Messaire, je vous prie d'accepter mes excuses, j'espère que la fatigue et le stress de ces dernier jours, pourront expliquer mon comportement inapproprié, si je vous ai blessé, j'en suis réellement navrée, Excellence ! »

« C'est oublié ma chère, je sais ce que vous avez endurée, j'ai partagé ces moments de stress et d'horreurs à vos côtés, ne l'oubliez pas et je sais ce que vous avez fait pour nous sortir de ce pétrin vous et votre camarade ! » lui répondit avec compréhension le légat. Puis se tournant vers le commandant Kuzack, il lui demanda : « Marshall, il me faut une communication longue distance, via un relais, vers Ravenne3 et un canal sécurisé le plus vite possible, je dois communiquer ces informations à l'Empereur. »

Le Feld-maréchal Lazic ne laissa pas Obster répondre, car il leur dit :

« Ne cherchez pas, j'ai un communicateur, dans ma navette, qui peut faire relais jusqu'au WIR, via mon croiseur. »

Il se retourna vers un des deux fusiliers de sa garde noire, une jeune femme aux cheveux roux mi-longs et lui ordonna :

« Sergent Detmers, demandez qu'on amène immédiatement, l'émetteur portable de ma navette ici, je vous prie ! »

La jeune femme prénommée Mariska Detmers, fit un signe de la main et lui répondit :

« A vos ordre Feld-Marschal ! » puis elle prit son comlick et demanda à ce qu'on amène l'appareil en question de toute urgence.

Le légat dit à l'assemblée :

« Nous allons tirer cela au clair, en attendant Messieurs les officiers Leviantes, je vous prie d'aller rejoindre vos soldats dans le parc dehors, dès que j'aurais eu notre Chef suprême nous vous tiendrons au courant. », ordonna le légat.

« Merci votre Excellence, » dit Kuljpur toujours traduit par le translator, « mais avant de nous retirer, pourrais-je savoir ce qu'il est arrivé à mon aide de camps, elle était partie me chercher une de vos bouteilles de cet étrange breuvage, dans la cave ? »

Prenant la parole, Zoé dit au commandant extros :

« Je suis au regret de vous annoncer, que votre adjointe est tombée avec les honneurs dans un combat, qu'elle et moi avons eu, j'en suis navrée mais elle mettait la vie de mon camarade ranger, ici présent, en danger. » elle désignât de la main d'Obster et son bandage au bras, «Elle était armée de cet ergo métallique qui est accroché à vos poignets et je n'ai pas eu d'autre choix que de la tuer, je ne l'ai pas fait avec intention, si j'avais pu la neutraliser d'une autre manière... »

Le second Naark, la coupa en lui disant :

« Lieutenant, ne vous formalisez pas, nous sommes en guerre et ce genre de choses arrive, nous sommes tous prêts, aussi bien nous les Leviantes, que nos vassaux, à donner nos vies pour notre Alliance. C'était une guerrière redoutable, elle n'a aucune honte à avoir, ni vous de reproche à vous faire.»

« Bien » dit le légat alors qu'un fusiller marin venant de la nef du Feld-maréchal arrivait avec l'appareil de communication. « mettez cette radio dans la pièce à côté, je vais m'y isoler le temps d'envoyer un message au Palais impérial. » puis il héla deux soldats dans le jardin : « Soldats, venez par ici et ramenez ces deux messieurs avec leurs camarades.»

On ramena les deux prisonniers avec leurs compagnons et pendant que le légat allait faire son rapport détaillé à l'Empereur, les officiers présents dans cette grande pièce ouverte sur les jardins, tinrent un conciliabule.

Puis le vice-amiral confédéré prit congé de ses confrères impériaux et désactiva son hologramme en laissant le commandement des quelques soldats du Hammer sous l'entière responsabilité du lieutenant Bruckner.

Une fois le message passé, le groupe prit place dans le grand Hall servant de salle de réceptions (et sans aucun doute d'orgies) à côté de l'atrium. La commodore Tamerlan, vint se joindre à eux et fut mise au courant de ce qui s'était dit un peu avant. Les autres soldats qui avaient participés tantôt à l'opération "Château Gaillard", confédérés, Héraclites, rangers et les six gardes noirs, de Khan, sans oublier les civils, dont le professeur Reyes, son assistante, les deux jeunes nymphettes et bien entendu la maîtresse de maison, la Consule Singh, vinrent se joindre à eux. Ils purent tous se restaurer et Zoé autorisa ses camarades confédérés à un peu de liberté avec la boisson, sous réserve de ne pas en abuser.

Marna s'était isolée dans un coin de l'atrium assise sur une chaise Savonarole4.

Elle avait passé un chemisier violet foncé à carreaux, en face, son ancienne camarade d'Université, Jayala était également installée sur ce type de siège romain. Toutes les deux avaient l'air de bien s'entendre et semblaient en pleine complicité, à se remémorer des anecdotes sur leur ancienne université et probablement sur leur ancienne liaison.

Lupita, était adossée à une des colonnes de la salle de fête et les regardaient de loin. Elle avait profité des douches misent à disposition des commandos de soldats Terrans et avait passé un vêtement de rechange, un petit pull échancré rose pâle et un short kaki.

« Ne vous faites aucun souci, jeune fille, » lui murmura Uljay, en arrivant près d'elle, une coupe de vin pétillant dans chacune de ces mains. « je peux vous assurer que vous n'avez rien à redouter de ma compagne, du moins tant que MOI, je serai sur cette planète. Nous avons entre nous, nos us et coutumes.»

En disant ceci elle lui tendit une des coupes.

« Il n'empêche qu'elles ont été si proches et si longtemps... », rétorqua, en se saisissant du verre de champagne tessinois, la jeune latina visiblement de nouveau emplit d'un sentiment de jalousie extrême.

« Faites-moi confiance et ayez confiance en votre mentor, Lupita ! » continua la commodore, en toquant très légèrement, sa coupe à celle de Lupe.

« Vous avez raison, c'est idiot, mais on vient de se rencontrer, sentimentalement parlant, bien que nous travaillions ensemble, depuis des semaines, sur les fouilles ! » dit Miss Fuentes, qui visiblement avait repris son calme, une fois qu'elle eut caressé plusieurs fois son pendentif de Mithra et récité quelques mantras apaisants, en effleurant également son verre contre celui de Khan.

Uljay regardât en direction des chambres qui donnaient sur l'atrium et finit par dire :

« Les soldats et miliciens vont dormir sur les divers coussins et couchettes qui se trouvent un peu partout dans ces pièces-ci, mais le légat, les représentant aliens, le connétable, ainsi que vous deux, êtes des invités de marque, je vais prendre des dispositions pour que vous ayez les chambres d'invités, pour y passer la nuit. Et pour éviter de gaspiller une chambre en plus, je suggère que vous et votre amie, partagiez celle-ci, elle ne possède qu'une couche mais celle-ci est suffisamment grandes pour deux ! » elle désignât une pièce derrière le groupe des officiers, tout en lui faisant un clin d'œil.

Les deux femmes s'assirent alors à une table et entamèrent une conversation, dont ne veut pas connaitre le sujet...sachant que l'île de Lesbos est magnifique en cette saison...

Une réponse arriva deux heure plus tard de Ravenne et Cynfeirdd s'isola à nouveau pour prendre connaissance du message du Palais impérial. Une fois celui-ci en sa possession, il convoqua le Commodore Khan, le professeur Reyes et le Marshall Kuzack, puis il revint dans la grande salle de fête en leur compagnie et demanda à ce que les deux leaders Leviantes lui soient amenés.

Une fois ceux-ci dans la salle de réception, (les prisonniers avaient pu se restaurer grâce à leurs rations personnels), le haut Magistrat romain prit la parole devant tous les officiers et délégués aliens :

« L'Empereur, que son nom soit sanctifié par la sainte triade, exige Messieurs les représentants de l'alliance d'Arush, que vous organisiez une réunion sur votre vaisseau amiral, entre moi et le commandant des opérations militaires responsable de votre armada. Bien entendu un cessez-le feu doit immédiatement être décrété de manière bilatérale. Je viendrai juste en compagnie de mes deux gardes du corps, qui ne seront armés que de leurs armes de poing, de deux rangers, dont le Marshall ici présent, qui vient de se porter volontaire, les deux également munis de leurs simples révolvers et du professeur Reyes qui est une spécialiste, non seulement en exobiologie, mais également en xenoanthropologie. » Voyant que le Feld-maréchal Lazic, allait émettre une critique , il lui lança : « Ce sont les ordres de Caesar, il n'y a pas à les remettre en cause Josip ! » Puis il se tourna vers les deux extros et leur demanda : « Avez-vous un moyen d'appeler votre commandant suprême, premier Naark ? »

« Oui, vôtre Excellence, nous pouvons vous mettre en communication avec notre Triaark. Si vous m'autorisez à aller prendre mon communicateur qui se trouve accroché à mon armure ? » lui répondit le chef des extros.

«Escortez-le, Marshall, il est temps que nous soyons présentés officiellement à nos ennemis ! » ordonna le Glaive.

Kuzack s'exécuta et revint en compagnie du commandant Leviante, qui tenait un appareil brillant et à multiples facettes de la taille d'une noix de coco.

Avant d'allumer son étrange communicateur spatial, ce dernier précisa :

« Je vais m'adresser à mon commandant, dans la langue que votre traducteur connait déjà afin que tout soit bien clair et qu'il n'y ait pas de malentendus.»

« Faites donc cela ! » répondit Cynfeirdd.

Alors Kuljpur alluma l'appareil et le posa au sol, deux mètres devant lui.

Un halo de lumière de couleurs multiples se forma autour du communicateur, tel un genre de prisme.

Le premier Naark, dit :

« Ici Kuljpur, premier Naark au service de la Grandeur d'Arush et du Liquam. Je vous conjure de communiquer dans cet idiome pour que les étrangers à mes côtés comprennent. »

Une forme éthérée se détacha de cette brume colorée et demanda dans la langue velosk, immédiatement traduite, alors que le commandant extros et son camarade se mettaient à genoux :

« Kuljpur, nous sommes inquiets, de n'avoir pas de nouvelles de votre mission depuis huit cycles...que se passe-t-il par les dieux du Grand vide stellaire ? »

« Nous avons faillis votre grandeur, notre bataillon est tombé aux mains de l'ennemi, après une lutte acharnée...j'en répondrai de ma vie, Oh, Triaark. Toutefois l'ennemi n'est pas aussi sauvage que nous le pensions...ses dirigeants, dont un se trouve auprès de moi, m'autorisent, à demander de sa part et dans cette langue, qu'ils savent traduire, un protocole de rencontre sécurisée, pour une poigné des leurs, afin de clarifier la situation... » dit le leader Leviante en relevant la têtes vers l'apparition vaporeuse.

« Je ne comprends pas premier Naark par quel prodige votre tête est encore sur vos épaules, pourquoi ne vous ont-ils pas tous tués, comme ils devraient le faire, si on pense à leurs attaques meurtrières ? »

Le légat se permit d'intervenir :

« Oh grand leader du vaisseau de commandement, Nous ne sommes pas des sauvages, que croyiez-vous…Nous avons un grand respect pour la vie d'autrui et même pour celle de nos ennemis...je pense qu'il y a un énorme malentendu, depuis que cette guerre a éclaté ! »

« Et à qui donc ai-je l'honneur, Humain ? » demanda l'ombre vaporeuse.

Le premier Naark fit signe de la main, au magistrat romain, pour lui faire comprendre qu'il devait le laisser parler :

« Cet humain, est le représentant direct de l'autorité de ce peuple, nommé Imperium. Selon leur gouvernement l'attaque qui s'est produite sur Urkonis n'est en aucun cas un acte de guerre de leur part, mais une conspiration interne ou externe et ils sont en train de remuer ciel et terre afin de démêler cette affaire...Ils veulent pouvoir étudier les éléments à charge que nous détenons. Pour ce faire une audience est demandée, oh puissant Leader ! »

La forme éthérée, émis un bruit qui ne put être traduite...mais qui semblait être une exclamation.

« Soit...fit après un temps de réflexion le Commandant en chef des extros ! Quel sont les conditions pour l'entrevue Magistrat du peuple romain ?»

Cette fois le premier Naark, fit un geste pour inviter le Légat à s'entretenir directement avec son supérieur.

« Puissant Seigneur de guerre, je vais me rendre avec une délégation de personnes, à bord de votre croiseur, quatre militaires dont l'officier que voici » dit Cynfeirdd, en désignant le Marshall Kuzack, « et une civile, la professeur Reyes, qui est une de nos plus brillantes scientifiques,» il désigna de sa main la célèbre archéologue, «dans le domaine des formes de vie extraterrestres et leurs comportements. Les militaires viendront avec juste une simple arme de poing chacun. En échange, nous relâcherons l'ensemble des prisonniers, que nous avons fait dans la prise, ou plus exactement, la libération, de cette demeure, sauf votre premier Naark qui restera en otage tant que nous ne serons pas revenus sains et saufs de cette entrevue. Voici les conditions que l'Imperium demande, non, plutôt exige ! Si cela vous convient, envoyez-nous une ou deux barges de transport, peu armées pour ramener vos soldats et nous-même à bord de votre vaisseau amiral, nous la laisserons passer notre blocus. Il est bien entendu, qu'en attendant que nous soyons revenus, vos troupes qui restent encore sur notre sol, devront respecter un cessez-le feu temporaire, tout comme le feront nos propres soldats. Acceptez-vous, oh Suprême Leader ? »

Le leader suprême de la flotte extros, leva les mains vers le haut, ce qui devait être un équivalent de notre hochement de tête approbatif, puis dit :

« Votre requête me semble juste, Magistrat et à titre personnel je suis curieux d'entendre de votre bouche, les yeux dans les yeux, vos explications. Nous enverrons un cargo stellaire faiblement armé pour embarquer nos soldats actuellement prisonniers, qui arrivera près du canyon qui se trouve à deux kilomètres du lieu d'où vous émettez. Nous vous contacterons au lever de votre soleil afin que vous soyez avisés du passage de ce transporteur, qui devrait atterrir en fin de matinée. Vos hommes pourront conserver leurs armes de poing, mais une par personne et seulement les soldats, comme vous me l'avez demandé. »

Puis, il avança sa tête, (qui dans cette étrange volute holographique paraissait moins affreuse, qu'elle ne l'était en réalité, ) et dit : « Il y a quelque chose que mes subordonnés n'ont pas encore eu connaissance. Il y a quelques cycles horaires, nous avons capturé un petit véhicule spatial, que nous avons d'abord pris pour un des vôtres, mais il est très différent et ne ressemble en rien à ceux qui nous ont attaqués. Nous avons réussi à le capturer et des trois passagers, un s'en est tiré avec seulement de graves blessures, nous sommes en train de le remettre sur pied avant de l'interroger. Nos soigneurs estiment que demain, il sera apte à subir un interrogatoire. Je propose que vous y assistiez. C'est également un humain, mais son uniforme n'est en rien comparable, à ceux des cadavres trouvés sur l'autre vaisseau.»

« Ce sera sûrement très intéressant, ceci pourra peut-être nous indiquer ce qui est réellement arrivé. » Rétorqua le délégué xylon, qui continua : « Grand Leader, je suis Guzokrat, du peuple Xylon, allié aux humains. Nous autres xylons sommes tous doués peu ou prou de facultés télépathiques et psioniques5 et je suis moi-même un télépathe de haut niveau. Je me propose avec votre accord, puisant leader de la nation Leviante, de les accompagner afin de sonder l'esprit de ce prisonnier et pouvoir aider à résoudre ce mystère dans les plus brefs délais. »

« Comme il vous sierra, vénérable délégué de la nation xylon ! Nous allons préparer une réunion entre vous autres les humains, ainsi que vous le xylon et notre état-major, sans oublier nos scientifiques, actuellement à bord de mon vaisseaux amiral. Je vous donne ma parole sur nos dieux du Grand vide, que quoique nous découvrions, une fois que vous serez à notre bord, que nous continuions les hostilités ou pas, qu'en tant qu'émissaires, vous tous serez libres de quitter notre vaisseau sans encombre, de cela je vous en assure.» Il se tourna, (si on peut dire dans ce halo de lumière), vers les deux leaders extros et leur dit, toujours en langue velosk, traduite, presque instantanément :

«Que rien ne soit tenté, car j'ai donné ma parole. Comportez-vous honorablement et vous premier Naark restez à leur disposition, pendant cette entrevue !» Puis l'apparition brumeuse disparut en une volute de boules lumineuses colorées.

« Eh bien mon cher ami, se sera comme vous le dite fort instructif ! » lança le légat en tapant sur l'épaule du xylon, (qui n'avait jamais dut recevoir ce genre de signe amical de toute sa très longue vie, vu comme ses gros yeux globuleux s'écarquillèrent), alors que les deux leaders extros étaient escortés à nouveau dans les jardins où se trouvaient tous les autres prisonniers.

Après l'effort, le réconfort.

Quelques heures plus tard, comme promis, la Consule Jayala Sinh fit servir un souper, festif pour les soldats. Le Feldmarschall Lazic déclina l'invitation de passer la nuit dans une des chambres d'invités et une fois le repas terminé, repartit avec son escorte à sa navette, afin de regagner son vaisseau en orbite. Il fit relever les fusiliers qui gardaient les prisonniers, puis s'en alla avec ceux-ci. Les deux eriniens, firent de même et regagnèrent leur propre navette spatiale, laissant leur confrère, l'émissaire Xylon avec les Terrans.

Ce dernier reçut une des nombreuses chambres de la Domus, tout comme le légat impérial. Les deux émissaires ne tardèrent pas à aller se coucher, alors que la nuit avait à peine commencé, (grands politiciens, mais petites natures...).

De grands coussins moelleux avaient été disposés dans l'atrium et aux abords de celui-ci, afin que tous les autres soldats puissent se reposer, (tout en continuant de profiter de l'abondance de nourriture et de boissons mises à disposition par les maitresses de maison), puis y passer la nuit.

Des groupes hétéroclites s'étaient formés de ci de là, mélangeant les rangers, les soldats confédérés, les quelques gardes noirs du Commodore et les héraclites. Tous ces guerriers aussi différents que proches par leur fidélité à leurs gouvernements respectifs, fraternisaient et se racontaient moultes aventures personnelles, aussi bien dans l'armée confédérée, que dans celle de l'Imperium.

Khan comme elle l'avait promis mit une des chambres à disposition de Marna et de sa jeune protégée, qui ne tardèrent pas à s'éclipser pendant que tous les autres étaient en pleine "Garden Party". Uljay et la consule par intérim firent de même, dans la chambre placée de l'autre côté de la pièce d'eau centrale.

A côté du bassin, entre les deux pièces, les salles n'étaient plus éclairées que par des lumignons sur les murs, le Marshall Kuzack, était en pleine discussion avec l'adjudant Johnson, la première classe Nemeria et Zoé. Ils évoquaient leurs diverses campagnes respectives et échangeaient leurs souvenirs de faits d'armes.

Quand soudain des cris retentirent venant de la chambre où les deux archéologues s'étaient enfermées quelques minutes auparavant. On aurait dit que des extros s'étaient introduits à l'intérieur et s'en prenaient à celles-ci. Le lieutenant Bruckner et Marc se levèrent et firent mine de se saisir de leurs pistolets Luger. Mais Nemeria et Obster Kuzack restèrent de marbre. Les deux se regardèrent puis explosèrent de rire.

La jeune officier du Hammer sur un ton réprobateur, leur dit à tous les deux :

« C'est quoi ce binz, les gars ?? Première classe Nemeria, qu'est-ce qu'il y a donc de si drôle ? »

« Excusez Lieutenant, » dit Kuzack en continuant à sourire tout en faisant un clin d'œil à Nemeria, « elles nous ont déjà fait hier soir, ce coup-là nos deux gratteuses. Et j'ai eu la même réaction que vous deux. Par chance une de mes camarades, a eu la bonne idée d'analyser mentalement les cris poussés, que nous avions entendu dans leur chambre, pour ne pas se retrouver dans une situation vraiment très embarrassante, comme ce serait le cas, ce soir, si vous entriez là-dedans. »

A ce moment d'autres ciclées du même genre sortirent de la seconde des chambres, de l'autre côté de l'Atrium, où Jayala Singh et Uljay Tamerlan étaient logées...

« Je ne comprends pas, qu'est-ce que c'est ! » continua Zoé, puis elle vit son ami Marc Johnson sourire et se rassoir également. « Marc, expliquez-moi ? »

Marc une fois assis de nouveau sur un gros coussin moelleux, pris son verre et le leva en direction des deux chambres, l'une après l'autre, puis dit à sa chef :

« Mon lieutenant, ces femmes prennent chacune du bon temps...et je les salue pour cela...car je serai bien content d'être en leur compagnie en ce moment. »

Zoé devint pâle et se sentit gênée. Elle finit par dire :

Euh...Désolé les mecs, mais je ne suis nullement au courant des mœurs intimes dans l'Empire ! »

Puis elle continua de déguster son thé, seul type de boisson qu'elle s'était permise de la soirée, autre que de l'eau.

Et Nemeria de rajouter en portant sa coupe à ses lèvres :

« Il parait que c'est meilleur que le chocolat ! En tout cas rien ne vaut une bonne partie de jambe en l'air après un combat !»

Puis, une fois qu'elle eut bu une gorgée de ce qu'elle avait dans son verre, elle se tourna vers Zoé et lui demanda : « A ce propos chef, nous autorisez-vous à fraterniser un peu plus, avec nos chers alliés impériaux. Si vous voyiez de quoi je veux parler mon lieutenant ? »

De nouveau un peu gênée, le lieutenant Bruckner se tourna vers Marc et lui demanda : «Adjudant Johnson, qu'en pensez-vous ? »

« Moi chef, je ne serai pas contre d'aller fraterniser de très près avec quelques rangers, comme cette petite samouraï avec son arc...ou une des nymphettes qui étaient les invités de la vice-consule.»

« Bien, les deux, faites comme vous le sentez, vous l'avez bien mérité. Mais attention à ce que vous n'ayez pas la tête dans le cul, lorsque vous devrez vous lever aux aurores demain...bien compris ? » leur dit la jeune commandante du Hammer. Alors rompez et de la tenue tout de même ! »

« Merci, chef, je vous jure qu'on fera gaffe. » dit Marc en se levant, imitée par la jeune femme au crâne partiellement rasé et au multiples tatouages corporels.

« Moi faut que je baise, peu importe si c'est une fille, ou un mec... » lança Nemeria «Je vais voir si la jeune toubib qui discute avec votre aumônier, » (elle désignait Frenchie), « aurait des envies de jouer au docteur avec moi...ou peut être que le Centurion Prime voudrait me montrer son gladius6 ! »

Il se mire à rire tous deux et se rendirent chacun dans un coin différent de la salle.

Obster Kuzack, voyant que sa camarade confédérée venait de terminer sa tasse de Earl Grey, sortit une flasque de sa poche en métal et la montra à Zoé en lui disant :

« Ma petite, il y a une coutume chez nous les impériaux, » et sans lui demander son autorisation lui versa un peu du liquide de la flasque dans sa tasse vide.

« Ah, Marshall et quelle était-elle ? » lui demanda Zoé un brin amusée de la situation, alors que les cris de plaisir venants des deux chambres continuaient de plus belle, mais un peu plus étouffés qu'auparavant.

« Quand on est chez des romains, on boit comme des romains. Doech-Doech7, comme disent les camusiens. »

« Alors si c'est la coutume je ne veux pas l'enfreindre et provoquer un conflit entre nos deux nations alliées...pour un peu de whisky...Commandant » et elle levât sa tasse à moitié pleine de ce breuvage. Puis dit en portant un toast. «Prost, Kamander8! » et elle but.

Elle toussota puis dit : « Bizarre votre scotch, Obster...euh je veux dire Marshall Kuzack ! »

« C'est du Maelström, » corrigeât le commandant des rangers en lui resservant une lampée dans sa tasse vide, « un alcool de cactus indigène, distillé artisanalement par un de mes amis, en plein désert ! »

Alors il entrechoqua sa flasque contre la timbale à anse de Zoé et bu en même temps qu'elle, puis lui dit :

« Ce fut vraiment un mission étrange, non, Zoé ? Euh…je veux dire lieutenant Bruckner ! »

« Zoé...Puisque nous ne sommes plus en service avant demain, appelez-moi Zoé, Commandant...Euh auriez-vous encore une lampée de votre pousse-au-crime ?» lui rétorqua-t-elle en lui tendant sa tasse vide .

« Obster, Zoé, juste Obster... » dit-il en vidant le reste de la flasque dans la tasse de sa camarade, alors qu'à nouveau des plaintes s'élevaient de la chambre de la consule et de sa compagne, auxquelles s'ajoutèrent celles un peu moins fortes, cette fois, parvenant de la chambre de Marna et Lupe.

«Eh bien, elles n'ont pas l'air de s'emmerder vos amies, ni le Commodore et la vice-consule...quant à nos subalternes, plusieurs sont bien partis également...à ce que j'ai aperçu, ce n'est pas le moment d'aller dans la cave, chercher du vin, j'ai vu votre ami le commandant Héraclite, descendre avec Nemeria à sa suite.» dit d'une voie douce Zoé, en buvant une partie du breuvage.

« Alors buvez à leur bonne fortune Zoé ! » lui dit le ranger en remettant la bouteille de métal vide dans son gilet.

« Vu que vous m'avez parlé des coutumes romaines, Obster, à votre tour d'en respectez une très ancienne, buvez dans mon verre le reste de ce Maelström pour sceller notre amitié. » lui lança la commandante des fils d'Arès9.

« Bien, alors à l'amitié entre nous autres romains et vous les confédérés, puisse la triade la faire durer ad vitam æternam !» lui dit-il en prenant la tasse, qu'elle lui tendait et en buvant le reste de l'alcool.

"Alléluia !" dit Zoé, puis elle devint subitement soucieuse...

« Demain vous devrez être très prudent, bien que mon sixième sens me pousse à croire en la bonne foi du chef des extros...je peux me tromper, même si c'est très rare, j'ai le présentiment d'un grand danger, mais extérieur à ces aliens ! » dit Zoé, qui s'était allongée un peu plus confortablement sur les cousins à disposition, (elle n'osait pas défaire ses cheveux maintenus serrés en une tresse, car ils avaient tendance à lui faire une crinière de lion, ce qui est certes très mignon, mais pas dans le cas présent), alors que les cris, dans la chambre des deux scientifiques s'étaient arrêtés, laissant les deux maîtresses du logis, continuer l'étrange sérénade seules.

« Seriez-vous également un agent psy, ma chère ? » s'enquit le Marshall Kuzack.

La jeune femme, bailla en mettant sa main devant sa bouche et rétorqua :

« Premier niveau , je n'ai pas été plus loin, lors de mon passage dans l'académie de la milice confédéré, j'ai préféré rentrer dans le Hammer, mais je ressens certaines choses, tout comme ma grand-mère et sa mère avant elle, un don qui se transmet toujours de mère en fille, en sautant des fois une génération, comme ce fut le cas de ma propre mère, qui n'avait apparemment pas cette faculté psy et ceci depuis nos ancêtres juifs-hongrois d'origines tziganes d'avant la Grande Exode de l'an O de l'Imperium10. »

« Je vois que vous êtes épuisée, reposez-vous il est déjà plus de 23h, il est temps pour nous de dormir, si toutefois notre duo cesse ses démonstrations de joie. » dit Kuzack.

Et comme par magie...les gémissements venant de la chambre à coucher de la commodore et de sa compagne, cessèrent...

« Mazel Tov ! » lança le lieutenant Bruckner, avec son plus bel accent yiddish, avant de s'écrouler sur sa couche visiblement soulagée. »

« Bonne nuit, Zoé, je vais rester à ruminer encore quelques minutes avant de dormir, si cela ne vous dérange pas que je pionce ici, sur ces coussins voisins.»

« Mon coin dodo est le vôtre commandant. Mais si vous ronflez, je vous étouffe avec mon oreiller, à la manière romaine11. Sur ce, Commandant des milices d'Agriffon, bonne nuit ! » lui rétorqua-t-elle avant de se tourner et de fermer les yeux pour dormir.

«Quelle sacrée bout de femme, si belle et si dangereuse.» pensa-t-il avant de se replonger dans ses pensées.



1. Le salut romain : ne pas confondre le salut en tendant le bras droit devant, puis frappant avec le poing de cette main sur sa poitrine, qui est la manière de se saluer, surtout parmi les magistrats de l'Imperium, (les soldats, se saluent comme n'importe quel militaire moderne le fait, sauf dans de rares exceptions ou si ils sont de la Garde Suprême), avec le salut fasciste, qui pourtant a été copié au début du 20ème siècle d'avant l'Exode sur ce dernier et dont le bras est plus tendu vers le haut !

2. Némésis : Terme grec signifiant proprement dit, partage au sort, puis, dans la mythologie, la déesse du sort, et particulièrement la déesse du sort malheureux que les dieux envoient à l'homme par vengeance ou même par jalousie ; de là le sens de colère des dieux et en général, indignation, colère. Trouver son Némésis signifie le fait de pouvoir mettre un nom à un ennemi inconnu qui nous a causé un grand tort.

3. Ravenne : Capitale de Tout l'Imperium romain, situé sur les rives du lac des Trois-pointes, dans la Province terranienne de Lombardia. Ne pas confondre cette ville de Ravenne, avec son homonyme l'antique et dernière capitale de l'Empire romain d'occident, situé plus au sud, en Émilie-Romagne. Le nom a été donné à cette cité lacustre, pour bien signifier que l'Imperium est l'héritier véritable et direct, de l'Empire des Caesars.

4. Siège Savonarole : Lointain descendant de la chaise curule romaine. L'assise du siège, (en principe fait de bois dur), se compose de fines barres juxtaposées. Il suffit de soulever le dossier pour plier d'un seul geste le siège. Un genre de chaise de camping de la Renaissance.

5. Psionique : se dit en parlant de manière scientifique, des pouvoirs télépathiques, voir télékinétiques ou tout ce qui peut être effectué juste par la pensé, par les personnes douées de ce genre de capacités.

6. Gladius : très courte épée romaine, que les soldats de la Garde suprême ont à leurs ceintures, (sauf pour les Héraclites en armures, qui ne les portent qu'une fois celles-ci enlevées).

7. Doech-Doech : Tchin-Tchin !

8. Prost Kamander : à la vôtre Commandant, dans le dialecte confédéré, franco-germanique.

9. Les Fils d'Arès : la section du Hammer dont le lieutenant Bruckner à la charge.

10. An 0 de l'Imperium : c'est par courtoisie que Zoé utilise cette chronologie, qui n'est plus en vigueur dans la Confédération de Pel-Aur. Chez eux, cette date correspond à 2099 et l'An 442 pendant lequel se déroule ce récit, est l'année 2541.

11. Étouffement " à la romaine " : On se rappelle, de la mort tragique du grand Empereur romain Tibère, qui à septante-sept ans, a ,selon toute vraisemblance été étouffé par le préfet du prétoire Macron, (Quintus Naevius Cordus Sutorius Macro), sur les ordres de Caligula, petit neveu et héritier du vieil empereur, bien qu'officiellement Tibère soit mort de vieillesse dans son plumard, (un peu aidé tout de même…ah sacrée famille…) et dire que le très regretté Julius Campobasso empereur de l'Impérium, (mort tragiquement en l'an 2512 selon l'ancienne chronologie) descend selon toute vraisemblance de cette dynastie dite " Claudio-Julienne ".




Chapitre 16 : Mission diplomatique.


La Lame.

Lorsqu'il ouvrit les yeux, le commandant Kuzack, aperçut la jeune commandante des forces du Hammer, qui se trouvait sur la couche en face de lui, en débardeur noir, son logo des commandos confédérés bien en vue sur sa poitrine.

« Bonjours, » lui lança t'elle, en enfilant son pull réglementaire, noirs également, dont le motif du Hammer, se trouvait cette fois, sur l'épaule. « Alors, bien dormi, Marshall ? »

Obster la regarda pendant qu'elle enfilait son vêtement, il eut un moment où il se mit à penser qu'une si belle jeune femme, ne devrait pas être une machine à tuer, comme elle en avait la réputation. Puis il lui répondit, un peu gêné par ses pensées profondes :

« Oui lieutenant, très bien, je vous en remercie et vous ? J'espère que je n'ai pas trop ronflé ? »

Là, la jeune femme, lui fit son fameux regard froid, dénué de toute expression et lui lança tout de go :

« Vous êtes encore en vie, il me semble, NON ? Alors la question ne se pose même pas ! Et puis vos copines n'ont pas remis cela ce matin, elles doivent être mortes de fatigue ! » Puis sur un ton plus amicale et lui dit : « J'ai surpris une conversation il y a vingt minutes, en allant me doucher, Les extros nous ont contactés et sont en route, ils seront au point de rendez-vous en milieux de matinée. Nous qui n'allons pas avec votre détachement, nous donnerons un coup de main à vos fusiliers, pour surveiller notre otage et la propriété. Mais je vous le répète, Obster ...soyez extrêmement prudent. »

« Ne vous en fai... » il ne peut terminer sa phrase, car il fut interrompu par l'arrivée de quatre rangers. Le fameux quatuor qui s'était fait la belle, juste avant l'attaque et qui le lendemain matin avait aidé des soldats du Hammer, à neutraliser un détachement d'extros, qui bloquaient l'entrée de l'ambassade confédérée !

« Commandant, lieutenant... » fit le caporal Benz, en saluant les deux officiers, imités par les trois autres rangers. « Avec tout cela, nous n'avons pas encore eu l'occasion de faire notre rapport... euh de ce qui nous est arrivé lors du bombardement...chef ! »

Le Marshal Kuzack les regarda froidement tous les quatre, puis éclat de rire en leur disant :

« Les mecs, dois-je vous faire pendre pour désertion ou vous donner une médaille, pour votre acte de bravoure de l'autre matin, je ne sais pas. Qu'en pensez-vous lieutenant ? »

La jeune femme sans sourciller après avoir bu sa dernière gorgée de son thé, lui dit froidement :

« Décorez-les, Commandant...et ensuite pendez-les haut et court ! »

« Bon, on va oublier et les médailles et le gibet...on est d'accord les gars ? » finit par dire le Marshall.

« Oui chef...Merci, chef ! » répondit en souriant un des autres miliciens du nom de Marco Arrigoni. «Dites, vous êtes au courant pour les survivants du QG de Stellar Force ? »

« Non, je dois avouer que ces derniers trois jours, je n'ai pas trop voulu penser à cette abomination. Dites-moi donc ! »

Marco continua :

« Sur la cinquantaine de survivants des personnes civiles et militaires du QG de ceux qui euh…enfin...étaient présents...bref, nous avons tout de même deux de nos camarades qui s'en sont tirés... »

« Qui donc ? » demanda le chef des rangers.

« Lilou et Strike...euh je veux dire la première classe Aurélie, Kavalsky » se repris le caporal ranger...vous savez l'ancienne hackers, celle qu'on surnomme Blue à cause de la teinte qu'elle met sur sa tignasse blonde et le sergent-chef Slavko Božić. Ce dernier n'a que des bleus et des bosses, mais Lilou, elle, a eu la jambe brisée. Mais elle ne s'en sort pas trop mal, au vu de ce qui leur est tombé sur la tronche. Quelle belle merde !»

« Je compatis, les gars, j'ai moi-même perdu un de mes adjoints, pulvérisé en sortant de l'ambassade, on a du inhumer son uniforme de parade, vu qu'il ne restait rien de lui. » fit Zoé aux quatre rangers. « En tout cas si je tenais les salopards, qui ont attaqués la planète des extros en se faisant passer pour des impériaux... Si ce que les prisonniers ont dit est vrai et je les pense sincères, je les étriperais de mes propres mains et...» là elle se retourna vers Kuzack, «vous savez Obster que ce ne sont pas des paroles en l'air ! »

« Je sais Zoé...je le sais... » fit le Marshall sur un ton triste.

Le caporal Benz demanda alors au lieutenant confédéré :

« Lieutenant, sauriez-vous où se trouve le sergent de la Rosa ? Nous voudrions le saluer, avant que nous nous en allions chacun de notre côté, vu que mes trois compagnons et moi sommes réaffecté dès ce matin à Cairn.»

La jeune femme désignât une direction de son doigt en lui répondant :

« La dernière fois que je l'ai vu, il était près de la salle de bain principale, par là. C'était il y a une dizaine de minutes. »

« Merci, mon lieutenant ! » dit le sous-officier en saluant, la confédérée, puis le Marshall. « Commandant, bonne chance pour votre mission ! » Puis il suivit ses co-équipiers, qui partaient dans la direction que Zoé leur avait indiquée.

Zoé semblait songeuse et Obster s'en aperçu et lui demanda :

« Vous êtes toujours inquiète de savoir si ce que nous allons découvrir va changer l'alliance que votre nation a avec la nôtre lieutenant ? »

«Jusqu'à présent, je me suis toujours sentie très proche des mouvements isolationnistes, Obster, mais depuis que j'ai eu l'occasion de côtoyer les vôtres, dans ces péripéties, je ne suis plus aussi, radicale...J'espère que si c'est tout de même une faction incontrôlable de chez vous qui a fait ce coup, vous l'Imperium, saurez être ferme...avec ces crapules...en tout cas si ce sont des nôtres qui ont fait cela, pour déstabiliser les relations entre nos deux peuples...je vous jure... » fit Zoé, visiblement en colère.

« Calmez-vous ma chère, nous saurons nous en occuper... même si nous n'avons pas, contrairement à vous autres, la peine de mort, nos mines de fer sont réputées, bien pires que celle-ci. »

Puis alors qu'il se réservait de café noir, toujours assis autour d'une des petites tables en métal, recouvert de mosaïque, près du jardin interne de la Domus, à quelque pas du bassin de l'Atrium, il se risqua à lui demander :

« Lieutenant, je sais que cela ne me regarde pas, mais au sujet de ce qui vous est arrivé lors de la seconde guerre Nihiliste, nous dans les milices, n'avons qu'une vague idée ce de qui s'est réellement passé. Vous avez vraiment poignardé quinze fois chacun de vos agresseurs ? Cela me semble un peu exagéré...»

Zoé avait l'air un peu, gênée en avouant :

« Oui Marshall, c'est la vérité et surement plus, pour le premier en tout cas. Quant aux deux autres agresseurs, je ne me souviens plus, mais heureusement que je les avais abattus juste avants, sinon...ils auraient dégusté ! Et le pire, c'est que même depuis ces dix années qui se sont écoulées, je n'ai aucun remord, ils avaient je pense largement mérité ce sort. » Elle regarda s'il n'y avait personne, près d'eux et continua, « Je pense que je peux vous dire exactement ce qui s'est passé ce soir-là et vous jugerez vous-même, mais soyez discret, peu de gens, en dehors de mon second, l'adjudant Johnson, sont au courant de toute l'histoire, l'Armée a fait en sorte que cela ne s'ébruite pas trop. »

« Vous avez ma parole, Zoé, ce que vous me conterez sera confidentiel ! » Répondit Obster en buvant son café.

Alors le lieutenant Bruckner, officier du Hammer et commandant de la section des Fils d'Arès, lui raconta ce qui l'avait fait basculer, elle, la jeune adolescente, de douce étudiante en Beaux-arts, à une tueuse des forces d'assauts confédérés, réputée pour sa froideur et son efficacité.

En 432, lors de la dernière insurrection nihiliste, alors que la jeune Zoé, âgée de 17 ans, qui avait entamé des études dans les beaux-arts, se trouvait chez ses parents, à San Elmos, la capitale planétaire d'Exodia,

En toute fin d'après-midi, des terroristes, s'introduisirent dans la maison familiale, une luxueuse cabane en rondin, située en pleine forêt et massacrèrent ses parents et son chien. Quant à elle, la pauvre, elle subit, les derniers outrages par les trois malfrats. Alors que deux de ses crapules quittaient la maison pour aller leur point de rendez-vous, (nous étions au tout début de la seconde guerre nihiliste), pour commettre un sabotage en ville, le troisième devait se charger de faire passer de vie à trépas la tendre jeune femme, mais il commit l'erreur de vouloir en profiter une dernière fois et oublia la présence de son long couteau logé dans un fourreau accroché à son pantalon. Bien que malmenée et violentée une seconde fois, elle eut la présence d'esprit, de se saisir de cette arme et de l'enfoncer dans la panse de cet ignoble individu. Puis alors qu'il agonisait, elle le poignarda à plusieurs reprises, pas moins de quinze fois, selon le rapport du légiste. Ensuite elle fila, le couteau en main et le pistolet de son ennemi à la ceinture, se mettant à la recherche de ses agresseurs.

Le premier qu'elle vit, qui était resté un peu en arrière, pour se soulager, eu juste le temps de se retourner pour voir la jeune femme, (chasseuse et redoutable au lancer de couteau), lui envoyer le poignard de son camarade, qu'il reçut dans la poitrine. Lui aussi eu droit à un lardage en règle. Voyant ceci le troisième larron voulut sortir son revolver de son étui, mais il n'arriva pas à ouvrir la pochette à temps, Zoé fit feu deux fois et l'atteint dans la poitrine et dans la tête, le terroriste s'effondrât. La jeune artiste, arriva près de lui et vida le reste du barillet, sur le cadavre. Après le quatrième coup, n'ayant plus de cartouche, elle s'acharnât sur lui comme pour ses complices avec son couteau.

La police locale fut prévenue par Zoé elle-même qui fut emmenée pour examens médicaux et établir les faits précis du drame. La justice fédérale, bien que comprenant le geste de folie pour le premier agresseur, la poursuivit tout de même pour acharnement post mortem, (pour les deux autres) et Zoé fut condamnée à six ans de travaux forcés dans un pénitencier.

Mais au bout de quelques mois ayant atteint sa majorité, où hommes et femmes doivent servir dans la milice confédérée1, on lui donna le choix, vu ses excellents antécédents et ses dispositions pour le tir et le maniement des armes blanches, terminer sa peine ou et d'entrer immédiatement dans l'armée afin de suivre les pas de son défunt père, officier du Hammer, au travers d'un programme de resocialisation militaire.

Son surnom de « la lame» vient plus de ce fait tragique, que de sa détermination à servir son pays. Devenue experte en maniement des armes blanches, en plus de son don pour le tir au pistolet, elle gravit rapidement les échelons militaires, puis dans ceux du Hammer, pour devenir lieutenant et chef de sa propre unité de soldats d'assaut.

Une fois son récit terminé Zoé arrangeât son uniforme d'assaut, cingla correctement son ceinturon avec ses pochettes en cuirs, puis se levât.

« Mais c'est dégueulasse, ce que la justice de votre nation vous a fait ! Vous condamner aussi durement...je ne pense pas que dans notre Imperium cela puisse arriver. » Lui dit Obster visiblement scandalisé.

« Vous savez Obster, je pense qu'ils ont vu surtout mon potentiel et ont du faire en sorte que j'ai une lourde peine pour que leur proposition de rejoindre un programme, spécial de resocialisation via l'Armée, soit plus attractif pour moi. » Expliqua le lieutenant Bruckner. « Vous vous souvenez de Nemeria2, ma camarade du Hammer qui était avec nous hier soir ? »

« Oui lieutenant, celle qui avait le crâne presque entièrement rasé, des piercings sur le pourtour des oreilles et plein de tatouages tribaux...celle qui est allé s'enfermer dans la cave avec le ceinturions prime et alors ? » demanda-t-il.

Alors que le Marshall se levait également pour aller voir la délégation qui allait venir avec lui dans le vaisseau extros, elle lui dit :

« Eh bien elle a trainé dans un gang depuis ses quinze ans, jusqu'au moment où dans une bagarre entre le sien et un clan rival, elle a tué un gaillard bien plus costaud et grand qu'elle, ce qui a attiré l'attention de notre bienveillante Armée, qui l'a contrainte, elle, qui venait d'avoir vingt ans à intégrer ce programme spécial, après trois ans passés dans une prison fédérale. Mais maintenant, je lui confierai ma vie...car je sais ce qu'elle vaut.» Elle désignât du doigt une des deux chambres ou tout le raffut de la veille au soir était partit. « Tiens, voilà vos copines les archéologues qui émergent... Bon on se voit à votre retour, Commandant...et une fois tout ceci finit, je vous laisserai me payer un verre de votre tord-boyaux...et en retour je vous inviterai à votre prochaine permission, pour autant qu'on puisse les avoir ensemble, à venir visiter ma planète...qu'en dites-vous ? Je possède une petite cabane dans les bois près d'un étang, celle de mes défunts parent, c'est très calme et reposant ! » Finit par dire le lieutenant Bruckner alors que Marna et Lupe approchaient, d'eux.

« Ce sera avec plaisir Zoé, une foi ce conflit terminé, je connais la planète Pélion3, pour y avoir séjourné quelques jours, j'ai même eu l'occasion de voir Pandora, mais je n'ai jamais mis les pieds sur Exodia4. Bon lieutenant on se revoit, si tout se passe bien, dans quelques heures, je suppose. » répondit le Marshall.

Zoé le saluât, puis dit aux deux scientifiques en les croisant :

« Salut les filles, joli concerto en quatuor cette nuit." (Elle sourit de manière ironique.) « Vous tenez toutes deux, la super forme ! »

Et elle quitta la pièce avant que les deux femmes ne puissent lui répondre.

« Alors les gratteuses, bien remis de cette nuit ? » leur demanda t'il. «Marna, vous êtes prêtes, pour la mission diplomatique ? »

« Bonjour Obster ! » lui dit le professeur Reyes, alors que de son côté Lupe le salua d'une main alors que de l'autre elle cacha un bâillement. Marna dit à sa compagne : « Lupe, tu devrais profiter d'avoir accès au réseau Hermès, pour joindre tes parents, ils doivent être morts d'inquiétude, là-bas sur TERRA. Où m'as-tu dit qu'ils vivaient déjà ? Du côté de Old El Paso5, non ? »

« Un peu plus bas, à Coyote. Mais oui, mi dulce amor, je le ferai dès que tu seras partie, mais... » fit Lupita en direction de sa compagne, d'une voix tremblante... « reviens moi en un seul morceau, je t'en prie ! » La jeune aspirante archéologue avait les larmes aux yeux, en disant cela.

D'un ton paternaliste Obster dit à la jeune femme :

« Ne t'inquiète pas je veillerai personnellement sur notre amie, tu peux compter sur moi ! »

« Merci Marshall, tu es un ange ! » dit Lupe en lui faisant un baiser sur la joue. Puis quelque peu rassurée, elle les laissa s'en aller vers leur destinée, non sans lui avoir lancé, avec son bel accent latino-américain :

« Hasta siempre, Commandante ! », ce qui fit sourire notre "Commandant" des rangers.


Suspicion.

Le lieu de rendez-vous ayant été fixé à deux kilomètres de la villa, près d'un canyon où serpentait le "fleuve d'azur", le petit groupe composés des deux rangers, du professeur Reyes, du magistrat impérial, escorté de ses deux gardes germains et bien entendu de l'émissaire Xylon, s'y rendait, avec la trentaine de soldats extros, indemnes, qui pour certains conduisaient des brancards à sustentation magnétique, pour ramener les blessés et les dépouilles des guerriers morts pendant l'assaut.

Le second Naark Dorn, prit la tête de cette troupe hétéroclite, désarmé en ce qui concerne les extros. Tous ces prisonniers non menottés (en signe de bonne volonté des vainqueurs), furent tout de même escortés par quelque fusilier-marins armés de P98 et 97.

Ils arrivèrent au sommet de la gorge à l'endroit où le vaisseau de transport de troupes Leviantes, qui avait reçu une autorisation de passage de blocus, devait se poser et prendre en charge toute ces personnes. Le vaisseau faiblement armé, serait escorté jusqu'au lieu, secret pour l'instant, où se tenait caché le reste de la flotte extros.

Et pendant ce temps-là à Vera Cruz...euh Non... à la Domus consulaire, où le dernier des prisonniers, le leader des troupes au sol extros, le premier Naark était retenu, "invité" de l'Imperium et en profitait pour déguster les divers alcools, que les deux maîtresses de maison eurent la courtoisie de lui faire gouter, Zoé Bruckner qui nettoyait son P97, vit soudain la première classe Cow, s'éloigner discrètement de la partie centrale de la Domus, où elle se trouvait cantonnée avec les quelques confédérés et les autres rangers, pour sortir subrepticement de la propriété, un des canon-blasters en bandoulière et son pistolet à la ceinture. Le sixième sens de Zoé, la mit en garde. Quelque chose ne tournait pas rond...elle décida de suivre de loin la jeune milicienne...

Au lieu de rendez-vous, alors que les fusiliers marins impériaux surveillaient l'embarquement des prisonniers extros, (qui de facto ne l'étaient plus), à bord du cargo de transport de troupes ennemies. Le groupe de Terrans désignés pour cette étrange mission diplomatique discutaient entre eux et le leader en second de ce détachement de guerriers de l'Alliance d'Arush.

« Comprenez-bien, que pour que l'entrevue réussisse, Dorn, il faut que nous tous, puissions revenir sains et saufs et sans avoir été molestés, d'aucune sorte, ou que nos quelques armes personnelles aient été confisquées. N'oubliez pas que nous avons l'avantage, pour le moment dans ce secteur stellaire et que d'autres renforts peuvent parvenir ici, très rapidement, car votre système de déplacement, spatial, à ce que j'en ai compris, n'est pas aussi performant que le nôtre. » dit le légat Cynfeirdd , à l'officier extros.

Ce dernier, lui répondit, (le garde du corps du légat avait en bandoulière le traducteur universel, afin que son Maître puisse parler sans avoir à tenir cet engin en permanence), pendant qu'ils s'avançaient tous vers la passerelle d'appontage de la navette alien :

« Excellence, sans dévoiler aucun secret militaire, nous autres avons toujours utilisé la technologie de glissement dans une bulle spatiale. Mais il est clair que vous utilisez une autre technologie, plus rapide, Messaire Légat !» Le Marshall se permit de répondre, à la place de l'éminent Magistrat :

« Second Naark, sans vouloir vous offenser, votre technologie semble être ce que nous utilisions il y a des siècles, sous le nom de Moteur Alcubierre ou ALC. Toutes les espèces avec lesquelles nous sommes alliés ou avec lesquelles nous faisons commerce ont la même technologie, celle des trous dans l'espace-temps ou trous de vers. C'est étrange que vous ne l'ayez pas découvert ? Le fait que vous soyez ceux qui ont tourramentés6 cette technologie ALC, dans les quatre autres systèmes planétaires, s'explique peut-être par le fait qu'il n'y a pas eu assez de brassage technologique et de concurrences entre vos cinq nations, au niveau de la quête scientifique, ce qui a freiné les idées innovatrices. »

Le Leviante, dut toutefois contredire le commandant Kuzack :

« En fait nous n'avons rien tourramenté du tout, ils connaissaient depuis des décennies cette technologie, sinon la durée de voyage les aurait empêchés de se faire la guerre. Mais ils n'avaient pas atteint un niveau de distorsion du même niveau que nous l'avions, nous, ce qui nous a donné un avantage tactique certain. Une fois leurs mondes soumis et surtout pacifiés, nous leur avons donnés l'amélioration pour leurs propres usages. »

Là ce fut à l'archéologue se donner son avis :

« Dorn, je ne suis pas expert en science militaire comme le Commandant ou le légat, qui est un ancien chef de guerre de notre Empire, mais si votre technologie de déplacement est pour nous autre obsolète, depuis longtemps, votre technologie de téléportation est par contre très impressionnante. A ce que vous nous avez dit, vous maitriser la téléportation transtellaire par flux cosmique, d'un lointain système planétaire, à un autre. »

L'extros la regarda, comme si elle venait de lui dire que sa planète était plate et lui rétorqua :

« Ce n'est pas aussi simple que cela, nous ne pouvons faire ce transfert qu'à une distance raisonnable d'une source de gravitation planétaire et idem pour l'arrivée. C'est pour cela que nos petits vaisseaux de téléportation, devaient eux s'approcher suffisamment de l'orbite de cette planète pour y téléporter les soldats qui avaient été transférés sur nos bâtiments plus éloignés. Et de plus cela demande des ressources énergétiques énormes à chaque téléportation interstellaire. Il faut une base de départ pas trop proche de l'orbite planétaire, car, contrairement à la téléportation standard, cela empêche la translation stellaire. »

L'émissaire Xylon, paraissait fort intéressé par cette affirmation. Il se permit de dire, non pas par télépathie, ce qui aurait été inconvenant vis-à-vis de leurs alliés, mais dans la langue basic7 des impériaux, qu'il maitrisait parfaitement, afin que ces propos puissent être traduits par la machine qui était placée auprès d'eux :

« Je suis sûr que nous allons pouvoir régler ce conflit de la meilleure manière qu'il soit pour nous tous...je ne détecte aucun subterfuge dans vos propos Second Naark, ni dans ceux de mon éminent confrère le Légat. Je pense que si nous arrivons à un accord de paix entre vous et l'Imperium, un échange entre votre technologie de transfert interstellaire de personnes et notre système de trous de vers, pourrait être par la suite envisagé, car même si effectivement transférer des soldats en grand nombres d'une planète à une autre dans un autre système stellaire, n'est pas très efficaces, pour de rapide transfert diplomatique ou de techniciens, cela serait tout autre. Mais nous verrons, une fois le cessez-le feu-établi. »

Le légat se tourna vers un des sous-officiers de l'escorte de marines, qui venait de laisser monter les derniers des extros et lui dit :

« Adjudant, regagnez la Domus du Commodore, nous vous contacterons toutes les deux heures, pour donner de nos nouvelles. »

Le marins, saluât le petit groupe de civils et militaire qui allaient partir pour effectuer ce premier contact avec une nouvelle civilisation alien et tenter de ramener la paix dans le Dominion, puis tourna les talons et repartit avec ses hommes dans les véhicules anti-grav qu'ils avaient utilisé pour venir.

Hendock, Francogianna, (les deux gardes germaniques du légat), Le Professeur Reyes, Guzokrat, le xylon, l'aumônier des rangers, Pavlópoulos, le Marshall Kuzack et l'émissaire impérial Cynfeirdd, accompagné de l'officier Leviante, avancèrent vers la passerelle de l'engin extraterrestre qui contrairement aux étranges vaisseaux bio-organiques des xylons, ressemblait relativement à un vaisseaux standard Terran ou erinien.

Juste avant de mettre le pied sur le ponton de métal, le légat dit à haute voix et d'un ton solennel :

« Eh bien mes amis, c'est ici que les athéniens s'atteignirent !»

Et il fit le premier pas sur ce Rubicon8 d'acier, alors qu'Obster souriait en pensant à la dernière fois qu'il avait entendu cette devise romaine, lancée de manière, plus légère, par son pote le centurion prime, le soir de l'attaque, trois jours plus tôt, non loin du camp de base de Cairn-City.


Dans l'antre du Némésis.

Une bonne heure plus tard, sous bonne escorte, la délégation de l'Imperium, fut transbordée du vaisseau cargo, qui s'était arrimé dans un des docks du croiseur amiral Leviante.

A l'entrée des coursives le haut seigneur qui était apparu holographiquement dans la Domus la veille, les y attendait, entouré de deux autres leviantes, sûrement des sous-officiers, car quand le second Naark qui menait le petit groupe de Terrans arriva devant son Maître, il plia genou au sol et fit quelques signes, qui devait être un salut miliaire, les deux autres extros le lui rendirent en faisant une courbette chacun.

« Je suis Nergeken, suprême Leader de cette flotte et je vous souhaite la bienvenue sur mon navire amiral. » Le grand Officier Leviante, se tourna alors vers son subalterne le Second Naark Dorn et lui intima l'ordre de se relever en bougeant sa main. Puis il fit signe à ses invités de le suivre dans la coursive principale du vaisseau amiral.

Tout en marchand et sachant que le traducteur était toujours à portée de sa voie, il poursuivit : « Nous allons vous enseigner nos pièces à convictions, principalement les dépouilles de vos soldats, si tenté qu'il s'agisse bien de vos hommes. Car nous avons réuni aussi bien les corps découverts sur le petit vaisseau, qui s'était écrasé sur notre planète, que les deux autres guerriers, qui ne se sont pas laissés prendre vivants, il y a quelques heures et dont les uniformes sont alors tout à fait différents des vôtres. Et pour finir nous vous laisserons questionner à votre manière le prisonnier, celui qui s'en est sorti plus ou moins indemne et que nous allions de toute manière interroger. »

Le légat qui marchait aux côtés de son homologue extros, lui répondit :

« Je vous en suis grés, Leader suprême et je suis sûr qu'avec les compétences de notre ami l'émissaire xylon télépathe, l'affaire sera vite résolue et nous saurons alors qui vous a réellement attaqué. »

« Je me suis permis de vous faire préparer un repas, fait surtout des rations de survie habituelles, il est bientôt l'heure du dîner, sur votre région, le soleil étant à son zénith sur votre capitale. Et nous manquerions tous nos devoirs si on vous affamait. Mais commençons par notre salle de stase mortuaire, afin que vous puissiez analyser avec vos appareils de scan, les divers corps qui s'y trouvent. » leur dit Nergeken.

Les Leviantes, conduisirent alors nos amis Terrans et l'émissaire xylon dans une salle, qui servait de morgue. Quelques aliens se trouvaient dans cette pièce et examinaient un des corps Terrans, ils devaient être des médecins ou des légistes du vaisseau.

Ils s'arrêtèrent et firent tous une courte révérence.

Le Leader Suprême Nergeken, désignât un corps, dans un uniforme, qui semblait effectivement appartenir à la Flotte impériale, puis annonça :

« Ceci est la dépouille de l'unique passager, retrouvé entier dans le petit vaisseau de combat que nous avions abattu, lors du raid sur une de nos cités et par là, ce qu'il reste des deux autres soldats, mais vu leur état, on ne peut pas en tirer grand-chose. Je vous en prie examinez, tout ce qu'il vous plaira, nous ne vous cacherons rien ! »

Le professeur Reyes pris alors le scan médical qu'elle avait emporté avec elle et fit un examen complet du génome de ce soldat. Puis elle eut un petit rictus et donna une réponse assez étrange :

« Honorable Leader suprême, Messieurs et vous autre officiers leviantes, je suis au regret de vous apprendre, que ce corps n'est qu'un simple clone d'humain. Certes nous avons aussi des soldats clonés dans nos rangs, mon propre grand-père en fut un, mais tous nos clones et je dis bien tous, ont un marquage génétique propre à nos usines de clonage. » puis elle se tourna vers le légat très dubitatif et continuât, «Même le fameux réseau Antarès avait introduit dans ses clones ce genre de marquage et nous avons répertoriés leurs génomes également ! »

« Excusez-moi Professeur, » fit, au travers du traducteur, le Leader suprême, «qu'est-ce qu'un clone ? »

Alors Marna lui expliqua succinctement ce dont il s'agissait.

Le Commandant en chef des Extros avait l'air abasourdi :

« Donc il s'agirait d'une vulgaire copie, faite à partir de matériel génétique volé sur un des vôtres ? Nous n'avons encore jamais eu recours à ce genre de pratique pour faire un guerrier, c'est encore quelque chose qui pourrait être échangé lors de futurs pourparlers de paix... »

« Votre Haute seigneurie, » continua l'archéologue, « il est même tout à fait possible que ce clone n'ait jamais été vivant et juste mit dans ce module spatial pour vous leurrer. »

Là ce fut le second Naark qui intervint en désignant deux autres cadavres, dans des uniformes jaunes et rouges :

« Ceux-ci, nous vous en assurons, étaient bien vivants quand nous avons tenté de les faire prisonniers. »

Marna Reyes, se déplaçât vers un des deux autres cadavres de soldats présumés impériaux, suivit de toute la délégation Terran et de leu alliés xylons et scanna également les dépouilles. Elle paraissait soucieuse, puis déclara :

« Celui-ci en tout cas n'est pas cloné, mais son camarade là-bas oui, c'est très curieux, son marquage génétique de clonage existe, certes mais il est totalement inconnu. Même nos alliés les confédérés ont un marquage de leurs clones assez proche du nôtre, mais là rien de connu. Quant au soldat ici, lui c'est bien un être vivant, comme je viens de le dire, non cloné. Mais il a quelque chose dans son ADN d'assez inhabituel, chez les deux clones aussi d'ailleurs. C'est très infime comme différence en fait, avec notre espèce, mais cela se note facilement, comme s'ils avaient été exposés longtemps à des taux vraiment très faiblement radioactifs, mais d'un isotope qui ne provient pas de la kalanide9, mais du deutérium. Je ne suis pas une spécialiste en radioactivité, mais ce que je sais, c'est que les personnes qui sont constamment ou très souvent dans des vaisseaux spatiaux, qui en principe fonctionnent tous grâce à des réacteurs basés sur la fusion de ce combustible, sont marqués par des isotopes spécifiques. Mais eux, c'est le deutérium qui est à la base de leur conception énergétique, comme c'était le cas pour nous il y a encore cinquante ans, avant que nous sachions utiliser la kalanide. C'est ce que nous avions avant dans nos vaisseaux, peut-être qu'eux aussi utilisent encore ceci. C'est, bien moins efficace que l'improbium…le nom scientifique de la kalanide, » précisât-elle, en se tournant vers le Commandant Suprême extros, « mais c'est très rentable et bien plus facile à se procurer. » Puis elle lui demanda :

«Vôtre Grandeur, est-ce que vos ingénieurs ont trouvés des traces de kalanide ? » Elle lui montra sur son pad, (sa tablette informatique, multi-usage, qui lui servait entre autres de scan à courte portée), le schéma atomique de cette matière, « dans les restes du vaisseau ? Je me suis aperçue, par un simple scan, que vous devez aussi utiliser cette matière dans vos réacteurs, car nous baignons dedans en ce moment, à un taux tout à fait normal d'ailleurs, comme dans tous les vaisseaux stellaires de cette région de la Galaxie."

Nergeken lui répondit :

"Effectivement, mes techniciens ont trouvé cela très étrange, que vous n'utilisiez pas cette substance que nous, nous nommons, goldja et qui est très rare. »

« Comment est-ce possible… » demanda le Xylon « c'est un humain ou pas Professeur ? » puis, sans attendre la réponse de la scientifique, il demanda au Leader suprême : « Pouvons-nous voir votre prisonnier, mes pouvoirs psy sont certes grands, mais pas au point de lire dans l'esprit d'un être décédé ? »

« Nous allons vous y conduire de ce pas, votre Excellence. Suivez-nous ! » lui répondit Nergeken, en retournant vers la porte, toujours escorté de deux gardes leviantes et de Dorn.

Empruntant une grande coursive centrale qui devait bien faire trois mètres de haut, ils arrivèrent devant l'entrée d'une section qui semblait être les geôles du destroyer.

Le Second Naark s'engouffra dans un passage relativement étroit et d'à peine 2m20 de haut, (n'oublions pas que les leviantes ne dépassent guère les 1m70).

Puis un des gardes du commandeur suprême arriva près d'une porte ou deux soldats se tenaient.

Ils lui firent un genre de salut et un des deux lui ouvrit la porte en appuyant sur un bouton.

Les deux soldats laissèrent passer la délégation des Terrans, ainsi que le Xylon. Une fois que tous furent entrés dans cette cellule faiblement éclairé, la lumière se mit, sur un ordre vocal de Dorn, (que le traducteur ne put déchiffrer), en mode éclairage complet et les délégués purent apercevoir un personnage, enchaîné au fond de la pièce.

« Par la sainte Triade ! » Lança le consul à l'homme qui se trouvait devant eux, dans un uniforme du même genre que ceux des deux cadavres vus peu de temps auparavant, jaune sable avec des bandes rouges. « Mais qui diable êtes-vous donc ? »



1. Service Militaire confédéré : Dans la Confédération de Pel-Aur, il y a la conscription obligatoire, pour les hommes et les femmes. Tout refus de servir entraine une privation de 7 années de leurs droits civiques, ainsi qu'un taxation spéciale annuelle pendant 10 années, (par contre aucune charge judicaire ne peut être retenue contre eux, ce qui n'était pas le cas il y a encore une décennie).

2. La première classe Olga Nemeria : Née dans la province du Russland près de la frontière avec la province de Scania, ses parents ont déménagé sur le monde confédéré d'Exodia, puis sont devenus citoyens de cette Confédération, ainsi que leur fille, ce qui fait que la jeune femme une fois majeure était astreinte au service militaire obligatoire, malgré ses origines de l'Imperium.

3. Pélion : Système stellaire de Chiron, à 90 années-lumière du système Solaris (TERRA Secundus) et capitale des Mondes de la Confédération. Sa Capitale planétaire et siège du gouvernement se nomme Palladium. Dans ce même système on y trouve aussi, en orbite d'une géante gazeuse, sa lune, Pandora, qui a été terraformée, au siècle passé, pour être classée comme planète de type Gaïa et qui a été colonisée depuis.

4. Exodia : Seconde plus importante planète confédérée, situé à 135 Années-Lumière, de TERRA Secundus, dans le système Aureus. Ancienne capitale de cette Confédération, lorsqu'elle n'était encore que le Conglomérat de Pel-Aur.

5. Old El Paso : tout comme la ville de Coyote, elle est située dans le sud de la province du Continent Bêta de TERRA Secundus, (dans l'ancienne réalité alternative, le continent nord-américain), nommée Midwest, d'où est originaire l'Empereur actuel.

6. Tourramenter : Amener une connaissance technologique, philosophique, morale, politique ou religieuse, à un peuple moins élevé intellectuellement. Ce mot fut inventé par un grand humaniste du début du 21ème siècle et dont les écrits ont inspiré, le Nouvel Ordre Romain. Ce terme par contre ne peut pas être utilisé comme synonyme du verbe "amener " pour n'importe quoi, on ne peut " tourramenter quelque chose de physique, comme du pain, du beurre etc.

7. Basic : Il s'agit de la langue Molière, l'idiome standard dans la Confédération et l'Imperium, agrémenté d'un peu d'anglicisme technique et militaire, ainsi que de l'allemand pour la première et du latin-grec, pour le second.

8. Rubicon : petit fleuve qui séparait le territoire romain central des provinces cisalpines, le franchir est une manière de jeter les dés, (de dire, qu'on ne peut maintenant plus reculer), "Alea Jacta Est ! " C'est également un canal qui scinde la capitale romaine de Ravenne, en deux zones distinctes, en reliant la branche orientale de celle occidentale du lac des trois pointes.

9. La kalanide : ce minéral extrêmement rare, permettant de produire d'énormes quantités d'énergie, pour très peu de matière de départ (quelques grammes pour faire voler un vaisseau spatial pendant 5 ans au moins), servant aussi bien pour la propulsion des croiseurs astraux, des véhicules anti-grav que de la production énergétique des citées, porte le nom scientifique dans le Dominion Terran de "Improbium ", tableau périodique des éléments de l'an 399 (2498 selon l'ancienne chronologie) : IP 21




Chapitre : 17 Révélations.


Le Minotaure

Le soldat qui se trouvait enchainé dans le fond de la cellule du croiseur Leviante, était de taille moyenne, les cheveux châtains-foncés et portait cet étrange uniforme jaune moutarde, bordé de rouge, comme ceux de ses infortunés camarades.

Devant l'absence de réponse du prisonnier, à la question du légat, le Commandant suprême des extros se tourna vers le xylon et lui demanda :

« Émissaire, comment devez-vous procéder pour entrer dans l'esprit de ce misérable ? »

Le télépathe lui répondit :

« Que vos hommes le maintiennent solidement, je dois m'en approcher et apposer mes doigts sur ses deux tempes, c'est ainsi que nous procédons, puissant Seigneur ! »

Le sous-commandant Dorn, sur un geste de tête de Nergeken, intima l'ordre à deux de ses subordonnés de maintenir le prisonnier et une fois que celui-ci ne semblât plus poser de danger, il se tourna vers le xylon et lui dit :

«Vénérable Guzokrat, ce prisonnier est à vous ! »

Ce dernier sortit de la besace qu'il avait en bandoulière un appareil cubique noir, (de la taille d'un Rubik's Cube ) et dit à l'assemblée :

«Messieurs et Madame, je vais devoir utiliser cet amplificateur psionique, afin que vous autres, qui n'êtes pas télépathes, puissiez voir ce que moi-même m'apprête à voir dans l'esprit de cet individu. Maintenant je vous demande de vous concentrer sur cet homme, ainsi vos pensées autres, ne pourront perturber l'expérience et de bien entendu faire silence. Il ne sera pas nécessaire de bâillonner le prisonnier, car voyiez-vous, une fois le contact établit, il sera en quelque sorte sous mon contrôle.»

Le xylon déposa au sol, entre lui et l'assistance, le petit appareil cubique, puis apposa les doigt gris cendrés, de deux de ses quatre mains, sur les tempes et ses pouces sur les joues du captif. Ce dernier tenta de se débattre en criant des insultes...dans la langue Terran, compréhensible, certes mais avec un accent un peu différent de celle de l'Imperium ou du dialecte de la Confédération, ce qui surprit passablement les impériaux.

« Allez, vous faire foutre...chiens galleux...je ne vous laisserai jamais entrer dans mon esprit. Espèce d'abomination de la nature... »

Le prisonnier, brusquement, eu les yeux qui se révulsèrent et se calma, comme hypnotisé par la créature alien qui pratiquait son art étrange sur sa personne.

Soudain, du cube au sol, un hologramme triangulaire de la forme d'une pyramide inversée, apparut et l'esprit probablement pas très subtile du soldat ennemi, dévoila son secret :

On put apercevoir dans l'espace simulé par l'Holo-transmetteur psy, une planète plutôt bleue avec des grands continents, puis se détachant de celle-ci une petite flottille de vaisseaux de diverses tailles, dont trois énormes.

A ce moment le Légat s'écriât :

« Mais par Arès, c'est TERRA Prime, la Terre...au moment de l'Exode de l'an 0 et nos trois vaisseaux Mondes... »

Le Xylon envoya un message télépathique qui fut retransmit à l'intérieur même de la simulation holographique :

« Faites silence s'il vous plaît...je vais vous transcrire par ma voix ce que vous ne pouvez entendre... » Et il continua « Oui, c'est exact, j'ai étudié votre Histoire, Terrans, je connais votre Exode. Nous avons là, les trois énormes vaisseaux colonisateurs qui, escortés de quelques petites corvettes stellaires et de petits vaisseaux de combats, leurs servant d'escorte, se rendent vers un point situé à mi-chemin de votre lune, afin d'y ouvrir un vortex. Il s'agit, si je ne fais erreur, du Pégase, du Minotaure et du Cerbère. »

Pendant que sa voie était comme par miracle diffusée depuis l'hologramme, les images continuaient de se matérialiser.

Guzokrat, décrivit les scènes afin que ses compagnons et leurs hôtes puissent bien se rendre compte de ce qui se déroulait sous leur yeux :

« Lors de l'ouverture du vortex vers un autre système planétaire situé à quelques années-lumière, il y a de cela presque 450 années terrestres, celui-ci aussitôt ouvert, se referma...comme chaque Terran à dut l'apprendre dans les cours d'histoire. »

Mais les images ne décrivaient pas le résultat que tous connaissaient : le Pégase et le Cerbère, très endommagés, restés en plan, exactement au même endroit, (dans la périphérie de la Lune), à plus de 9000 ans dans le passé, avec la disparition du vaisseau Monde le Minotaure et de ses vaisseaux d'accompagnement, mais bien, ce dernier avec presque toute son escorte, perdu loin dans l'espace profond, dans un système qui n'était ni celui de la Terre, ni celui de la destination prévue.

Le légat se retint de pousser une exclamation...

Le xylon poursuivit la description des images défilants dans l'hologramme :

« Tout comme vos ancêtres naufragés du Temps, des deux vaisseaux colons, le Pégase et le Cerbère, le Minotaure, se retrouva à la même époque temporelle qu'eux deux, mais dans un très lointain système stellaire, propulsé pendant l'accident du vortex à des milliers d'années-lumière du système solaire.

Seule la corvette de reconnaissance de sa petite escorte, manquait à l'appel. Il eut peu de dégât sur le vaisseau principal par chance. Le gouverneur de ce vaisseau Monde, qui pour eux était le seul de toute la flottille colonisatrice à ne pas avoir été détruit, lança des expéditions sur les planètes du système où ils se trouvaient et qui semblaient potentiellement habitables. »

On vit en Holo projection, une planète jumelle de Terra, qui possédait une civilisation, qui bien que déjà très développée, ignorait tout de la technologie spatiale. Les habitants de cette planète, lointains cousins des pangolins terraniens, nommés "coviniens", prirent ces étranges êtres très différents d'eux, pour des envoyés de leurs dieux. Ils nommèrent les humains, Seigneurs de Tâlaran, le nom de leur Monde planétaire.

Guzokrat dit :

« Les premières années, tout alla bien, les humains, traitaient correctement leurs serviteurs, bien que les utilisant pour les travaux pénibles de construction, en contrepartie de l'enseignement, chez ces êtres bien inférieurs, de certains de leurs savoirs, agricole, médical et industriel. Mais un jour, quelques décennies plus tard, une petite partie des colons du Minotaure, se souleva et grâce à quelques malveillantes opérations politiques et militaires, renversa le gouverneur et son cabinet, pour instaurer un régime totalitaire. Les Coviniens furent alors traités comme des esclaves et non plus comme de simples serviteurs dévoués.

Grâce au travail de servitude de ces être pacifiques, les Tâlarans, vu que c'est ainsi que les colons se nommèrent, devinrent de plus en plus puissants. Peu à peu ils abandonnèrent l'idéal et les préceptes moraux et philosophiques du Nouvel Ordre Romain, qu'ils avaient pourtant jurés de suivre.

Ils devinrent une nations extrêmement puissante en quelque siècles, bien que ne comptant, malgré le clonage effréné, que quelques centaines de milliers d'individus. Dotés de drones, principalement militaires, redoutables, pour contrebalancer leur manque d'effectifs, surtout terrestres, leur puissance, leur permit de dominer une autre race, évolué et très agressive, qu'ils rencontrèrent lors de leur hégémonie dans le secteur où ils se trouvaient exilés, les Skerks. »

Les membres de la délégation de l'Imperium se regardèrent les uns, les autres, abasourdis par ce qui leur était révélé. Non seulement le troisième vaisseaux Monde n'avait pas été pulvérisé lors de l'accident de passage dans le vortex, mais de plus, les colons qui y s'y trouvaient, étaient devenu une nation extrêmement belliqueuse et fasciste.

Sans oublier que les Skerks, ces aliens avec qui l'Imperium avait eu des démêlés il y a des siècles et qui étaient maintenus hors des frontières Terrans, par un fragile traité de non-agression, étaient les vassaux de ces cousins humains, nommés Tâlarans.

« Je continue... » dit Guzokrat et il continua son récit, en traduisant ce qu'il comprenait des pensées profondes du prisonnier, toujours hypnotisé par le xylon, (bien évidement tout ce qui était traduit de la pensée du prisonnier en basic, l'était presque instantanément par le translateur en langue velosk), « Les Skerks, moins avancés en technologie, durent se soumettre et firent allégeance à ces divinités du cosmos qui pouvaient anéantir tout un escadron de leurs vaisseaux de guerre, grâce à des armes, qui surpassaient celles très primaires, qu'eux possédaient. Si les Tâlarans laissèrent une grande autonomie aux Skerks, les Coviniens eux demeuraient les esclaves et serviteurs aussi bien des Tâlarans que de leurs nouveaux sujets, qui avaient aussi besoin de main d'œuvre. Les Tâlarans donnèrent des améliorations substantielles aux navires spatiaux de guerre, des Skerks, tout en se gardant de leur permettre de rivaliser directement avec les leurs. Pour être sûr de leur fidélité, les Tâlarans, un jour, convoquèrent, dans un de leurs vaisseaux de guerre, le second plus haut gradé dans la hiérarchie militaire Skerks et ordonnèrent à tout l'État Majors de ce peuple de guerriers, de se rendre à bord d'un nouveau vaisseau amiral, (qu'ils leur offraient afin qu'ils puissent le cas échéant tenir en échec n'importe quel ennemi...), pour avoir l'honneur de l'inaugurer. Ce que tout le Haut Conseil Militaire Skerks fit. »

On distinguait, sur les images holographiques le grand officier Skerks invité des Tâlarans, sur la passerelle d'une de leur simple corvette stellaire, escortant à distance le cuirassé Skerks...puis soudain on vit le commandant de la corvette, entrer un code devant le Skerks médusé et appuyer sur un bouton. Le gros vaisseau de guerre explosa dans l'espace, avec tout son équipage, anéantissant par la même occasion, presque tous les grands officiers de la nation Skerks.

Le xylon expliqua :

« Apparemment ce croiseur Tâlaran obsolète tout juste bon pour la casse, avait été comme tous les vaisseaux améliorés des Skerks, trafiqué pour s'autodétruire si un officier Tâlaran en donnait l'ordre...ce qui fait que tout vaisseau amélioré et ils l'étaient tous d'office, était susceptible d'être détruit au bon vouloir d'un simple officier. Le second haut gradé Skerks, fut promut Commandant en chef de cette nation vassale, sous les ordres du Haut-Conseil des Tâlarans. C'est à cette période, amis Terrans, que vous les avez rencontrés et avez eu des escarmouches, qui se soldèrent par un traité assez peu stable depuis. Les Tâlarans furent mis au courant de votre existence, à cette époque, qui remonte à plus de 180 années et se mirent en tête de vous surveiller, afin de pouvoir un jour vous asservir et ajouter vos planètes à leur empire encore peu développé, vu le nombre assez restreint de citoyens. Il y a quelques années ils découvrirent cet empire Leviante, constitué de cinq races relativement pacifiques, bien que très bien armées et plutôt que de les attaquer de front, ils mirent au point un plan machiavélique pour faire d'une pierre deux coups : arriver à ce que les Terrans et ces aliens se fassent une guerre totale, en commençant par inciter les seconds à attaquer Agriffon, afin d'affaiblir les forces défensives de cette planète et déplacer le conflit en dehors du système Galatée, afin de pouvoir pendant cette guerre de Titans, se l'approprier, elle et ses riches mines de kalanide. Car il y a peu, ils se sont rendu compte de son potentiel énergétique, bien qu'ils ne commencent qu'à peine à fabriquer des moteurs fonctionnants avec cette énergie.»

Là ce fut le leader Suprême des extros, qui rompit le silence et dit visiblement très offusqué :

« Donc, c'est une abominable machination de ces êtres répugnants, qui est à la fois responsable de l'anéantissement de trois de nos fières citées et indirectement de votre capitale planétaire ? Messieurs...c'est ignoble ! »

« Oui certes, noble seigneur, » dit sur un ton dégoûté Cynfeirdd, mais laissons notre ami, continuer de faire ressurgir cette impensable vérité, que ce traître à l'Humanité, détient caché dans son esprit.»

Le Xylon continua de commenter les images holographiques qui défilaient :

« Ils construisent des bombardiers astraux pareils à ceux que vous avez, ou du moins très similaires, avec des symboles et oriflammes de l'Imperium. Grâce à leurs techniques de clonage qui semble dépasser vos connaissances actuelles, à vous les Terrans, les Tâlarans, purent facilement grâce à des cadavres de contrebandiers et autres pirates qui pullulent dans votre espace du Dominion, recréer quelques clones non viables, mais tenus en vie artificiellement dans un petit vaisseau. Et des données faiblement cryptées et relativement facile à craquer, furent cachées dans un petit containeur résistant aux explosions. Ces données falsifiées, renseignent sur le pseudo QG de vos opérations militaires, la planète Agriffon. » Puis il finit par dire : « la suite vous la connaissez, surtout vous le peuple Leviante, ainsi que vos vassaux et vous nous l'avez bien résumé, Dorn, voyiez vous-même !»

Ce qui se déroula sur l'hologramme, fut ce que le Naark et son subordonné Dorn leur avaient contés la veille : Une attaque des trois citées de la planète des velosks, le vaisseau trafiqué qui s'écrase de manière contrôlé, puis la contre-offensives quelques semaines plus tard, de leur flotte d'attaque sur Agriffon, il y a quelques jours à peine...

Guzokrat détacha ses doigts des tempes du prisonnier qui s'écroula, épuisé.

« Je n'en ai plus besoin, » lança-t-il au second Naark, afin qu'il fasse emmener le Tâlaran au centre médical, pour un éventuel second interrogatoire, « je lui ai pris tout ce qu'il avait de caché dans son esprit, il n'a plus rien de bien intéressant à dire, que des détails sur leur gouvernance, mais rien de stratégiquement valable. Je pense que par prudence, cette mission de reconnaissance a été confiée à des soldats pas trop au courant de leurs connaissances militaires les plus importantes, dans l'éventualité où, comme ce fut le cas ici, ils se ferait prendre vivants. Mais avant de discuter des mesures à prendre » et il se tourna vers le Légat et le Marshall Kuzack qui étaient l'un à côté de l'autre.« Il y a quelque chose que j'ai tout de même put cerner dans son esprit, vous concernant directement, vous les impériaux : il y a déjà deux ans ou plus que les services secrets militaires des Tâlarans ont commencés à vous infiltrer. Je ressens, qu'il ne doit pas avoir beaucoup de taupes, mais il suffit de quelques-unes bien infiltrées et cela peut faire très mal ! En ce qui concerne la Confédération, je n'ai rien vu dans ce sens, mais ce n'est pas non plus impossible. »

Puis il demanda au professeur Reyes, situé un peu plus à gauche, des deux impériaux et des deux gardes germains :

« Professeur, vous nous avez bien dit tantôt que leur ADN, ceux des cadavres Tâlarans, contrairement aux clones de Terrans, avaient un marquage d'isotope qui n'était pas comme nous autre l'avons tous, à base de kalanide, mais de deutérium, n'est-ce pas ? » Marna acquiesça de la tête. « Mais grâce à ce renseignement, vous pourrez tester TOUS et je dis bien tous vos effectifs de manière rapide et fiable, afin de dénicher les espions.»

« Oui, Excellence, c'est une très bonne idée, nous devons transmettre l'info à Stellar Force et au palais impérial dès que nous serons revenus sur la planète. Et il faut faire part de ceci également à nos alliés confédérés.» conclut la jeune femme.

« Bien et que faisons-nous pour le cessez-le feu, une trêve temporaire afin que nos gouvernements respectifs puisent décider du suivit ? » s'enquit Kuzack en s'adressant aussi bien au légat qu'à Nergeken. « Selon moi, on ne peut blâmer ni nous autres, d'avoir eu une colonie, qui, s'étant par accident perdue dans le cosmos, a donné naissance à un peuple aussi odieux et retord que les Tâlarans, ni d'en vouloir réellement aux peuples de la Sodalité d'Arush pour s'être vengé, quoique nous, nous aurions fait une enquête plus minutieuse et n'aurions jamais attaqué des cibles civiles, mais bon...On fait quoi ? »

« J'ai une proposition un peu folle ! » dit Cynfeirdd en se tournant vers le haut commandant Leviante. « Je vais me rendre avec mes deux gardes auprès de votre gouvernement et en tant que représentant de son Altesse l'Empereur, démêler cette affaire et tenter de concevoir, de manière bilatérale, un traité de paix et de non-agression entre nos deux empires. Mais il faudrait que vous, le Leader Suprême, vous soyez également témoin ce que vous venez de voir et nous y accompagner. »

Nergeken, se gratta ce qui devait lui tenir lieu de menton et finit par leur dire :

« C'est envisageable, si nous laissons le reste de nos vaisseaux en stand bye ici, dans ce secteur du système, nous prendrions une des corvettes avec une petite escorte et pouvons être à Vasta Vorum, notre capitale, dans quelques jours. »

Là ce fut Guzokrat qui émit une requête :

« Afin que ceci réussisse il faut que moi je vous accompagne, afin de réitérer ma prestation de télépathie devant le Liquam, votre Haut Conseil, si vous m'y autorisez ? »

« Effectivement, une Holo vidéo de cette qualité, serait la bienvenue... Alors oui, vous le vénérable Légat de l'Imperium et vous noble émissaire xylon, avec les deux gardes de votre confrère, accompagnez-nous. » Mais il nous faut partir dans l'heure, si nous voulons y arriver dans le temps impartit et notre système de Trans-téléportation, ne fonctionne que dans le sens aller depuis notre base centrale en orbite de notre planète mère... par contre pour revenir cela pourra se faire en quelques heures. » acquiesça le Suprême Commandeur Leviante.

« Ah, il y a donc une grosse faille à votre système...je suppose que si vous aviez une base en orbite d'Agriffon, le transfert de retour pourrait se faire, directement, non ? » constata le xylon.

« Effectivement, l'envoi prend énormément de puissance, qu'un croiseur ne pourrait avoir...ou il faudrait désactiver toutes les armes, les boucliers magnétiques, les systèmes de survie et les moteurs, pour drainer l'énergie, cela serait bien imprudent...alors que depuis une base orbitale...on a de quoi alimenter ce réseau, en ayant des super-générateur, au sol. » leur dit Nergeken.

A ce moment Guzokrat demanda au légat :

« Excellence, je dois envoyer un message à mon gouvernement ou tout du moins à un de nos vaisseaux, ne croisant pas trop loin, afin d'expliquer la situation à ma hiérarchie, que cela ne soit pas pris comme un enlèvement, ou pire. »

« Et où est donc le problème, mon cher, nous savons que vous pouvez communiquer dans toute la galaxie entre vous sans problèmes, par ondes télépathiques et c'est presque immédiat, non ? » s'enquit Branwen

« Eh bien, il semble que le vaisseau où nous nous trouvons, soit composé d'une fine couche d'alumnium1, je n'arrive pas à me connecter à qui que ce soit d'autre, que vous autres et les membres d'équipage du croiseur...je ne ressens que le vide en dehors... »

Le second Naark Dorn expliqua :

« Effectivement si la traduction est bien faite, ce métal si rare, compose presque tous nos vaisseaux en une couche extrêmement fine, il protège de certaines ondes néfastes et des radiations gamma. Il vous faudra attendre d'être sur notre planète dans quelques jours afin de pouvoir émettre ce genre de message psionique, je suis vraiment désolé ! »

Guzokrat paraissait extrêmement ennuyé :

« C'est embêtant, car déjà que les communicateurs Terrans ne sont relayées par aucun satellite ici, pour pouvoir ouvrir un canal. Même en donnant un message à vous trois qui repartez, » dit-il en désignant le professeur Reyes, le Marshall et l'aumônier, «ce ne serait pas assez détaillé, il faut que je transmette un message télépathique, avec tous ce que nous avons vu. Je ne vois qu'une solution, un peu radicale certes. J'ai besoin, qu'un de vous trois se porte volontaire, pour que je lui implante ceci de manière temporaire dans son esprit et que cette personne se rende au plus vite sur Encelade, qui est à 91 années-lumière, avec le réseau WIR, vous pouvez y être dans 24 heures environs. La personne volontaire se présentera à notre Consulat, n'importe quel membre de notre centre saura extraire sans douleurs, le message télépathique. Je dois tout de même prévenir que l'implantation de ce message fera perdre connaissance à la personne désignée, deux ou trois heures et idem lors de la récupération du dit message, mais je vous assure que c'est indolore et sans séquelles, nous l'avons déjà testé, sur des cobayes Terrans...volontaires, bien sûr ! »

Cynfeirdd l'interrompit là pour annoncer :

«Si je peux me permettre, Excellence, je pense qu'il serait judicieux que ce soit le Professeur Reyes, qui se colle à cette mission, n'est-il pas vrai ma chère ? » dit-il en se tournant vers Marna, qui était pensive.

Elle lui répondit sans hésitation :

« Oui vôtre Excellence, cela doit être moi, j'ai accès direct au palais impérial. Je ne peux vous dire pourquoi, mais je serai honoré Guzokrat, d'être votre messagère. J'accepte donc cette mission. Faite ce que vous avez à faire, mon esprit est à vous, pour ces prochaines 24 heures du moins... »

Marna se dit en elle-même :

« Mon esprit est à eux…mais mon cœur, lui, est tout à toi, ma  Lupita ! »

Bien entendu, le Marshall Kuzack savait pourquoi et il ne contesta pas cette curieuse décision. Toutefois il dit à ceux qui l'entouraient :

« Depuis cette région du système stellaire rien ne passe comme message, je vais donc attendre que la navette qui doit nous rapatrier sur Agriffon soit dans la zone d'émission, pour envoyer un message à notre vaisseau amiral, afin d'informer de ce qu'il se passe. Et vérifier que le cessez-le feu soit bien respecté y compris de notre côté. Mais nous aussi nous devons rentrer au plus vite, déjà plus d'une heure et demie s'est écoulé et si je ne prends pas contact très vite avec les miens, ils vont commencer à se demander s'il ne nous est rien arrivé de fâcheux ! »

Le Leader suprême des extros ordonna à un de ses assistants :

« Gunzrep, faites-en sorte que la navette de retour soit prête dans dix battements, avec quelques provisions de bouches pour nos invités, ceux qui nous quittent, les autres seront conviés à ma table tout à l'heure. »

L'assistant s'inclinât devant son Maître et disparut dans la coursive extérieure de la cellule.

Alors le xylon, demanda à ce que le Marshall et son aumônier, maintiennent le Professeur, afin qu'elle ne tombe pas lors de son évanouissement. Le second Naark Dorn, fit venir un genre de brancard à sustention, pour que les rangers puissent la transporter depuis cette geôle, jusqu'à la soute des modules de transport.

Guzokrat fit son office en imprégnant les images qu'ils avaient tous vues, dans le cerveau de la jeune femme, qui très rapidement perdit connaissance. Les deux rangers la retinrent, puis aidés d'un soldat Leviante, elle fut installée sur l'appareil anti-grav et on l'achemina vers la navette de retour.

Obster Kuzack souhaita bonne chance à l'émissaire xylon et au légat pour la mission chez les extros, salua le grand chef des Leviantes en lui rappelant que toute agression sur la délégation serait une déclaration de guerre, puis accompagné de Kóstas, il se rendit rapidement, escorté de Dorn, vers le pont d'envol du petit vaisseau de transbordement.

Une fois installé dans cette navette, pilotée par des velosks, ils purent se restaurer, avec quelques nourritures prévues pour la survie, mais qui fut bien apprécié, après les orgies gastronomiques (entre autres) de la veille.

Une fois suffisamment proche de la zone planétaire, Kóstas appela le vaisseau de commandement de Stellar Force, celui du Connétable Lazic, afin que son supérieur puisse lui faire un rapport de ce qui s'était passé lors de leur visite au chef de la nation extros :

« Allo, l'ISS Licorne...me recevez-vous, ici le sergent Pavlópoulos, code d'identification : 1-9-7-6 Papa Tango Charlie...Nous somme la mission diplomatique du Légat Cynfeirdd ! »

« Je te reçois mon pote ! » fit la douce voie de la première classe Alana Paige. « Que se passe t'il Pryor, les extros n'ont pas tenus leurs engagements de cessez-le feux et où es-tu ? Avec le chef et le Glaive ?»

« Cow ?? Je ne comprends pas, j'ai ouvert un canal avec le vaisseau amiral, la Licorne, comment se fait-il que ce soit toi qui répondes ? Tu es toujours dans la Domus ou bien ? » demanda anxieux, l'aumônier des rangers.

« Hem, » fit la jeune rangers, « tu sais avec tout ce qui nous est tombé sur la tête, ces derniers jours faut plus s'étonner de rien...les coms, sont perturbés...mais je vais transmettre à qui de droit le message ! Peux-tu me passer le chef ? »

Kóstas passa le micro de la petite radio qu'ils avaient amené avec eux et la tendit à son supérieur. Kuzack s'en saisit et lança à sa camarade :

« Salut, petite ! Écoutes-bien, dis à notre haut commandement que nous avons découvert qui est derrière l'agression sur les trois villes extros. Il s'agit d'une civilisation jusque-là inconnue, d'origine terrienne de l'époque de l'Exode. Je ferais un rapport détaillé une fois rentré, mais le Légat et ses deux gardes du corps vont plaider la paix, directement devant le gouvernement des Leviantes, sur leur planète mère, à quelques jours de voyage d'ici. Il y a de fortes chances que cela fonctionne, car ils ont là les preuves que nous les Terrans, n'y sommes pour rien... De plus ces humains ont infiltrés nos rangs, pas beaucoup, mais ils sont là. Toutefois ils ont un truc dans leur génome, qui peut les différencier facilement de nous autres. Je n'ai pas tout compris, mais il semblerait que leur ADN soit marqué différemment du nôtre, donc on pourra les repérer, c'est le professeur Reyes, qui sait comment faire. Elle va pouvoir donner à nos services de sécurités internes, les moyens de débusquer ces saligauds. Dis-lui bien cela...Ah oui...et que l'émissaire xylons se joint à eux. Il a eu des informations via un interrogatoire télépathique sur le prisonnier prétendument Terran et l'a incrusté dans l'esprit de Marna...elle est évanouie et le restera pendant deux ou trois heures, mais c'est normal, on la ramène avec nous. Ce message elle va le remettre au plus vite auprès de leur ambassade sur Encelade. Donc viens nous chercher avec de quoi ramener, le Padre, moi et la professeure endormie. Tu peux t'en occuper ?»

« Pas de problème chef, se sera fait...dans combien de temps arriverez-vous, au point de rendez-vous ?»

Le Marshall Kuzack, se tourna vers un des pilotes rats-taupes de la navette, qui ayant compris ce que le ranger voulait, (grâce à un translator, de poche, détachable2 du model complet, que la délégation, se rendant en territoire Leviante, devait conserver avec eux), lui répondit :

« 20 à 25 minutes, je pense, commandant ! »

« Une vingtaine de minutes environ, envoie immédiatement le message à La Licorne et ramène-toi près des gorges, c'est bien compris ?» lança dans le micro le commandant Kuzack.

Cow, lui répondit :

« Reçut 5 sur 5 Commandant, je pars immédiatement et je transmets le message en chemin...à tout de suite, Première classe Paige, terminé. »

ALEX JACTA EST...auraient dit d'autres...

Trahison.

La navette des extros put grâce, au code d'autorisation du Marshall Kuzack, passer sans problème le blocus de la flotte, maintenant imposante de Stellar force. Elle se posa au même, lieu où quelques heures plus tôt, elle avait pris à son bord la délégation Terran.

La passerelle se déploya et le Marshall Kuzack en descendit, suivit du brancard flottant poussé par l'aumônier Pavlópoulos et sur lequel reposait Marna Reyes toujours évanouie.

La navette, remonta prestement et disparut dans le ciel.

Obster sortit le micro de sa radio portative et tenta de l'ouvrir c'est à ce moment qu'il entendit un bruit de déflagration qu'il avait malheureusement déjà trop souvent entendu, ces derniers jours. Il se tourna vers le brancard et vit son camarade Pavlópoulos ou du moins ce qu'il en restait…car le sous-officier se tenait debout, le haut du cou complétement calciné et plus du tout de tête. Le corps du malheureux s'écroula et instinctivement, le commandant des rangers se tourna du côté d'où ce trait de plasma, (car il avait tout de suite deviné au son et aux dégâts causés que cela ne pouvait venir que d'une de ces armes démoniaques), devait provenir... et il la vit.

Elle, cette belle jeune femme, toujours si sympathique, si cordiale...celle qui était considérée comme la mascotte des "anges de la mort"...le tenant en joue, près de la falaise avec un canon blaster extros, dont la vapeur qui s'échappait des deux tuyères ne pouvait laisser aucun doute quant au fait qu'il venait d'être utilisé.

Effaré il lui lança :

« Cow, mais bordel, tu fais quoi là, t'es cinglée ? »

La première classe Alana Paige lui répondit :

« Je ne suis pas Cow, ni la première classe Alana Paige ! Cette personne n'a jamais existé. Je sais commandant Kuzack, que vous êtes maintenant au courant pour mon peuple, pour le Minotaure. Vous autres rangers depuis mon entrée, il y a maintenant plus d'une année, dans vos rangs, avez toujours pensés que le tatouage que je portais sur l'épaule, duquel vous avez trouvé mon surnom, était une vache, ou un taureau...maintenant vous devriez comprendre que ce n'était que le blason de ma nation ! »

« Le Minotaure, mais bien sûr ! » dit Kuzack, effaré de comprendre enfin, que sa chère petite Cow, était un des agents infiltrés dont avait parlé Guzokrat, un peu plus tôt.

« Il a été simple de prendre place dans votre régiment de milice planétaire et même de passer pour quelqu'un de cinq ans plus jeune que je ne le suis, notre peuple est spécialiste dans la manipulation génétique ! Et pour votre scancom, c'est moi qui en suis responsable, ne l'oubliez-pas, il m'a été simple de le trafiquer pour que, tantôt, vous ne puisez communiquer que sur ma propre radio.» Lui dit la jeune femme qui le maintenait toujours en joue.

« Oui, nous savons maintenant pour votre ignoble machination et vos clones falsifiés ! » répondit Obster, « Mais par tous les démons du Bolchoï, qui êtes-vous donc ? »

« Premier lieutenant Jaina Sonora, de l'empire Tâlaran, pour ne plus vous servir Marshall. » lui lança t'elle, toujours la monstrueuse arme alien en main et braquée sur le ranger.

« Et alors, la suite, qu'allez-vous faire de nous deux, première... lieutenant Sonora, nous pulvériser tous les deux, comme ce pauvre Kóstas ?»

« Vous vous doutez bien Commandant, que je ne peux vous laisser vivre, ni vous, ni votre amie, qui sait comment repérer nos agents infiltrés. » dit la jeune officier Tâlarane.

« Et Kóstas, c'était votre ami, vous étiez cul et chemise ensemble, comment avez-vous pu lui faire cela...lieutenant ? » cria le Marshall en direction de l'officier ennemie.

« Vous croyez, que je l'ai fait de gaité de cœur ? C'est vrai je l'appréciai beaucoup, mais les ordres sont les ordres et c'est pour cela, en raison de l'affection qu'il me portait que je l'ai abattu en premier, ainsi il ne verra pas sa chère amie et protégée le trahir. »

« Tu es un monstre Cow...pareil à cette bête vivant dans le labyrinthe ! » fini par dire le ranger.

« Bon trêve de plaisanterie, Marshall jetez votre colt, ainsi que vôtre bowie3, je vous promets que votre amie la gratteuse ne sentira rien, vu qu'elle est dans les vapes. » lâchât Jaina.

« Trop aimable petite !!! Et comment allez-vous faire pour que ceux qui sont partis pour la capitale des extros, ne puissent pas contrer la monstrueuse machination que votre gouvernement fasciste a mis au point ? Le légat et l'émissaire xylon, ne laisseront pas continuer cette guerre inutile ! » lui dit-il une fois qu'il eut jeté son pistolet et son long couteau, au loin.

La Tâlaran lui rétorqua :

« Marshall, n'ayant pas de vos nouvelles, le Haut Commandement impérial, va conclure que les extros ont fait prisonnière la délégation ou pire, de plus on retrouvera vos cadavres avec les traces évidentes d'armes appartenant aux rats-taupes. Quant aux Xylons, ils voudront entrer dans le conflit eux aussi. Cela va déclencher à nouveau les hostilités et nous serons là pour en profiter. Cette planète est si riche en kalanide, elle nous revient de droit. Surtout que nous avons des contacts auprès de certaines factions Terrans qui seraient ravis de voir l'Imperium s'effondrer. Bien, sachant que vous êtes obstinément athée, je ne vous dirais pas de faire une prière à vos faux dieux donc sachez-le, je vous appréciais, réellement chef, presque autant que Pryor et je vous demande de me pardonner pour ce que je vais faire, si vous le pouv... »

Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase, qu'un coup de feu retentit. Une balle lui traversa le haut de son épaule.

La guerrière Tâlaran lâcha son canon et mis instinctivement sa main gauche sur son épaule droite d'où jaillissait du sang. Mais étant très proche de la falaise son arme toujours tenu à son bras, par une bandoulière l'entraina sur le côté et la malheureuse qui tenta de se rattraper sans succès finit par basculer dans le vide.

Obster regarda d'où le tir était partit et vit le lieutenant Bruckner, sortant de derrière un buisson, vingt mètres plus loin, son Luger encore fumant à la main.

Le commandant des rangers, suivit de la jeune femme qui tout en se déplaçant, rangeât son revolver dans son étui de ceinture, se précipita vers la falaise et se mit à genoux pour tenter d'apercevoir quelque chose. Zoé elle aussi s'accroupit et tous deux regardèrent en direction du bas.

Mais le fleuve qui serpentait une vingtaine de mètres en contrebas, semblait tranquille, pas de traces de corps sur ses rives escarpées. La malheureuse avait certainement dû se noyer dans ses eaux qui semblaient profondes à cet endroit.

« Salut, Marshall, dites si je ne me trompe pas, cela fait deux fois que je vous sauve la peau en 48 heures... » dit Bruckner, en se relevant, imité par son camarade ranger.

Puis elle continua sur un ton sarcastique, « Super au fait votre planète ! Du désert sur la moitié de votre unique putain de continent colonisé, des aliens aux ergots tranchants comme des rasoirs, des brouteuses de gazons qui vous empêchent de dormir la nuit et là maintenant votre gentille subordonnée qui veut vous faire la peau...Non sérieux Obster, passez me voir sur Exodia... pour que je vous montre la vrai civilisation Terran, celle que nous avons développés dans la Confédération ! »

« Merci Zoé, Le professeur et moi vous devons la vie...mais cela aurait été bien de pouvoir interroger, cette espionne, elle semblait savoir pas mal de choses sur des complicités en interne. »

« Oui, cela aurait été bien ! » dit-elle cyniquement, « Désolé pour votre ami le prêtre, je n'ai pas eu le temps, là, d'agir, c'est regrettable ! Bon venez Obster on rentre, moi ma radio fonctionne et j'ai un véhicule, emprunté à la Domus, nous avons pas mal de choses à raconter à vôtre hiérarchie... et vous me devez un verre, c'est la moindre des choses, non ? »

Puis sur un ton plus enjoué, elle finit par lui demander :

« Dites, à ce propos, mon vieux, il ne vous resterait pas encore de vôtre tord-boyaux de contrebande, planqué à quelque part, dans votre gilet ?»



1. Alumnium : suite à une erreur d'écriture, lors de la traduction de ce mot, entre les Terrans et les xylons, le mot "aluminium" fut ainsi orthographié et le temps de constater l'erreur, (des semaines plus tard), cela était devenu quasiment la dénomination officielle, on changeât donc de manière formelle le terme.

2. Translator de poche : appareil de traduction, d'appoint, détachable du système de translation portable. Ne fonctionne que sur des langues déjà enregistrées et comprises par le système, il ne peut pas « apprendre » une langue comme le modèle d'origine.

3. Bowie : sorte de couteau conçue par le colonel James Bowie. Ce couteau, pouvant être court ou de taille moyenne, voir même relativement long, (tel que le fameux bowie de Crocodile Dundee), est facilement reconnaissable par sa forme. Il est de plus très populaire par son utilisation comme une arme ou comme un outil pour camper, chasser ou pêcher. Il est également souvent utilisé par les soldats et principalement les commandos. Certains modèles militaires, sont spécialement conçus pour servir de baïonnette.




Épilogue.

Une fois notre petit groupe constitué du lieutenant Zoé Bruckner, du Marshall Kuzack et du Professeur Marna Reyes, toujours dans les vapes, furent rentrés avec l'over-jeep, (que le lieutenant Bruckner avait empruntée), l'archéologue fut conduite, comme elle l'avait demandé avant l'expérience psionique, sur le vaisseau erinien.

Celui-ci fila tout droit, vers le système d'Hypérion pour atteindre la planète confédérée d'Encelade où elle devait se présenter à l'ambassade xylon afin de se faire retirer le message télépathique que Guzokrat lui avait implanté.

Marna avait aussi laissé quelques instructions sur la manière de sonder le génome de tous les membres de Stellar Force et les employés de l'administration de l'Imperium afin que les services secrets impériaux ainsi que ceux de la Confédération, puissent démasquer les quelques taupes, du genre de Cow, dans leurs rangs.

Quelques jours plus tard, alors que des espions tâlarans étaient démasqués dans plusieurs vaisseaux de l'Imperium, ainsi que dans son administration, loin de là, dans la capitale de la Sodalité Leviante, qui dirigeait l'Alliance libre d'Aruch, Guzokrat qui accompagnait donc le légat Cynfeirdd et son escorte, refit devant leur Haut Conseil des clans, le Liquam, son petit tour de télépathie sur le prisonnier. Il fut appuyé du témoignage du Commandant de la flotte d'invasion, le leader Suprême Nergeken, qui put leur souligner la manière dont les Terrans avaient traités avec respect et dignité, leurs prisonniers de guerre.

Les dirigeants de ce Conseil suprême, se déclarèrent disposés à entamer des discutions de paix, qui pourraient se concrétiser par un éventuel pacte de non-agression.

Ce fut la grande capacité de diplomatie et de subtilité du légat impérial qui permit en définitive, de concrétiser cette paix encore fragile entre l'Imperium et les leviantes. Ce traité, bien entendu serait proposé aussi à la Confédération, son allié, dès leur retour.

Les dernières troupes extros qui étaient planquées dans quelques endroits du continent camusien, principalement dans ce qui restait de la capitale, mais également ceux qui avaient pris une des mines de kalanide, celle près des ruines de Ca-Ham, se retirèrent, en laissant alors partir, leurs prisonniers.

Toutefois le traité leurs octroyait une petite compensation, en leur permettant de prendre autant de kalanide qu'ils pourraient en remplir leurs besaces militaires.

En contrepartie, le Liquam fit la promesse que quel que soit la rage des combats qu'ils auraient à mener contre les Tâlarans, Ils n'attaqueraient jamais plus de cibles civiles, mais uniquement des bases militaires, les humains ayant déjà payés un lourd tribut pour un crime qui ne pouvaient pas leur être imputé à tous. Branwen Cynfeirdd avait bien insisté sur cette clause sine qua non.

De son côté Marna Reyes, qui avait été accompagné à son insu, (étant dans les vapes au moment du départ du vaisseau erinien), par sa petite amie, Lupita, à l'ambassade xylon, de la planète Encelade, put transmettre le message si important de Guzokrat, en moins de 24 heures et comme prévu retomba quelques heures dans un coma léger et contrôlé.

Elle et Lupita en profitèrent pour s'octroyer, avec l'aval de l'administration de l'Imperium, quelques jours de repos sur la planète Confédérée, avant de repartir grâce à un transport de troupes impériales, qui passait par Encelade pour revenir dans le système de Galatée, leur monde.

Et en parlant de confédérée, Zoé et Obster réussirent à planifiés conjointement une semaine de permission qu'ils pendrait deux semaines plus tard), afin de se retrouver sur la planète confédérée d'Exodia, où Le lieutenant Bruckner avait invité son camarade et nouvel ami, le commandant des milices planétaires, pour lui faire découvrir les charmes de sa planète...(seulement de sa planète, vraiment ???) et qui sait peut-être plus...(Ah bon…tout de même !!!)

De toute manière, des milliers de soldats de Stellar Force et au moins deux légions d'Héraclites étaient sur le point d'être déployés sur la planète Agriffon, pour la sécuriser. Le Marshall n'était plus aussi indispensable pour l'instant, qu'il y a quelques jours.

Il avait expressément demandé à pouvoir à la fin de la permission passer encore quelques jours, en mission dans le vaisseaux confédéré, le Rommel, afin de pouvoir montrer aux soldats confédérés, que l'Imperium avait apprécié leur aide et voulait en tant que commandant des rangers, faire connaissance pendant trois ou quatre jours, avec le style de vie militaire de leurs alliés confédérés, dans un genre d'échange de bon procédé. Cette demande fut acceptée directement par l'empereur Nahiossi qui vit là, une bonne opportunité de rapprochement dans ces moments de tension entre leurs deux nations.

En attendant, cette permission, une fois les fastidieux rapports des événements de ces derniers jours, terminés, Zoé retourna sur son croiseur confédéré et le Marshall s'occupa de reformer un seul et unique détachement de rangers, englobant les anges de la mort et les rescapés, (les deux blessés et les quatre petits malins qui s'étaient fait la belle ce soir-là), des deux unités qui avaient été décimés le soir de l'attaque.

Le légat quant à lui devait rester encore quelques jours avec le représentant des xylons afin de comprendre cette étrange civilisation Leviante, dont les représentants étaient loin d'être les affreux monstres sanguinaires qu'on s'était imaginé.

Puis lui et Guzokrat regagneraient chacun de leurs côtés, leurs gouvernements respectifs afin d'y faire un rapport complet, bien que celui du xylon put se faire depuis la planète Leviante via les ondes psioniques, mais par politesse il attendrait le légat et prendrait la même navette au moins pour le premier saut dans le réseau WIR.

Mais quelque part dans les territoires de la Confédération de Pel-Aur, une réunion totalement non officielle et tenue secrète, rassemblait la présidente et un énigmatique personnage, la soixantaine, qui assis dans un confortable siège rembourré, fumait un havane, tout en savourant un whisky pure malt, importé de TERRA Secundus, en face du bureau en bois de luxe, de Laura Davos, qui depuis quelques mois avait cette fonction suprême de présidente du Directoire confédéré.

L'homme entre deux bouffées de son gros cigare lui tint ce langage :

« Madame la présidente, je vous assure du soutient, total de notre organisation et de nos troupes de mercenaires. Comme vous nous l'avez demandé, nous vous en laissons suffisamment pour que vous puissiez fonder cette nouvelle brigade qui sera exclusivement à votre service...si vous respectez l'engagement que nous avons pris de votre part, avec nos nouveaux alliés. »

« Ne craignez rien, Monsieur Saroyan, une fois Agriffon tombé entièrement sous notre joug, vos nouveaux amis pourront, non seulement avoir deux des plus rentables mines de kalanide que la planète possède, comme prévu, mais nous leur laisserons le champ libre pour la conquête de toutes les autres planètes situées entre notre territoire principale, les territoires Tuskyls et ceux des eriniens, Le système Solaris également. Mais ils devront nous laisser le contrôle de tout le reste de la planète Agriffon et nous consulter pour les territoires plus proches du système d'Aureus et les zones inconnues qui sont dans cette régions.» Lui répondit la présidente Laura Davos qui se leva et s'approchât de Carminé Saroyan, en lui tendant sa main, pour conclure le pacte, un pacte avec le diable en fait !

Car ce Carminé Saroyan, qui ayant posé le verre de whisky, qu'il avait dans sa main droite, pour serrer celle de la présidente Davos et conclure l'affaire, n'était autre que l'actuel homme fort du réseau maffieux interstellaire, Le Kraken1.

Et le Kraken, qui est de mèche, entre autres, avec les terroristes nihilistes, qui avaient déjà fait tant de mal aussi bien à la Confédération de Pel-Aur qu'à l'imperium, dans le passé, ne fait jamais rien sans en obtenir toujours beaucoup plus que ce qui devait être payé au départ.

Pauvre Dominion Terran, les problèmes ne font que commencer pour lui.


FIN


1. Kraken : Monstre de la mythologie scandinave, ayant l'apparence d'un calamar gigantesque et tentaculaire…telle la Pieuvre, symbole pré-exodien de la Maffia.



A suivre...dans le prochain TOME, intitulé : La trahison du Minotaure.



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